Chapitre 3 - Des aveux

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Cette pensée me glaça, et je me pétrifiais dans les bras d'Athar, qui resserra sa prise autour de moi.

― Sia ? Tu devrais peut-être manger un peu avant... Tu t'es évanouie avant même d'avoir pu avaler quelque chose, et je n'ai pas l'impression que tes forces soient totalement revenues.

Un soupir exaspéré s'éleva dans notre dos, que j'attribuai sans trop de risques d'erreur à Nel... Je ne pouvais pas taire plus avant la perte de mes souvenirs, je risquais de mettre Athar en danger, de tous nous mettre en danger.

Je saisis les mains qui me soutenaient, et me tournai vers lui, redécouvrant son visage. Je dus basculer mon cou vers l'arrière, car il me surplombait d'une bonne tête. Ce que je vis me semblait également familier... une chevelure d'un blond pâle emprisonnée par une tresse, un front marqué de fines rides d'inquiétude, de grands yeux d'un vert très clair, presque jaune, qui tranchaient sur une peau bronzée, un nez fin légèrement busqué, et des lèvres charnues qui s'écartaient sur un sourire interrogateur, dévoilant de larges dents ivoirines...

Perdue dans ma redécouverte de ses traits, j'en avais presque oublié que j'avais quelque chose à dire ! Je secouai un peu la tête pour m'éclaircir les idées, faisant fi de la pointe de douleur que ce mouvement m'occasionnait.

― Il faut que je te dise... Je... je ne me souviens... de rien, en fait. Enfin... disons que toi seul me semble familier... Je sais que je te connais, que nous sommes Liés. Mais je ne me souviens pas... du reste, dis-je avec un pauvre sourire.

Difficile de faire plus confus... Mais aussi, comment expliquer clairement la bouillie épaisse de mes ressentis ? Ne plus se rappeler clairement d'une chose, mais conserver la certitude que ce quelque chose existait, reconnaître quelqu'un sans vraiment se souvenir précisément de son visage... il y avait là de quoi perturber n'importe qui, non ?

Ma révélation avait jeté un froid. Tous me regardaient comme si j'avais proféré une obscénité... Les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte de Nel m'auraient sans doute arraché un sourire, dans d'autres circonstances. Mais là...

― Tes souvenirs remontent à quand ? m'interrogea Athar, la mine soucieuse. Tu te souviens de moi, mais sans plus ? L'école de sorcellerie, l'initiation ? Tu n'as pas... tout oublié, tout de même !

― Je suis désolée... je ne me souviens de rien de tout cela, vraiment...

L'inquiétude du groupe était perceptible, et je comprenais pourquoi : Athar m'avait désignée comme étant la seule à pouvoir ouvrir le coffre.

La femme jusqu'à présent restée silencieuse et légèrement en retrait prit alors la parole, d'une voix douce, mais ferme et posée :

― Il y a bien une solution... ce ne sera pas facile, mais cela pourrait fonctionner.

― Tu penses à quoi, Sathis ? l'interrogea Nel, avec un ton de respect qui me surprit quelque peu vu la façon dont cette horrible femme s'était adressée aux autres jusqu'ici, Athar y compris.

― Il faudra qu'Athar utilise leur Lien pour opérer la magie à travers elle. Je vais l'examiner plus avant, mais si ses souvenirs se sont effacés, je ne crois pas qu'elle réussisse à mettre en œuvre même un sort de base. Le risque de dérapage est loin d'être négligeable, tu sais bien, Nel...

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