(suite)

Et dire que des poussières peuvent te faire du mal, te plonger dans le désespoir, te mettre en colère ! Tu es comme une maman, chère Terre. La maman de milliards de petites poussières infimes, qui ne suivent pas toujours tes conseils, ou alors seulement une petite minorité le fait.

Nous sommes dans une période sombre, comme tu le sais. Est-ce toi à l’origine de ce mal, qui décime un à un tes enfants ? Tu dois tellement souffrir… Et pourtant je ne peux te comprendre, étant infime.

J’essaie cependant. Pas grand-chose, hein ! Mais j’essaie de me mettre à ta place, en ce moment même. Tu as des siècles d’existence, Tu as été remplie de feu, remplie d’eau, pour au final être peuplée par un mal intérieur, nous. Nous ne te respectons pas tous. Moi-même, je l’avoue. Je te respecte énormément, ne te trompe pas là-dessus. Mais il m’arrive souvent d’oublier que c’est toi, notre origine. Là, où des siècles de Nature ont pris naissance. Les premiers hommes étaient peut-être moins destructeurs que nous. Sûrement, même. Eux, ils n’ont pas érigé tous ces bâtiments, toute cette fausse nature, tout ce brouillard qui te fait du mal.

Tu nous as offert des ressources, c’était un sacré pari sur nous ! Faire le bien au maximum, tout en évitant le côté sombre. Seulement, à partir de ton don, nous avons évolué. D’une manière, spectaculaire ! Il y a eu des bonnes choses. Comme des mauvaises. Mais en voyant le gâchis que tu es devenue, excuse-moi du terme, si tu veux bien. Mais tu es gâchée, car tes cadeaux sont devenus empoisonnés. Pas tous, encore une fois ! Mais la plupart, oui.