2. Etalage de bonheur

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Quelques mois plus tard finalement le grand jour est arrivé, l’étalage de bonheur du petit couple de mariés. J’ai le cœur lourd, ils sont beaux il n’y a pas à dire, Karl se fait renverser par Vayen pour se faire embrasser avec fougue devant toute la foule. Je me sens obligé d’applaudir comme tout le monde, mais j’ai beaucoup de mal à esquisser un sourire. La meilleure amie de Karl a un petit marmot mignon comme tout, Axel se tient au bras d’un garçon androgyne qui semble le dévorer amoureusement du regard. Et il y a moi, l’ex célibataire d’un des mariés. Je sens alors toute la lourdeur de ma solitude.

La journée semble s’étaler, je ne vois que leurs sourires qui m’éblouissent de plus en plus, le repas me semble fade, à vrai dire plus rien ne me motive réellement. J’aimais Vayen, vraiment, je lui ai donné des conseils quand ça n’allait pas avec Karl, je l’ai fait, car je savais que je l’avais perdu depuis longtemps. Cette nuit où j’ai tout foiré me revient en boucle, jusqu’à ce que finalement je sente une présence s’asseoir à côté de moi. Axel me fixe avec un sourire étrange.

— Hey, ça va mec ?

— Oui pourquoi ?

— Tu as une tête de dépressif !

— Tu t’inquiètes pour moi maintenant ?

— Eh bien… j’imagine que ça doit être compliqué de voir ton ex se marier avec celui qui a su réellement illuminer sa vie. Je sais que tu l’aimais beaucoup !

— Ouais, mais que veux-tu j’ai fait le con !

— Tu trouveras bien un soumis à ta mesure qui aime les extrêmes ! Un esclave, ça t’irait bien !

— Je ne tiens jamais mes contrats plus de deux jours, je suis trop extrême vois-tu !

Il se met à glousser et là je vois son petit androgyne se ruer vers nous, prendre une chaise et s’asseoir à côté de lui de façon territoriale. Mince il a cru qu’Axel me draguait ou quoi ?

— Ashley, je te présente Jack ! C’est l’ex-dominant de Vayen, celui qui l’a envoyé à l’hosto !

Merci Axel pour cette superbe présentation, ça a le don de refroidir les ardeurs de son partenaire qui pâlit et se sent soudainement con d’avoir eu une once de jalousie mal placée. Il me fait alors un petit sourire timide avant de finalement regarder ses mains. Axel se met à glousser, car rien ne lui a bien évidemment échappé. Il se retourne vers moi avec son sourire à la con qui m’énerve tant.

— Tu n’as personne en vue ?

— Pourquoi j’aurais quelqu’un en vue ? J’aimerais déjà avoir un contrat d’une semaine ça serait cool !

— Tu n’as personne dans ton fameux bar huppé à je ne sais pas combien l’adhésion ?

— Tu es curieux de connaître ma vie sexuelle ?

— Non… mais je t’avoue que je m’inquiète pour toi, je n’ai pas l’habitude de te voir aussi abattu, même si tu as été un connard de merde, tu restes une personne que j’ai beaucoup appréciée quand tu étais avec Vayen !

— Ne t’inquiète pas pour moi ! De toute façon c’est comme ça, après tout les petits contrats ne me dérangent pas !

C’est un doux mensonge, je veux trouver le bonheur, trouver une personne comme Vayen qui m’aimait malgré le fait que je sois un dominant très dur. Il m’avait supporté six mois, c’était le premier à avoir tenu aussi longtemps… jusqu’à ce que j’aille beaucoup trop loin. Je me frotte le visage, un peu fatigué, après l’ouverture du bal je me casse je n’en peux plus de tout ce bonheur, moi qui ne suis pas heureux.

La danse d’ouverture est magnifique, deux âmes sœurs qui dansent entre elles. On voit bien que Vayen prend Karl contre lui, qu’il le protège, leur amour dégouline de partout. C’en est trop pour moi, alors c’est sans un au revoir à personne que je quitte la fête, m’engouffrant dans ma voiture. Je fais rugir le moteur avant de prendre la route, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite chez moi, mes idées noires m’assaillent beaucoup trop, mes souvenirs. Je l’aimais putain… et je l’ai perdu pour toujours.

Inconsciemment je me dirige vers le bar où l’on n’a pas besoin de dire qui on est, ce bar où on reste derrière un masque, où l’on n’a pas de passé, pas d’avenir et pas de nom ni de réputation. Je mets mon masque habituel et passe le contrôle pour me retrouver dans cet endroit tamisé que j’aime tant. Je me rassois sur ce tabouret au bar qui est presque devenu ma place habituelle. Le barman s’approche de moi les yeux bas pour prendre ma commande.

Je le regarde à peine et ne le remercie pas quand il pose mon verre devant moi, un whisky vieux d’âge à la couleur sombre. Je finis par redresser la tête, de l’autre côté du bar, mes yeux se posent sur un jeune garçon aux cheveux de feu, un masque de cuir cachant le bas de son visage, ne laissant que ses yeux émeraude apparents. Il parle avec un homme en costume, les cheveux très sombres comme ses yeux, son visage caché par un masque blanc.

Finalement je le vois partir avec lui dans les suites qui se trouvent à l’étage, me laissant imaginer ce qu’ils pourront y faire. Dans les suites se trouvent des équipements bdsm de luxe, des jouets haut de gamme, et une panoplie qui pourrait remplir mon appartement tellement elle est complète. J’imagine ses jolis yeux verts, trembler de plaisir, ses yeux se plisser douloureusement. Son corps vriller dans tous les sens sous la torture, ses cheveux de feu tomber en cascade sur son corps luisant de sueur.

Avec toutes ces pensées j’ai la sensation que mon pantalon se rétrécit de plus en plus. Je me reprends, ça a le mérite de me faire penser à autre chose que Vayen. Je bois ma liqueur, regardant dans le bar autour de moi. Observant les habitués qu’on reconnaît avec leur masque. Au bout de quoi… trente minutes je vois le dominant ténébreux ressortir énervé, suivi du soumis qui a un regard rieur ? L’homme s’en va du bar, comme vexé dans son amour-propre alors que le soumis revient au bar, s’asseyant à quelques chaises de moi, appelant le barman en gloussant.

— Un Cosmo s’il te plaît !

— Il s’est passé quoi avec le dom encore ?

— Bah… il m’a promis de me faire hurler mon safeword et il n’a même pas réussi à me faire jouir alors que lui a envoyé toute la sauce au bout de quoi… trois minutes, je n’en sais rien !

— Tu es un soumis bien trop rebelle et difficile à combler !

— C’est juste les doms d’ici qui sont bien trop mous, merde la vanille c’est pour les bisounours, j’ai envie de me faire défoncer le cul moi !

Je me mets à glousser dans mon coin, ce qui attire l’attention du jeune homme qui pose ses yeux émeraude sur moi, nos regards s’affrontent une fraction de seconde et je le vois partir dans de la provocation.

— Rigolez bien maître… mais je suis sûr que vous repartirez la queue entre les jambes avec moi vous aussi !

Le barman se sent soudainement gêné, recule de quelque pas et se retourne vers les bouteilles, lui connaît ma réputation ce qui ne semble pas le cas de ce brat. J’ai alors un sourire qui fend mon visage, j’ai envie de m’amuser ce soir, pour penser à tout sauf Vayen et ce petit soumis me met au défi.

— Contrairement à l’autre moi je tiens mes engagements. Je n’aurais besoin que d’une heure pour te mettre à genoux, me suppliant d’arrêter. Après peut-être que ta tolérance est haute alors je ne m’engage pas à te faire hurler ton safeword… mais moi je peux te faire jouir, au moins cinq fois en une heure.

Je peux voir une lueur d’amusement dans ses yeux, quelque chose l’intrigue et je le sens lui aussi joueur.

— Bien, je ne demande qu’à voir, après tout je n’ai plus rien à perdre !

Il se lève et fait signe au barman de ne pas faire son verre finalement, moi je termine le mien et me redresse, me dirigeant vers l’étage sans un regard à celui qui va être l’objet de mon attention. J’entre dans une des suites de libre. Le thème de celle-ci est le vert, cela va parfaitement avec la couleur de ses yeux. Du cuir, et du latex vert, j’adore vraiment l’odeur qui se dégage de ces pièces. Le rouquin me rejoint, fermant à clef derrière lui, je me dirige vers le grand mur où est exposée une tonne de cannes différentes, de martinets en cuir ou en chaîne.

— Safeword ?

— Iceberg pour ralentir, et Titanic pour tout stopper !

— Pour ralentir ? Tu crois que je vais ralentir si tu es difficilement satisfait ?

— Je ne sais pas, personne n’a réussi à me faire dire l’un ou l’autre !

J’ai un gloussement sadique qui sort de ma gorge.

— À poil, garde ton masque et mets-toi au centre de la pièce ?

— On dit s’il te plaît !

Je me tourne vers lui en soulevant un sourcil amusé de le voir aussi joueur, après tout il ne fait pas défaut à sa réputation. Je m’approche de lui, souriant froidement, lui n’a toujours pas bougé d’un pouce. Je l’attrape alors soudainement par la nuque, l’entraînant au milieu de la pièce, donnant un coup bien placé derrière les genoux pour le faire tomber au sol.

— J’ai dit… à poil et en position ! Tu as besoin que je t’arrache tes vêtements ?

— Ah non… je ne veux pas rentrer à poil !

— Bien ! Dans ce cas, déshabille-toi si tu tiens à préserver tes vêtements !

Cette fois il s’exécute avec lenteur, sûrement dans l’espoir de me faire rager, sauf que je me détourne de lui pour revenir sur le mur. J’attrape trois objets pour ce qui va suivre, je ne vais clairement pas avoir besoin de plus pour le faire hurler… Bon ça ne va pas le faire jouir, à moins qu’il soit complètement maso et jouisse sous la douleur, ça serait assez drôle et satisfaisant. Sauf que j’allais commencer fort, rien que pour lui faire fermer son clapet de merde à ce petit brat.

Quand je me retourne vers lui, je m’approche d’un pas lent, il est enfin nu en position de soumission, les mains sur les cuisses et la tête basse. Je ne peux réprimer un gloussement sadique, me plaçant derrière lui. D’un coup, je pose mon pied entre ses omoplates et le fais basculer en avant, il se retrouve les fesses à l’air. Je pose alors deux accessoires à côté de lui et sors le humbler. C’est une sorte de barre, qui emprisonne les testicules derrière les jambes. Empêchant alors à celui qui en est victime de déplier les jambes, au risque de s’auto castrer en se les arrachant. De plus celui-ci est doté de deux chevillères, contraignant encore plus le soumis.

Mon petit soumis se met à pigner quand il sent que je lui attrape ses testicules pour les tirer et les enfermer dans la longue barre de fer. Il comprend tout de suite ce que je viens de lui installer et n’ose plus se débattre au risque de se blesser. Je me redresse ensuite regardant mon œuvre, il était excitant de le voir la tête contre le tapis son cul complètement à ma merci. J’attrape alors le martinet, et la canne, les deux autres accessoires que j’avais décidé de prendre.

À vrai dire j’ai envie de lui faire crier son safeword, en toute logique je calme les ardeurs des soumis dans les premières minutes et j’avoue que je commence très fort. Prenant le martinet je balance mon bras en arrière et fais claquer les petites chaînettes sur ses fesses rebondies. Il couine, pas vraiment de douleur, mais de surprise.

— Ne me dis pas que tu es à fond, je suis passablement déçu dès le premier coup !

Le petit con, il veut jouer au plus malin, cette fois je prends de l’élan et l’abats de nouveau sur sa peau blanche qui bleuit instantanément et cette fois je l’entends gémir, pas de douleur, mais de plaisir. J’écarquille les yeux faisant le tour de mon soumis, je remarque que celui-ci bande déjà comme pas possible.

— Tu en veux plus ?

— Oh oui !

— On dit s’il vous plaît maître !

Je le vois alors grimacer, sauf que pour le pousser à bout, je croise les bras sur ma poitrine et ne bouge pas d’un pouce. Sa grimace s’intensifie avant que finalement il craque.

— S’il vous plaît maître, donnez-m’en plus !

Je me mets à ricaner sadiquement avant de prendre mon élan et de donner un coup dans son dos, marbrant son dos de bleu presque à sang. Il couine, non… hurle de plaisir, ses yeux se révulsent légèrement et je vois son sexe palpiter. Je me sens gonflé moi aussi à ce spectacle, je n’étais jamais tombé sur un maso comme ça qui pouvait certainement jouir juste en étant frappé. Ma respiration s’accélère tout comme mon rythme cardiaque. Je balance le martinet au loin et je le vois faire une moue contrariée, mais quand je donne un coup violent sur ses fesses avec la canne, il hurle de nouveau de plaisir et se retrouve secoué d’un spasme violent, déversant sa semence sur le tapis.

— Tu disais de l’autre dominant tout à l’heure, mais finalement tu n’es pas mieux ça ne fait pas deux minutes que nous avons commencé !

— C’est bon la ferme !

— Pardon ?

Je le vois se crisper, il vient de faire l’une des plus graves erreurs d’un soumis, même pour un brat.

— Finalement au lieu de te faire jouir cinq fois en une heure je vais t’empêcher de jouir cinq fois !

Je le vois écarquiller les yeux et je lui donne un autre coup sur sa fesse, quasiment au même endroit que l’autre et cette fois du sang coule plus franchement. Il hurle encore de plaisir, couinant juste après légèrement douloureusement. Je l’attrape alors par les cheveux pour le tirer en arrière, il est obligé de se cambrer pour ne pas trop tirer sur le humbler. Se retrouvant assis sur ses jambes, il grimace douloureusement.

Je m’éloigne de lui, allant vers une vitrine où se trouve une tonne de contraintes pour le pénis. Des anneaux, des ceintures de chasteté, des cages de toute sorte, des gaines et j’en passe. J’attrape alors une gaine en cuir réglable et comme mon soumis est déjà en érection je me fais un malin plaisir à la serrer à la limite de la douleur. Je prends aussi une tige en acier, un écarteur d’urètre, en plus de la gaine je suis sûr qu’il ne pourra pas jouir.

Je reviens vers lui après avoir pris un tube de lubrifiant, je lui aurais bien mis à sec, mais j’évitais d’enfoncer quelque chose à sec dans le corps de quelqu’un depuis Vayen. Je m’approche de lui et m’accroupis, attrapant son sexe il se crispe en voyant ce que j’ai apporté. Je badigeonne la tige de lubrifiant avant de doucement lui enfoncer dans le trou minuscule de son gland. Il se crispe d’un coup et m’attrape les poignets.

— Lâche-moi ou je l’enfonce d’un coup et ça te fera vraiment mal !

Son visage change de couleur, des expressions diverses passent sur ses traits et finalement il me lâche et je peux continuer à le lui enfoncer. Son gland vient alors buter sur la boule bien plus grosse que le reste pour ne pas aller plus loin. Je l’entends soupirer de soulagement, ensuite je lui mets la gaine et je serre jusqu’à ce que la boule devienne légèrement violette. Il se met alors à trembler légèrement.

— Bien comme ça tu ne jouiras plus pendant que je m’occuperai de toi ! Cela t’apprendra à oser insulter un dominant, tu n’es vraiment pas tombé sur celui qu’on doit tester ! Je connais ta réputation, mais tu ne sembles pas connaître la mienne, dommage pour toi tu vas l’apprendre à tes dépens !

C’est donc avec un sourire sadique que je me redresse, attrapant la canne, je louche alors sur le fouet, décidant finalement de changer d’outil.

— À quatre pattes !

Le temps que j’aille chercher mon accessoire, le petit soumis se met en position, il est devenu bien docile en quelques instants. Une fois mon objet de torture en main, je commence à lui donner un coup sur les fesses. Il gémit encore de plaisir, à chaque coup que je lui porte il semble prendre son pied et plus j’y vais fort plus il apprécie. Au bout d’une heure alors que sa peau a bleui, que des stries sanguinolentes marbrent ses fesses, je regarde enfin ma montre.

— L’heure est passée !

— Dé… déjà ?

— Oui !

Je m’approche de lui et lui retire le humbler, la seule chose qu’il ne peut pas retirer lui-même. Puis je me dirige vers la sortie.

— Attends !

Je me tourne vers lui, agacé.

— Faites-moi jouir maître, pour conclure cette séance ! S’il vous plaît !

— Non ! Il se fait tard, je reviens d’un mariage et je suis épuisé, tu n’as qu’à te soulager toi-même ! Je ne vais pas te faire ce plaisir-là alors que tu m’as insulté !

Puis sans un mot je sors de la pièce le laissant ainsi seul. Je descends, plutôt satisfait, car au final j’ai obtenu ses suppliques et qu’il en réclamait plus. C’est donc avec le sourire que je rejoins ma voiture sur le parking, je ne sais pas dans quel état il est, s’il s’est soulagé lui-même, mais cette conclusion me plaît bien. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas trouvé un soumis comme lui. Seulement, peut-être que demain il ne voudra pas recommencer l’expérience après tout, même s’il semblait aimer je lui ai laissé de sacrées marques sur la peau. Il risque de ne pas pouvoir s’asseoir avant un petit moment.

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