Chapitre 7 - Week-end japonais (6)

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Samedi 8 août 1964, Ambassade du Japon, Berne

Hiroshi sortit un objet d’une armoire en disant :

— C’est un pot de chambre en bronze de l’époque où l’empereur Meiji régnait. Je vous demanderais de l’utiliser si vous ne voulez pas sortir de la chambre pendant la nuit, les toilettes étant de l’autre côté du couloir. Ça vous évitera de vous rhabiller.

— On ne peut pas se promener à poil dehors ? s’étonna Koen.

— Si l’empereur couchait ici cette nuit il serait choqué de voir ta bite, fit Frédéric.

— Pas l’empereur, mais il peut y avoir des invités imprévus ou des gardes de sécurité qui patrouillent, dit le Japonais.

— Il est beau ce pot de chambre, qu’est-ce que le dessin représente ? demanda Laertes.

— Un poulpe qui enlace une femme, regarde.

— Drôle d’idée. C’est un original ?

— Non, une copie. Nous sommes les champions de la copie bon marché. Je suis sûr que beaucoup de souvenirs vendus en Suisse sont fabriqués au Japon.

— Je peux l’essayer ? demanda Koen

Une fois les vessies vidées, Hiroshi baissa l’intensité de la lumière au minimum en disant :

Chaleur de l’été

Les pommes de pin murissent

Cycle de la vie

— C’est un poème ? demanda Laertes.

— Oui, un haïku.

— Tu as des dons cachés.

Le temps est venu

Les mystères de la grotte

Seront dévoilés

— Mais c’est presque à l’encontre de ma conscience, fit Laertes.

Tout en déclamant ses poèmes, Hiroshi s’était rapproché de Laertes et avait détaché la ceinture du kimono. Koen les regardait évoluer comme des ombres chinoises devant la paroi blanche.

Les kimonos tombent

Les fundoshi s’évaporent

Début du bonheur

Laertes dénoua à son tour la ceinture d’Hiroshi, les deux amis continuèrent leur effeuillage.

Douceur de la nuit

Nos appendices se frôlent

Hissons les couleurs


La plante a poussé

Le gland sort de sa cupule

Luisant et offert

Hiroshi et Laertes étaient maintenant nus, leurs sexes dressés l’un face à l’autre. Koen était fasciné par le spectacle lorsque Frédéric le fit sortit de sa rêverie :

Le gars hollandais

Son ami doit baisouiller

L’homme est insatiable

— Je n’ai rien compris, dit Koen.

Amour pour toujours

Le sperme te nourrira

Divine ambroisie

— Je n’ai toujours rien compris.

— Suce-moi au lieu de les mater.

Frédéric se coucha sur le futon, Koen ouvrit les pans du kimono, dénoua le fundoshi, se positionna de manière à observer Hiroshi et Laertes, puis prit le pénis de Frédéric dans sa bouche.

Langue polissonne

Sous le prépuce se glisse

Ô divin supplice !


Membres juvéniles

Érigés et engorgés

Éveil du printemps


Rondelle percée

Deux sphincters écartelés

Pureté perdue


Jouissance exquise

Cris, râles, gémissements

Élixir de vie


Le sang se retire

Abandon voluptueux

La jeunesse passe


Nuit tue le jour

Dernière libération

Cocon du futon

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