Chapitre 1 - Le jour d’après (6)

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NDA Je ne sais pas ce qui m’a pris en voulant vous décrire des couples hétérosexuels, m’enfin, quand le vin est tiré il faut le boire. Je vous promets que ne le referai plus (méfiez-vous cependant des serments d’ivrogne).

Samedi 18 juillet 1964, maison de Frédéric, Lausanne

Les deux couples, Marie et Guy, Michèle et Jacques, entrèrent dans la cabane de bois qui n’était pas fermée à clef. Celle-ci était rectangulaire, assez grande. Elle avait deux fenêtres avec des rideaux, Michèle en ouvrit une pour aérer. À l’entrée, une table recouverte d’une nappe carrelée rouge et blanche, avec quatre chaises. En suivant deux lits superposés à droite, un autre lit à gauche, recouverts de draps blancs. Au fond une armoire.

— C’est presque luxueux, dit Guy, je m’attendais à quelque chose de plus simple pour une cabane d’enfants.

— Chez nous rien n’est simple, fit Marie. Elle sert parfois pour d’autres personnes. Le fils du jardinier nous a demandé s’il pouvait y venir avec sa copine, c’est plus discret que chez lui. On change les draps après, c’est plus poli. Et nous ne savons pas qui peut encore l’utiliser.

— Vous aviez prévu que nous viendrions ici ? demanda Jacques.

— Non, on peut retourner à la maison si vous préférez.

Jacques chuchota quelque chose à l’oreille de Michèle.

— Je suis d’accord, dit-elle, on va aller ailleurs, on vous laisse la cabane. Ce ne serait pas pratique de le faire dans les lits superposés, on pourrait se taper la tête.

Michèle et Jacques ressortirent.

— Je ne voulais pas le faire devant ta sœur, dit Jacques. Ça ne te dérange pas ?

— Pas du tout. On va dans ma chambre ?

— On peut rester dehors, je suis naturiste, j’aime bien le contact avec la nature.

Ils cherchèrent un endroit abrité dans le parc où l’on ne pouvait pas les voir depuis la maison et s’embrassèrent. Ils l’avaient déjà fait souvent au camp, profitant de promenades vespérales réservées normalement à la prière et à la méditation.

— Je t’aime, Michèle, j’ai tant attendu ce moment.

— Je t’aime, Jacques.

Jacques caressa le corps de Michèle, lui effleurant les seins, le bassin, les cuisses. Son pénis était dressé, Michèle le prit dans sa main, elle se rappela qu’elle avait fait la même chose avec celui de son cousin Daniel au début du mois. Les deux sœurs avaient décidé de cacher cet épisode à leurs amis. Les préliminaires furent courts, Michèle se coucha sur son linge. Jacques s’agenouilla.

— Tu as déjà mis un préservatif ? demanda Michèle.

— Non, jamais, je suis puceau.

— Je vais t’aider, notre mère nous a donné des conseils.

Michèle en prit un dans la boîte et le déroula sur le membre de son ami. Elle le guida à l’intérieur de son vagin.

À l’intérieur de la cabane, Marie et Guy se couchèrent sur le lit étroit et se prirent dans les bras l’un de l’autre.

— Tu es prêt ? demanda Marie.

— J’ai le cœur qui bat très fort. Et toi ?

— J’ai aussi un cœur tendre. On n’arrive pas à exprimer nos sentiments dans notre famille, on les cache sous une certaine dureté.

— C’est parce que vous êtes des riches commerçants ?

— Ou des calvinistes. On le fait dans quelle position ?

— Celle que tu voudras.

— Couche-toi sur le dos. Tu as déjà mis un préservatif ?

— Non, jamais.

Guy ne précisa pas qu’il était puceau car il n’aimait pas mentir. Il s’était fait dépuceler lors d’une visite au bordel après une soirée bien arrosée avec d’autres gymnasiens. Il ne se rappelait plus de tout, mais c’était la prostituée qui lui avait mis le préservatif, dans la même position. Il n’avait pas cru non plus à cette histoire de perte de l’hymen entre les sœurs, le fils du jardinier devaient les avoir aidées.

Marie prit une capote dans la boîte et la mit en place avant de s’empaler sur le membre de son ami.

Koen était toujours plongé dans la lecture de ses bouquins lorsque les sœurs et leurs amis revinrent, ils avaient passé leurs linges autour du corps pour cacher leur nudité.

— Tu es seul ? demanda Marie. Les autres sont où ?

— Urbain est en train de laver la deuche qu’il trouvait vraiment trop sale pour le standing de la maison, Frédéric se branle dans sa chambre, Daniel et Dom font l’amour dans la chambre d’amis.

— Tu laisses Frédéric se branler seul ?

— C’est bon pour son psychisme, il a certainement des fantasmes qu’il n’ose pas partager avec moi.

— Et toi, tu as aussi des fantasmes que tu n’oses pas partager avec lui ?

— Bien sûr. Pas de soucis avec vos zizis ?

— J’ai trouvé bizarre, Guy ne décalotte pas automatiquement en bandant, c’est normal ?

— C’est peut-être comme Daniel, suggéra Michèle.

— Ah bon ? fit Guy, vous avez vu le zizi de votre cousin en érection ?

— Euh non, dit Marie, c’est notre mère qui nous l’a dit, ma tante lui en avait parlé, les femmes ça bavarde.

— J’espère que tu ne lui parleras pas de notre vie sexuelle.

— Non, promis.

Guy n’était pas convaincu de la sincérité de Marie.

— Je pourrais examiner Guy, proposa Koen.

— Il est un peu fatigué en ce moment, dit Marie.

— Alors demain matin, au réveil ? En attendant regarde ce bouquin, il y a plus de 100 photos de pénis.

Koen le feuilleta et trouva rapidement celle d’un pénis en érection pas décalotté.

— Tu vois, ça existe, Guy n’est pas le seul.

— Je ne savais pas que notre père avait de tels livres et qu’il s’intéressait aux pénis, fit Michèle. Serait-il aussi…

— Oui, fit Marie, il est aussi…

— Tu me n’en avais jamais parlé.

— Je n’en étais pas sûre. Guy et Jacques doivent se demander dans quel guêpier ils se sont fourrés.

— Je préfère savoir la vérité que des secrets de polichinelle, dit Jacques. C’est aussi une preuve que vous nous faites confiance.

— On va se doucher, dit Michèle, et s’habiller pour l’apéro. Koen, va réveiller Frédéric, tu auras tout le reste de ta vie pour voir des bites, en photo ou en réalité.

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