Transmutation

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  Il me fallait trouver un endroit sûr à tout prix. Utiliser une arme à feu me paraissait impossible, même si l'instinct de survie pouvait prendre le dessus. J'avais toujours utilisé des moyens traditionelles pour me défendre. Le temps de comprendre comment m'en servir, mes chances de survie pouraient être amoindri. Je pouvais seulement compter sur ma capacité à viser. C'est à ce moment-là que je me rappelai de mon arc que je n'avais plus avec moi. La seule chose qui pouvait me faire sentir en sécurité était resté dans la charette.

Je regardais à gauche et à droite en espérant trouver un creux dans un arbre ou un rocher sur une pente afin de me cacher. Seulement, le chemin que je parcourais depuis une dizaine de minutes nétaient entouré que de sapins et les roches se rarifiaient. Je crachais mes poumons. Ma gorge me brûlait, je manquais de salive. J’accélérais de plus en plus, espérant au fond de moi un moment de répit. J’étais à bout de souffle. Et puis, j'entendis des foulées se rapproché de plus en plus de moi. Sans m'arréter je me retournai. Etais-ce la jeune femme de tout à l'heure ? Dans la pénombre, je n'arrivais pas à distinguer le visage de la silhouette fine derrière moi. Elle entama subitement un sprint. Rien n'éclairait son chemin. Tout restait sombre autour d'elle. Avait-elle perdue mon collier ? Ou volé ? Ou peut-être qu'on lui avez volé ? D'après ses dires, nous n'étions pas toutes seules ici. A ces pensées mes poils s'irissèrent. Je me retournai une seconde fois, entendant les pas plus proches encore de moi. La silhouette chargea une arme. Ce n'est pas la jeune femme.

Un mètre.

Brusquement, je sentis sa main agripper mon épaule, elle me tira vers elle. C’était fini. Jusqu’à ce que la pointe d'une falaise se dessine sous mes pieds. En une seconde, je perdis pied et plongeai violemment dans les profondeurs de l’eau.

Vingt mètres.

A mon retour à la surface, il n’y avait plus de bruit. Je levai les yeux au ciel. Je distinguais difficilement sa silhouette. Elle ne n’avait pas sauté à son tour.

Je m'étais immobilisé près d'un rocher. Je ne voulais montrer aucun signe de vie à mon adversaire. Mais une fine lueur phosphorescente se dessina peu à peu au fond de l’eau . Tout d'un coup, les poissons se mirent à scintiller de mille feux éclairant les alentours du lac.

  • Non, non, non ! m’étranglai-je. C'est pas possible ?

La seconde suivante, la silhouette plongea. Alors c'est bien la jeune femme, de tout à l'heure. Mon coeur se serra. Vouloir tirer sur moi à un mètre, c'était vouloir ma mort. Pourquoi ? Je m’empressai de nager jusqu’au rivage. Elle me retint la cheville coupant mon élan. Sa tête sortant de l’eau, je lui assignai un coup-de-poing dans la mâchoire. Elle me prit le bras, empoigna mes cheveux avant de m'entraîner sous l’eau. Je lui pris la jambe pour tenter de l’emmener avec moi. Par chance, je réussis à en ressortir son pistolet accroché autour de sa cuisse. Elle s'arrêta nette lorsque je lui pointai l'arme sur son visage. Le bleu qui se dégageai de l'eau me permis enfin de découvrir ses traits. C'est à ma grande surprise que je découvris une jeune femme blonde, les cheveux coiffées en un chignon bas. Alors ce n'est pas la jeune femme ? Ce n'est plus elle qui a mon collier ?

  • Je suis prête à mourir pour ma cause, affirma-t-elle sans l'ombre d'un doute.

Elle ferma les yeux et resta dans le silence le plus total.

Abasourdi par ses mots, je sortis de l’eau tandis qu’elle y restait.

Cinq mètres.

  • Quelle cause ? m'écriai-je les larmes aux yeux. Qui me veut du mal ? Qui souhaite ma mort ? hurlai-je à n'en plus pouvoir.

Elle ne bougea pas de sa position intiale, sa tête toujours baissée vers le bas. Je ne savais pas quoi faire. La tuer sans obtenir de réponse ? Ou en finir et retourner à Hima ?

  • Je ne te dirais rien si c'est ce que tu attends, lacha-t-elle en me fixant dans les yeux. Je suis cernée de toute manière.

A ces mots, une brindille se brisa derrière moi, et la jeune femme aux cheveux noires se plaça à mes cotés. Le lierre à ses pieds s'illumina. Je compris très rapidement la situation. Elle possédait encore le collier. Elle était tout simplement arrivé en même temps que moi dans cette petite falaise en coutournant le grand rocher. Elle me tendit sa main, signe que je devais lui rendre son arme et m'informa :

  • Ma stratégie n'a pas fonctionné : ils sont plus nombreux que je le pensais. On m'a suivi, mais d'autres t'ont suivi aussi.

Brusquement, je partis violemment sur le côté sous un tonerre de balles. Les tirs éclatèrent d'abord en face de nous, et rétorquèrent de notre côté. Les bras d’un homme m’entouraient les épaules. Il resta de longues minutes au dessus de moi, pour me protéger des balles qui ne cessaient de filer au dessus de nos têtes.

  • N’aie crainte, je ne te droguerais pas une deuxième fois, me chuchota-t-il à l'oreille.

Zéro.

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