Introduction: Warzukan

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Lorsque Warzukan l'ardent pénétra dans cette dimension, il fulminait. On raconte que le dieu du feu sortait d'un combat contre un autre dieu, le dieu des ténèbres. Ce combat, outre le fait de l'avoir fatigué, l'avait laissé victorieux mais porteur d'une blessure. Cette blessure, aussi bien physique que psychique l'aurait, selon certain, marquée d'un sceau de noirceur qui gangréna une partie de son être de braise, insufflant en lui une part infime mais non moins importante de ténèbres et d'obscurité.
Le dieu du feu était d'un naturel violent et belliqueux. Dans sa hargne devant la souffrance que lui faisait encore subir sa blessure, il s'était réfugié dans une nouvelle dimension ; cette dimension était vierge et n'avait jamais été visitée par aucun autre dieu. Rien n'existait encore ici, il était seul, en sécurité, et surtout maître de tout.
La première chose qu'il accomplit fut de créer un ciel pour y reposer son corps meurtri et perclus de douleur. Songeant qu'il n'avait aucune envie de retourner là d'où il venait, il décida de sceller l'entrée de cette dimension et de créer un monde pour se distraire.
Tout ce qu'il voulait, c'était se divertir, et rien ne plaisait tant au dieu du feu que le spectacle d'une destruction lente et douloureuse, la guerre, les massacres et la désolation. Il créa sa planète rapidement et plaça dessus ses créations. Il se laissa inspirer par ses envies de voir les habitants de son monde se battre et mourir. D'abord, il laissa sa nature belliqueuse s'échapper telle des gouttelettes de laves, il les modela de sorte à forger la chose la plus violente et brûlante qui soit. Pour qu'ils puissent tout de même souffrir et mourir, il leur donna un corps de chair avec des muscles d'airain et un cuir épais. Afin qu'ils se battent plus longtemps il les rendit très vigoureux et leur offrit la capacité de récupérer des pires blessures en un instant. Sa création, il lui donna pour nom warzuka, bien que les humains les baptiseraient plus tard orques. Les warzuka étaient loyaux et vénéraient leur dieu au delà de toute considération. Ils se prosternèrent devant lui puis s'empressèrent de forger des haches pour se jeter les uns sur les autres et s'entretuer pour le plus grand plaisir de Warzukan. Le dieu trouvait toutefois que ces combats n'avaient pas assez d'enjeux, c'est alors qu'il planifia donc la création de l'humanité.
Avant cela, il se fit plaisir en laissant parler chaque facette brûlante de sa personnalité. Sa face la plus sombre, sans doute parciellement affectée par les ténèbres, lui fit créer les warzukanis, des êtres fourbes et rusés à la peau noire comme le charbon et aux cheveux blancs comme l'os tandis que leurs yeux rouges brûlaient comme la braise. Considérant le fait que les warzukas étaient peu développés intellectuellement, il fit des warzukanis des êtres excessivement rusés et roublards mais non moins pour autant rongés par les flammes de la haines et une soif ardente de massacres brutaux et de désolation. Les hommes donneraient plus tard à cette race de nom d'elfes noirs, ce que tout warzukani considère comme la plus haute des insultes car rappelant la défaillance de leur race.
Warzukan créa ensuite des bêtes moins réfléchies encore que les warzukas, mais à seule fin qu'elles se reproduisent assez vite pour que ses armées soient toujours bien fournies et que la flamme de la guerre puisse s'embraser à tout instant. Il créa ainsi les warzuks, humanoïdes à tête de hyène et au pelage rouge sang dont la stupidité n'a d'égale que la férocité. Il les fit tous hermaphrodites et capables de se reproduire seuls afin qu'ils se multiplient et se dispersent, mais afin d'éviter qu'ils ne détruisent tout le reste de la création, il les rendit trop stupides pour se rassembler sous la même bannière, les condamnant à ne partir en campagne qu'une fois réduits en esclavage par les warzukas. Les humains donnèrent plus tard aux warzuks le surnom de gnolls en référence à leur couinement bestiaux de canidés.
Ceci fait, le dieu Warzukan créa la race des humains. Il prit un plaisir sadique à les faire immensément plus faibles que les autres et bien plus vulnérables à la douleur, aux maladies et à toutes sortes de fléaux, mais il leur donna la chose qu'aucune des autres races ne possédait naturellement: l'instinct de survie. Il créa également les humains de sortes qu'ils soient capables de s'adapter partout et d'innover. Il leur insuffla des connaissances technologiques dans les tréfonds obscurs de leurs cerveaux de sortes que les inventions refassent surface d'elles même au bout de quelques générations. Puis il leur donna, contrairement aux autres, des armes, des armures et des châteaux forts. Il les dispersa sur toute la planète, choisissant lui même l'emplacement de leurs principales villes de sorte qu'elles tiennent le plus longtemps possible. Les empires humains créés de toutes pièces couvrirent bientôt la majeure surface de la planète, du pôle nord au pôle sud. Puis, avec un plaisir malsain, Warzukan lâcha sur eux ses bêtes, warzukas, warzukanis et warzuks agissant de concert pour assouvir leurs soifs de sang et honorer le dieu du feu. Ils se ruèrent sur les civilisations humaines et ravagèrent tout. De sanglantes batailles rougirent la terre, des incendies ravagèrent des continents entiers et de splendides massacres offrirent à la vue du ciel des charniers colossaux.
Warzukan observe tout cela et se délecte de la désagrégation des empires humains. Lorsque les empires gagnent trop en puissance il appelle un élu parmi les warzukas pour mener une horde sans merci et déclencher des guerres atroces juste pour distraire le seul dieu de ce monde. Lorsque les empires humains peinent pour se relever, Warzukan tient la bride à ses armées sauvages et laisse souffler un vent bénéfique du côté des humains. Néanmoins, l'humanité n'est qu'un jouet. Il l'a créée pour se divertir en la faisant souffrir, et il n'est pas un seul instant sans que les humains doivent se battre pour leurs survie et faire face aux voraces warzuks errants, aux warzukas psychotiques ou aux sinistres machinations des warzukanis. L'humanité a très bien conscience de son rôle dans ce jeu immense, et les humains s'en contentent. Ils ne sauraient imaginer une autre existence et tout ce qu'ils peuvent faire est prier Warzukan pour qu'il soit clément et les favorise au combat. Le dieu cruel satisfait à leurs prières, accorde à ses prêtres des pouvoirs dévastateurs et envoie à l'humanité de puissants artefacts guerriers en les faisant tomber du ciel sous forme de comètes. Ce qui intéresse Warzukan n'est pas d'exterminer les humains, mais simplement de voir l'humanité brûler éternellement.
Pourtant, certains humains ressentent, au fond de leurs entrailles, le sentiment navrant que cela n'est pas juste, qu'ils n'ont pas mérité tant de souffrances, et que si, chose impossible, le terrible Warzukan venait à être détrôné par un dieu plus clément, le monde n'en serait que plus juste.
Mais de tels esprits ne trouvaient aucune façon de s'exprimer. Hérétiques proscrits, ils se taisaient ou alors étaient excommuniés et traqués. Nul ne les écoutait.
Jusqu'à ce que survienne Eldaris le clément, et le grand schisme menant à la création des elfes et au début de la Guerre Véritable. Un nouvel âge commença, le monde s'embrasa de nouveau, mais cette fois Warzukan lui même en frissonnait.

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