- Ma douce, mon amie ! Voudriez-vous... mon coeur s'affole de cette envie !

- Cette voix...

- Fais donc de tes mains son écrin le plus doux...

- Montre-toi...

- Enveloppe-le de ton souffle si léger...

- Où est-tu ?

- Pour mieux le guider vers mon transport désespéré...

- Mais...

- Éperdu...

- Comment ?

- Chaste...

- Je ne vois rien...

- Et brûlant tout à la fois...

- Qui es-tu ?

- Illégitime...

- Que crains-tu de moi ?

- De ne jamais plus être effleuré de la douceur candide de tes yeux...

- Où te caches-tu ?

- Je te préserve d'un inconfort inutile...

- Pourquoi donc cette tristesse mélancolique ?

- Comme je ne pourrai jamais le recevoir de ta bonne grâce, aux yeux de tous, je me résous à te demander la permission de te voler...

- De quel affront te protèges-tu ?

- D'un émoi qui te dépasse...

- Me voler ?

- Pas plus tard qu'à cet instant...

- Mais je ne t'ai rien donné !

- Si... plus que de raison, si vous saviez...

- Dis-moi !

- Il papillonne le long de vos lèvres, butine chacun de vos mots, caresse vos longs cils quand la surprise vous saisit...

- M'aimes-tu ?

- À la folie...

- Entre donc dans la lumière !

- Je préfère, une dernière fois, contempler la vôtre...

- Une dernière fois ?

- Inexorable...

- Pourquoi ?

- Implacable...

- Quand ?

- Au lever du jour...

- Reviendras-tu à moi ?

- Je ne sais...

- Que dois-je faire ?

- M'en donner la force...

- Par quel moyen ?

- Un seul me suffirait...

- Mais...

- Spontané, entier, sincère, hardi... dérobé...

- À mon tour, je ne sais...

- J'en entretiendrai le souvenir comme le bien le plus précieux de mon existence...

- Tu m'intrigues...

- Je le rêve...

- Mais, bientôt, tu t'éloignes...

- Je le convoite...

- Tu m'interpelles...

- Je le voudrais mien...

- Continue tes belles paroles...

- Je ne pourrai...

- Ainsi, tu me quittes ?

- J'ai grand besoin de lui pour un nouveau souffle...

- Ne pourras-tu donc m'écrire ?

- Quelle douce et cruelle torture ce serait pour moi...

- Je te connais...

- Vous connaissez le masque que j'arbore au quotidien... mes sentiments à votre endroit me dévorent...

- Ces mots...

- S'il vous plaît d'apporter quelque réconfort à un homme au panache édulcoré par votre beauté inattendue...

- Es-tu si désespéré ?

- Dès le premier regard, la première brise brassant le parfum de vos cheveux, vos premiers rires caressant mes oreilles...

- Que veux-tu ?

- Donnez-m'en un... s'il est sincère, il enveloppera mon coeur et, enfin guilleret, je m'éloignerai...