Chapitre 7-partie 4

4 minutes de lecture

Emmitoufflés dans leurs lourds manteaux de peau, Kate, Piotr et Meredith s'affairaient dans le cellier, vidant les lourdes caisses apportées par les nouveaux arrivants. Alors qu'ils rangeaient les conserves et les morceaux de viandes séchée, ils pouvaient entendre les éclats de rire d'Emmelia et de Jorge. Depuis l'arrivée de ce dernier, Meredith affichait une mine sombre, et ruminait dans son coin. Elle laissait parfois échapper quelques marmonements incompréhensibles mais visiblements remontés. Kate ne pouvait s'empêcher de lui jetter des coups d'oeils inquiets, mais lorsqu'elle interrogea Piotr du regard, la mine tranquille affichée par celui-ci la décontenança. Le Russe lui addressa un hochement de tête, comme pour lui confirmer qu'il était inutile de s'inquiéter.

La jeune Anglaise le contempla quelques instants alors qu'il se remettait à la tâche, mais porta rapidement son attention sur les voluptes blanchâtres qui s'échappaient par accoup de ses narines à chaque expiration. Elle posa sa main nue sur le mur de pierre sombres. Il était glacé.

- Piotr, connaissez-vous l'épaisseur exacte de ce mur, demanda Kate

Le Russe leva rapidemeng les yeux vers elle, avant de se tourner vers le mur. Il posa une main sur ses reins, et, jouant avec sa barbe, réfléchit quelques instants avant d'articuler :

- Hum... exactement je ne pourrais plus te répondre. Je l'ai su il y a longtemps pourtant... Beaucoup moins épais que ceux du bâtiment principal, en tout cas. Pourquoi cette question ?

- J'ai vu la photo, dans le salon, baffouilla Kate, devant l'hôtel !

- Aaah, oui... Celle-là, se souvint Piotr. Elle a été prise il y a longtemps, juste après la fin du chantier ! Je devais avoir... trente ans ? Oui... ça doit être ça.

- Vous avez participé à la construction de l'hôtel, s'étonna Kate.

L'homme aquisca :

- Oh oui. Ça représentait un bon travail à ce moment là, il n'y avait pas autant d'opportunités. Ils recherchaient des gars costaux, prêts à tout pour se faire un peu d'argent. Autant dire qu'ici ils étaoent servis , ajouta le Russe en riant.

Avant que Kate n'ajoute quoi que ce soit, un bruit métalique vint rententir dans la pièce. Mais avant qu'elle n'ait le temps de se tourner, un " Putain ! " échappa de la bouche de Meredith. La jeune femme se mit à genoux, l'air plus renfrogné que jamais, et commença à ramasser la pile de conserves éparpillées par terre.

- Calme-toi, Merry, lui conseilla Piotr en soupirant.

Meredith leva la tête, interdite.

- Que je me calme..? Moi ? Comment tu veux que je me calme avec un pervers sous mon toit ? s'insurgea la jeune femme.

- Ne dis pas ça devant mademoiselle Kate, tressaillit Piotr, jettant un coup d'oeil a la jeune fille.

- Oh si, j'vais le dire ! J'vais le crier sur tout les toits, même ! Pour la simple et bonne raison que ce macaque viens nous visiter comme si de rien n'était, comme si on avait aucune idée du genre de magouilleries qu'il traficote, lui et son travelo et son bordel pouilleux ! Et nous on est là, comme des abrutis, à servir ce pédé ! Et Emmelia qui lui bouffe dans la main comme ça, j'en ai ma claque ! s'emporta Meredith

- Merry... commença le Russe.

- CET HOMME DORS AVEC UN HOMME QUI SE DÉGUISE EN FEMME ! s'écria l'écossaise, fulminante.

- Tout va bien ici, appela tante Emmelia depuis la cuisine.

- Ce n'est rien, répondit Piotr, juste les étagères qui ne tiennent pas en place.

Il se mordit les lèvres, puis tourna les yeux vers Kate, un sourire désolé sur le visage. Derrière lui, Meredith donna un coup de pied dans une des boîtes qui vient rouler à l'autre bout de la pièce, bouillonant de colère.

- Je crois que tu devrais remonter, murmura le Russe à la jeune fille. Celle-ci s'exécuta sans demander son reste. Elle de dépecha de remonter les marches grinçantes vers la cuisine. Encore secouée par la discussion envenimée à laquelle elle venait d'assister, elle se hâta vers le couloir, le manteau de peau toujours sur les épaules. Elle s'apprêta à remonter vers sa chambre, quand une voix l'interpella. Elle fit volte face, et se retrouva nez-à-nez avec tante Emmelia, talonnée par Jorge, inquiet.

- Kate, commença tranquilment Emmelia, c'est-à peine si je t'ai vu aujourd'hui, bien dormi ?

- Oui, la tante, menti Kate sans réfléchir.

- Ah, tant mieux, se réjouit la femme, je dois dire que je ne peux pas en dire autant. Becky a eu une autre crise hier soir, moi et le docteur avons dû nous tenir à son chevet, il est heureux que tu n'aies rien entendu.

Kate hocha la tête, jettant machinalement quelques coups d'oeil à l'homme derrière elle.

- Je me demandais, continua Emmelia, que dirais-tu de venir avec nous à la rencontre de la tribu inuite demain, avec nos chers amis du Vatican ?

- Oh, s'exclamma la jeune Anglaise, surprise. Et bien, oui pourquoi pas ? Je suppose que qu'Illiivat va nous y conduire !

Sa grand tante échangea un rire avec Jorge, avant de se retourner vers Kate.

- Oh non, Illiivat va repartir vers Nuuk dans la nuit, lâcha-t-elle comme s'il s'agissait d'une évidence. C'est Jorge qui va nous y emmener.

Kate fronça les sourcils, décontenancée. Emmelia esquissa en sourire en voyant la réaction de sa petite-nièce.

- C'est une longue histoire, je t'expliquerai plus tard, répondit-elle simplement. Au fait, si j'étais toi j'enlèverais ce manteau! Venez, Jorge, continuons notre discussion dans mon bureau.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jimmy Jo ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0