Chapitre 7-partie 3

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- Et ben dis-donc, ça a pas l'air d'aller fort !

Kate tordit le cou et croisa le regard de Merry qui la regardait, un sourire goguenard sur le visage.

- Depuis c'matin t'arrêtes pas de piquer du nez !

Elle s'approcha pour lui attrapper qu'elle tenait en main et commença à nettoyer l'assiette qui trempait dans l'évier. Elle bouscula gentiment Kate sur le côté et prit sa place.

- Faut dormir la nuit !

Kate attrappa un torchon et se sécha les mains, tête baissée.

- Je... je n'ai pas réussi, bafouilla-t-elle, je me suis réveillée et je ne suis pas parvenue à me rendormir...

- Toi aussi ? s'étonna Merry.

Mais avant que la jeune Londonnienne n'ait le temps de répondre, quelqu'un dévala bruyamment les escaliers et bondit dans le vestibule.

- Merry ! Merry ! Ils arrivent ! appela tante Emmelia.

Meredith soupira, et laissa tomber sa brosse sur la pile d'assiettes sales au fond de l'évier. Machinalement, elle arracha le torchon des mains de Kate, et se dirigea vers le couloir.

- Tiens, Kate, tu peux mettre la bouilloire à chauffer s'te-plait? Les allumettes sont sur la cuisinière, lui lança-t-elle en partant.

Kate bailla silencieusement. Elle se frotta les yeux, avant d'attrapper la vieille bouilloire en laiton pendue à un crochet. Précautionneusement, elle la rempli d'eau puis l'ammena jusqu'à la cuisière en fonte pour la déposer dans l'un des regards. Elle ouvrit la porte du four comme elle avait vu Meredith le faire plus tôt dans la journée et y enfourna des bûches. Elle y jetta ensuite quelques morceaux de charbon, puis une allumette qu'elle enflamma avant de la lancer dans la bouche béante de la cuisinière avec quelques morceaux de papier froissés. Elle reeferma la petite porte, lui arrachant un gémissement de métal.

Elle se leva et se dirigea vers la sortie tandis que la flamme grandissait dans le four.

Un joyeux remue ménage s'était formé dans le vestibule. Merry, désormais rejointe par Piotr, s'affairaient à empiler des caisses et des paquets devant le bureau de la réception. Ce dernier riait bruyamment de sa voix puissante.

Alors que Kate s'approchait d'eux, elle fut fauchée par le docteur Müller qui descendait les escaliers à toute vitesse :

- Mr Jorge, avez-vous mon paquet ?!

- Tout-à-fait, Herr Müller, lui répondit une voix rocailleuse aux accents d'Oxford.

- Parfait ! Parfait !

Kate avançait à pas de loup. Elle se déporta sur le côté pour laisser passer Piotr, qui lui addressa un clin d'oeil. Emmelia et Aaron étaient en pleine discussion avec un total inconnu. De petite taille, il aurait été pourtant ardu de ne pas le remarquer, avec son visage droit et anguleux, sa peau cuivrée et ses yeux sombres et perçants, ces yeux qui s'équarquillèrent de surprise lorsqu'ils se posèrent sur Kate.

Il s'addressa à la jeune fille d'une voix calme et posée dans une langue qu'elle ne comprit pas, ce qui fit éclater de rire sa grand-tante.

- Kate ne parle pas swahilli, mon cher ! Elle a grandi à Londres !

-Toutes mes excuses, mademoiselle Kate, s'empressa d'ajouter l'homme, Il aurait été bon que je sois plus avisé.

Il lui présenta une main amicale que Kate serra, tandis que son aïeule vint se tenir près d'elle.

- Kate est la petite fille de mon défunt frère, Henry ! Elle fait désormais partie des résidents du Polar Hotel !

L'inconnu hocha de la tête, l'ar toujours décontenancé, avant de lui sourire.

-Dans ce cas, j'espère que vous vous plairez par ici, Milady. Cela prend du temps, mais une fois qu'on y est, il est difficile de s'en passer.

Aaron lâcha un renaclement sardonique, s'impatientant dans son coin.

- Mr Jorge, implora-t-il.

- Pardonnez-moi docteur, je vais les chercher. Mesdemoiselles, s'excusa-t-il avant de faire volte face et de se ruer vers le traîneau.

Il s'approcha de celui-ci où un autre homme s'affairait. Les deux échangèrent quelques mots rapides qui décrochèrent un ricanement à l'autre inconnu. Il attrappa un paquet de papier kraft qu'il tendit à Jorge avant de se tourner vers les habitants du Polar Hotel pour leur addresser un salut de la main. C'était un Inuit.

- Tenez, Illiivat vous les a triés par ordre chronologique ! précisa Jorge.

Aaron attrappa le paquet sans ménagement et arracha le kraft, révélant une pile de journaux.

- Aaaaah, enfin, se délecta l'Autrichien. Rebecca, je vous libère pour aujourd'hui !

Kate tourna rapidement la tête en direction des escaliers au sommet desquels se dressait Becky, stoïque comme une statue et silencieuse comme un chat. Elle descendit lentement les marches tandis qu'Aaron se pressait vers le salon où il s'enfonça dans un fauteil, entamment la lecture du premier journal de la pile. La jeune Inuit salua Emmelia d'un léger hocheoent de tête avant de se diriger vers Illiivat, qui adopta soudain une mine préoccupée. Sans un mot, elle l'aida à déballer les paquets.

Les chiens commencèrent à s'agitter, grognant et glapissant d'impatience, mais Becky les fit taire d'un claquement de langue sec.

Emmelia l'observa un instant avant de se tourner vers Jorge :

- Bien, je pense qu'il est trop tard pour vous offrir à déjeuner mais que diriez-vous d'une bonne tasse de thé ?

- Bien volontier, répondit Jorge qui venait de ramasser une des caisses.

Les bras chargés, il emboîta le pas à Meredith et Piotr vers la cuisine, échangeant des blagues en russe avec ce dernier qui le firent rire aux éclats.

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