Durant toutes ces années, mon environnement n’a pas cessé de changer, j’ai même du mal à me souvenir comment il était tellement le changement est important. Je n’ai jamais bougé d’ici et j’ai l’impression que plus rien n’est pareil.

J'ai perdu beaucoup des miens, certains sont partis de vieillesse, d’autres ont vécu des scénarios d’horreur que je préfère oublier.

À l'est, j’ai cette vue quotidienne sur une chaîne montagneuse, à l’ouest une plaine où un amas de boîtes carrées bétonnées envahisent les prairies.

Au nord, dans mon dos une colline me surplombe, habillée d’une roche calcaire blanche et grisée par ces longues années. Tout autour de moi se soulève un parfum de thym, de romarin et de sauge. Mon plus vieux et proche voisin, très respectable se nomme Chêne Blanc. À ma base, autour de moi a été édifiée une cour de 25m2, un mur haut d'un mètre avec un banc d’angle en pierre. Cette terrasse est fermée d’ un portillon en métal rouillé par sa longévité et par un manque d’entretien. Sur la gauche de l’entrée fut bâtie une rocaille semée d’une mademoiselle Iris Panache. Tout proche de moi passe un sentier poussiéreux et caillouteux, au bout du chemin, en contrebas dans le vallon, j'aperçois encore l’une de ces boîtes rectangulaires. Voilà l’environnement qui s’est dessiné au fil du temps et qui ne cesse d’évoluer..