Hors-série - réponse au défi "1 an avec mon personnage" - n°6 - la journée glande ;)

2 minutes de lecture

Texte écrit (un peu vite...) en réponse au chouette défi proposé par @J-T150901@ : merci pour cette excellente idée ! Je le mets aussi ici au cas où certains auraient envie de lire cette suite qui n'en est pas une.

« Sandro ?

Sandro ?????

Alessandrooooooooooooooooooooooooooooooo !!! »

Oups…

Sa voix me cueille et me réchauffe comme si ma vie s’aérait toute entière au fil de sa lumière. Pourtant elle râle un peu, je le ressens dans les graves si doux de son accent, les R roulent sous sa langue comme mon âme coule entre ses doigts. Mes yeux l’écoutent, mes yeux se doutent que bientôt, elle posera sa petite main fraîche sur mon front. Prends ton temps, mon amour, s'il le faut je passerai Ma vie à t’attendre, sans heurt et sans reproche.

Antigone se nomme Catalina. Elle est libre comme un air de musique, droite comme un L, forte comme une étoile. Depuis tant d’années, elle a L’insoutenable légèreté de n’être que mienne. Elle me porte, me modèle, me secoue. Elle m’enlumine de ses sourires, elle porte mes enfants comme autant de bulles d’espérance. Quatre grossesses, trois garçons, deux jumelles, un neveu. Et puis un pincement, une absence, une ombre sur mon épaule pour celle qui n'a pas eu la peine de naître. Ils sont Les piliers de la Terre, ils écrivent ma vie et remanient chaque jour le ciel de mon avenir.

Ce matin, il est 17h. Les doigts de mon épouse sonnent comme une inquiétude, une bienveillance, une importance à ne pas manquer. J’ai passé ma journée au lit, pour la deuxième fois de la semaine, parce que Le vent de la nuit, ces temps-ci, ne m’apporte que la peur qui gronde, l’angoisse qui étreint, l’incertitude qui broie. Alors la journée, je me cache, je me blottis bien au chaud dans l’ombre des draps. J’écoute les rires de mes enfants qui franchissent le mur du silence, j’écoute la voix de ma femme qui me soutient quand je bascule. Et la peur continue au fond de mes entrailles.

L’inquiétude se lit dans les doigts de plume que Catalina vient poser sur ma peau. Car demain… Demain, j’ai rendez-vous avec elle. Un rendez-vous ferme, sur les bancs de bois d’un tribunal populaire, pour hurler à la face du monde tout ce qu’elle m’a fait, tout ce qu’elle m’a pris. Et si La mort du loup devenait Massacre des innocents ? Demain, j’écrirai mon chapitre de La familia grande, tout seul comme un enfant au creux de la Justice.

REMERCIEMENTS - par ordre d'apparition

Julien AIME, Ma vie à t'attendre ; Jean ANOUILH, Antigone ; Milan KUNDERA, L'insoutenable légèreté de l'être ; Ken FOLLETT, Les piliers de la Terre ; Michel del CASTILLO, Le vent de la nuit ; Mazarine PINGEOT, Et la peur continue ; Alfred de VIGNY, La mort du loup ; Marc BIANCARELLI, Massacre des innocents ; Camille KOUCHNER, La familia grande.

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