Chapitre VII, partie 2 : Première mission à EXODUS

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Alicia était toujours en train de farfouiller dans ses armoires. Je lui trouvai un pretexte et réussis à m'éloigner pour accéder à la salle de commandement.

Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle soit peur gardée. La majorité du personnel militaire avait déserté la salle, certes, mais il semblait que le grand-lieutenant avait pris des dispositions pour m'empêcher de rentrer seul. Devant la porte electronique, deux gardes baraqués en tenue bleue jouaient les chiens de garde. Probablement avaient ils reçu un descriptif de l'individu dangereux à ne laisser entrer sous aucun pretexte, mais je tentai quand même ma chance.

En me voyant approcher, les deux gardes pointèrent leurs armes vers moi. A vue d'oeil, il devait s'agir d'armes semi-automatiques.

 -Toi là, m'apostropha energiquement le plus chauve des deux. Désolé mais pour toi, l'entrée est interdite. C'est un ordre du grand-lieutenant Tadéo.

 -Comment, dis-je en jouant avec brillo l'éttonement?! Je ne peux pas rentrer?

 -Non.

 -Même si je vous dis que j'ai le grade de sous-lieutenant?

 -Dégage.

Je levai un sourcil de surprise. Apparemment, les ordres étaient clairs. Dieter de rentrerait pas dans cette salle de commandement sauf ordre direct d'un superieur. Je pouvais peut-être pretexter vouloir récuperer des affaires en vue de la mission du jour, mais l'un des deux gros lourdauds viendrait probablement me surveiller. De toute façon, la salle d'archives était sûrement elle aussi vérrouillée. L'idée de les tuer me traversa la tête pendant une seconde, mais c'était un peu trop risqué.

Soudainement, une idée me vint. Elle était un peu sournoise, mais elle devait marcher. Je m'avançai légèrement vers le garde de gauche, en faisant mine de remarquer quelque chose sur son arme.

 -oulàààà, dites moi mon ami, j'espère que vous êtes au courant des nouvelles normes en matière d'armement dans le bâtiment?

Il me regarda d'un air soupçonneux, mon histoire n'avait pas l'air de le convaincre tout à fait. Il fallait que j'en rajoute une couche, c'était précisemment ma spécialité.

 -Oui Oui. Il y a de nouvelles normes. Je peux voir d'ici que les dimensions du canon n'ont pas été réglées, cela va poser des problèmes au niveau du double-percuteur central. Les nouvelles matières de vos armes sont bien plus fragiles, vous savez.

 -Mon arme a été réparée il y a deux semaines, ça marche pas ton baratin.

Décidémment, celui là était dur à berner. Cependant, il venait d'offrir à ma vue une faille dans laquelle m'engouffrer. J'avais déjà remarqué que la partie avant semblait bien plus récente et moins usée que le reste.

 -Il y a deux semaines? C'est donc vous qui avez fait changer toute la partie avant de votre arme suite à un reflux energetique?

Il ouvrit soudainement les yeux, grands comme des balles de golf. Bingo, c'était donc bien ça, son chargeur avant avait explosé à cause d'une surcharge. Je ne pouvais pas en être sûr, mais c'était un risque à prendre.

 -Euh oui...mais comment tu...

 -J'ai suivi le parcours "Armes à strabonite" à l'Ecole Démocratique, répondis-je pour éviter des explications longues et dérangeantes. C'est après ça que la norme a été mise en place, vous ne le saviez pas?

 -Eh bien...pas vraiment, non...on a pas reçu de circulaire...

 -Ah, mais ça c'est normal, il y a une grande affiche dans le bâtiment H, dans la reserve des armements classiques. Vous devriez aller y jeter un oeil, une inspection sera probablement menée par le grand-lieutenant d'iciquelques jours.

Une petite goutte de sueur perlait à la tempe de mon interlocuteur. Il regarda son arme sous toutes les coutures, et donna une tape sur l'épaule de son collègue.

 -Je vais voir ça. Si il fait un truc suspect, tire lui une balle.

L'autre le regarda, visiblement plutôt inquiet, et l'observa courrir dans le couloir en direction du bloc que je lui avais indiqué.

Il n'en restait maintenant plus qu'un. Ce dernier avait l'air à peu près aussi stupide et crédule que le premier, ça n'allait pas être très difficile non plus.

 -Je peux voir votre arme secondaire, celle qui est dans votre poche?

Je ne pouvais pas lui demander son arme lourde, ça aurait paru légèrement suspect. Il me considéra durant quelques secondes, et me fouilla minutieusement pendant quelques secondes pour trouver une éventuelle arme sur moi. Il tâta alors malencontreusement mon épée, toujours dans son fourreau.

 -C'est quoi, ça? Une épée?

 -Non, non, c'est juste un fleuret. Mais j'ai le droit de le porter. Attendez, je vous sors le justificatif.

Il se baissa pour se mettre à ma hauteur, et alors que je faisais mine de chercher ce papier inexistant, je sortis mon fleuret de son étui et assénai à cet idiot un grand coup de garde sur l'arrière du crâne en criant "Attention !". Il s'écroula, évanoui au milieu du couloir. Rapidemment, je récupérai un passe de sécurité sur le garde et pus accéder à la salle de commandement. Tout s'était passé comme prévu.

Mais après avoir investit l'endroit, vide, je me retournai et me demandai comment justifier la présence de cet homme sur le sol. En jetant un coup d'oeil en l'air, j'aperçus ce stupide robot qui disait bonjour -auquel je n'avais toujours pas cherché de nom d'ailleurs- et en trouvai une bien meilleure utilisation. De la pointe de mon fleuret, je dévissai le boîtier qui contenait la bestiole, et laissai celle-ci s'écraser sur le sol

Il me restait cependant peu de temps. Les autres membres allaient partir en mission, et l'autre baraqué allait revenir d'un moment à l'autre. Je descendai donc les escaliers quatre à quatre, ouvris la porte étrangement ouverte, branchai ma clé discrètement sur les serveurs et remontai aussitôt. Le téléchargement allait être automatique, je pouvais donc partir tranquille maintenant.

Devant la porte, je m'asseyai par terre et pris la tête du garde évanoui sur mes genoux, attendant que son collègue revienne. Celui-ci ne tarda pas, et revint peu de temps après.

 -Bon, dis moi, y'avait strictement rien dans...mais, c'est quoi ce foutoir? Il s'est passé quoi??

Il se mit à courrir dans notre direction, visiblement inquiet et transpirant après son aller retour.

 -Il, commençai-je en tremblant, il s'est pris le robot sur la tête en jetant un oeil à l'interieur. J'ai tenté de l'avertir, mais c'était trop tard. Cette saleté était mal vissée. Venez prendre soin de lui, je vais passer mon chemin et rejoindre mes subordonnés.

 -Ouais, ouais...hey, Tony, tu m'entends??

C'était peut-être un peu trop larmoyant, mais il m'avait à l'évidence complètement oublié. Pour ma part, ma clé se chargeait à partir de maintenant de télécharger les informations contenues dans ces fichus serveurs. J'allais pouvoir les récuperer dès mon retour de mission.

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