Sommeil.

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Elle ouvre les yeux encore…
Ils croisent d’autres emplis d’attention. Des yeux au dessus d’elle.
Elle sur son lit. Ah non !
Ce n’est pas le sien.
C’est un lit inconnu.
Elle écarte les cheveux de cet homme qu’elle ne connait même pas, pourtant il est beau mais… elle ne resterait pas sinon il ne l’aimerait pas plus encore qu’il le fait.
Il lui sourit comme pour lui dire qu’il l’aime elle lui rend sans le penser.
De toute façon il le sait, c’est ce qui le retient après tout.
Ils espèrent tous y arriver mais jamais ce ne sera possible.
Elle s’aime et c’est tout.
Encore une fois, elle va fermer les yeux dans un autre sourire, sans son appareil et se réveiller chez elle.
En apnée de plaisir, en apnée d’une temporaire plénitude, en plaisir temporaire qu’elle ne repoussait pas mais qu’elle ne laisserait jamais la rendre vraiment heureuse.
Elle allait faire semblant et aimer ça.
Elle se réveillerait après.
Pour l’instant elle aimait ça.

Le miroir est baissé…
Les fenêtres sont fermées.
Sa robe et son nœud étendus sur le sol plein du sable de la plage. Un souvenir.
Elle faisait comme elle pouvait sans l’appareil photo.
Il était près de sa table d’ailleurs.
Elle tourne la tête, réveillée depuis longtemps.
Elle tend la main et s’en empare. Elle l’allume
Elle est toujours aussi belle même comme ça. Elle ne cesserait pas.
Encore plus rayonnante.
Il était… oui il avait été, cet homme. C’était tout.
Contre son oreiller, elle observait ses clichés. Ils resteraient dans deux mémoires ainsi, si elle n’en oubliait rien.
-Un…deux…trois… Encore. Un… deux… trois…
Le bruit de l’appareil défilant les images incessantes.
Elle en a marre.
Elle le jette contre le mur, l’explose. Comme ça sans raison.
Elle cherche machinalement sur sa table et se force à ingérer la chose lorsqu’elle l’a trouvée.
Calmement ensuite, elle fixe son plafond. Et des bribes de mémoires lui reviennent en tête de la veille.
C’était vraiment mauvais. Sans l’être.
Une nécessité au final.
Sur son lit cette fois, allongée sur le dos ses doigts serrent sa couverture de lit.
Elle relève la tête, ils remontent ses jambes nues, son ventre, ses seins, son cou, son visage, s’enfouissent dans ses cheveux, pleins d'ivresse.
Elle laisse échapper un bruit sourd. Une exhalation longue comme si elle en devenait folle.
Puis elle rigole et se tait.
Ses jambes jouent et ses pieds défont le drap de son lit alors que ces même doigts ivres s’insèrent dans son cou.
Elle reste belle. Pas vrai ?
Puis elle se calme et comme aspirée par un rêve elle recompte.
-Un… deux… trois… Recommence. Un… deux… trois…
-Encore
-Encore
-Encore
Sa tête vacille, ses yeux croisent le miroir, elle essaie. Mais c’est fini.
Son sourire s’évanouit presque mais il reste. Parce que jolie elle compte le rester toujours.
Ses doigts touchent presque le miroir, presque mais pas totalement. Il ne bouge pas.
Une autre exhalation et elle ferme les yeux.
Ses doigts s’affaissent, le miroir vacille mais ne se baisse pas.
Ses yeux ne se rouvriraient plus cette fois

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