Chapitre 21 - Le plus malin des deux

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Tandis qu’il remontait l’avenue, il sentait, dans sa poche, l'objet carré. Cette sensation lui rappela le premier soir ; celui où Léo lui avait remis la disquette. Le regard halluciné de son ami lui revint en mémoire. Une pointe douloureuse lui perça le cœur quand l'image de son ami, brûlé, au fond de son lit d'hopital, lui revint.

Il serra les dents et accéléra. Une détermination implacable raidissait son corps entier.

Croisant son reflet dans la vitrine du barbier, la pensée du premier soir lui revint brusquement  : « C'était sans doute à cela que devait ressembler l'homme qui avait abordé Léo. ».

« Non, se sermonna Mickaël. Je n’ai rien de commun avec lui. »

Ayant enfin rejoint sa chambre, il se posta devant son écran.

Il lança le moteur de recherche et les onglets se multiplièrent rapidement dans le navigateur.

« Dieu et la Création du monde ». « Libre arbitre ». « Diable ».

Après avoir balayé toutes les conneries d’usage sur les 6 jours de Création, éluder toutes les pages et les sites multiples de catéchèse, il s’arrêta devant un article évoquant le concept du Tétragramme :

[ …]Le nom du Dieu d'Israël et de Juda apparaît près de 6800 fois dans la Bible hébraïque sous la forme du Tétragramme יהוה, c'est-à-dire YHWH1. Ce nom est aussi attesté, sous une forme incomplète (Yah), dans un grand nombre d'anthroponymes. Il provient de la racine hébraïque HWH/HYH, verbe qui signifie « être » ou « devenir ». La tradition de la Kabbale lui associe 72 noms d'anges pour obtenir le vrai nom de Dieu, le Schem-hamephorash.

Dans le judaïsme, le Tétragramme ne doit pas être prononcé, par respect pour le Nom divin. Pour le christianisme, la question de la transcription s'est posée. En effet, l'écriture sémitique est, à l'origine, purement consonantique et plusieurs hypothèses ont été proposées pour reconstituer les voyelles du Tétragramme. Une prononciation du Tétragramme reconstituée à partir des transcriptions grecques de Gesenius a conduit à lire Yahwêh ou bien Yahvé. Cette transcription a été abandonnée en 2008 par l'Église catholique, à la fois par respect envers le judaïsme, par souci des règles philologiques et par conformité à la tradition instaurée par la Vulgate2, où Jérôme de Stridon traduit « YHWH » par une périphrase : « le Seigneur ». […]

— Ah ouais ? On ne doit pas prononcer ce nom, c’est bizarre, ça… marmonna Mike, narquois. Dommage, j’ai toujours aimé regarder derrière les portes fermées, surtout quand c'était interdit.

Les doigts du jeune homme se mirent à pianoter avec virulence sur les touches du clavier, les faisant claquer en un concerto lugubre de dents usées s’entrechoquant à en briser l’émail.

Il avait une piste.

Pour une fois depuis longtemps, il avait l’impression d’avoir saisi quelque chose, touché à ce qui demeurait caché à son regard. Il frôlait la solution. Ce pressentiment lui faisait tambouriner le cœur au rythme des touches qui crépitaient.

Les lignes de code s’empilaient, les unes sous les autres. Les opérations s’enchaînaient avec méthode et rigueur, pour chaque séquence d'instructions, reprenant variables, tests et boucles. Il forçait sur sa mémoire pour se souvenir de tous les aspects du langage informatique que Léo avait passé des soirées à lui transmettre. A cela près, que cette fois, il ne s'agissait plus d'un jeu. Tout ça était en lui, il devait juste ouvrir le bon tiroir neuronal. Il intégra toutes les informations, les textes, images, données afférentes et les traduisit en code binaire. Il lista et numérota chaque valeur possible pour transformer… le Monde en une suite de zéro et de un.

Puis, ce fut l’encodage final des liens entre les sous-programmes et l'organisation de la ramification des possibles, la multiplicité de « Then » suivant les « If ».

Les heures s’alignèrent au rythme du code qui progressait.

Pour finir la programmation de l’algorithme, il transcrivit le tétragramme, le « nom interdit » en code et l’inclut à l’ensemble des conditions de la suite.

Il sursauta quand sa tête chuta brusquement vers l'avant.

Ses yeux s’étaient fermés une seconde, happés par le sommeil. Qu’est-ce qu’il l’en avait tiré ? Cette sensation désagréable de son buste qui basculait en avant ou… autre chose ?

Un rire.

Il se redressa et regarda autour de lui.

Le rire s’éleva de nouveau sur sa gauche. Il était là, les gants posés sur ses genoux croisés avec élégance, confortablement installé sur une chaise en bois, à moins d’un mètre de lui.

« Tu t’es mis au boulot. Bien. Quoi qu’il arrive, ne perds pas de vue l’objectif. »

La fente de son sourire démesuré se découpa dans l’ombre sous le stetson.

Mike secoua la tête pour mettre de l’ordre dans ses idées. Revenir à une discussion normale lui demanda un effort d'acclimatation après ces heures passées à coder.

— L’objectif ? répéta t-il bêtement. 

Un court silence suivit.

— Le libre arbitre. L’annulation de l’équilibre. Créer le chaos, répondit simplement l'intrus.

Les mots étaient pesants, mais énoncés avec une simplicité déconcertante.

Mike fut pris d’une soudaine hésitation. Il jeta un œil aux lignes du programme.

Et si c'était une erreur...  ?

Et s'il ne faisait que me manipuler pour atteindre son but ?

Et si tout ce qu'on nous dit depuis l'enfance, le diable est un perfide menteur, était vrai ?

— Allons Mike, on ne va pas encore jouer à ça. Un pas en avant, deux pas en arrière, ça suffit. Nous n’avons plus le temps pour ça. Il a compris maintenant. Tu n’as plus le temps de douter.

Pourtant, Mike lui lança un regard teinté de panique.

— Il ?...

L'ombre soupira d'un air impatient.

— Bien, coupa la créature en décroisant ses jambes.

Elle se pencha en avant et rejoignit ses mains gantées, doigts contre doigts, dans une perfection du geste qui fascina l’étudiant.

— Ecoute bien, car je m’apprête à te révéler ce qui ne doit pas l'être. En le faisant, j’enfreins la règle suprême.

Il réfléchit un instant et tenta une reformulation :

— Je vais franchir les limites de mon codage. Je vais mettre en danger l’intégrité de mon fonctionnement en commettant volontairement un Bug.

Il soupira, résigné et poursuivit :

« A l’origine de notre monde, il y avait une Entité : elle était énergie pure. Quelle était sa propre origine, même elle ne le savait pas, mais elle était animée par la même volonté que tout être vivant : la survie. Pour cela, il lui fallait un carburant à la hauteur de sa puissance. Maitrisant le grand pouvoir de la dualité, par lequel l’opposition de forces contraires pouvait générer une puissance suffisante à la nourrir, elle modela galaxies, systèmes solaires, étoiles et planètes. Elle façonna la matière et les êtres vivants en s’arrachant des lambeaux d’énergie. Cette Entité primale lia toutes ses créations car elle ne pouvait survivre seule.

Alors, elle a insufflé la conscience à certaines de ses créations ; les êtres vivants et pensants. Parmi eux, les Hommes sont devenus capables de faire des choix. Autant les animaux ne posèrent aucun souci, autant les Hommes furent un vrai problème. Elle tenta de les faire évoluer dans un univers préservé, mais malgré ses efforts, ses créatures, avaient un penchant pour les mauvaises décisions. On t'a peut être raconté une histoire de jardin et de serpent ? 

Il lui décocha un nouveau sourire, style chat de Cheshire.

« Bref, le chaos qui les animait mettait en branle l’équilibre dont cette force avait besoin pour survivre. Rapidement jugés inaptes à gérer le libre arbitre, l’Entité prit la décision de guider chacun de leur choix. Mais la profusion des Hommes sur Terre rendit vite la tâche ardue, voire impossible.

« DIEU », car c’est ainsi que vous avez baptisé cette Entité primale, accoucha alors d’une nouvelle progéniture dans laquelle il insuffla un peu plus d'énergie, un peu plus de liens,  sans toutefois les incarner. Dans vos écrits et légendes, ces créatures furent nommées « ANGES ». Ils reçurent la mission de guider les terriens dans leurs choix, afin d’assister la Grande Volonté pour un équilibre parfait du Bien et du Mal, de la destruction et de la Création. Enfin, je dis « guider »… cadrer ou imposer serait plus proche de la vérité. Le libre arbitre est alors devenu la plus grande supercherie de toute la Création. »

L’homme au stetson eut un geste traduisant son agacement.

« Il te faut comprendre quelque chose d’essentiel ; Les êtres vivants du monde, ce sont les possessions et la nourriture de « DIEU ». « DIEU » est l’énergie créatrice de la planète qui se nourrit des humains. Il doit faire fonctionner des forces contraires parfaitement dosées pour alimenter son énergie primale. »

Mike osa enfin l’interrompre :

— Comment ça, se nourrir ? 

L'inconnu se redressa, levant ses coudes et rejoignant ses mains. Il leva la tête (si tant est qu'il en possédait vraiment une) comme s'il cherchait une autre manière d'expliquer :

— Tu vois ce qui se passe quand deux personnes tirent sur une corde ? Cela génère une force, c'est le principe même de la physique. Un certain Newton a développé des théories là-dessus, tu te renseigneras. Tant que les deux personnes tirent parfaitement pareil, l'équilibre et la force dégagée sont maintenus, si l'une des deux abandonne, c'est l'ensemble qui s'écroule.

Il marqua une pause, semblant jauger si cette fois, l'information passait.

— Maintenant, imagine que la force générée par cette action soit de la nourriture.

Il haussa les épaules pour conclure.

Mike hocha lentement du menton puis, embarrassé, questionna de nouveau :

— Et vous... vous seriez donc… le diable ?

Une lueur rouge irradia dans l’ombre sous le chapeau et la voix d’outre-tombe reprit :

« Les anges ont été créés par Dieu pour le suppléer dans la lourde tâche du Grand Equilibre : imposer aux Hommes les actes qui harmoniseraient la balance parfaite des forces, pour le tenir en vie.

L'ombre leva un index et ajouta, avec une pointe d'amusement : 

— Mais ça ne s’est pas passé exactement comme l’Entité l’avait prévu.

« Un de ses anges a voulu offrir le vrai choix aux Hommes : le Libre-Arbitre, la libre gestion de soi en leur faisant prendre conscience des fils qui les agitaient telles des marionnettes. Aussitôt que « DIEU » comprit son dessein, il tenta de le déchoir de ses pouvoirs et de ses privilèges mais l’ange était malin. C’est d’ailleurs plus tard le surnom que les Hommes lui donnèrent.

Cet ange déchu reçut beaucoup de noms au fil des âges. Un de mes favoris reste Lucifer, sans qu'aucun texte biblique n'utilise jamais ce nom. Comme si les Hommes avait toujours su la vérité. Ils l'ont utilisé dans toutes les langues et la magie opère quand on en saisit la traduction, écoute ça : en 408, le terme « Lucifer » apparut pour la première fois, il venait en traduction de l'hébreu HêYLêL. HêYLêL vient de la racine HâLaL qui signifie « briller ». Ensuite, plusieurs lexicographes l'interprétèrent par « étoile du matin. » Dans la Septante, on lit un terme qui signifie « le porteur d'aurore, celui qui se lève le matin ». L'étymologie grecque de Lucifer est « porteur de lumière ». En latin, lux, luci- signifie « lumière » et fer, « porteur » et le nom d'étoile du matin lui est donné. Les Hommes ont toujours adoré parlé de moi...  j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire !»

Il ricana pour ponctuer cette anecdote qui semblait beaucoup l’amuser.

« Bref, je continue l'énumération ou tu as compris ? Il faut une lumière pour guider les Hommes sur la bonne voie, par-delà les mensonges de Sa Sainteté ! Je suis cette lumière.

Entendons-nous bien, je parle là en milliards d’années. Le concept de Temps n’ayant de vraie prise que pour les êtres mortels, je dois avouer que je me suis souvent fait avoir ! A peine avais-je le temps d’orienter, dans la voie utile, un Homme, que, déjà, il mourrait, rattrapé par la vieillesse.  Tu connais Friedrich Nietzsche ? J'ai passé presque vingt ans à le former... Quelle déception quand il s'est éteint à 55 ans ! Il m’a fallu comprendre cette notion implacable après de nombreux échecs. Et durant ce fastidieux apprentissage, « DIEU » poursuivait une véritable chasse ouverte à mon encontre, usant d’une méthode particulièrement fourbe que les Hommes ont fini par reprendre au cours de l’Histoire : la propagande. Je suis devenu le Méchant, la cible à abattre. C’était habile bien qu’un peu mesquin. Cela prouvait que j’avais une chance d'atteindre mon but. Ce projet risquait de détruire toute sa Création. Et Lui au passage. »

La fente dans l’ombre réapparut, immense, balafrant toute l’obscurité sous le chapeau.

Mike était sous le coup de la révélation, oscillant entre l’incrédulité et le poids de cette vérité.

Un simple « Tu te fous de moi » l’aurait grandement rassuré. Mais nier n’était plus une solution. L’enjeu était titanesque. Alors quoi ? Voilà qu'il se trouvait devant Lucifer, cherchant à libérer l'Homme de son esclavagisme du jardin d'Eden : "Mords donc, Adam !". Celui qu’on avait diabolisé dans la religion judéo-chrétienne, se révélait être finalement le sauveur de l'humanité et le grand architecte n'était qu'une abomination goulue. Son combat avait toujours été de libérer les chaînes des Hommes, de cette servitude due à l'ignorance dans laquelle les religions avaient tenté de la plonger. Alors... où était le piège ?

Après avoir appris que toute l’histoire de l'humanité n’était qu’un tissu de mensonges, que celui tenu pour acquis de la bonté par excellence n’était en fait qu’une saloperie de goule qui se nourrissait des Hommes. Merde, comment pouvait-il encore accorder sa confiance à qui que ce soit ?

Mike eut une inspiration soudaine :

— J’ai encore une question. Pourquoi une disquette ?

C'est avec un ton de fierté non dissimulée qu'il répondit, sourire dans l'ombre :

— Tu apprécies le clin d'oeil ? C'est quand même moins désuet que des tablettes d'argile, hein ? Que veux tu, je suis attentif à l'évolution du monde, je suis... moderne ! s'enorgueillit-il.

— Sérieusement ? Les disquettes, c'est vieux de vingt ans. Il m'a fallu trouver un putain d'adaptateur pour la lire !

Silence.

Le stetson se redressa et le corps de son interlocuteur se raidit.

— Vingt ans, c'est le temps qu'il me faut pour inspirer et expirer. Vingt ans, c'est un claquement de doigts pour moi, répondit-il d'un ton sec. Pour parvenir à repérer les créatures parmi la grouillante masse qui seraient capables de comprendre et de mener à bien mon dessein. Imagines-tu combien de temps il m'a fallu ? Et à peine, en avais-je identifié des potentielles que déjà, elles étaient au seuil de la vieillesse, prête à rendre l'âme. Tant de frustration ! Il vous a créé si éphémères et fragiles ! tempêta t-il.

Mike se renfrogna, craignant la colère de cet être supérieur.

Il prit le temps avant de poursuivre :

— Combien en existe-t-il dans le monde ?

— C’est la seule. Car je suis le seul à y avoir pensé. Je suis le seul à avoir développé le don de conscience propre, les autres anges ne sont que des pantins, des extensions de Son Être. Peut être est-ce dû à la mission qui m'avait été initialement donnée : je devais incarner le côté obscur, celui par qui la balance des forces contraires s'opérait. J'étais Destruction, Famine, Maladie, Guerre, Vices... Bref, de manière réductrice, ce que vous appelez le mal. Pour discerner ce qui était de ce ressort, peut-être a t-il été nécessaire que je trouve en moi la ressource à m'émanciper de Lui. Toujours est-il que l’unicité, c'était ce qui faisait toute la beauté mais aussi la faiblesse de mon grand projet.

Mike se retint de relever la mégalomanie qui teintait ses propos.

Non, on ne vexait pas deux fois celui qui se présentait à vous comme le diable.

— Mais... commença Mike.

— Une fois lancé, on ne t'arrête plus, s'impatienta la créature en face de lui.

— Désolé mais, exprima t-il en affichant un air sceptique, pourquoi n'intervient-Il pas directement ? Je veux dire, s'Il a le pouvoir de créer tout ce qui nous entoure, qu'est-ce qui L'empêche de me détruire d'un claquement de doigt... de vous détruire ?

Cette fois, le diable émit un rire franc et clair puis il se pencha en avant, de la même manière qu'il se serait adresser à un enfant ignare :

— Je vais essayer de t'expliquer, mais avec les limites de tes conceptions terrestres, ça risque de te demander un effort de projection. Bien, tu as le contrôle de tes mains et de tes doigts, n'est ce pas ? Tu peux leur ordonner ce que tu veux sans que cela ne te demande d'efforts, parce qu'ils sont le prolongement de ton être ; tes doigts, ce sont les anges. Ils obéissent à leur corps car ils y sont liés. Maintenant imagine que ton corps n'a pas de consistance physique, tu n'es qu'une génératrice électrique sans aucune densité matérielle. Un jour, tu décides de t'arracher des cheveux et de leur insuffler un peu de ton électricité, jusqu'à ce qu'ils se mettent à bouger seuls. Ceux-ci commencent à se reproduire jusqu'à devenir légion et à agir inconsidérement. Tu ne peux ni les attraper ni les toucher car tu n'as pas de consistance... Frustrant n'est ce pas ? Tu peux juste arracher de nouveaux morceaux de ton être pour créer de nouvelles choses ou grâce à tes doigts, tu peux parfois pousser les morceaux de toi devenus autonomes à agir de telle ou telle manière.

— Mais et vous ?

— Aha, moi on peut dire que je suis le doigt d'honneur de Dieu, un foutu symptôme psychologique dissociatif !

— Vous n'avez pas peur des conséquences ? demanda enfin Mike, très sérieusement.

— Je ne connais pas la peur. Je dois juste suivre la voie qui est la mienne.

La voix de l'homme au stetson se fit plus grave et il énonça avec sévérité :

« Détruire celui qui est l’origine du Monde. Libérer sa Création. Me libérer.

Si j’échoue, tout espoir est annihilé. Si j’atteins mon but, tout peut arriver… le bon comme le mauvais. »

Il se recula enfin pour reprendre sa posture initiale, jambes croisées, mains sur les genoux.

« Mec, je vous offre la Liberté, rien de moins. Allez au boulot, maintenant. »

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