Chapitre 10 : Interactions

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Le jour finit par se retirer pour laisser la place à une tache d'encre piquée d'une multitude de points lumineux. Un vent glacial souffla cette nuit-là, dérangeant l'état statique des arbres qui virent leurs feuilles pliées sous le poids des bourrasques. Quelque part, au nord de la capitale, une femme se gara précipitamment devant un hôtel et s'engouffra à l'intérieur. Elle dissimula son apparence sinistre du mieux qu'elle pouvait, se détournant de la caméra de vidéosurveillance à l'entrée et s'approcha d'une borne de paiement pour réserver une chambre. Elle se doutait bien que l'état de ses mains et de ses vêtements, tâchés de sang qui ne lui appartenait pas, pouvait lui causer des ennuis et elle était soulagée que le hall d'entrée de l'hôtel soit vide, hormis un réceptionniste qui ne détachait pas ses yeux de son écran d'ordinateur. Une fois le paiement réalisé, elle sortit en trombe pour rejoindre sa voiture. A l'intérieur du véhicule, John s'était endormi. Elle le secoua doucement pour le réveiller et l'aida à sortir pour retrouver leur chambre. Au moment où ils pénétrèrent à l'intérieur, Aurore eut tout juste le temps de poser le sac de son ami par terre pour rattraper John qui manqua de s'effondrer. S'approchant du lit, elle le déposa doucement dessus, provoquant un gémissement de douleur de sa part. Il serrait les dents pour éviter de crier.

Elle retira son pull ainsi que son tee-shirt, tous deux tâchés de sang et examina son corps. Aurore poussa un juron quand elle vit l'état de son bras. Il saignait beaucoup, malgré le garrot de fortune réalisé précipitamment dans la voiture et il avait besoin de soins en urgence. La jeune femme ouvrit le sac de John. Elle connaissait l'obsession de son ami à vouloir tout planifier même dans l'urgence et elle espérait, une fois encore, qu'il s'était muni d'affaires en trop. Elle fouilla parmi son linge jusqu'à mettre la main sur une trousse à l'aspect prometteur. L'ouvrant, elle découvrit avec soulagement des bandages, de l'alcool et des instruments pour prodiguer des soins. John murmura des propos inaudibles et elle se rua sur le lit. La blessure la plus préoccupante provenait de l'impact de la balle qui l'avait frôlé à l'épaule droite. Si elle n'arrêtait pas l'écoulement du sang, elle serait obligée d'appeler les secours et cela les mettrait en danger. Des éclats de verre entaillaient son bras. Déglutissant, elle dénoua avec douceur le morceau de tissu qui compressait sa plaie. Après avoir nettoyé et désinfecté la zone, elle entreprit de suturer la plaie. Il grimaça de douleur face à ses gestes prodigués sans anesthésie.

  • Je m'attendais à tout sauf à te voir John, murmura-t-elle.

Le principal intéressé mit sa main devant sa bouche, pris de nausée et regarda les blessures à son bras.

  • Non, ne regarde pas ce que je fais, John. Regarde-moi plutôt.

Il releva la tête, tentant d'ignorer ses gestes et lui répondit.

  • Je savais que tu étais en vie. Tes parents l'étaient également, même s'ils n'ont pas cherché à te retrouver. Quand tu as disparu, des recherches ont été menées par la police. Les policiers et des volontaires ont fouillé les lieux où tu avais l'habitude de te rendre, mais ils n'ont rien trouvé comme indices sur ta disparition. Ils nous ont même interrogés au lycée, mais personne ne savait où tu étais. Les chaînes d'informations diffusaient tous les jours ta photo. Après un certain temps et comme l'enquête n'avançait pas et qu'aucun corps n'a été retrouvé, il a été conclu que tu avais probablement fugué. C'était l'hypothèse la plus probable, celle que tout le monde avait en tête même si les policiers n'abandonnaient pas la thèse d'une mauvaise rencontre. De mon côté, j'étais persuadé qu'il t'était arrivé quelque chose, car cela ne te ressemblait pas de partir aussi précipitamment. Et j'étais certain que tu m'aurais mis dans la confidence dans le cas contraire. J'étais terrifié à l'idée de te perdre et, en même temps, je n'arrêtais pas de me persuader que tu allais bien, peu importe où tu étais alors… J'ai commencé à effectuer mes propres recherches et j'ai contacté des amis qui sont aussi doués que toi en information. Finalement, ils ont remonté la piste jusqu'en Islande où j'ai fini par te retrouver.

Aurore avait terminé de le recoudre et avait retiré tous les éclats de verre de son bras. Elle se rendit dans la salle de bains pour se laver les mains et récupérer une serviette pour nettoyer le sang séché sur son bras. Puis, elle l'aida à enfiler un tee-shirt.

  • Je ne vois pas comment tu as pu te débrouiller pour me retrouver. Il n'y a aucune trace de moi sur Internet hormis les informations de base sur ma scolarité. Tes amis sont doués, j'imagine qu'ils n'ont pas employé que des méthodes légales pour retrouver ma trace.
  • Ce n'était pas gagné, mais on a eu de la chance.

Il se tut, baissant le regard et Aurore n'insista pas. Elle préférait qu'il se repose et quand il ira mieux, il serait peut-être plus enclin à lui parler. John alluma la télé tandis qu'Aurore retourna dans la salle de bains en refermant derrière elle. S'asseyant au rebord de la baignoire, elle y plaça un bouchon et ouvrit les robinets, pensive. Lorsque qu'elle jugea qu'il y avait suffisamment d'eau, elle se déshabilla et s'assit à l'intérieur en frissonnant.

Etait-elle hors de danger ? Elle avait du mal à croire que son calvaire ait pu prendre fin et qu'elle soit enfin libre. Fermant les yeux, elle posa sa tête sur ses genoux rapprochés contre sa poitrine. Les souvenirs de sa captivité refirent surface et, avec eux, la douleur suffocante que ses bourreaux lui avaient fait subir durant ces longs mois où elle était maintenue retenue dans les locaux du Cercle. Ils ne lui ont jamais expliqué les raisons pour lesquelles elle avait été enlevée. Ils ne cessaient de lui répéter qu'elle était spéciale alors qu'ils la poussaient à bout.

Il y eut d'abord la volonté de contrôler son esprit. Pour cela, il y avait cette psychiatre, Anne, qui lui rendait souvent visite dans sa chambre. Elle avait une voix très agréable et elle insufflait un ton rassurant dans ses paroles, poussant Aurore à se confier. Au départ, la rouquine refusa de révéler quoi que ce soit la concernant, puis, au fur et à mesure des séances, elle se surprit à croire aux propos de la professionnelle de santé. Aurore avait fini par espérer qu'Anne soit honnête quand elle disait qu'elle la comprenait et vouloir l'aider à contrôler ses pouvoirs, sans qu'Aurore ne les craignent. Elle parlait de dons pour décrire les pouvoirs de la jeune femme et qu'elle devait s'accepter telle qu'elle était désormais. Plusieurs semaines se sont écoulées avant qu'Aurore n'ait d'autres interlocuteurs avec qui échanger. Un jour, des scientifiques sont venus dans sa chambre et ont débuté des expériences sur elle afin de mieux appréhender l'étendue de ses pouvoirs. Devant ses refus, ils employèrent la manière forte et ils la transfèrent dans une autre pièce. Deux personnes lui firent face, un homme et une femme à la carrure impressionnante. Ils lui intimèrent d'utiliser ses pouvoirs, la menaçant de lui faire du mal si elle refusait de leur obéir. Tremblant de colère, elle déversa toute sa colère sur les deux individus et ils tombèrent au sol, se tordant de douleur. La porte s'ouvrit à la volée et plusieurs personnes la saisirent. Une aiguille s'enfonça dans sa peau et elle s'évanouit.

Au réveil, elle était de nouveau dans la chambre qu'ils lui avaient attribuée le jour de sa venue. Et le lendemain, l'agonie se poursuivit. Jour après jour, ils répétaient le même schéma : les séances avec la psychiatre, la démonstration de ses pouvoirs puis les opérations pour améliorer ses capacités. Jour après jour, son état se dégradait. Dépassant le traumatisme d'être retenue enfermée et de devoir faire des choses contre son gré, elle sombrait. Elle était trop souvent fatiguée et nauséeuse et elle avait de plus en plus de mal à contrôler ses pouvoirs : que ce soit lorsqu'elle voulait qu'ils se manifestent ou lorsqu'elle tentait de les retenir. Elle remarquait que ses cauchemars lui paraissaient bien trop palpables et elle commença à coucher sur le papier ce qu'elle avait vu pour essayer de démêler le vrai du faux. Sentant des larmes quitter le coin de ses paupières pour rouler sur ses joues, Aurore rouvrit les yeux. Elle avait froid. La salle de bains avait disparu. Elle se trouvait par terre, appuyée contre un mur dans une pièce qui lui était inconnue. Il y avait de la poussière qui l'aveuglait et elle toussa à de nombreuses reprises. Le silence qui l'entourait l'angoissait. Elle était nue si bien qu'elle repliât ses jambes contre son abdomen pour se protéger. Elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait là. Ce fut l'immense douleur dans la poitrine qui la fit réagir. Elle suffoqua et baissa le regard jusqu'à la voir, enfin, cette plaie béante qui perforait sa peau, à proximité de son cœur. Avant de refermer les yeux, elle put apercevoir le canon de l'arme qui avait servi à la tuer pointé dans sa direction. Elle ne put déceler le visage de son tueur, dissimulé par la fumée encore présente dans les lieux. Elle se laissa alors partir.

Aurore revint à elle en sursautant. Elle ouvrit les yeux, portant un regard terrifié autour d'elle. Elle était revenue dans la baignoire qu'elle avait quittée un peu plus tôt. Avec lenteur, elle déplia ses jambes pour inspecter sa poitrine, mais il n'y avait aucune trace du trou béant qu'elle avait vu. Sortant de la baignoire, elle plaça une longue serviette autour d'elle et sorti de la salle de bains. John était toujours devant la télévision et lui sourit lorsqu'il la vit. Il avait commandé deux plateaux repas et il était en train de manger sur le lit. Elle lui demanda s'il pouvait lui prêter des vêtements de rechange sachant que les siens étaient tâchés par le sang, et il lui proposa de prendre ce qu'elle avait besoin dans son sac. Elle s'approcha de celui-ci et sortit un tee-shirt beige, un pull noir et pantalon de jogging gris. Elle retourna dans la salle de bains pour se rhabiller, repensant à ce qu'il s'y était passé un peu plus tôt puis retourna dans la chambre. La tête posée contre l'épaule de John, grignotant les plats devant elle, ils n'échangèrent aucun mot, préférant profiter du fait qu'ils étaient de nouveau réunis. Soudain, alors qu'ils regardaient une émission, Aurore se sentit de nouveau partir. La réalité s'effaça tandis qu'elle avait une nouvelle vision. Cette fois-ci, elle vit le visage d'une femme, brune, portant le voile, apparaître devant ses yeux. Elle avait des yeux couleur terre et portait une fine chaîne en or autour du cou. Elle était vêtue de ce qui ressemblait à un uniforme de serveuse alors qu'elle sortait d'un café et Aurore, sans en connaître la raison, se mit à se lancer à sa poursuite. Clignant des yeux, sa vision n'ayant duré que quelques secondes, elle attrapa le petit bloc-notes de l'hôtel et le stylo se trouvant sur la table de nuit, puis, elle dessina avec une rapidité fulgurante et une précision absolue le visage de la femme qu'elle venait d'apercevoir. John, qui l'observa avec stupéfaction, éteignit la télé et prit le dessin entre ses mains lorsqu'elle eut terminé. Il reconnaissait le visage de la femme que son amie avait esquissé.

  • Je l'ai déjà vu. Pas ici, mais en France. Elle fréquentait souvent la bibliothèque municipale. Je l'ai croisé aussi dans des restaurants et dans le bus. Pourquoi tu l'as dessinée ? demanda John.
  • A vrai dire, je n'en ai aucune idée… Son visage m'est apparu soudainement dans mes pensées et je ne pouvais rien faire d'autre que de le reproduire sur le papier.
  • Je ne te suis pas, Aurore. Tu veux dire que tu étais obligée de le faire ? Qu'entends-tu par là ?

Aurore baissa la tête. Elle savait qu'elle ne pouvait plus garder le secret sur ce qu'elle était, ni ce qu'elle avait vécu. Elle lui devait bien ça. Après tout, il avait fait tout ce chemin pour la retrouver et il ne l'avait jamais abandonnée : il méritait de connaitre la vérité. Alors, elle se confia à lui. Il lui était difficile de remonter dans ses souvenirs d'avant son enlèvement, tout lui paraissait flou et elle n'arrivait pas à croire qu'avant que ses pouvoirs ne surgissent, elle menait une existence normale. Elle débuta ses confidences en lui parlant de la nuit de l'incident, au moment où ses pouvoirs se sont révélés à elle et que six personnes ont péri. Puis, elle évoqua comment elle se sentait après cet événement, notamment cette impression qui ne la quittait pas qu'elle était constamment suivie. Enfin, elle évoqua avec lui l'enlèvement et tout ce que le Cercle lui a fait subir durant sa détention. Il faisait des efforts pour ne pas paraître effrayé quand elle évoquait l'existence de ses pouvoirs et ce qu'elle était capable de faire. Elle savait que cela faisait beaucoup à encaisser. Lorsqu'elle eut terminé, ils s'allongèrent tous les deux et s'endormirent.

Le lendemain, ils décidèrent d'aller à la rencontre de cette mystérieuse femme qu'Aurore avait dessinée, se basant sur sa vision pour déterminer approximativement l'endroit où elle se trouvait. John imaginait mal qu'elle soit en Islande, mais il l'espérait pour le bien de son amie. Ils reprirent la voiture de James malgré que la vitre avant du côté passager fût brisée, puis ils regagnèrent le centre-ville. Là-bas, ils roulèrent pendant plusieurs minutes, observant les commerces de chaque côté de la rue jusqu'à ce qu'Aurore freine devant un café, identique à celui de ses souvenirs. Sortant de la voiture, ils pénètrent à l'intérieur et s'installèrent à une petite table qui donnait sur la rue, jetant régulièrement un regard dehors pour surveiller leur voiture. Un serveur arriva à leur hauteur et ils commandèrent chacun un café. John, qui regardait chacune des personnes les entourant, rencontra le regard d'une femme. Il la reconnut immédiatement, c'était celle qu'Aurore avait vue lors de sa vision. Il fit un signe à Aurore qui regarda dans la même direction que lui. C'est au moment où le regard d'Aurore plongea dans celui de la serveuse que cette dernière retira son tablier et se précipita vers la porte de service. Les deux jeunes qui n'avaient cessé de l'observer se levèrent alors pour la suivre. Dehors, la serveuse se mit à courir et, comme dans sa vision, Aurore se lança à sa poursuite. Elle finit par la rattraper et l'obligea à s'arrêter. John et elle se placèrent de façon à l'empêcher de s'enfuir et Aurore s'adressa à elle.

  • Nous ne te voulons aucun mal, tu n'as rien à craindre de nous. Je m'appelle Aurore et, lui, c'est John. Nous sommes… Nous avons des ennuis et je pense que vous pouvez nous aider. Mes paroles vont vous paraître insensées, mais j'ai l'impression de vous connaître. J'ai besoin de votre aide. Mais, si vous refusez, vous n'avez qu'à demander et nous nous en irons.

La jeune femme qui reprenait son souffle les observa tous les deux, puis, elle s'adressa à Aurore.

  • Je vous connais également, peut-être même plus que vous ne le pensez.

Ils étaient assis tous les trois sur un banc, dans les vestiaires du café. La femme qu'ils avaient poursuivie s'adressa alors à eux.

  • Je m'appelle Lina. Je travaille ici depuis quelques mois seulement. Avant, je vivais aux Etats-Unis, à Detroit. J'ai toujours eu des… Des sortes d'images qui m'apparaissaient à différents moments de la journée, parfois même quand je m'endormais. Je prenais ces images pour des songes purement imaginaires ou le fruit de mes pensées qui divaguaient, cependant lorsque au fur et à mesure, certains moments de mes visions se réalisaient, je compris alors que ce que je voyais, c'était ce que le futur me réservait. Et depuis plus d'un an maintenant, c'est toi que je vois dans mes rêves. Ton visage, Aurore, m'est devenu tellement familier que parfois, je me mettais à penser que j'étais folle et que nous nous connaissions depuis toujours. Je te voyais enfermée, à crier ou à pleurer seule dans une pièce. Je voyais ce que ces personnes, qui portaient des blouses médicales, te faisaient subir. Je vivais ta douleur, je ressentais tes émotions comme si elles étaient miennes. J'ai su alors que tu courais un grave danger et, c'est pour cette raison que je suis venue m'installer ici, dans l'espoir de te retrouver.

Lorsqu'elle termina son récit, John et Aurore se regardèrent ébahis. Il était impensable qu'une telle connexion soit possible, et pourtant. Aurore se sentait soulagée de connaître quelqu'un qui pouvait la comprendre sans qu'elle ait à s'expliquer. Spontanément, Aurore la prit dans ses bras et elles se firent une accolade.

  • Ce n'est pas tout. Il faut que je te montre quelque chose, dit-elle.

Lina se détacha d'elle et se leva pour ouvrir son casier. Dedans, elle sortit une petite trousse et l'ouvrit en récupérant une clé USB. Aurore, qui avait suivi son geste, récupéra l'ordinateur dans son sac et inséra la clé dans le port prévu à cet effet. Il n'y avait qu'un seul fichier qu'elle ouvrit et ce qu'elle vit lui glaça le sang. Elle fit défiler les centaines de pages du document contenant des informations sur probablement une cinquantaine de personnes. Il y avait des photos, des informations personnelles sur l'identité de plusieurs individus. Y était mentionné leur âge, l'endroit où ils résidaient ou même la nature de leur relation : marié, en couple, célibataire, divorcé, avec des enfants ou non, … Toute leur vie était détaillée dans ces pages. Ces visages lui semblaient familiers. Elle avait l'impression d'être liée à eux, de les connaître. Elle se remémora  alors où elle les avait vus. Ils lui étaient apparus le soir où elle s'était enfuie des locaux du Cercle. Elle avait eu une vision, dans la maison où elle s'était réfugiée. Une fresque de visages était apparue devant elle. Sa vision n'était pas seulement un cri de détresse que lui lançait son subconscient, mais bel et bien les prémices d'un vif espoir. Elle n'était pas seule, elle ne l'avait jamais été. Lorsqu'elle pensait que ses tortures sans nom n'avaient aucune raison logique d'exister, en réalité, d'autres personnes subissaient les mêmes expérimentations sur leurs pouvoirs que Lucian espérait contrôler. L'expérimentation ne la concernait pas exclusivement, des centaines, peut-être des milliers de personnes ont été happées par la folie de Lucian. Relevant la tête, Aurore prit la parole.

  • Qui sont ces personnes ? Et pourquoi détiens-tu toutes ces informations sur eux ?
  • Je les soupçonne d'être comme... Comme nous. J'ai dérobé cette clé il y a des années de cela, lorsque j'avais 16 ans. Ils m'ont fait subir la même chose qu'à toi et j'ai également réussi à m'enfuir, en emportant cette clé dans le bureau de Lucian avant de m'en aller. Encore aujourd'hui, je ne sais pas qui sont ces personnes qui m'ont kidnappé, mais ce que je sais, c'est qu'ils me voulaient du mal, tout comme à toi.
  • Lina, ces personnes, qui t'ont retenue en otage, faisaient partie du Cercle. Je crois qu'ils en ont après nos pouvoirs. Lucian est à la tête de l'organisation. Il souhaite contrôler nos pouvoirs et s'en servir comme d'une arme. J'imagine qu'il pourra tirer de gros profits de nos capacités. Tu n'as pas hésité à retourner ici malgré le risque qu'il puisse te retrouver.
  • Ce qu'on a traversé toutes les deux, c'est ce qui nous a réuni. Nous sommes victimes d'un même bourreau. J'ai souvent fui mes problèmes, mais cette fois-ci, j'ai voulu agir.

Aurore regarda son écran, ses yeux s'arrêtèrent sur plusieurs visages qui apparaissaient dans le document.

  • Nous allons y retourner. Toi, moi et John. J'en suis certaine que ces personnes-là -elle pointa l'écran du doigt- sont retenues captives, comme nous l'étions. Ils ont besoin d'aide et nous pouvons les sauver.
  • Je te suis, Aurore. J'ai des comptes à régler avec ce Lucian qui vous a infligé autant de souffrances, dit John, ce qui provoqua le sourire de Lina.
  • Je viens également. Il est temps de leur faire payer ce qu'ils nous ont fait, répondit Lina.

Regardant tour à tour le jeune homme et la jeune femme à côté d'elle, Aurore leur fit part de son plan pour pénétrer dans l'établissement. Au même moment, à l'extérieur, sur le trottoir en face du café, James Levkin envoyait un message à son père : le sujet 05.2 est entré en contact avec le sujet 7.15. Elles doivent sûrement prévoir quelque chose. Dit à la sécurité de se préparer et fait venir des hommes supplémentaires. Elles vont sûrement passer à l'action prochainement.

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