Chapitre 5 : Perte de repères

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John était assis en face d'Aurore au réfectoire de la cantine. Tandis que la lycéenne grimaçait en triant les légumes dans son assiette, le jeune homme prit la parole.

  • S'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est qu'une fois que nous aurons obtenu le bac, on s'offrira une escapade à l'autre bout du monde pendant plusieurs mois avant de débuter l'université, lui dit-il en essayant de manger sa moitié de pamplemousse avec la cuillère sans recevoir de jus dans les yeux.
  • Vraiment ? Ça serait une bonne idée, j'imagine. Je pensais justement organiser quelque chose avec toi pour les prochaines vacances, peut-être qu'on pourrait assister à des festivals, ce genre de choses. Supposons que nos parents soient d'accord pour qu'on prenne une année sabbatique, dans quel pays souhaiterais-tu aller ?
  • En Europe de l'Est. Ou peut-être… Hum le Japon ! Ou bien l'Irlande. Ou un tour du monde.
  • Oui, j'imagine qu'un tour du monde est tout à fait à notre portée. John, sérieusement.
  • J'ai envie de passer du temps avec toi en dehors de ce lycée où on a peu d'occasions de se voir, entre deux cours ou pendant nos pauses repas. J'ai envie de découvrir le monde en compagnie de ma partner in crime ici présente.

Son sourire se figea suite à ses paroles. Elle se doutait bien qu'il éprouvât quelque chose pour elle. Le baiser qu'ils avaient échangé cette après-midi-là n'avait rien d'anodin. Il n'était peut-être pas amoureux d'elle. Le baiser qu'ils ont échangés s'ancrait dans un fort moment de complicité qui est désormais révolu et leur relation n'a pas évolué depuis. Il maîtrisait ses émotions et leurs sujets de discussion restaient légers, cependant, il arrivait qu'elle décèle dans son regard tout ce qu'il se retenait de lui dire. La concernant, elle désirait plus que tout ne pas abîmer leur relation. Elle l'aimait comme un ami et envisager l'idée qu'ils puissent un jour être en couple la dérangeait.

  • Inutile d'être aussi dramatique. Je te rappelle qu'on passe la plupart de nos week-ends ensemble à jouer aux jeux vidéo ou se balader, et pire encore, se repasser toutes les saisons de Buffy contre les vampires. J'ai gardé de l'argent de côté. Ce n'est pas énorme, mais si on ajoute mes économies avec les tiennes, ça pourrait nous payer le voyage et les quelques nuits d'hôtel pour une destination européenne. Une fois, là-bas, on pourrait se débrouiller pour trouver un job afin de se payer quelques jours supplémentaires. Ce serait davantage à notre portée plutôt qu'un tour du monde. Que dis-tu de l'Irlande ? Il faudrait qu'on se renseigne sur Internet pour comparer les destinations qui conviendraient le mieux à notre budget. Il y a aussi la Roumanie qui est animée d'une culture impressionnante. Tu penses que si...

John cessa de l'écouter, trop occupé qu'il était à sourire devant son visage. D'ordinaire, il ne laissait pas transparaître ses émotions si facilement, mais lorsqu'il la regardait évoquer leur prochain voyage avec passion, il souhaitait plus que tout au monde que cet instant ne s'arrête pas. Il se sentait privilégié de découvrir un nouveau pan de la personnalité de son amie. Distrait par Aurore, il ne remarqua pas qu'une fille s'approchait de leur table. Cependant, Aurore se détourna de lui et lorsque son regard croisa celui de la nouvelle arrivante, ses traits se durcirent et elle reprit le visage froid qu'il connaissait tant.

  • Aurore, John, ça fait un moment qu'on n'a pas discuté tous les trois.

Isabelle, une des camarades de classe d'Aurore, tira la chaise à côté de cette dernière et s'assit.

  • Il me semble qu'à chaque fois que tu nous voyais, tu évitais de nous parler. Peut-être est-ce la raison de notre éloignement ? lui lança Aurore.
  • Eh bien voilà pourquoi une fête nous ferait le plus grand bien ! Ça nous permettrait de renouer contact. J'en organise une ce samedi chez mon père. Ma belle-mère et lui sont partis en vacances pendant une semaine et ils reviennent lundi. Ça vous tente de venir ?
  • Avec plaisir ! C'est une super idée Isabelle, compte sur nous, répondit John.

Aurore lui jeta un regard meurtrier puis lui écrasa le pied sous la table avec ses bottes. Elle s'adressa à Isabelle.

  • Ce que veut dire John, c'est qu'on va y réfléchir et qu'on te donnera notre réponse demain. Il faut savoir qu'avec les examens qui arrivent, nous sommes surchargés de boulot et qu'il est...
  • Il y aura de l'alcool à la soirée si ça peut te faire changer d'avis, dit Isabelle en croisant les bras.

La Française sourit, se baissa pour sortir son agenda du sac et le posa sur la table pour le feuilleter.

  • Dans ce cas, laisse-moi vérifier si je n'ai rien de prévu ce samedi… Tu as de la chance ! Je suis libre ce jour-là. Malgré ma vie sociale trépidante le hasard a voulu que je sois présente à ta fête, n'est-ce pas formidable ?

Isabelle la regarda avec dédain et se releva.

  • Le hasard fait bien les choses, dit-elle.

Isabelle salua John, ignora Aurore puis sorti du réfectoire. John, lui, secoua la tête devant la réaction de son amie.

  • C'est vraiment plus fort que toi.

La semaine défila précipitamment. Le temps lui-même, alors qu'il s'égrenait sans retenue, semblait vouloir à tout prix que samedi arrive. Et finalement, il arriva…

Beaucoup de monde était présent à la soirée. En majorité des lycéens qui fréquentaient le même établissement que celui d'Aurore et John, mais également des étudiants d'écoles alentours. John était particulièrement enjoué de se retrouver là et, lorsqu'il entra dans la maison, il se mêla très rapidement à la foule de connaissances et d'inconnus qu'il croisait. Il n'avait aucun mal à danser devant tout le monde et à imitant les gens autour de lui en criant à pleins poumons. Aurore, un verre à la main, l'observait. Il évoluait dans son élément. Elle reconnaissait dans ses gestes, ses sourires et son assurance tout ce qu'elle avait toujours détesté chez les autres. D'abord, c'était la manière dont il souriait facilement à celles et ceux qui s'approchaient de lui. Puis, il y avait son aisance à se dévoiler, sans gêne, devant un public captivé par ses propos. Il se libérait parmi eux alors qu'elle se protégeait de toute intrusion dans son espace personnel. C'est avec le temps qu'elle a fini par découvrir d'autres facettes de lui. Elle se rappelait comment son regard pouvait s'assombrir lorsqu'il évoquait certains sujets douloureux avec elle. Il lui arrivait d'être submergé par l'angoisse jusqu'à devoir se concentrer pour respirer normalement. Touchée par sa vulnérabilité, elle décida de s'ouvrir davantage à lui et aujourd'hui, elle le considérait comme un ami. Au cours de la soirée, certaines personnes s'étaient approchées d'elle pour engager la conversation, mais elles finirent par s'éloigner rapidement. Aurore pouvait se montrer taciturne quand elle était mal à l'aise.

La jeune femme quitta le salon qui était devenu trop bruyant pour aller se réfugier dans la cuisine. Elle espérait tomber sur quelque chose à se mettre sous la dent. Boire lui donnait faim. Ouvrant le frigo, elle sortit une assiette et retira le papier aluminium. Humant le plat, elle fronça le nez à l'odeur des épices qui se dégageaient du gratin de pommes de terre. Isabelle s'était peut-être mise à cuisiner. Elle ne voulait pas risquer une indigestion si bien qu'elle remît l'assiette à sa place et reprit ses recherches. Les placards seraient peut-être prometteurs. Elle les ouvrit un par un, ne trouvant que des boîtes de gâteaux vides ou des paquets de pâtes. Il y avait bien quelques boîtes de conserve, mais le choix était limité et rien semblait pouvoir se mélanger aux nombreux verres de vodka qu'elle avait ingurgitée durant la soirée. Elle avait cassé l'opercule d'une boîte de thon en s'acharnant à l'ouvrir et n'avait pas réussi à mettre la main sur l'ouvre-boîte dans les tiroirs encombrés. Tant pis, de toute façon, elle avait envie de nachos au cheddar et rien dans la cuisine ne la satisferait suffisamment. A court d'options, elle prit le sachet de soupe aux poireaux qu'elle avait mis de côté et regretta déjà son choix au moment de sortir une casserole. Les minutes passèrent, mais dans son état, elle les ressentait comme des heures et elle fit les cent pas dans la cuisine le temps que son repas soit prêt. Lorsque le liquide fumant prenait consistance, elle se servit un bol et le dégusta encore bouillant.

Elle décida de partir aux alentours de 2 h du matin, car elle sentait que la fête s'éternisait. Lorsqu'elle informa John de son départ, il lui proposa de la raccompagner chez-elle, mais elle refusa. Elle ne voulait pas qu'il écourte sa soirée par sa faute. Enfilant une veste par-dessus sa robe, elle s'en alla pour rejoindre l'agréable douceur de cette soirée en ce début juin. Jouant avec la lanière en cuir de son sac à main, elle glissa ses écouteurs dans ses oreilles et traversa la rue qui était assez calme et quasiment déserte à cette heure-ci. Au détour d'une rue, elle eut un mauvais pressentiment en remarquant que les jeunes qui l'avaient sifflée il y a quelques minutes de cela étaient maintenant derrière elle et la suivaient.

Retirant ses écouteurs, elle accéléra le pas pour creuser la distance entre eux. Elle les entendit commenter sa tenue et ses battements de cœur se firent plus saccadés. Elle était tendue. Ils la suivirent encore pendant plusieurs minutes avant de s'arrêter à l'entrée d'une boîte de nuit. Elle souffla de soulagement, glissant nerveusement quelques mèches derrière son oreille. La nuit, elle restait toujours sur ses gardes. La jeune femme vivait en dehors des quartiers touristiques de Paris et aux heures tardives, elle savait qu'elle n'était pas à l'abri d'une mauvaise rencontre parce qu'elle est une femme et qu'elle est seule.

Soudain, elle voulut crier, mais le choc l'empêcha. Elle sentit un bras entourer sa taille et des lèvres se poser avec force contre son cou. Sursautant, elle se mit à se débattre pour que la personne la relâche tandis qu'un autre inconnu lui faisait face en lui faisant un clin d'œil. Elle reconnut son visage. Il faisait partie du groupe de jeunes qui l'avait suivi il y a quelques minutes de cela. Elle se mit à crier pour qu'ils la relâchent, mais d'autres personnes arrivèrent pour l'encercler. Elle remarqua des femmes également qui tenaient un téléphone, filmant la scène. Elle fut tirée vers une ruelle et poussée contre un mur. Des mains caressèrent ses joues, touchant ses vêtements en lui jetant des obscénités au visage. Elle essaya de riposter en sentant la colère monter en elle. Ses mains tremblèrent et quelques secondes,plus tard, une secousse apparut qui provoqua des fissures sur le mur contre lequel elle était appuyée. Les hommes et les femmes se regardèrent. Abasourdis, ses agresseurs la relâchèrent en se demandant ce qu'il venait de se passer. Aurore profita de cette distraction pour tenter de fuir. Elle manqua de se tordre la cheville en voulant rejoindre la rue principale. Un blond se lança à sa poursuite et attrapa son bras. Au contact de sa peau, l'homme lâcha un cri et fut pris d'une violente quinte de toux.

  • J'arrive plus à respirer ! arriva-t-il à articuler.

Ses amis allèrent à sa rencontre pour chercher à savoir ce qui lui arrivait. Soudain, une des femmes la regarda en la montrant du doigt.

  • C'est elle ! Je ne sais pas ce qu'elle lui a fait, mais c'est de sa faute. C'est quand il l'a touché qu'il s'est senti mal !

La jeune femme qui l'avait montré du doigt s'approcha du jeune homme blond qui avait du mal à respirer pour l'aider. Ses amis se tournèrent vers Aurore, ils comptaient lui faire payer ce qu'elle venait de faire.

Aurore observa ses mains tremblantes sans comprendre. Qu'est-ce qu'il venait se passer ? Elle n'eut pas le temps de se ressaisir que ses agresseurs arrivèrent à sa hauteur. Instinctivement, elle remonta ses mains devant son visage pour se protéger et ferma les yeux, s'apprêtant à encaisser les coups. Cependant, rien ne vint. Rouvrant les yeux, elle observa ses agresseurs tomber l'un après l'autre. Certains étaient pris de spasmes incontrôlés tandis que d'autres écarquillaient les yeux en griffant leur gorge jusqu'au sang. Effrayée par ce qu'elle voyait, Aurore poussa un cri et fit demi-tour. Que se passait-il ? Pourquoi ont-ils réagi ainsi ? Etait-elle vraiment à l'origine de leurs douleurs ? Les questions se bousculaient dans sa tête alors qu'elle se précipita sur le trottoir et qu'elle traversa précipitamment la route, les yeux embués de larmes. Elle tremblait comme une feuille. Elle entendit des klaxons résonner et des voix autour d'elle qui criaient. Aurore eut un vertige. Une lumière puissante l'aveuglait et elle avait envie de vomir. La voiture qui l'illuminait de ses phares se rapprochait dangereusement d'elle. Elle ferma les yeux.

Aurore Rosenbaum se réveilla à l'hôpital. Elle cligna des yeux, la lumière était trop forte. Sa bouche était pâteuse. Elle n'arrivait pas à bouger ses doigts. Son corps semblait si lourd et l'effort paraissait insurmontable. La jeune femme percevait des voix autour d'elle, mais elle n'arrivait pas à savoir qui c'était. Elle sentit des mains caresser ses joues et elle frissonna, ces agresseurs l'avaient retrouvée.

  • Aurore, tout va bien, je suis là.

Elle se sentait nauséeuse. Un sifflement désagréable résonna dans ses oreilles.

  • Tu as besoin de quelque chose ?

La rouquine ouvrit les yeux en reconnaissant enfin la voix. C'était John. Il murmura son prénom et lui sourit. Elle remarqua que son visage était plus pâle que d'habitude. Des cernes violacés entouraient ses yeux. Il l'observait avec un soulagement mêlé à de… l'inquiétude ?

  • Tes parents sont dans le couloir en train de discuter avec les médecins. Comment tu te sens ?

Elle s'agitait et tentait de se redresser sauf que son corps ne lui obéissait plus. John se pencha vers elle et l'aida à s'asseoir dans le lit.

  • Pourquoi…

Elle se racla la gorge, encore un peu sonnée et reprit.

  • Pourquoi je suis à l'hôpital ?

John fronça les sourcils, regardant ses bandages. Elle suivit son regard, découvrant qu'elle portait un plâtre le long de toute la jambe gauche ainsi que des bandages autour de sa taille et de ses bras.

  • Tu as eu un accident. Des passants racontent qu'ils ont vu une femme sortir de nulle part et s'élancer pieds nus sur la route. Ils ont essayé de t'avertir qu'une voiture arrivait dans ta direction, mais tu ne les as pas entendus. Tu as de la chance d'être encore en vie Aurore.

Des flashbacks de la soirée lui revenaient en mémoire. Les mains qui la déshabillaient, ces hommes et ces femmes qui la touchaient. Elle se sentait mal, elle revoyait danser devant ses yeux le souvenir intact de leur expression déterminée et malsaine… Puis, l'image changea. Elle se remémorait le visage d'un homme qui serrait sa gorge, les yeux écarquillés après l'avoir touché. Et les autres, effondrés par terre, en proie à une souffrance inexplicable.

  • Lorsque tes parents m'ont appelé pour me prévenir que tu étais à l'hôpital, je m'en suis tellement voulu. J'aurais dû t'accompagner et au lieu de ça, j'ai préféré passer ma soirée à boire en t'abandonnant. Si tu savais à quel point je m'en veux.
  • John… Chut, je vais bien d'accord.

Il continua de se confondre en excuses puis fini par se calmer. Il embrassa son front et posa sa tête à côté d'elle sur l'oreiller. Il resta un moment dans la chambre avant de laisser ses parents prendre le relais, lui promettant de revenir le lendemain et les jours qui suivront jusqu'à sa sortie de l'hôpital. Un peu plus tard dans la nuit, profitant de l'absence de ses parents et de John, elle appela une infirmière et lui demanda de lui détailler son état de santé et s'ils avaient trouvé quelque chose d'anormal dans ses analyses. Malheureusement, il n'y avait rien dans les comptes-rendus médicaux qui puisse expliquer les choses troublantes qu'elle avait vécues la veille.

Une semaine après l'accident, elle quitta l'hôpital après avoir récupéré son dossier médical qu'elle garda précieusement. C'était peut-être le seul moyen pour elle de comprendre ce qu'il s'était passé cette nuit-là. Il y avait sans doute quelque chose qui était passé inaperçu et qui comportait les réponses à ses questions.

C'est là. C'est à ce moment précis que j'ai réalisé à quel point tout serait différent.

Souffrance irrémédiable... Je savais dès lors que cet infime changement, ce grain de poussière venant déranger la normalité ambiante, allait créer des réactions en chaîne. Alors que je regardais sans cesse dans le rétroviseur du véhicule, avalant des kilomètres sur l'autoroute, mes yeux divaguaient vers le paysage islandais. Je craignais de subir les conséquences de mes actes.

L'adolescente ne voulait surtout pas attirer l'attention si bien que, malgré son empressement de vouloir quitter la ville, elle respecta les limitations de vitesse. Elle roula pendant des heures, luttant contre le sommeil et s'autorisant des micro-sommeils de quelques secondes lorsqu'elle n'en pouvait plus. Après avoir roulé au hasard dans les rues, scrutant les maisons qui l'entouraient, elle s'arrêta au bord de la route, épuisée. Elle n'en pouvait plus. Aurore ne supportait plus de ressentir la brûlure du sérum que James lui avait administré. Elle aimerait tellement pouvoir se confier à quelqu'un, dévoiler toutes les choses qu'elle a vécues entre les mains de Levkin, mais elle ne pouvait mettre des mots sur ce qu'on lui a fait ni même risquer d'impliquer qui que ce soit dans cette horreur. Elle s'en sortira, se répéta-t-elle dans sa tête. Seule. Remontant l'allée, sa capuche relevée sur ses cheveux, elle s'avança vers une maison qui semblait à l'abandon. La plupart des vitres étaient cassées et la porte du garage était ouverte. Elle se risqua à pénétrer à l'intérieur pour y passer la nuit. Après tout, elle a déjà eu un aperçu de l'enfer pendant plusieurs mois, elle ne craignait plus de faire de mauvaises rencontres désormais.

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