Chapitre 7

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Je me réveillai flottant dans l’eau, avec un mal de tête assez fort. Je grimaçais, puis, tâtant mon crâne de la main, je trouvai l’endroit de ma blessure. Dans la semi-obscurité, je reconnus la couleur rouge du sang.

Je nageai jusqu’à l’escalier, où, tout trempé, je montai jusqu’au rez-de-chaussée, pour me retrouver face à une vision désastreuse. Tout avait été balayé. Pas un mur de la maison n’avait été épargné.

Toutes mes affaires devaient se trouver par terre. J’eus une pensée angoissée :

  • Ma sacoche ? Où est-elle ?

Je fouillai immédiatement les décombres, pour trouver : mon portable, quelques vêtements de rechange, les restants de la table à manger et des chaises, pour trouver enfin la sacoche, toute brunie par la poussière.

Ils avaient heureusement été épargnés par l’eau du tsunami, car ils s’étaient retrouvés sous des objets qui les avaient protégés.

Je vérifiai le contenu de la sacoche rapidement avant de repartir à la recherche de mes grands-parents. Je trouvai leurs corps allongés par terre, trempés, sans que je sache si c’était à cause du sang ou de l’eau du tsunami.

Ils avaient dû être percutés par quelque chose, qui avait dû être balayé ensuite. Je trouvai également les corps des deux chiens un peu plus loin, morts eux aussi.

Je pleurai longuement sur leurs dépouilles avant de repartir à la recherche de quelque chose d’utile. Mais je m’aperçus très vite que je n’avais plus la force de chercher. Je m’assis donc sur ce qui avait dû être un bout du mur.

Il me fallait réfléchir posément. D’abord, soigner la blessure à ma tête. Avec l’eau stockée à la cave, je nettoyai la blessure, puis décidai de la laisser comme ça.

Ensuite, il me fallait de la nourriture. Je ne pourrais pas survivre sans ça. Il y avait par miracle dans la cave en hauteur du nécessaire pour faire des sandwiches. Quant à l’eau, je stockai l’eau de la cave dans des bouteilles vides,

Après, il me fallait un sac où mettre tout ça, le temps de décider de mon lieu de destination. Je retrouvai mon sac à dos, où je mis les sandwiches et les bouteilles d’eau. Le plus difficile maintenant : organiser ce que j’allais faire.

Mon lieu de destination était tout trouvé : il fallait que je rejoigne la maison de mes parents, pour voir s’ils étaient vivants ou pas. J’eus alors l’impression d’avoir un coup de pouce du destin : mon téléphone sonna, m’annonçant un message.

Je le regardai et découvris un message de ma mère :

  • Nous sommes encore vivants. Viens nous rejoindre aussi vite que tu peux à Dubbo.

J’exultai : mes parents n’étaient pas encore morts ! J’espérais qu’Arthur soit blessé, ça lui apprendrait les bonnes manières. Mais je revins à mes problèmes actuels. La nourriture, le sac, c’était bon.

Je fouillai encore un peu dans les décombres avant d’aller regarder dans l’immense jardin, voir s’il n’y avait pas de vélo. Il n’y en avait malheureusement pas, et je me résignai a faire le début du trajet à pied.

A l’endroit supposé du salon, je trouvai un paquet de cartes de randonnées ou de cartes du pays, parfaites pour mon parcours. Certaines étaient mouillées et illisibles, mais je pouvais lire la plupart.

J’aurais aimé trouvé un paquet de cartes à jouer, au cas où j’en aurais besoin en plus. A ce moment, un cri me fit tourner la tête. Un homme accourait vers moi :

  • Est-ce que ça va ?
  • Très bien, et vous ? demandai-je en retour, un peu méfiant.
  • J’étais en promenade, et tout a été détruit ! J’ai eu beaucoup de chance, mais je n’ai plus rien maintenant, et ma maison est détruite ! Vous êtes la première personne que je rencontre depuis le tsunami.
  • J’ai eu beaucoup de chance moi aussi, dis-je.
  • Et... Tu as de la nourriture ?
  • Oui... je, j’en ai trouvé.

Le visage de l’homme s’étirait en un mince sourire, et il sortit de sa chemise un revolver. Il dit :

  • C’est la seule chose que j’ai retrouvé. Maintenant, tu vas t’écarter et tu vas me laisser prendre ta nourriture.
  • Hors de question, refusai-je, tout en me tenant prêt.
  • Dommage pour toi, dit-il d’un ton et d’un air affligé. Tu m’avais l’air sympathique, tu sais...

Lorsqu’il tira, je fis une roulade, et alors qu’il pointait de nouveau son arme vers moi, je sortis le dix de Carreau et balayai l’air de ma carte. Un trait de lumière aveugla l’homme qui poussa un cri et recula.

Je courus vers lui et lui décochai un coup de pied dans le ventre. Il tomba en arrière et lâcha son revolver. Je m’accroupis sur lui et lui mis son revolver sur la tempe. L’homme déglutit et pleurnicha :

  • S’il te plaît, ne me tues pas !
  • Si tu étais à ma place, tu n’aurais pas hésité à tirer, dis-je sèchement. Mais je suis à ma place, et c’est très bien comme ça. Donc je ne tuerai pas.

Je lui donnai un coup de poing dans la tête, et l’assommai. Je pensai, en me relevant :

  • La guerre a commencé. C’est chacun pour soi, à présent. Très bien. Je suis prêt.

Je rangeai le dix de Carreau, tout en remarquant que l’un de dix petits carreaux était barré d’un trait noir. Je m’approchai de nouveau de la carte étalée par terre. Je situai où j’étais, et le lieu ma destination.

J’estimai que si je marchai d’un bon pas, j’y serai en deux semaines, peut-être une semaine seulement si je trouvai un vélo. C’était convenable. Je songeai à avertir ma mère de mon arrivée, mais mon portable tomba à court de batterie.

  • Super ! grimaçai-je. Pile au moment où il ne fallait pas !

J’enrageai un instant, puis me concentrai sur la carte. J’entourai avec un crayon trouvé dans mon sac à dos, j’entourai les villes dans lesquelles j’allai passer.

Lorsque j’estimai que le nombre d’arrêts étaient suffisants, je rangeai la carte dans mon sac à dos. J’entendis à ce moment un grognement furieux venant de derrière moi.

Je me retournai, pris le revolver et le posai juste à temps sur le front de l’homme qui se précipitait sur moi. Il s’arrêta et déglutit, puis dit :

  • Ne fais pas ça, mon garçon.
  • Et pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ? demandai-je en retour. Vous avez bien tenté de le faire, vous.
  • Je sais ce que cela implique, de tuer quelqu’un, répondit-il.
  • Et moi non ? dis-je en éclatant de rire. Juste parce que je suis un adolescent ? La bonne excuse !
  • Tu n’es pas un tueur, poursuivit-il.
  • Ça peut changer à tout moment, répliquai-je.
  • Je... Donne-moi juste de la nourriture et je m’en irai.
  • Vous êtes mal placé pour donner des ordres ! dis-je en riant de nouveau. C’est moi le chef, ici. Et mon ordre, le voici : pars tout de suite d’ici, et je n’appuierai peut-être pas sur la gâchette de ce revolver.

L’homme me lança un regard de fou, puis partit en courant. Je finis de ranger certaines de mes affaires, puis j’abandonnai la maison de mes grands-parents, complètement détruite, avec quatre cadavres dedans.

Je lançai fréquemment des regards derrière moi pour voir si l’homme ne me suivait pas, mais ce n’était pas le cas.

  • Tant mieux ! Il a eu peur, pensai-je.

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