Chapitre 5

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Deux autres mois passèrent, et Arthur ne trouvait toujours pas de travail. Il devenait de plus en plus méchant et acariâtre avec nous. Nous Ma mère peinait à subvenir à nos besoins rassemblés, si bien que nous dûmes vendre certaines choses.

Pour les vacances de Pâques, il était prévu que je retourna chez mes grands-parents. La veille du départ, j’entrai dans la chambre de ma soeur. Je lui dis :

  • Tu m’as souvent demandé ce qu’il y avait dans ma sacoche que je garde tout le temps auprès de moi.

Je lui tendis la sacoche et poursuivis :

  • Vas-y, ouvre là.

Intriguée, ma soeur plongea la main dans la sacoche pour en retirer un paquet de cartes. Elle ironisa :

  • Tu t’ennuies tellement que tu as besoin d’un paquet de cartes pour faire des solitaires ?
  • Très drôle, soupirai-je. Non. C’est beaucoup plus important que ça.
  • Explique-moi, alors, répliqua ma soeur.
  • C’est ce que je comptais faire.

Je l’entraînai sur son lit et m’assis à côté d’elle. J’expliquai :

  • Ces cartes ont... un pouvoir spécial.
  • Mais bien sûr ! ironisa Élise. Elles peuvent faire des boules de feu, détruire une maison d’un coup ou faire pousser des arbres ? Si tu me racontes des choses comme ça, je te préviens, je ne t’écoute plus.
  • Tu m’écouteras, dis-je d’un ton dur. Carreau, Cœur, Trèfle, Pique, chacun ont un pouvoir particulier. Les Carreaux ont le pouvoir de faire apparaître la lumière. Les Cœurs permettent de guérir quelqu’un, et plus ou moins grande échelle. Les Trèfles peuvent empoisonner quelqu’un. Et les Piques... Lorsque l’on m’a donné ces cartes, j’ai dû choisir un atout. J’ai choisi Pique. Ces cartes ont deux pouvoirs : l’obscurité, et la mort.
  • Qui t’a donné ces cartes ? demanda Élise, les sourcils froncés.
  • Maman, murmurai-je. Elle tient ces cartes de sa grand-mère. Elle connaît le rituel pour créer ces cartes, et moi aussi. Je l’ai appris il y a deux ans, mais j’ai choisi de te le dire maintenant car Arthur est de plus en plus violent. J’ai peur qu’il s’en prenne à toi, ou à maman. Tu devras la défendre, d’accord ?
  • Poursuis ton explication, dit ma sœur.
  • Par exemple, pour le dix de Pique, tu peux faire dix petits sorts faibles, alors que si tu prends l’as de Pique, tu auras un sort très puissant. Tu comprends ?
  • A quoi servent le valet, la dame et le roi alors ?
  • Ce sont en quelque sorte des jokers. Mais ce n’est pas grave, je te l’expliquerai plus tard.
  • Non ! Tu n’auras peut-être pas le temps de m’expliquer !
  • Et bien, le valet peut être remplacé par un dix, un neuf ou un huit, la dame contre un sept, un six, un cinq ou un quatre, et le roi contre le trois, le deux ou l’as. C’est bien sûr à usage unique, donc il faut mieux prendre la carte la plus puissante. Aujourd’hui, je vais de donner le dix de Cœur et le dix de Pique. Avec le Cœur, tu pourra soigner des petites blessures, et avec le Pique, tu pourras blesser Arthur.
  • Ça se fait par pensée ? demanda Élise.
  • Oui, mais pas seulement. Pour activer la carte, il faut faire un grand mouvement comme ça :

Je pris le dix de Cœur et fis un grand mouvement en diagonale. Élise demanda :

  • Pourquoi ce n’a pas marché ?
  • Pour deux raisons. La première, parce que je ne le voulais pas. Je t’ai dit qu’il fallait le geste et la volonté. La deuxième, parce que il faut que ce soit sur quelque chose de vivant, tout du moins pour le Cœur, Trèfle et Pique.

Élise hocha lentement la tête, l’air concentré. Puis elle prit les deux cartes et les rangea dans sa poche arrière. Je dis :

  • Je reviens dans deux semaines. En espérant qu’il ne se passe rien d’ici-là, je serais là pour vous protéger. N’hésite pas à utiliser les cartes. Ça donnera une bonne leçon à Arthur. Je te fais confiance pour ne pas les utiliser pour autre chose. Et ne le montre à personne d’autre.
  • Est-ce que tu t’es déjà servi de ces cartes ?
  • Je n’en ai jamais eu l’occasion, admis-je. Et je ne l’espère pas. Mais je n’aurais aucun regret à les utiliser contre Arthur.
  • Merci, dit ma sœur alors que je quittai sa chambre.

Je lui adressais un sourire, puis j’allai préparer mon sac. Mon inventaire de cartes n’était plus au complet, mais de toute façon, je ne pensais pas m’en servir chez mes grands-parents.

J’espérai que je n’avais pas fait d’erreur en donnant ces cartes à ma soeur...

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