La Trappe

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« Il semble que le nuage radioactif s'est propagé dans l'air et a réduit, en un éclair ou presque, l'entièreté des êtres vivants en poussière. La trappe a sauvé l'espèce humaine. »

Communiqué du Gouverneur de La trappe 11 décembre XXXX

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Il n'avait suffi que d'une erreur, d'une nanoseconde, pour que les piliers de notre société s'effondrent pour les années et même les siècles à venir. Une sorte de bombardement géant s'était fait ressentir en pleine nuit. Il avait été si féroce que la Cité terrestre elle-même en avait été profondément ébranlée. A l'extérieur, les étoiles avaient soudain disparues sous un épais tourbillon de cendres et les derniers terriens avaient été immédiatement foudroyés par un faisceau brûlant. Une aura incendiaire s'était étendue sur toute la surface du globe à l'image d'un gigantesque spectre rougeoyant. Les contestataires, ceux qui ne voulaient pas vivre et mourir comme des rats avaient précipitamment disparus emportés par l'onde de choc. Ceux, qui survécurent à la déferlante s’éteignirent en proie à une insondable douleur dans les minutes qui suivirent. Les anciens du dessous racontent que les gens de la ville souterraine soudain aveuglés par un flash insupportable qui venait de l'extérieur s'étaient brutalement cognés les uns aux autres et aux parois qui les protégeaient de la menace nucléaire. Certains étaient tombés, d'autres avaient longtemps roulé sur le flanc avant d'être piétinés par d'autres marcheurs aveugles. L'un d'entre eux était mort, son nez était rentré dans son visage et son crâne ensanglanté donnait l'impression qu'une horde de furieux l'avait écrasé. Et c'était le cas. Même à l’abri sous la terre, ils avaient tous senti ( ressenti ) et entendu la dernière détonation qui signait la toute fin de la vie à la surface, là vie au delà des murs, la vie au delà de La trappe. Les visages dans les ténèbres s'étaient glacés mais il faisait à cet instant trop sombre pour qu'ils lisent dans l’œil de l'autre la terreur sourde qui les habitait tous alors. Cependant, aucun d'entre eux n'avait été contaminé. Aucun n'avait été sujet aux ondes radioactives et aucune de leur descendance n'avait été touchée par « la mort au dessus de la ville ». La mort sans visage qui planait et digérait tout ce qu'elle venait à rencontrer. Le nuage mortel engloutissant tout sur son passage. Là haut, c'était la mort ; ici, on survivait. L'humanité survivrait.

L'idée revenait sans doute à un certain chercheur français avant-gardiste du nom de Émeric Loiseau. Celui-ci avait travaillé, toute son existence durant, sur les souterrains humains. Des fosses qui pourraient contenir une population entière coupée du monde et en totale autonomie avec l'extérieur. La trappe devait se suffire à elle seule. C'était un visionnaire né durant les prémices de LA guerre. A cette époque ses détracteurs envisageaient quant à eux la création d'un vaisseau géant, surpuissant, capable de traverser le système solaire et les quatre autres systèmes suivant durant cinquante ans en quête d'un nouveau foyer. Les premiers bombardements et l'urgence qu'ils engendrèrent donnèrent à la fois raison à Loiseau et accélérèrent le financement nécessaire pour que ses créations aboutissent. Des souterrains surgirent alors de toutes parts en Europe. Il n'était cependant pas possible de vivre dans ces foyers précaires sans cesse pris d'assaut par les contestataires. L'un d'eux fut refermé et enseveli par moitié par une cargaison de fumier sec. La trappe était différente. La trappe allait connaître un destin différent. La trappe avait été creusée profondément au dessous du sol et s'étendait sur une très large surface qui débutait à la frontière française et descendait vers l'Italie. La trappe avait été baptisée ainsi par les contestataires, les agents de dératisation, ceux qui se refusaient à vivre dans ces souterrains car ils semblaient se refermer sur les hommes comme un piège à souris qui n'octroyait aucune issue. Fervents partisans de la paix ils avaient milité en faveur de la cessation des combats et avaient rebouché un à un tous les souterrains. Mais, lorsque qu'ils voulurent s'attaquer à La trappe, il était déjà trop tard. La trappe était immense, elle fondait dans le sol si bas qu'elle se confondait avec un énorme ver. Un monstre géant qui ruisselait sous terre. Un ver armé. Le gouvernement qui plus tard dirigera La trappe d'une main de fer avait déjà aménagé en son cœur ; bien avant même que la catastrophe ne se produise. Le ver était déjà plein comme un œuf lorsque la bombe mortelle explosa et consuma avec elle ceux qui ne logeaient pas en son sein. Il n'y eu que cette puanteur effroyable et ce flash blanc indolore qui en un instant brava les interdits et franchit le seuil de La trappe. Cinquante années plus tard, La trappe n'avait pas bougé et le monde extérieur au delà des murs de béton n'existait plus.

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Harvey écoutait, l'oreille collée au mur glacé. Il n'entendait rien bien sur : au-delà du béton en acier armé le fléau seul déambulait en maître absolu. Il passait au dessus de La trappe dans son manteau de pestilence rouge et les condamnait à vivre à la place des morts : sous la terre, dans le ventre géant du ver. Là haut, le nuage radioactif avait rendu l'air dangereusement mortel. Et pourtant, c'était les racines qui avaient conduit Harvey ici. Les racines étaient fines comme des épingles. Sombres, elles serpentaient presque invisibles, se fondant à la roche aux endroits où La trappe se confondait avec quelques fosses souterraines naturelles. Allongé sur sa couchette dans la zone souterraine IX ( la fourmilière ), sa jambe gauche encore douloureuse après l'accident, il avait fixé le plafond caverneux de longues heures durant avant qu'elles ne lui apparaissent. Il les avaient suivies jusqu'à l'entrée Est, devant une solide porte sans poignée permettant de l’ouvrir de l'intérieur ( il était bloqué, sans issue possible vers l'extérieur ). Harvey s'était appuyé contre les murs gris, tenant solidement ses béquilles d'une main alors que l'autre avait finalement touché la racine qui était devenue nettement plus grosse ici ( une sorte d'excroissance ). La racine courait sur le plafond jusqu'à la porte condamnée et disparaissait par un minuscule espace qui ne semblait pas en être un. La racine venait de l'extérieur.

L'accident qui l'avait cloué au lit durant quatre longues semaines s'était déroulé il y a deux mois. Il travaillait dans la zone basse de la fourmilière ( le secteur familial des travailleurs ) alors que la foreuse s'était soudain emballée et avait déchirée l'épaule de Max. Il était mort d'une crise cardiaque avant que les secours n'arrivent sur les lieux. Max et sa chevelure blonde n'avait pas tardé à disparaître précédé par le zip ( coutumier ? ) de la civière noire. Harvey se tenait quant à lui la jambe ensanglantée, habité d'une douleur sourde, curieusement lointaine. Il ne se souvenait plus s'être lui même blessé. Dorénavant Harvey boitait et ne pouvait se déplacer sans l'aide de ses béquilles. Il était devenu une fourmi invalide. Et le ver détestait les fourmis blessées. Au sein de La trappe il n'y avait que très peu d'insectes inutiles.

Le Gouverneur régnait en maître absolu au sein de La trappe. Le Roi des souris se pavanait dans les hautes galeries ( bien au dessus de la zone IX ) dans une armure rutilante. Un corsage doré qui même au plus profond des ténèbres illuminait les salles closes et les murs des zones basses ruinés par les tags et les graffitis envahissants. Une sorte de torche enflammée qui supplantait la noirceur. La tête pensante du Gouverneur reposait sur cette armure flamboyante elle même encastrée dans une sorte de chariot rutilant. Le Gouverneur se déplaçait dans les galeries de La trappe par le biais des rails qui lui permettaient de se propulser rapidement d'une zone à l'autre de la fourmilière. Il avait perdu l'usage de son corps et seule sa tête s'animait encore. Les battements de ses cils tuaient. Entouré par sa milice aux vêtements clairs, il tenait la fourmilière toute entière pendue à ses paupières. Il avait froncé les sourcils et la milice avait abattu vingt petites fourmis travailleuses la semaine dernière. Des fourmis ingrates qui contestaient l'ordre établi et réclamaient l'accès aux hautes galeries. Des contestataires, toujours ces saletés de contestataires... Des contestataires qui engendraient à coup sur le désordre.

Le règne de la terreur avait débuté peu après que l'explosion nucléaire ne survienne. Le gouvernement au cœur du ver avait déjà la main mise sur l'ensemble de La trappe alors que des centaines de familles furent accueillies dans la précipitation. Les hautes galeries furent rapidement verrouillées et réservées au gouvernement et à leurs proches. Rapidement, les rations de nourriture furent drastiquement limitées et la zone des travailleurs créée. Le Gouverneur était l'homme de la situation. Il l'avait toujours été. Le Gouverneur, l'homme qui les avait tous sauvés de la déchéance et de l'onde nucléaire mortelle avait été dressé en héros. Bien avant que le ver ne les recueille tous. Un héros qui avait combattu durant LA guerre sur quatre fronts différents, ce qui lui avait coûté tour à tour les deux bras puis l'usage de ses jambes et pour certains la raison elle-même. Le Gouverneur était juste et bon, le Gouverneur à la tête du ver géant savait ce qui était bon pour lui. Le Gouverneur était cruel, le Gouverneur était un homme secret qui inspirait la terreur et les liait dans le ventre du ver.

Mais, le Gouverneur ne connaissait pas l'existence des racines. Alors que Harvey caressait l'excroissance sombre qui venait vraisemblablement de l'extérieur, une idée folle, ( une idée enfouie dans les profondeurs obscures de son esprit ), une idée dangereuse germa dans son esprit et ne le quitta dès lors plus jamais : la-haut, au dessus de La trappe, quelque chose avait changé. La vie avait repris ses droits et le Gouverneur les retenait ici, volontairement prisonniers, bien conscient de son emprise irrésistible dans la fourmilière humaine. Harvey sentait sous sa poitrine son cœur s'accélérer. Il s'abaissa douloureusement, les jambes tremblantes. Couché au sol il fixait la racine qui s'engouffrait sous la porte qui semblait pourtant close. Quelque chose là haut s'était transformé. C'était inévitable. Le Gouverneur le savait-il ? Sûrement, la tête pensante savait tout, en permanence et déambulait à la vitesse de l'éclair sur son chariot doré dans les galeries. Jusque ici ? Certainement. Alors depuis combien de temps était-il au courant ? Depuis toujours. Mais Harvey s'était raisonné et il avait chassé les racines de son esprit. Le soir même une descente armée du Gouverneur avait visité la zone IX. Leurs fusils sombres s'étaient confondus avec les ombres. Les racines semblaient avoir disparues après leur venue ( ou peut être s'étaient elles entièrement fondues dans la roche ). Harvey les avait peut être simplement imaginées. Celui ci n'avait pas osé remonter à la porte scellée.

Et puis, il y eut les cancrelats.

Il y avait bien eu des animaux au sein de La trappe : du bétail d'élevage parqué dans les fosses basses et humides ( qui côtoyaient presque les zones de vie des travailleurs ). L'obscurité les avaient rendus dans un premier temps aveugles puis les avait entraînés tous successivement dans une longue agonie. Le froid avait fini par les tuer et avait ainsi privé la fourmilière toute entière de viande. Le problème de la nourriture avait cependant été réglé avant même que le Gouverneur et ses sbires n'aménagent au cœur du ver. En effet, dans le souterrain, les fourmis se nourrissaient exclusivement de FFX, une pilule immaculée sans odeur ni saveur développée au milieu de LA guerre sur le front asiatique. Il s'agissait d'un composé chimique à base essentiellement d'eau ( d'où l'intérêt primordial des foreuses ) et d'un parasite aux facultés

étonnantes qui avait été cultivé dans des proportions démentes. Le FFX générait dans le corps toutes les nutritions nécessaires à sa survie. La solution miracle à la faim dans le monde. Mais le monde s'était éteint emporté par le rugissement des bombes. Bien sûr, tous les aliments consommables n'avaient pas disparus de La trappe. Le Gouverneur ne se gavait pas de la FFX et régalait certainement ses convives de ce qui avait pu être conservé. Harvey n'en était pas certain, mais l'image de ce gouverneur dans son corsage de flammes attablé semblait être la seule réaliste. Ce Gouverneur dont le portrait s'affichait dans toute la fourmilière et qui les dévorait du regard. Il dévorait leur âme.

Tous les animaux avaient disparus et pourtant les cancrelats étaient bien là. Pas nombreux, mais assez pour que Harvey les surprennent par une fin d'après midi, filant dans les couloirs supérieurs. Des cancrelats qui passaient sous les jointures des portes donnant sur l'extérieur. Des cafards qui survivaient au delà des murs de prison, au delà de La trappe. Harvey avait une nouvelle fois touché la porte condamnée et avait presque senti contre lui une bourrasque de vent légère.

Là, au dehors de La trappe et à quelques centimètres à peine de lui le monde s'éveillait à nouveau.

3

Le Gouverneur devait tomber. Le gouvernement devait se résoudre à relâcher le peuple qu'il oppressait. La fourmilière devait les libérer ou périr en tentant de les maintenir en captivité et entraîner dans sa chute la reine des fourmis. Le Gouverneur et sa sale tête pensante qui avait involontairement ou à tort choisi d'ignorer l'avancée silencieuse des cancrelats dans sa maison devait tomber. Ce fut la première pensée qui vint à Harvey et il fut tout à fait certain de la décision qu'il prit par la suite.

Les contestataires étaient morts durant l'explosion car il n'avaient pas choisi de vivre dans le ver. Cependant, leurs idées ne s'étaient pas toute à fait consumer avec eux. Une idée, c'est plus compliqué à éradiquer qu'un corps, il faut s'atteler à la faire disparaître nuit et jour, et encore... Il n'y a rien de plus difficile à effacer qu'une idée, surtout si certains se sont donnés la peine de mourir pour elle. Aussi, les réflexions des contestataires avaient également embarqué dans le ver, alors que le monde avait définitivement sombré. Harvey connaissait les partisans, qui faute aujourd'hui de lutter contre La trappe, défendaient les droits des fourmis travailleuses. Leurs corps se balançaient parfois au sommet des potences orchestrées par le Gouverneur mais leurs idéaux passaient et circulaient sans cesse sans jamais réellement s'épuiser. Le Gouverneur connaissait Grand P ; c'était un vieux de la fourmilière ; un vieux contestataire ; un de ces vieux cons qu'il fallait laisser en vie pour maintenir les autres fourmis à leur place. Une menace. Une menace tolérable pour que les fourmis ne s'insurgent pas. De toute façon Grand P avait une sale maladie, un début d’Alzheimer, une putain de saleté qui allait le mettre complètement KO dans les mois voire les semaines à venir. Le Gouverneur ne craignait pas l'homme qui pouvait oublier.

Harvey était allé voir Grand P. Il avait compté son histoire au vieil homme. Et Grand P avait écouté. Et Grand P n'avait pas oublié.

Tout s'était alors enchaîné très vite. La machine s'était totalement emballée. Grand P avait rassemblé les gens. Les fourmis avaient, elles aussi, écouté. Les fourmis étaient prêtes à entendre. Prêtes à faire vivre une autre idée, à se battre pour elle. Et cette idée résidait au delà des murs. Au delà de La trappe.

Il y eu une sorte de silence ( un prélude fatal ), puis tous se levèrent en s'armant de ce qu'ils pouvaient trouver. Emporté par ce raz de marée humain, Harvey suivait l'armée des fourmis haineuses. Les fourmis tombèrent, roulant, boitant et hurlant contre la milice. Grand P parlait tout seul, semblait tour à tour perdre l'esprit puis entraîné par la foule, retrouvait une jeunesse combative qu'il n'avait plus. Les fourmis combattaient le ver ; le ver qui leur avait menti, le ver qui les maintenait honteusement prisonniers. Leur cachait la vérité. La tête du gouverneur fut tranchée ( par qui ? ) et s'éjecta de ses épaules comme un bouchon de champagne. La facilité de cette mutinerie sembla un instant toute à fait ordinaire ; puis angoissante. La liberté était donc si facile à obtenir ? Depuis tout ce temps ? Derrière eux ils entendirent une nouvelle patrouille les atteindre mais elle ne vint jamais. Harvey contourna la tête pensante qui baignait dans son sang et passa devant les fourmis encore fort nombreuses qui avaient survécu. Il leva la main en l'air et ils s'avancèrent tous vers la porte qui les maintenait prisonnier. L'unique porte qui pouvait être ouverte de l'intérieur qui résidait dans les appartements même du Gouverneur. Le Gouverneur qui pouvait se gaver d'air pur à leur insu. Tout était clair dans la tête de Harvey : ce salop profitait du monde extérieur qui leur avait été ravi. Il voulait ce monde pour lui seul. L'explosion était un mensonge, la guerre était un mensonge, le ver était un odieux mensonge. On leur avait menti, on leur cachait la vérité depuis toujours !

4

La porte s'ouvrit vers le monde extérieur. Les yeux de Harvey s'émerveillèrent ; et la nature devant lui, lui rendit son sourire béat. Le soleil éclatant illuminait la plaine et au delà des herbes sauvages, des arbres verdoyants pointaient impunément vers le ciel. Derrière lui des centaines de yeux fixaient la même merveille. La Trappe n'était qu'une porte grise brûlante sous l'astre incendiaire. Le cœur de Harvey tambourinait à une vitesse folle. Ses oreilles bourdonnaient avec grâce. Même sa jambe mutilée ne le lançait plus. Le vent filait sur le visage de Harvey et il se mit à courir, avec ses béquilles d'abord puis elles tombèrent et tant bien que mal il trotta dans le paysage au plus loin possible du ver qui se mourrait désormais au soleil.

Il voulu se retourner et crier sa joie euphorique à la fourmilière entière qui le rejoignait peu à peu mais le son se creva dans sa gorge. La brise siffla encore à sa joue et brûla immédiatement sa chair blanche. Un picotement d'abord contre ses paupières puis le noir. Un noir absolu. Il devenait aveugle dans une douleur mortelle. Il voulu crier alors que sa peau entière s'embrasait. Il n'avait plus de gorge pour le faire. Il s’avança encore et avant même de réaliser que ce monde merveilleux était toxique il mourut.

Quelques mètres plus loin ; la porte de La trappe se referma d'elle même. Le ver était devenu autonome.

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