CHAPITRE 3

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« -Pourquoi tu ne t’aimes pas ? Tu es ce que tu veux être. Tu te caches derrière un ex-machina qui te voudrais du mal mais tu sais très bien ce qu’il en est réellement. Tu créés ta propre médiocrité. Tu es celle que tu veux être : pathétique, malheureuse, vide et… »

 Odyle lui coupa la parole d’une voix posée, contrôlée, tranchante.

« -Tais-toi. »

 Silence.

« - Ferme ta sale gueule. »

 Keis ne broncha pas, continuant de la fixer durement, la bouche pincée.

« -Tu crois quoi ? Hein ? Que soudain, je vais devenir jeune, belle et intelligente parce que je le souhaite ! Vraiment ? Alors quoi, tu contrôle le temps peut-être ? Tu contrôle ton corps ? Tu contrôle ton esprit ?

-Tu n’entends que ce que tu veux. Je n’ai jamais parlé de contrôle. Je te parle de communion, de volonté et d’écoute. Tu n’écoute rien. Tu ne prête attention à rien mise à part ton ô grand malheur. Mais tu veux que je te dise quelque chose que tu sais déjà ? Tout le monde s’en fout. Personne n’en a rien à foutre de toi. Tu n’es le centre que de ton monde. »

 Odyle soupira dans un tremblement. Elle ne pouvait pas parler : sa voix se briserait et elle paraîtrait faible. Elle ne voulait pas être faible. Mais il savait déjà. Et les larmes montaient. Après un moment, elle releva les yeux et demanda dans un murmure :

« -Et toi, tu t’aimes ? »

 Keis s’adoucit. Ses épaules s’affaissèrent et son souffle repris un rythme vivable.

« -J’y travail chaque jour. »

 Le ton était doux, le regard calme, le charme clair.

« - C’est dur et ça prend du temps. Mais ça en vaut la peine. Et si je peux ne seraient ce que toucher d’un doigt cet objectif, tout le monde le peux. Y compris toi. Ne veux-tu pas te réveiller le matin et te sentir reconnaissant d’être toi ? De sentir le bonheur d’être ce que tu es ? Tu peux avoir tous cela. »

 Odyle ne l’avait, pour une fois, pas interrompue.

« -Tous c’est « Accepte toi comme tu es », c’est de la merde. Des paroles faites pour que tu restes aussi médiocre que tu es. Pour que tu ne leur fasses pas de l’ombre. Pourquoi accepter quelque chose que tu n’aime pas quand tu as la possibilité d’avoir ce que tu aimes. Alors oui, tes goût sont peut-être, et même surement, dictée par les mœurs de la société mais et alors ? Est-ce mal ? »

 Keis repris sa respiration. Odyle sa contemplation.

« -Tu peux essayer d’être ce que tu veux Odyle. Et je serais la, derrière toi. Non pas pour te montrer le chemin mais pour te pousser si, sous l’effet de la fatigue, tu voudrais revenir en arrière et retrouver ta petite vie tranquille. Tu es le maître. Qui veux-tu être ? »

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