CHAPITRE 1

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 Odyle s’approcha de la femme. Elle était belle. Pas une beauté ravissante mais mystérieuse. Elle ne parlait pas et semblait à son tour la regarder fixement. Odyle se sentit mal à l’aise. Et remarquant que l’autre commençait à l’être aussi, elle osa un léger sourire. Le sien devait plutôt ressembler à une grimace mais celui que lui rendit la femme était réconfortant, amical et même maternel.

 Odyle se risqua à lâcher des yeux, un court instant, la femme et jeta un regard autour d’elles. Puis se figeant soudainement, elle revient rapidement détailler la femme. Mais tous avait changé. La beauté avait laissé place à une femme terne. Les traits tirés, le teint pale, les yeux tristes. Rien ne semblait aller. Les yeux trop grands, le front trop petit, les pommettes tombantes et la bouche trop étroite. Non.

 Ce n’est pas moi. Je ne suis pas cette femme là. Celle-là a l’air vide, sans vie. Et pourtant, quand elle tourna légèrement la tête vers la droite, l’autre la tourna exactement de la même façon à gauche. Diable. Elle s’approcha du miroir. C’était elle. Odyle sortit de son apnée. Pourquoi était-elle cette femme là ? Ce n’est pas ce qu’elle voulait. Ce n’est pas qui elle était. Tremblante, elle s’accrocha d’un geste vif aux lavabos. Ses jambes ne la portaient plus. Elle ne pouvait pas être elle.

 Keis contempla la femme qui se tenait comme à une bouée aux lavabos. Elle était tellement concentrée sur son propre reflet qu’elle ne l’avait pas entendu pousser la porte. Ses sourcils étaient froncés et une grimace régissait son visage.

« -Tu n’es pas si terrible tu sais… »

 Keis avait laissé sa phrase en suspend. Elle avait sursauté et s’était retournée brusquement vers lui. Remettant un peu de contenance à sa voix, elle leva les yeux et elle répliqua :

« -On peut pas en dire autant de toi. »

 Keis émit un faible sourire. Celui-ci n’était pas du à l’envie franchement mis en avant de le blesser ou du ton vicieux qu’elle avait employé, mais parce qu’elle contre-attaquait. Un vrai enfant. Et cela malgré sa trentaine.

« -En effet, on ne m’a jamais dis que je n’étais pas si terrible…mais plutôt extrêmement beau. »

 Il avait fini sa sentence en agrandissant son sourire en coin. Odyle roula des yeux en soupirant.

« -Pousse toi, ton égo bouche le passage. »

 Keis se décala d’un pas sans rendre son sourire. Un vrai enfant. Elle soupira encore une fois et ce dirigea vers la porte. Mais elle se figea quant elle frôla Keis et qu’il lui souffla :

« -Ravissante. »

 Elle le dévisagea de haut en bas puis, dans un haussement de sourcils accompagné d’un rictus, elle sortit.

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