Chapitre 5

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Ecrit en écoutant notamment : Rolexz - Trip to Germany

Après cette sortie un peu éprouvante, quoi de mieux qu’un passage sur la plage pour se détendre !

L’esprit de Rémi était occupé par son rendez-vous galant du soir ; il lui avait proposé de se retrouver sur la pointe du village, qui consistait en une lande s’enfonçant vers la mer avant des falaises abruptes dans lesquelles était taillé un escalier descendant vers un morceau de plage accessible uniquement à marée basse. Il vérifia les horaires de marées sur son téléphone et en conclut qu’ils devraient pouvoir rejoindre le sable sans problème.

Conciliants, Félix et Julien acceptèrent d’avancer l’heure du repas du soir, avant que Rémi ne les quittât pour la soirée. Ils tentèrent avec plus ou moins de réussite de cuisiner un repas typiquement breton en préparant des galettes jambon, œuf et fromage, et sortirent également une bouteille de cidre qu’ils avaient réussi à acheter malgré leur jeune âge. Rémi servit quatre verres du breuvage pétillant, puis leva le sien :

— À nos vacances ! Et à la meuf que je vais choper ce soir !

— Aux vacances ! s’écrièrent les trois autres en réponse.

Alors que Rémi vida d’une traite son verre, Côme regardait le sien d’un œil dubitatif.

— Tu peux y aller, ce n’est rien ça ! On ne dira rien à tes parents, fit Rémi.

Ils dégustèrent leur repas jusqu’à la dernière miette, sauf Rémi, qui gardait un peu de place et espérait pouvoir offrir un dessert à sa jeune demoiselle. Celui-ci ajouta :

— Bon, je me réserve la chambre inoccupée du bas ! Si je la ramène, encore faut-il que je puisse l’accueillir décemment.

— Tu fais comme tu veux, répondit Félix en secouant la tête avec un sourire. Mais ça m’étonnerait que ses parents la laisse découcher aussi facilement !

Rémi se renfrogna avec un air de défi, tandis que Julian ajouta, rieur :

— Au moins, on passera sûrement une nuit plus tranquille tous les deux !

Rémi fit l’effort de ne montrer aucune émotion sur le moment, mais une fois qu’il fut seul sur le chemin, il se mit à grogner pour lui-même :

— Je suis trop con ! Mais c’est évident ! Ils sortent ensemble, et ils ne me l’ont pas dit ! Merde Rémi ! Ils dorment l’un à côté de l’autre, ils dansent ensemble à la soirée d’hier, et Félix passe son temps à taper les fesses et le dos de Julian en faisant comme si c’était simplement amical… Et Julian qui n’a jamais eu de meuf, on se demande pourquoi… Sans compter ses petits regards fuyants. Pour une fois, j’ai un point commun avec Côme, je suis le pauvre dindon de la farce, je suis juste le petit mec innocent à qui on ne dit pas ce genre de choses ! Merde, merde, et merde ! Qu’ils puissent s’embrasser, pourquoi pas, mais que je ne le sache même pas, c’est la meilleure !

*

**

Félix et Julian, qui se réveillèrent le lendemain suivant, eurent immédiatement le sourire aux lèvres. Si Rémi ne les avait pas rejoints, c’est que sa mission avait été un succès ! Ils descendirent à la cuisine en évitant de faire trop de bruit, car leur soirée s’était très sûrement prolongée jusqu’à tard dans la nuit. Côme les rejoignit bientôt pour prendre part à la discussion, qui tournait autour du programme du jour. Aujourd’hui serait la journée culturelle, il en faut bien une, surtout pour Côme, dont les parents réclamaient déjà quelques photos de leur petit groupe devant les monuments du coin. Ils optèrent pour une courte randonnée à vélo qui leur ferait visiter un fort côtier, passer par un barrage fluvial et bien sûr quelques vieux villages dotés d’églises d’exception, en tout cas selon le descriptif.

À dix heures et demi passées, Félix décida tout de même d’entrouvrir la porte de la chambre où était supposé pioncer Rémi. Il eut la surprise de trouver celui-ci seul, la tête baissée sur son téléphone :

— Rémi ?

L’intéressé ne bougea pas d’un pouce, alors Félix s’approcha :

— Rémi ? Comment vas-tu ? Ton rendez-vous ne s’est pas bien passé ? Viens manger, on va te changer les idées, on a prévu une super sortie !

Il daigna enfin relever la tête :

— J’ai pas envie. Vous le ferez sans moi.

— Allez, ne fais pas cette tête, t’auras d’autres occasions, j’en suis sûr ! répliqua Félix en s’approchant de son ami.

— Eh, ne me touche pas, toi !

— Quoi ?

— Je vous l’ai dit, je ne viens pas.

Félix quitta la pièce, aussi intrigué que désabusé. Il arrivait parfois à Rémi d’avoir un vrai caractère de cochon, et la seule solution pour y remédier était de le laisser mariner avant qu’il vienne finalement s’expliquer et retrouver graduellement son enthousiasme.

Effectivement, il finit par émerger quelques minutes plus tard, alors que Félix, Julian et Côme préparaient déjà leurs affaires pour le tour qu’ils avaient prévu.

— Allez, dépêche-toi maintenant ! lança Julian avec un sourire conciliant.

Rémi ne broncha pas, et attendit que Côme ne soit plus dans les parages pour fixer ses deux amis d’un œil sévère :

— Vous n’auriez pas quelque chose à m’annoncer tous les deux ?

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