Chapitre 29

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« Oh mon dieu ! Tu as vu ? questionna le jeune homme, qui fixait la scène d’un air choqué. »

Après quelques instants sans réaction de la part de son accompagnatrice, il se tourna vers elle. Constatant les yeux exorbités et le teint pâle de cette dernière, le garçon lui secoua doucement le bras.

« M.A., ça va ? »

La jeune fille se tourna vers Edouard, et lui jeta un regard noir.

« Espèce de crétin, maîtrise ton ami.

-Mais… C’est pas de ma faute, tenta-t-il avec un regard innocent. »

La gothik grogna agressivement, et entama un mouvement vers le duo au centre de la cour. Le lycéen la retint.

« Mais oh, qu’est-ce que tu fais ?

-Je vais arrêter cette mascarade, Edouard, gronda M.A. avec un air de tueuse.

-Oh non, pouffa-t-il en lui empoignant le bras. Allons plutôt rejoindre notre classe. »

Et, sans lui laisser le temps de protester, il l’emmena à l’intérieur du bâtiment.

******

Emilie, elle, était bien loin de toutes ces considérations. Après avoir fui - non, pas lâchement, pas du tout - Adrien, elle s’était trouvée désoeuvrée. Que faire après un tel événement ? Et pourquoi cet espèce d’aliboron avait-il fait cela ? Voilà qui la mettait dans une position excessivement inconfortable. La jeune fille s’était réfugiée dans sur le toit, ce qui était strictement interdit, afin d’éviter la population humanoïde peuplant les couloirs de la bâtisse.

En entendant la sonnerie, la danseuse glapit. Elle devait aller en cours ! Avec Marc ! Et Charlotte ! Ses amis verraient immédiatement que quelque chose clochait. Emi se mit à regretter, pour la première fois de l’année, que le cours de géographie se déroule en groupes mélangés… Parce qu’elle ne voulait surtout pas se trouver devant les deux plus grandes commères au monde. Et que Charlotte n’hésiterait pas une seule seconde à la pousser à se révéler.

La jeune danseuse prit sa tête entre ses mains de désespoir. Complètement à bout. Heureusement, aucune répétition n’aurait lieu avant d’avoir trouvé un remplaçant à Adrien. Il fallait qu’elle s’arrange pour ne plus jamais le croiser. Il fallait qu’il quitte l’école.

Puis une réalité vint percuter sa conscience ; Emi allait se mettre en retard. Cessant toute réflexion, elle se précipita, dévala les escaliers, et fit irruption dans le couloir. Heureusement, le professeur avait eu un peu de retard et les élèves entraient juste en classe. La jolie blonde se faufila discrètement entre eux, espérant passer inaperçue aux yeux de ses amis le temps qu’elle se recompose un air neutre, mais échoua. Lamentablement.

« Chouchou ! Vient par là ! lui cria Charlotte depuis le fond de la classe. »

La folle aux cheveux rose s'empara du bras de son amie et l’attira à elle. Elle lui adressa un sourire espiègle, plein de promesses qu’Emilie ne voulait pas voir arriver. Et, alors que l’enseignant, annonçant un travail, lui redonna espoir, un événement sinistre arriva. C'était un exercice libre. Pas noté. Emi allait devoir faire face aux questions intrusives du duo infernal. Et c’est sans surprise aucune qu’elle constata, en se tournant vers eux, le sourire sadique qui étirait leurs lèvres.

« Alors ? On veut tout savoir, que s’est-il passé ? gloussa Marc. »

La jeune fille se dandina sur son siège, mal à l’aise devant les regards scrutateurs de ses amis.

« Euh… Comment dire… balbutia-t-elle pour tenter de gagner du temps. »

Phrase qui eut pour unique effet d'accroître la curiosité de ses interlocuteurs.

« Je ne vous le dirai qu’en échange d’un secret. »

Charlotte ricana.

« C’est à ce point là ? Et bien dis donc mon chou, ça doit être important.

- Je ne plaisante pas, s’agaça Emilie. Je ne vous le raconterais que si vous me confiez un secret que vous n’avez jamais dit à personne. Enfin juste toi, Marc, parce que Charlotte ne cache rien, malheureusement pour mon innocence. »

Son ami grimaça.

« Voyons… Je peux te raconter la fois où je me suis battu avec…

- Non ! le coupa Emilie. Ca doit être amoureux.

- Et pourquoi ? l'interrogea-t-il, suspicieux.

- Parce que… Je me suis fait embrassée par quelqu’un. Et que je vous expliquerai ce qui s’est passé si tu me racontes ton secret ultime. Parce que ce baiser, c’est le mien. »

Les deux échangèrent un regard ébahi.

« Oh mon dieu, murmura Charlotte, choquée, mais c’est incroyable. C’est ton premier baiser, non ?. »

Emilie se contenta de hocher la tête.

Le regard des deux filles se reporta sur Marc, qui se racla la gorge, gêné.

« Bon… Je veux bien vous dire la chose dont je n’ai jamais parlé à personne, mais vous devez me promettre que ça restera entre nous. Mais vraiment, je ne plaisante pas. »

Elles acquiescèrent, curieuses.

« Bon, voilà. Je suis amoureux de quelqu’un. Mais… C’est pas elle. C’est il. »

Emilie manqua de s’étouffer tandis que Charlotte se tenait, bouche bée, en face d’eux. Sans plus de réactions de leur part, il continua :

« C’est… Vous le connaissez, ricana-t-il, embarrassé. C’est Adrien, finit-il par lâcher d’un coup, comme pour s’en libérer. »

Charlotte sortit soudainement de sa transe et sautilla sur place de joie.

« Vous êtes si mignons ! Quel dommage, par contre, il va falloir que je le retire de ma liste de cible. Merci de nous l’avoir dit. Tu peux nous faire confiance. »

La réaction d’Emilie, elle était bien moins expensive, normal, mais aussi beaucoup moins enjouée. La jeune fille s’était immobilisée, et semblait… légèrement horrifiée.

« Emilie, souffla-t-il timidement. Tu… Tu m’en veux ? »

Cette dernière sortit de sa stupeur catastrophée, et baragouina :

« Je… Suis absolument ravie. C’est formidable. »

Et la danseuse se détourna pour éviter de croiser le regard de ses amis, de peur de se trahir. Charlotte haussa un sourcil intrigué, et la poussa :

« Et toi ? De qui veux-tu nous parler ? »

Son amie lui renvoya un regard las.

« Je suis obligée ?

- Ah oui ! s’exclama Marc. Evidemment. Un secret contre un autre. Tu es amoureuse toi aussi ?

- Amoureuse, certainement pas. Mais, dit-elle après une longue inspiration. C’est… Un gars que j’ai vu dans la rue en venant. Je ne connais même pas son nom. Je l’ai percuté, alors que j’étais plongée dans mes pensées, et il m’a embrassée. Puis il est parti sans un mot.

-Quoi ? rugit Marc. Mais c’est un psychopathe ! Il faut que tu le signales ! »

Charlotte, elle, ne réagissait pas, mais fixait la jolie jeune fille à ses côtés avec un petit sourire sarcastique. L'amie d'Emi avait bien compris qu’elle mentait.

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