Chapitre 4

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Emilie avait soigneusement préparé son sac, où elle avait mis son justaucorps, ses pointes, une serviette, quelques crayons, et un cahier. Elle avait enfilé un jean basique, une chemise, une veste en cuir et des bottines et allait désormais prendre son petit-déjeuner avec ses parents. Ces derniers s'étaient levés pour être avec elle en ce grand jour.

Son père avait préparé des pancakes, des crêpes, et des gaufres, tout en maintenant sa mère à distance, connaissant sa propension à tout brûler. Il sortait maintenant les confitures, les pâtes à tartiner, les beurres - doux et salé - et les fruits, en chantonnant des airs d'opéra - comme à son habitude.

Emilie contemplait le tout avec un air mi-désappointé mi-blasé, quand sa mère surgit en criant à côté d'elle. L'adolescente, qui avait fait un bon de trois mètres, prit donc son petit déjeuner sous les excuses et les gloussements de sa mère.

Elle partit ensuite d'un bon pas dans les rues de Paris, entre les petits boutiquiers qui sortaient leurs marchandises et les hommes d'affaires se rendant à leurs rendez-vous.

Son casque, sur ses oreilles, diffusait une salsa endiablée et renforçait son sentiment de bien être. Emilie aimait cette heure. Elle passa soudain devant l'opéra, et un souvenir s'imposa à elle.

« Une deux, une deux... »

La petite fille essayait tant bien que mal de suivre le rythme de sa mère, mais elle commençait à se fatiguer.

Soudain, elle perdit l'équilibre et s'écroula sur le sol.

Sa mère se précipita vers elle, inquiète.

« Ne t'en fais pas, ma chérie, tu y arriveras ! la rassura-t-elle. »

Derrière elles retentit un rire tonitruant.

La petite leva les yeux vers l'homme qui venait d'apparaître et partit en courant, vexée, se réfugier sur un appui de fenêtre. Elle s'y assit, les larmes aux yeux.

« Benjamin Millepied ! Cesse immédiatement de te moquer de ma fille ! Elle est très douée. Va implorer son pardon, tout de suite ! s'exclama sa mère, arborant un air faussement autoritaire. »

Le chorégraphe s'approcha de l'enfant, qui détourna les yeux.

« Je suis désolé, Mimi-jolie, tu danses très bien, tu sais.

- Alors pourquoi tu te moques de moi ? demanda-t-elle, boudeuse.

- Je ne me moque pas de toi, Mimi, tu me fais rire, c'est différent ! s'exclama-t-il en jouant avec les cheveux châtains de la petite. »

Une moue contrariée, effacée par l'éclat de ses yeux, naquit sur son visage lorsqu'elle chassa la main de l'homme de sa tignasse.

« Je suis pas un jouet ! s'écria-t-elle avant de courir vers sa mère en riant. »

La jeune fille cligna des yeux et sourit légèrement avant de poursuivre sa route.

Arrivée à quelques mètres des grilles en fer de sa nouvelle école, elle aperçut une grande brune qui lui était familière. Cette dernière était vêtue d'une tenue noire de la tête aux pieds, portait un bon nombre de piercings sur le visage et ses manches retroussées laissaient apparaître des tatouages qui lui couvraient les bras. Emilie la rejoignit.

« M-A ! s'exclama-t-elle, Ça va ?

- Non, répondit laconiquement son amie. »

Emilie afficha une moue surprise.

« Mais pourquoi ? s'étonna-t-elle. »

La brune la considéra avec affliction.

« C'est la rentrée, Emi. comment peux tu être aussi heureuse ? En plus on connait pas cet endroit, je suis sûre qu’il n'y a que des pétasses, les profs vont me saouler et, pire que tout, la bouffe va être dégueulasse ! Donc non, ça ne va pas, glapit-elle. »

Emilie éclata de rire en tirant sa meilleure amie vers le bâtiment. Elle avait hâte, elle.

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