Tout est ma faute

2 minutes de lecture

Je me souviens. Il était toujours là pour moi. Il m'accompagnait dans toutes mes idées farfelues, toujours prêt à m'aider, moi, son amie ingrate, quoi que je fasse. On ne pouvait pas rêver mieux comme soutien. Mais j'ai tout gâché. Cet homme si bon n'est plus, par ma faute. Et aujourd'hui je pleure toutes les larmes de mon corps en pensant à lui. Je ne mérite même pas de l'avoir connu. Il était trop bien pour moi. Il méritait une magnifique vie, heureuse, avec trois enfants, comme il le voulait. Avec une femme ou un homme qui l'aimait. Avec de vrais amis. Sans moi.

Il aurait pû avoir tout cela. Il aurait dû avoir tout cela. Mais non.

La dernière image que j'ai de lui, c'est ce jeune homme, si beau. Avec un regard vide. Comme s'il n'y avait plus rien en lui. Comme s'il n'y avait jamais rien eu. Comme une statue de cire, un mannequin. Inexpressif. Cet homme, mon plus cher ami, la seule chose qui me retenait sur cette terre, je l'ai détruit. Tout est ma faute. Mais ce n'est pas grave, hein ? Puisque je vais partir. Oui, dans quelques heures, je recevrai la punition que je mérite. Mes larmes ne suffiront pas à me sauver. Elles sont inutiles, tout comme je le suis. Encore maintenant, je ne fais que me lamenter sur mon sort, incapable de réparer mes erreurs, inconsciente du danger qui m'attend. Peut-être n'est-ce que ce que je suis réellement. Une gamine incapable de réfléchir à autre chose qu'elle. Romain fut la seule personne qui voyait autre chose en moi, le seul à m'aimer comme j'étais. J'ai détruit la seule lueur de bonheur dans ma vie en même temps que j'ai détruit la vie de Romain. La vie nous rend ce qu'on provoque. Toujours. Je vous l'assure, oui, vous obtiendrez ce que vous avez donné.

Je vous en prie, tous, ne refaites pas mes erreurs. Je vous souhaite de ne jamais voir le regard si vide d'un de vos proches, de ne jamais avoir à supporter la vision d'horreur que j'ai eue.

J'ai récemment découvert un pouvoir télépathique que je possédais. Je peux influer sur la mémoire des autres. Alors, toute excitée, j'ai demandé à Romain de venir avec moi, dans la ville, en lui promettant que nous allions nous amuser, malgré l'interdiction d'user de pouvoirs dans un lieu public. Romain, comme toujours, a accepté. Mais, alors que je m'amusais sur la mémoire des passants, un garde nous a aperçu. Prise de panique, mon pouvoir que je ne contrôlais pas, s'est déclenché. Mon pouvoir est plus puissant que ce que je pensais. Il a effacé la mémoire et l'esprit de mon seul ami. Pour ce crime de catégorie supérieure, je suis condamnée. Condamnée à la peine de mort.

Adieu.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Justine Laurent ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0