chapitre 18

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Le lendemain matin, Shawn découvre que Mathilde leur a laissé un double des clefs afin qu’ils puissent se déplacer comme ils le souhaitent. Les deux touristes ont décidé de prendre un petit déjeuner dans un restaurant typique afin de profiter de l’ambiance parisienne.

Ils prennent le métro et se dirigent en direction d’Opéra, lieu où travaille la mère de Shawn.

Le français reste silencieux, se sentant incapable de se lancer dans une conversation tellement son ventre est noué sous le coup du stress. Sarah de son coté, s’émerveille dans le métro parisien, essayant de prononcer les noms des stations sans se tromper. Shawn est heureux de voir que son amie se plait à Paris, il sait qu’il devrait lui aussi en profiter. Il s’est tellement habitué à la vie américaine, qu’il en a oublié ses habitudes parisiennes. Mais malgré sa volonté, il n’arrive pas à se détendre. Il s’est réveillé tôt ce matin, très anxieux à l’idée de rencontrer sa mère. Shawn attend ce moment depuis si longtemps qu’il a encore du mal à réaliser que c’est aujourd’hui le jour J.

Son anxiété ne diminue pas. Au contraire, plus ils approchent de leur destination plus son cœur bat la chamade dans sa poitrine. Il est parcouru par des sueurs froides et souffre d’aigreurs d’estomac. Comme si on lui enfonçait un couteau dans le ventre et qu’on tournait l’instrument dans tous les sens. Shawn se sent pris de vertige et se demande s’il ne va pas s’évanouir dans quelques instants.

Il se cramponne à la rambarde du métro car il n’est pas sûr que ses jambes le soutiennent encore longtemps. Shawn déteste se retrouver dans un tel état. Il sourit à son amie, mais cette dernière n’est pas dupe et remarque tout de suite que son camarade se force, ne voulant pas l’inquiéter. Ils sont l’un en face de l’autre, leurs visages pourraient presque se toucher, uniquement séparés par la rambarde. Sarah acquiesce de la tête, comprenant son anxiété et le regarde droit dans les yeux. Shawn soutient le regard et a l’impression de se noyer dans les paupières de sa muse.

- Je te mentirai si je disais que je sais ce que tu ressens. Mais par contre je suis sûr d’une chose, c’est que tu fais le bon choix !

- Tu crois vraiment ? demande Shawn, d’une voix enrouée.

- J’aimerai penser que si les rôles étaient inversés, j’agirai comme toi. Mais je ne sais pas si j’aurai assez de courage.

- Je ne me suis jamais senti courageux. C’est juste que… je dois le faire sinon je m’en voudrai toute ma vie.

Sarah ne dit rien, se contentant de sourire chaleureusement en espérant apporter un peu de réconfort à son ami. Elle aimerait tellement le rassurer, l’embrasser pour lui faire oublier son stress mais elle sait que ce serait déconvenue de sa part. Elle a peur de la réaction de Shawn, Sarah souffrirait énormément s’il l’a repousse. Elle sait que c’est triste, mais elle préfère garder ses sentiments. Au moins, elle est la seule à souffrir, à se faire des « films ». Elle sait que ce n’est pas en restant proche de la personne que l’on aime, qu’on va réussir à l’oublier, à aller de l’avant. Mais elle n’imagine pas disparaître de la vie du jeune français, ce serait un choc trop dur à encaisser.

En ce moment, il a surtout besoin de soutien moral et non pas de s’embarquer dans une aventure sentimentale bancale. Mais elle aimerait tant pouvoir laisser libre cours à ses désirs car elle a peur qu’un jour sa passion la fasse sombrer dans la dépression. La jeune américaine s’est souvent demandé s’il ne serait pas préférable d’avoir un cœur de pierre. Elle a souvent souffert en amour à cause d’une absence de réciprocité mais jamais elle n’aurait cru pouvoir ressentir des sentiments si forts pour quelqu’un. Elle ne saurait l’expliquer mais elle a l’impression qu’il s’agit de l’homme de sa vie. Elle sait que c’est idiot car elle est encore jeune mais pourtant elle pense, au plus profond de son être. Et rien, ni personne ne pourra lui enlever cette intuition de la tête. Ce qui la pousse d’autant plus à croire qu’elle est devenue totalement folle !

Pendant tout le reste du parcours, Shawn reste silencieux, plongé dans ses sombres pensées. Il aimerait pouvoir les partager avec son amie. Parler de ses problèmes avec une personne de confiance soulage énormément. Mais il en est incapable, sa gorge est sèche et aucun son n’en sort. Il se demande comment il va réagir lorsqu’il sera en présence de sa mère et surtout comment lui annoncer qu’il est son fils. Il a pourtant, depuis sa plus tendre enfance, imaginé un million de fois cette scène, mais là aucune inspiration ne lui vient. Shawn sait qu’il fait le bon choix mais pourtant une part de lui, aurait aimé ne rien savoir et continuer sa petite vie à Chicago.

Mais la vie en a décidé autrement… comme toujours ! La vie lui semble si difficile, il ne se sent pas du tout en phase avec cette société de consommation. On prend et on jette, aussi bien au niveau de la nourriture qu’en amour. Les gens n’ont plus aucun scrupule, ne pensant qu’à eux. Shawn a parfois l’impression de n’avoir sa place nulle part, d’être invisible aux yeux du monde. Il se demande parfois si la solution ne serait pas de disparaître, de mourir et ainsi de pouvoir dire adieu à tous ses tourments. Pourquoi doit-il continuer à lutter ? Alors que tout a toujours été contre lui, lui mettant des bâtons dans les roues à la moindre occasion. Il se sent si fatigué que la mort ne lui semble pas si terrible.

Mais dans ces moments de profondes dépressions, il n’a qu’à se tourner vers Sarah pour y voir plus clair. C’est elle la réponse. Elle l’a toujours été. La réponse à toutes ses prières. Sarah est la seule lumière au bout du tunnel, une fée, un ange au milieu de sa vie emplie de ténèbres. S’il était amené à la perdre, jamais il ne pourrait s’en remettre. On dit souvent que le temps guérit tout mais Shawn a des doutes. Parfois des blessures sont si ancrées en nous que rien ne peut les cicatriser.

Les deux amis descendent à la station de métro Opéra. Une fois à l’extérieur du souterrain, Shawn lui fait découvrir l’édifice majestueux avec les statues au-dessus, d’une couleur semblable à de l’or. Sarah sort son appareil photo numérique acheté ce jour et n’arrête pas de mitrailler. Elle oblige même Shawn à poser devant pour le prendre en photo. Les mimiques faites par son amie l’amusent et il réussit à sourire sans avoir besoin de se forcer. Ils demandent à un passant de les prendre ensemble en photo. Les deux amis sont collés l’un contre l’autre. Shawn passe son bras autour de la taille de Sarah et cette dernière pose un bras sur l’épaule du jeune noir. L’un comme l’autre, auraient aimé que ce moment dure éternellement.

Ils se dirigent vers un petit restaurant qui se trouve prés du métro Grand boulevard, juste en face de l’endroit où travaille la mère de Shawn. Le jeune français n’a pas d’appétit mais veut faire plaisir à sa camarade. Il commande un croissant et un thé mais ne touche à rien, ne tenant pas en place. Il sait que s’il avale quelque chose, il va le régurgiter, son estomac est comprimé comme jamais. De son coté, Sarah déguste tout avec un grand plaisir. C’est la première fois qu’elle goûte un vrai croissant et elle doit avouer que c’est un vrai délice. Surtout que la pâtisserie est encore chaude, ça fond littéralement dans sa bouche.

- Tu devrais manger quelque chose dit-elle, entre deux bouchées.

- Je n’ai pas faim, mais alors pas du tout dit Shawn en repoussant son assiette de la main, en faisant la moue.

- Je peux comprendre. Mais ce n’est pas en faisant une crise d’hypoglycémie que tu vas arranger les choses.

- Je sais docteur ! s’exclame Shawn qui tente de faire un peu d’humour.

- Alors comment tu vois les choses ? demande Sarah, très sérieuse.

- Je n’en ai aucune idée lui répond Shawn, en poussant un long soupir d’impuissance.

- Tu devrais y aller avec des pincettes.

- Ce n’est pas vraiment mon genre.

- Tu veux que j’y aille d’abord pour repérer les lieux ? demande Sarah, après avoir engloutie la dernière bouchée de son croissant.

- Non, c’est à moi de le faire répond Shawn, sûr de lui, en se levant, les jambes tremblantes, ne pouvant plus attendre.

Il laisse un billet de dix euros sur la table avant de se diriger vers la sortie, suivi de près par Sarah.

Ils traversent la rue et arrivent devant la fleuristerie au doux nom de : « le rayon de soleil ».

Lorsqu’il se retrouve devant l’entrée de la boutique, le courage de Shawn s’envole en une fraction de seconde. Il s’apprête à faire demie tour, l’émotion est trop forte et la fuite lui semble la meilleure option. Il se tourne vers son amie.

- Je crois que j’ai besoin de boire un verre dit-il, le teint livide.

- Je te demande pardon ?

- J’ai besoin d’un petit remontant.

- A 10h du matin !

- Il n’y a pas d’heure pour les braves ! Je suis sûr que Jamie serait de mon avis.

- N’essayes pas de changer de sujet. Ça ne fonctionnera pas cette fois. Tu n’as pas le droit de te défiler. Pas après tout ce que tu as accompli. Tu dois aller au bout des choses.

Shawn soupire mais ne rétorque pas car il sait que son amie a raison…comme toujours. Il est si près du but, il n’a pas le droit de renoncer, il doit finir ce qu’il a commencé. Le jeune homme ignore quel en sera le résultat. C’est ce qui l’angoisse le plus mais il doit le faire. C’est la seule solution pour qu’il soit en paix avec lui-même.

Malgré la situation, Shawn est heureux que Sarah l’accompagne dans ce périple, pour partager ses angoisses. S’il avait était seul, il aurait déjà fait demi-tour en direction de l’aéroport. Parfois le courage peut manquer et obscurcir les convictions et motivations de n’importe qui.

Il respire un bon coup, expirant tout l’air de ses poumons. Cet exercice lui fait du bien et il se sent un peu mieux. Il n’est pas au meilleur de sa forme mais il sait qu’il ne le sera jamais, pas dans cette situation. Il prend son courage à deux mains et décide d’y aller. Cette fois il est décidé et rien ne l’arrêtera.

Il n’a pas besoin d’échanger des paroles avec Sarah, un seul regard suffit. Il se contente d’hocher la tête et d’ébaucher un petit sourire timide avant de déposer une tape amicale sur l’épaule de son amie et d’entrer à l’intérieur de la boutique.

Ce n'est pas parce qu'il a pris son courage à deux mains, qu'il se sent totalement serein pour autant. C'est même tout le contraire. Une vague de panique l’envahit, à l'idée de se retrouver en face de sa mère. Il fait un gros effort pour arrêter les tremblements qui agitent ses bras, allant même jusqu'aux traits de son visage. Shawn n'a aucune envie que sa mère pense avoir affaire à un drogué ou à un désaxé. Le jeune orphelin sait que la première impression est la plus importante et il ne veut pas la rater. Malgré ses efforts, il a beaucoup de difficultés à se sentir à l'aise et surtout à ne rien laisser paraitre, parcouru par une vague d’émotions différentes.

Shawn essaye de se souvenir de ses cours de théâtre, espérant y trouver une inspiration et une aide. On lui avait appris à rentrer dans la peau d'un personnage et d’oublier sa vie. Il a toujours aimé jouer d'autres rôles et de pouvoir oublier pendant quelques instants sa pathétique existence. Mais aujourd’hui, c'est un moment si important dans sa vie, qu'il ne veut pas et ne peut pas endosser une autre identité. Pour une fois, il a envie d'être lui-même, aucun artifice, aucun mensonge, il sera juste Shawn.

En pénétrant dans la boutique, il est assailli par de nombreuses senteurs différentes. Son odorat est titillé de toute part par les différents parfums. Il aurait beaucoup de mal à pouvoir les associer à des noms de fleurs. Mais il n’est pas venu pour ça. Il traverse une longue allée ou sont disposés de nombreuses plantes et des fleurs d’une beauté incomparable. Les différentes variétés sont bien représentées. Elles proviennent des 4 coins du monde et le jeune homme pourrait rester des heures à les observer et à les sentir. Il avance d’une démarche mal assurée, jusqu'à un bureau qui se trouve au fond dans le coin gauche de la salle. Personne ne s’y trouve. Le jeune homme reste quelques instants devant, à attendre l’arrivé de la mystérieuse vendeuse.

Tout en attendant, Shawn se rend compte qu’il ne sait pas du tout ce qu’il va bien pouvoir dire. Il a imaginé cette scène un million de fois dans sa tête, mais entre le rêve et la réalité, il y’a toujours une importante différence. Si la situation n’était pas aussi importante à ses yeux, il se moquerait de lui, se rendant compte de son ridicule. Il n’a pas du tout préparé cette rencontre, pourtant si crucial à ses yeux. Il tente de réfléchir à ce qu’il va bien pouvoir dire lorsqu’il entend une voix féminine derrière lui :

- Bonjour, je peux vous aider ?

Shawn se retourne doucement, il ne l’a pas entendu arriver. L’orphelin retient sa respiration lorsqu’il se retrouve face à elle, son cœur bat la chamade dans sa poitrine. L’étudiant prend le temps de la dévisager et il est sûr de ne pas se tromper. Il est bien face à sa mère. Il s’agit bien de la personne dont le portrait est sur le pendentif qu’il possède, avec quelques années de plus. Il déglutie avec peine et se contente de hocher la tête car sa gorge est sèche.

La vendeuse est souriante, un large sourire amical illumine son visage. Elle est grande, de longs cheveux bouclés, mince. Ce qui frappe le plus, ce sont ses yeux qui semblent pétiller d’ingéniosité. Shawn reconnaît les mimiques de la personne qu’il avait pu découvrir lorsqu’il avait bu la décoction remise par Lilith.

- Bien, alors dites moi tout, afin que nous trouvions votre bonheur.

Shawn réussit à sourire et espère que son malaise n’est pas trop apparent. Le jeune noir aimerait lui dire que son bonheur, ce serait de la serrer dans ses bras et de tout lui révéler. Mais il sait que ce n’est que dans les séries télévisées que tout est aussi simple. Dans la réalité, les choses sont souvent beaucoup plus compliquées. Les gens réagissent souvent de manières surprenantes, à l’opposé de ce que l’on pourrait espérer.

- Ce serait pour un cadeau dit Shawn, d’une voix rauque, qui s’adoucit à mesure qu’il parle.

- A l’attention de qui ?

- De ma mère dit Shawn, en la fixant d’un long regard.

La vendeuse acquiesce de la tête avec un sourire. Shawn est un peu déçu, tout en sachant que c’est tout à fait normal que sa mère ne se sente pas viser. Elle ignore tout de lui depuis qu’elle l’a abandonné alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson. Elle n’a aucune idée de la tête que son bébé pourrait avoir aujourd’hui. Et elle ne s’attend sûrement pas à ce qu’il passe un jour la porte de sa boutique, comme si de rien n’était. Il se demande s’il n’aurait pas dû lui écrire une lettre avant de se déplacer. Encore une fois, il n’a pas réfléchi et a agi de manière impulsive. Il se promet mentalement d’essayer de corriger ce trait de caractère. Tout en sachant qu’il n’y arrivera pas, c’est dans ces gènes.

- D’après vous, qu’est ce qui pourrait faire plaisir à votre mère ? A-t-elle des fleurs fétiches ?

- Euh…… en fait, je ne sais pas trop.

- C’est un peu embêtant, il ne faudrait pas faire d’impair dit Nathalie en faisant la moue.

- Mais si on se basait par rapport à vous. Qu’est-ce que vous aimez ?

- Moi ! s’exclame la vendeuse, surprise, ne s’attendant pas à cette question.

- Enfin, je comprendrai si c’est trop personnel, s’empresse d’ajouter le jeune noir, ne voulant pas la brusquer.

- Non, si cela peut vous aider, je n’y vois pas d’inconvénient répond sa mère, en réfléchissant.

Elle reste silencieuse quelques instants, en fronçant les sourcils sous le coup de la réflexion. Shawn ne la quitte pas des yeux, amusé par les petits tics qu’elle affiche lorsqu’elle réfléchit. Elle a les sourcils froncés et n’arrête pas de plisser son nez. Exactement comme lui. Nathalie finit par répondre :

- Vous savez, je suis quelqu’un qui aime l’originalité. Je ferai un bouquet de plusieurs variétés de fleurs mais cela peut ne pas plaire à tout le monde.

- Dites toujours !

- Je ferai un mélange de Lys, d’orchidée et de Gemini rouge. Je pense que cela ferait un très beau mélange.

- Entièrement d’accord avec vous. Je suis preneur dit Shawn, qui n’a aucune idée de quels fleurs il s’agit.

- Je vous prépare le bouquet maintenant ou je vous le livre à une adresse.

- Si vous pouvez le préparer, je repasserai le chercher demain.

- Très bien. Votre mère sera heureuse j’en suis sûr.

- Espérons que vous avez raison déglutie Shawn avec peine

- Si mes enfants me faisaient la même surprise, j’en serai ravie.

Shawn se contente d’hocher la tête et de sourire. Mais au fond de lui, c’est comme si un trou noir sans fond venait de l’aspirer. Apprendre que sa mère a refait sa vie et qu’elle a des enfants, est un véritable choc, auquel il ne s’était pas préparé. Le jeune étudiant se rend bien compte à quel point il a été idiot de penser que sa mère l’attendrait sagement et qu’ensemble ils pourraient redevenir une famille. Tous ses rêves partent en fumée. Mais il trouve la force de rien laissé paraître sur son visage. Shawn paye un acompte avant de saluer sa mère comme s’il s’agissait de n’importe quelle inconnue.

Une fois dehors, il respire un bol d’air qui lui procure un bien fou. Il commençait à se sentir oppressé et à avoir des bouffés de chaleur. Ses joues tremblent sous le contrecoup des émotions, mais il réussit à ne pas laisser le chagrin, ni les larmes l’envahir. Il pourra toujours se morfondre plus tard.

Sarah l’attendait dans un coin et dès qu’elle le voit sortir, elle le rejoint rapidement. Elle a tenté de suivre la scène depuis une fenêtre mais elle n’a pratiquement rien pu voir, disposant d’un mauvais angle de vue. Et puis, elle souhaitait lui laisser de l’intimité. Ce n’est pas n’importe quel moment pour Shawn.

Elle remarque qu’il a le teint pâle et qu’il semble ébranler, comme s’il allait s’effondrer d’une seconde à l’autre. Il semble si fragile, elle ne l’a jamais vu dans cet état. Cela lui donne encore plus envie de lui apporter tout son soutien.

- Je sais que c’est une question stupide mais comment tu te sens ?

- Je n’en sais rien ! Je serai incapable de dire ce que je ressens. C’est un véritable torrent d’émotions qui bataille dans ma tête en ce moment.

- Tu ne lui a rien dit ?

Shawn se contente de secouer négativement de la tête, d’un air triste. Il n’a pas eu la force de révéler son identité, surtout pas après avoir appris que sa mère a eu d’autres enfants. Il a l’impression d’être le vilain petit canard, l’enfant rejeté, le rebut que personne ne veut. C’est un sentiment qui lui fait mal au cœur, il se sent encore plus seul. Heureusement que Sarah est près de lui, sinon il serait en train de toucher le fond. La présence de son amie l’oblige à faire bonne figure et à relativiser les choses. Même si au fond de lui, il se sent au plus mal.

- Ne t’en fais pas, ce n’est pas un marathon. Tout ne va pas se régler en une journée, ce serait trop beau ! Tu as le droit de prendre ton temps et tu agiras quand tu te sentiras prêt. Nous ne sommes pas pressés.

- Je sais… C’est juste que j’aurai aimé tout régler et qu’on passe à autre chose. C’est mon coté impatient qui ressort.

- Tu n’as pas à le faire seul, je suis avec toi dit Sarah, en déposant une main réconfortante sur l’épaule de son amie.

Shawn, les yeux fermés, reste silencieux quelques secondes, profitant de ce contact chaleureux. C’est comme s’il était emprisonné dans un lieu totalement obscur et que grâce à Sarah, de la lumière commence à apparaitre, détruisant petit à petit les ténèbres dans lesquelles il se trouvait. La jeune femme est la seule personne qui réussit à le sortir de sa noirceur, il ne l’en aime que d’avantage.

- Que comptes tu faire ? demande la jeune américaine.

- Par rapport à ma mère, je l’ignore encore. Mais sinon, je sais ce que nous, nous allons faire du reste de cette journée dit Shawn, avec un petit sourire espiègle au coin des lèvres.

- Vraiment ? s’exclame Sarah, qui se demande ce que son ami a derrière la tête.



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