Hante-moi Chapitre 3

3 minutes de lecture

- Chérie, tu peux aller ouvrir, ça sonne à la porte.

- Oui, j'y vais.

Qui pouvait bien sonner, nous ne connaissions personne dans ce village. En ouvrant la porte, je vis une vieille dame.

- Morning.

- Morning.

- Je suis votre voisine Agatha, dit la vieille dame.*

- Oh enchanté Agatha, je mappelle Alice. Entrez.

- Vous êtes française ?

- Oui.

- Et bien vous avez un accent anglais excellent.

- Merci beaucoup, Madame.

- Agatha ! Je suis venue vous apporter des Shortbreads. J'ai des origines écossaises, dit-elle avec un large sourire.

- Oh, c'est adorable, dites-moi.

- Je vais préparer une tasse de thé, voulez-vous ?

- Oui, c'est très gentil.

- Vous pourrez me raconter les potins du village, que je découvre un peu mieux le lieu où j'habite.

- C'est une excellente idée.

Nous nous installions sur la grande table en bois de la cuisine, pendant que la bouilloire chauffait.

- Alors dites-moi en un peu plus sur ma maison, pour commencer.

- Que voulez-vous savoir ?

- Qui étaient les anciens propriétaires.

- Oh, il y en a eu plusieurs. Juste avant vous, il y avait les Thomas. Un couple de personnes âgées, sans enfants.

- Et qu'elles étaient leurs prénoms ? dis-je en servant le thé.

- Martin and Abigail, mais pourquoi voulez-vous savoir cela ?

- En fait, j'ai trouvé une lettre d'amour, au nom d'une certaine Helen et je me demandais si elle avait vécu ici. Du lait ?

- Oui merci. Helen dites-vous ? dit Agatha qui semblait troublée. Cette femme a habité ici, il y a bien longtemps. Moi-même, je n'habitais pas encore là. Je suis arrivée deux ans après...

- Deux ans après son départ ?

- En quelque sorte.

- Comment ça, en quelque sorte ?

- Et bien il y eu une tragédie. Son mari Andrew a été découvert mort avec sa femme. Il s'était suicidé, après l'avoir étranglée.

- Oh mon dieu, mais c'est affreux. Personne ne nous a dits qu'une telle tragédie eut lieu dans notre maison.

- Oh, c'était, il y a plus de cinquante ans, je pense qu'il y a prescription. C'est même étonnant que vous ayez retrouvé une lettre à son nom.

Il fallait très vite que je trouve un mensonge crédible, à propos de cette lettre imaginaire.

- Et bien... nous l'avons trouvé... derrière une plinthe qui se descellait.

- À ça, explique tout.

- Peut-être était-ce une lettre de son amant ?

- Et bien, je n'ai pas osé la lire, elle n'était pas ouverte et je ne suis pas sûre de vouloir le faire.

- C'est noble de votre part.

- Et dites-moi, dans le quartier, y-a-t-il des histoires croustillantes ?

- Non, rien qui ne sort de l'ordinaire. Des familles tranquilles, les unes à côté des autres.

Je continuais de discuter avec Agatha, pendant presque une heure, mais il était l'heure maintenant de préparer le repas de midi.

- Et bien Agatha repassez quand vous voulez.

- Bon appétit Alice et bonne journée.

Après le repas, je décidais de me promener avec Pierre et profiter de cette belle journée de printemps. À quinze minutes à pieds, il y avait un petit sentier de randonnées, le long de falaises escarpées. C'étaient ces paysages qui nous avaient fait choisir la région et le cottage à proximité avait été une évidence.

J'oubliais un instant Helen et ce meurtre qui avait eu lieu dans notre maison.

Cette longue promenade m'avait fait le plus grand bien et au moment d'aller me coucher, je savais que le sommeil ne tarderait pas à venir. Je passai une chemise de nuit en dentelle noire, coiffai mes cheveux, assise devant ma coiffeuse. Pierre était encore au rez-de-chaussée. En me regardant dans le miroir, je me trouvai belle. L'éclairage de la chambre était chaleureux et faisait ressortir le vert de mes yeux. Je mis un peu de crème sur mon visage et du baume à lèvre. J'en profitai pour caresser ma bouche, mon menton, mon cou. Avec mes ongles, j'effleurai mon décolleté, dégageant doucement le satin, je caressai la peau douce de ma poitrine.

J'inspirai profondément en me regardant une dernière fois dans le miroir.

Pierre arriva au même instant dans la chambre.

- Tu es magnifique ma chérie.

- Merci mon ange.

Pierre posa ses mains sur mes épaules et me regarda à travers le miroir. Il fit glisser les bretelles de ma nuisette sur mes épaules, laissant apparaître mes seins. Je ressentis un frisson et une porte claqua au rez-de-chaussée.

- Tu as fermé la porte d'entrée ? dis-je angoissée.

- Oui, normalement. Je vais vérifier. Couche-toi, je reviens tout de suite.

Mais quand Pierre remonta, je m'étais déjà endormie, assommée par le grand air de notre promenade.

**********

* Alice et Agatha parlent en anglais bien sûr.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire toutendouceur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0