Hante-moi Chapitre 2

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Bon, il est vrai que ses derniers jours je ne dormais pas très bien. Beaucoup de préparatifs, beaucoup de changement et surtout beaucoup d'inconnus. Pierre avait raison, une sieste me ferait le plus grand bien. Mais c'est avec une certaine appréhension que je montais seule dans la chambre. L'équipe de déménageur avait mis dans la chambre, le lit, les meubles et les cartons de linge de maison et de vêtements. Je préparais donc le lit, avant d'y plonger pour dormir.

A bien y réfléchir, c'était peut-être de cette pièce que j'avais aperçu la femme à la fenêtre. Alors pour en avoir le cœur net, je m'y dirigeais pour regarder dehors. Je sentis au même moment un frisson glacé me courir sur la nuque et une pensée... comme si quelqu'un me hurlait « Ne reste pas là ! ».

Je courais aussitôt me plonger sous la couette réconfortante. Quelques grandes inspirations, histoire de me détendre et je mettais sur mon portable un peu de musique douce. Les yeux fermés, je me laissais aller. Mais me revenait en tête, continuellement, ce qui m'était arrivé dans la cuisine. Cette main entre mes cuisses, cette excitation qui s'en était suivi. L'envie de faire l'amour sur le plan de travail. Au fond j'étais déçue... terrifiée et déçue.

Pierre devait venir à mon secours. Je l'imaginais venir se glisser dans les draps. Coller son corps contre le mien. Glisser sa main sur ma taille, pour remonter et malaxer généreusement ma poitrine. Aussitôt je sentis une douce chaleur et un léger gonflement de mon sexe. Petit à petit je ne contrôlais plus mes pensées et Pierre devenait plus entreprenant. Il embrassait mon coup fougueusement et je l'entendais presque me susurrer des mots doux à l'oreille.

- J'ai tellement envie de toi, je ne te veux rien qu'à moi.

Mais pourtant, je ne reconnaissais pas son timbre de voix. Celui-ci était plus grave et plus autoritaire.

- Ecarte tes jambes. Laisse-moi profiter de ton sexe offert.

Comment pouvais-je résister à cette injonction délicieuse. Je sentais maintenant ses doigts me pénétrer. La bouche entrouverte, des gémissements sortaient de ma bouche. Je sentais mon sexe lisse et dégoulinant de cyprine.

- Regarde-moi, dis Pierre.

Mais quand je me retournai, ce ne fût pas le visage de mon aimé, mais celui d'un homme au regard dur et intense. Ce n'était pas les grands yeux noirs charmant de Pierre. Ce n'était pas son visage non plus. Et pourtant je m'abandonnai dans un baiser passionné, sans la moindre retenu. De ces mains, cet inconnu me plaqua contre le lit, bloqua mes mains au-dessus de ma tête et écarta mes cuisses. Sa main aida son sexe à me pénétrer, pendant que sa bouche embrassait et léchait mes mamelons.

- Tu es à moi, répétait-il. Je te veux. Je veux t'entendre jouir, maintenant.

Il martelait mon vagin et mon corps se cambrait de plaisir.

- Jouis, jouis ma douce Helen.

De mes entrailles monta un orgasme puissant, violent, qui me réveilla. J'étais haletante, déboussolée, à vrai dire encore plus déboussolée qu'avant de m'endormir.

- Je te dérange ma chérie, dit Pierre en rentrant dans la chambre.

- Heu... non.

- Mais dis-moi je te dérangeais en fin de compte, dit-il d'un sourire moqueur.

Je me mis à rougir, même si il n'y avait rien de honteux à se masturber. Mais le visage de cet homme me hantait encore. Il était mon mari et je m'appelais Hélène. J'en avais cette intime conviction, comme dans les rêves souvent. Mais cette sensation persistait, alors que j'étais éveillée.

- Alors tu as quand même dormi ?

- Oui, mais j'ai fait un rêve étrange.

- Ah oui, et tu veux me le raconter ?

- Non... ce n'est rien. Juste... non rien.

- Ok, comme tu veux. Tu veux venir prendre un thé, avant de m'aider à déballer les cartons ? me proposa-t-il.

- Oui j'arrive.

Je me levai et allai me passer un peu d'eau fraiche sur mon visage. Mais dans le miroir, je vis dans mon coup une marque. Je m'approchai pour l'observer et je me rendis compte que c'était un suçon. Là ou cet homme m'avait embrassée, où mon mari m'avait embrassée. Mon dieu mais comment était-ce possible. Ce n'était qu'un rêve. Cet homme n'était qu'un rêve.

- Je t'ai préparé un Earl Grey, ma chérie, tu veux un nuage de lait, dit-il avec un accent Anglais.

- Oui, tu es un amour.

- Tiens et j'ai sorti des scones.

- C'est gentil, mais je n'ai pas faim. Dis-moi, comment s'appelaient les propriétaires avant nous ?

- Mr and Mrs Thomas.

- Et tu connais leurs prénoms ?

- Oh, il faudrait que je regarde sur le contrat. Pourquoi veux-tu savoir ?

- Juste comme ça.

- Tu es étrange ma chérie.

- Peut-être...

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