Un mal pour un bien

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Irène se rhabille, rajustant sa tenue rose froissée. Elle pense à Charles, son mari, qui l’a mise dans cette situation impossible, et qu’elle a pourtant acceptée, par amour pour lui.

Pour payer ses dettes de jeux à son bookmaker, Charles lui avait dit que son usurier était d’accord pour les effacer si elle passait une soirée avec lui. Le film Proposition indécente lui était revenu en mémoire.

Le créancier avait menacé Charles de blessures graves s’il ne trouvait pas une solution rapidement… Et offrir ses charmes était la seule qui lui était venue à l’esprit.

Charles l’avait tout simplement vendue pour se préserver, lui. Il l’avait tellement suppliée qu’elle avait finalement accepté. Elle était donc attendue le vendredi soir suivant.

Même si elle savait au fond qu’elle se leurrait, Irène s’était dit qu’il ne s’agirait que d’un repas… Qui ferait cadeau d’une dette contre un dîner ?

Irène se souvient de la première fois. Son mari l’avait déposée devant la maison, avant de partir en vitesse, comme un lâche, incapable d’assumer son geste.

Peu rassurée, elle était entrée, essayant de se dire qu’elle faisait ça pour Charles, pour qu’il ne lui arrive rien. L’homme l’avait toisée un moment, la déshabillant du regard.

Courtois, il l’avait invité à prendre l’apéritif, la faisant boire plus que de raison. Pendant le repas, il avait continué à remplir son verre. La tête lui tournait.

Au dessert, il lui avait demandé de retirer sa veste, et d’ouvrir son corsage. Encore un peu lucide, elle s’était rebiffée, se levant en chancelant pour partir.

Sans prévenir, il lui avait balancé une claque qui l’avait fait valser sur un fauteuil dans lequel elle s’était écroulée. Hébétée, Irène l’avait regardé avec de grands yeux de biche affolée.

Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle avait encore eu plus peur quand elle l’avait vu ôter son ceinturon. Mais il s’en était servi pour lui lier les mains dans le dos.

Effrayée, elle ne bougeait plus, respirant à peine. Dans sa tête, elle se disait qu’elle avait résisté, qu’au moins, son honneur serait sauf.

D’un geste vif, il avait ouvert le chemisier, arrachant presque les boutons, sorti les seins du soutien-gorge, les pétrissant fermement.

Après, telle une poupée, il l’avait mise en place : à genoux sur les accoudoirs, le ventre posé sur le dossier, sa poitrine ballottant, sa croupe tendue vers lui, qu’elle devinait derrière elle.

Rapidement, il avait retroussé sa jupe, dévoilant ses fesses moulées dans un délicat tanga en dentelle. Vivement, il lui avait asséné quelques claques bien sonores, qui lui avaient échauffé le cul.

Malgré l’horreur de la situation, Irène s’était sentie devenir moite. Aujourd’hui encore, elle a honte de s’avouer que cet excès de brutalité lui plaît.

Il avait écarté le tissu, enfoncé deux doigts promptement dans son sexe ruisselant. Et avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, un membre épais avait pris possession de son intimité.

Il l’avait besognée avec vigueur, son gland butant au fond de sa matrice. Arrimé à ses hanches, elle l’avait entendu ahaner à chaque violent coup de reins.

Impuissante, elle avait senti le plaisir tordre son ventre jusqu’à ce qu’un orgasme la ravage. Il avait ri quand elle avait crié, affirmant que son mari devait bien mal la baiser. Ce qui n’était pas tout à fait faux.

Alors qu’elle était secouée par les spasmes de sa jouissance, il en avait profité pour la prendre par son petit œillet sombre, ses sphincters étant détendus.

Il l’avait déflorée, car elle avait toujours refusé ce plaisir à Charles. Depuis, elle lui interdisait encore. Seul cet homme avait le privilège de la sodomiser profondément.

Sur le coup, Irène avait eu mal. Le passage étroit n’était pas habitué à la pratique, mais il avait su de nouveau rapidement la faire crier de plaisir.

Après quelques allers-retours, il s’était vidé en elle avant de se retirer, la laissant pantelante sur le fauteuil. Les bras toujours liés dans le dos, elle n’avait pas osé bouger ni parler.

Il s’était servi un verre, l’observant d’un air songeur avant de lui dire que la prochaine fois, elle serait bien avisée de mettre des porte-jarretelles, et un repose seins.

À ces mots, Irène avait relevé la tête, stupéfaite. À quelle prochaine fois faisait-il allusion ? Il lui avait répondu, avec un sourire narquois, que si elle n’était pas un trop mauvais coup, cela ne valait pas 350.000 €.

Elle avait été sidérée en entendant la somme astronomique. Et elle avait su immédiatement qu’elle, l’épouse fidèle et exemplaire, était devenue une catin, pour sauver un mari qui, finalement, l’aimait bien moins que le jeu.

Après avoir encore profité d’elle, il l’avait renvoyée à Charles, lui rendant une femme comblée, sentant le sexe à plein nez et remplie de son foutre.

Depuis, l’homme, dont elle ne connaît que le prénom, a son numéro de portable. Il l’appelle, de jour comme de nuit, quand il a envie d’elle. Irène se prépare et une voiture vient la chercher.

Il a usé et abusé d’elle, lui faisant découvrir des plaisirs inédits. Plus d’une fois, il l’a prêtée à ses associés, ou offert à ses sbires pour service rendu. Le sexe pluriel lui fait toujours prendre son pied.

Comme Charles avait continué de jouer, l’accord s’était prolongé, pour son plus grand plaisir… Même si, pour rien au monde, elle ne voulait l’admettre.

La poigne de fer avec laquelle il la dirigeait, la désinvolture qu’il avait d’elle, la mettait dans tous ses états. Dès le coup de fil, elle se liquéfiait dans l’attente de leurs rencontres, toujours explosives.

Hier, quand Charles avait été retrouvé assassiné par un autre groupe d’usuriers, nettement moins accommodant, elle s’était sentie anéantie. Moins par la mort de son mari que du fait que l’accord ne tenait plus.

Aussi, quand il avait appelé, et qu’elle lui avait annoncé le décès de Charles, il lui avait présenté ses condoléances, l’informant qu’il ne l’importunerait plus.

Hésitante, bafouillant un peu, elle lui avait répondu qu’il ne la dérangeait pas outre mesure, bien au contraire. Il lui avait alors donné rendez-vous chez lui pour le soir même.

Avec grand soin, Irène s’était préparée, se glissant avec délectation dans un joli ensemble de lingerie vieux rose. Le string s’immisçait entre ses fesses, le porte-jarretelles attendait les bas, le repose seins les faisait pigeonner.

Un corsage ivoire, une jupe et sa veste rose aussi, elle avait tout de la petite bourgeoise qu’il aimait tant humilier. Quand elle arrivait ainsi, elle savait qu’il allait la faire hurler de plaisir.

Cela n’avait pas raté. La soirée avait été mémorable. Il l’avait prise par tous les orifices, variant les positions. Et tard dans la nuit, il l’avait donnée à deux petits truands de son équipe.

Alors qu’elle se bat avec la fermeture éclair de sa jupe, Irène se dit que si Charles n’avait été qu’un égoïste insupportable, c’était quand même grâce à lui qu’elle était devenue la femme épanouie qu’elle était maintenant.

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