Chapitre 28

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La délégation de la Reine Stephania venait d’arriver à l’aéroport de Treysia, les domestiques s’affairaient en cuisine et les gardes supplémentaires se mettaient en place. Le soleil commençait tout juste à ce coucher, mais il faisait toujours aussi chaud. Habillé d’une légère robe blanche longue, ouverte sur le côté droit jusqu’aux genoux et de sandale blanche, j’attendais assise sur les marches extérieures au côté d’Emma.

— Tu ne devrais pas aller aider les cuisinières ?

— Non, je m’occupe de toi.

— Toutes les chambres sont prêtes ? Ils seront sûrement fatigués par le voyage.

— Tout est prêt Elena, ne t’inquiète pas.

— Je suis bien coiffé ?

— Mais oui, même ta couronne est bien droite.

— Pourquoi je stresse autant ?

— C’est normal, c’est la première fois que tu reçois une personnalité importante. Mais tu vas très bien y arriver, comme à chaque fois.

— Heureusement que tu es là. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

— Tu ne veux pas aller te promener un peu ? Ils ne vont pas arriver avant vingt heures.

— Tu as raison, ça m’évitera de tourner en rond.

Elle se leva et me tendit la main pour m’aider à me relever. On marcha dans les jardins l’une à côté de l’autre jusqu’à ce qu’une dizaine de voitures de l’Empire entre dans la cour. Celles qui étaient allées chercher la délégation de la Reine Stephania. On s’approcha alors doucement, pour laisser le temps aux voitures de se garer, aux domestiques et à la suite de la Reine de descendre avant qu’elle ne sorte à son tour.

Une jeune femme d’un mètre soixante-dix environ en sortie. Très fine, sa longue robe jaune épousait parfaitement ses courbes. Ses longs cheveux roses détachés lui arrivaient jusqu’à la taille. Un collier de diamants était assorti à deux boucles d’oreille de la même pierre. Ses yeux, d’un violet qui réfléchissait la lumière, observaient tout ce qui se trouvait autour d’elle, émerveillé. Même si elle avait le même âge qu’Océane, elle semblait plus jeune.

— Elle est magnifique, commentais-je en chuchotant.

— C’est vrai. Océane va avoir de la concurrence.

— Ne dis pas de bêtises enfin, rigolais-je en m’approchant de la Reine.

Quand elle tourna la tête à droite dans ma direction, un sourire se forma sur ses lèvres colorées par un rouge à lèvres de la même couleur que ses cheveux.

— Bienvenue, Votre Majesté, commençais-je. Avez-vous fait bon voyage ?

— Très bien merci. Vos paysages sont magnifiques.

— Je vous crois, je n’ai jamais eu l’occasion d’aller au-delà de la Capital. Rentrons si vous le voulez bien.

— Je vous suis, il fait une chaleur étouffante ici.

— Je ne vous le fais pas dire. Emma, préviens les cuisinières qu’ils sont arrivés.

— Tout de suite.

— Je tiens par avance à m’excuser de la sobriété du château. Depuis mon accession au trône, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour le décorer.

— Ne vous inquiétez pas pour ça. Je ne suis pas là pour vous juger.

En marchant lentement, je la conduisis jusqu’à la Grande Salle où des servantes s’affairaient à y installer le dîner.

— Votre Salle du trône est incroyable, commenta-t-elle. Même la mienne n’est pas aussi grande.

— J’avoue m’y sentir minuscule aussi, rigolais-je.

— Buvez-vous du vin, Votre Majesté ? lui demanda Emma, une bouteille à la main

— Je n’en ai jamais eu l’occasion. Et vous ? me demanda ensuite la Reine

— Pareil, sers-nous Emma.

— Si c’est votre première fois à toute les deux, je vous conseille de ne prendre qu’un seul verre.

— Votre domestique est très protectrice envers vous, Majesté, enchaîna Stephania.

— En effet, souris-je. Emma est un peu… comme une grande sœur pour moi. Servez-vous, ajoutais-je en désignant les différents plats sur la table.

— Vous avez du saumon ! C’est mon plat préférer, s’exclama-t-elle, les yeux pétillants.

— Dans ce cas, le plat est entièrement à vous.

— Vous n’en mangez pas ? C’est pourtant tellement bon.

— J’y suis malheureusement allergique, répondis-je en me servant un filet de bœuf et des pommes de terre.

— Comme c’est dommage. En tout cas, je suis ravie de faire enfin votre connaissance, Elena.

— Moi de même.

On continua de discuter pendant le repas. Parler avec quelqu’un de ma condition, qui me comprenait, c’était revivifiant. Quand je lui parlais de ce que j’avais déjà mis en place, elle m’affirmait qu’elle aurait fait la même chose. Comme Océane avant elle, elle me redonnait confiance en moi. Quand vingt-trois sonna, Stephania se leva et je fis de même.

— Il se fait tard et la journée a été longue, je vais donc me retirer pour la nuit.

— Vos domestiques savent où se trouve votre chambre, ils vous y conduiront.

— Merci, le repas était excellent.

— C’est à moi de vous remercier d’être venu. J’espère que vous passerez une bonne nuit.

— Je vous le souhaite aussi.

Accompagné de ses domestiques, je la regardai s’éloigner. Elle marchait si naturellement que sa démarche était élégante. Dès qu’elle fut sortie de mon champ de vision, je me rassis sur ma chaise, complètement épuiser.

— Ton lit serait plus confortable pour dormir, rigola alors Emma.

— J’aimerais bien t’y voir au lieu de te moquer. J’aimerais lui faire visiter la Capitale demain, se serait possible que tu organises ça ? Ainsi que la protection qui va avec.

— Tu es sûr que c’est une bonne idée ? Les villageois ont encore peur de la couronne.

— Justement. Me montrer en compagnie d’une autre Reine ne pourra que les apaiser.

— Avoue, tu veux juste voir comment Océane va réagir en te voyant avec elle.

— Mais tu n’énerves à la fin ! rigolais-je en lui donnant un coup de coude. La vérité c’est que je ne serais pas tranquille tant que l’opération de Juliette ne sera pas terminée. En restant au château, j’ai peur de paniquer et que cela déteigne sur ma relation avec la Reine Stephania.

— Je comprends. Il vaut mieux que tu restes occuper alors.

— Merci Emma.

Une fois seule dans ma chambre, je me rendis compte que le silence était terrifiant. Je l’avais toujours connu comme tel, mais après avoir passé tout un repas à discuter, j’avais l’impression que le silence était encore plus silencieux que jamais. Mais au moins, épuiser par ma journée, je m’endormis aussitôt.

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