Mes souvenirs sont à toi. (1ère partie)

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-Qu'est-ce qui se passe exactement, là ? Et qu'est-ce que vous m'avez ENCORE fait ? demandai-je, la surprise faisant peu à peu place à la colère.

Je le vis se renfrogner, ses yeux me lançant des éclairs, avant de s'approcher de moi, de monter sur le lit et de.... se placer au-dessus de mon corps, son visage ne se trouvant qu'à quelques centimètres du mien... Je m'écrasai alors autant que je le pouvais contre le matelas pour éviter tout contact physique avec lui. Après tout, ça ne menait à rien de bon à chaque fois que ça arrivait ! Enfin, façon de parler...

-Lucas, que t'ai-je déjà dit ? commença-t-il, ses yeux glaçants me clouant sur place. Ne me provoque pas, ne me mets pas en colère, parce que si je perds le contrôle, je risque d'enclencher le lien sans ton autorisation. Et c'est si dur de résister en sachant que tu te laisserais faire...

Sur ces derniers mots prononcés sur un ton assez bas, il posa doucement ses lèvres sur les miennes, me provoquant comme une légère décharge de plaisir, avant de se redresser et de se détacher rapidement de moi. Une fois debout, il me tourna le dos pendant que j'essayais de reprendre une respiration régulière. Nan, mais ce n'est pas possible ! Ce con me fait toujours de l'effet ! Attendez. Il a osé dire que je me laisserais faire ?! Certainement pas ! Je refuse d'être lié à ce type !

Je me levai à mon tour bien rapidement, maintenant qu'il m'avait mis sur les nerfs.

-Alors pour commencer, j'apprécierais vraiment que vous arrêtiez de m'imposer des contacts physiques et de m'embrasser sans mon consentement. Ensuite, jamais je ne me lierai à vous ! Mettez-vous ça dans le crâne une bonne fois pour toute ! Et pour terminer, où est-ce que nous sommes et pourquoi avons-nous cette apparence ? terminai-je, bien campé sur mes jambes en tendant la main dans mes cheveux pour voir s'il s'agissait d'une perruque. Aïe...

J'avais fortement agrippé une de mes longues mèches blondes, et non, il s'agissait bien de mes cheveux... Comment était-ce possible ?! J'espérais bien qu'il allait m'expliquer ! Je relevai les yeux vers sa haute stature. Cet homme me tournait toujours le dos, et j'attendais désormais, en essayant de paraître sûr de ma personne, les bras croisés sur mon torse. Je le vis serrer les poings avant de finir par se tourner vers moi. Il n'avait pas l'air content du tout... Ses yeux... Ses yeux étaient jaunes ! Je déglutis difficilement alors qu'il s'approchait. Je ne pouvais même pas reculer, j'étais bloqué par ce foutu lit ! Et il ne se stoppa qu'à quelques centimètres de moi.

-Lucas, tu me provoques encore une seule fois, et je procéderai à l'enclenchement du lien sans ton consentement, dit-il de sa voix grave et surtout glaciale et menaçante en cet instant. Je te l'ai dit, je ne compte pas te laisser le choix. Je t'attends depuis trop longtemps pour patienter jusqu'à te convaincre. Parce que sache une chose, mon calice, sans le lien, tu finirais par sombrer dans une vie de tristesse dans laquelle tu ne connaîtrais jamais l'amour, ne comprenant pas pourquoi tu ressentirais ce vide en toi qu'aucun homme ne saurait combler. Et tu finirais seul en sachant que celui à qui tu es destiné t'attend quelque part.

Seul ? Et triste ? Ses mots me blessèrent sans que je n'en comprenne véritablement la raison. Il dut le sentir, car il leva sa main et me caressa doucement la joue. Je ne pus m'empêcher de frémir. Seul, sans personne à mes côtés ? C'était comme cela qu'il me voyait ? Sans lui, je ne pouvais pas réussir ma vie comme je l'entendais ? Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais triste maintenant...

Perdu dans mes réflexions, je ne le vis pas pencher son visage sur le mien et je hoquetai de surprise lorsque je sentis le contact de ses lèvres. Sous la douce et humide sensation, je fermai les yeux et le laissai mouvoir sa bouche. C'était doux et réconfortant. Lorsque ses mains empoignèrent brutalement mes fesses pour me presser fortement contre son corps dur, je ne pus retenir mon gémissement, ce à quoi il répondit par un grognement qui me fit frissonner jusqu'à l'âme. Sans que je ne comprenne comment, je me retrouvai tout d'un coup allongé sur le grand lit, le corps imposant de cet homme sur le mien, sa langue douce envahissant ma bouche dans un baiser dévastateur qui me laissa pantelant, incapable du moindre mouvement, pendant qu'il entreprenait de me retirer mes habits.

-Je ne regrette vraiment pas ces vêtements, grommela-t-il alors qu'il se débattait avec les nombreux boutons qui fermaient ma veste bleue claire et le gilet de la même couleur dont certains boutons étaient cachés par la dentelle se trouvant au niveau du col.

Une fois son œuvre achevée, ses mains partirent à la découverte de mon torse et de ses points sensibles avant que sa bouche chaude ne prenne le relais. Ses lèvres finirent par descendre jusqu'au pantalon que je portais. Il m'écarta les cuisses et les plaça sur ces larges épaules. Sa bouche ne tarda pas à se poser sur le tissu qui recouvrait mon sexe en érection.

-Ha...

Il en suivait les contours avec ses lèvres et sa langue, et je n'étais plus que gémissements, mes mains serrant ce qui devait être un drap ou un couvre-lit. Mais lorsqu'il se stoppa afin de défaire mon pantalon pour obtenir plus de contact, je me raidis. Non, je n'étais pas encore prêt pour ça !

-Non, arrêtez !

Il releva alors sa tête, et je pus voir le désir qui brillait dans ses yeux dorés, mais aussi l'étonnement. Il ne s'attendait vraisemblablement pas à être repoussé. Il se redressa et se leva. J'en profitai pour me lever à mon tour et me rhabiller tout en essayant de reprendre une respiration normale. Je me débattais avec la dentelle du col, qui m'empêchait de fermer les boutons du haut en grommelant, quand il s'approcha de moi.

-Laisse-moi faire. J'ai une longue connaissance de ce genre de vêtements, me dit-il en détachant doucement mes mains et en prenant la peine de terminer d'aboutonner ma veste.

Une longue connaissance de ce genre de vêtements ? Ses paroles me rappelèrent notre conversation. Il m'avait dit avoir deux-cent-quarante-trois ans... J'avais toujours du mal à croire à tout ce qu'il m'avait raconté même si je ne trouvais pas d'autre explication à tout ce qui s'était déroulé il y a une semaine. J'essayais de calculer mentalement en quelle année il avait bien pu naître, mais les maths n'avaient jamais été mon fort. Je décidai donc d'abandonner et de lui demander.

-En quelle année êtes - vous né ?

Il prit le temps de finir son œuvre avant de me répondre posément en fixant ses yeux aux miens. Je pus ainsi remarquer que ses yeux avaient repris leur couleur verte.

-Je suis né le 10 février 1775.

1775 ? Attendez... Le 10 février ?!

-Je suis né aussi le 10 février mais en 1992 !

Pourquoi est-ce que je précisais l'année ? Il était évident que je n'étais pas né en 1775 ! Cet homme me faisait vraiment perdre mes moyens... Lucas, ressaisis-toi !

-Oui. Nous ne savons pas pourquoi, mais le vampire et son calice sont toujours nés à la même date pour ce qui est du jour et du mois. Peut-être est-ce une manière que la nature a trouvée afin d'aider le vampire à trouver son calice, en plus de sa délicieuse odeur.

En l'écoutant, je sentis mes joues s'enflammer. Je vis ses lèvres s'étirer en un léger sourire en regardant mon visage rougi. Puis il eut un geste qui me stupéfia complètement puisqu'il me prit la main et noua ses doigts aux miens.

-Lucas, je t'ai amené ici pour une raison bien précise. Notre rencontre a été quelque peu brutale, je l'admets, mais ton caractère n'a rien arrangé et... Je n'ai pas fini ! s'exclama-t-il en me voyant ouvrir la bouche, prêt à répliquer.

Il soupira avant de reprendre :

-ET les choses ont pris un tournant auquel je ne m'attendais pas. Tout a été beaucoup trop loin. J'aurais voulu que notre rencontre se passe plus en douceur, continua-t-il.

L'air un peu triste que prirent ses yeux me fit mal au cœur, et je dus me retenir de toutes mes forces pour ne pas prendre son beau visage entre mes mains et l'embrasser tendrement. Nan mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?! Ce mec m'a kidnappé, hypnotisé ou je ne sais quoi, forcé à me déshabiller devant lui, sans parler du reste ! Ne l'oublie pas, Lucas ! Ne l'oublie pas !

-Alors, je me suis dit que pour te rendre les choses plus faciles, il fallait que tu apprennes à me connaître.

Apprendre à le connaître ? Je ne savais pas... Il m'attirait autant qu'il me faisait peur.

-Où sommes-nous exactement ?

Au lieu de me répondre, il me sourit, d'un sourire rayonnant qui me réchauffa le cœur. Cet homme est vraiment beau... ne pus-je m'empêcher de penser, mon cœur s'emballant en le regardant. Puis il se mit à marcher et me tira par la main pour que je le suive. Nous sortîmes ainsi de la chambre, passâmes un couloir décoré dans le même style, avant d'arriver à l'entrée d'une grande ou plutôt d'une énorme salle magnifique. Ce qui me rappela des photos que j'avais vues dans un livre. Attendez... Non, ce n'était pas possible. Je me tournai vers lui, les yeux écarquillés, presque sûr de la réponse qu'il allait donnée à ma question.

-Où... Où sommes-nous ?

-Dans un rêve, et plus précisément dans mes souvenirs que je t'offre. J'ai passé des années dans cet endroit si cher à notre pays.

Il se tourna alors vers moi avant de continuer.

-Lucas, bienvenue à Versailles.

VERSAILLES ?!...

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