Suite de Saavati, Minus l’embarquement (brouillon).

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L’oneraria dérivait mollement sur une mer calme et sereine, sans équipage il changeait de cap aux grés des vents et des courants.

Un mal étrange avait emporté l’équipage.

Leur maladie avait débuté après six jours de mer et pendant cinq autres jours les matelots avaient agonisés. Les premiers signes avaient été des troubles de la vue un peu comme s’ils avaient trop bu, certains voyaient double, d’autres voyez trouble et puis leur membres commencèrent à se paralyser, la lumière du jour les éblouissait leur provocant d’horribles maux de tête.

La sécheresse intense de leurs bouches s’accentuait d’une difficulté à avaler, et souvent cela pouvait évoquer une angine mais ce n’en était pas une.

C’était autre chose un mal bien plus graves, leurs nourritures les tuait.

Apparaissait aussi avec la paralysie des membres, des difficultés à respirer la sensation d’étouffement qui s’accompagnait de troubles cardiaques, quelques-uns eurent la chance de mourir subitement les autres mirent plus de temps à expirer. Dans une dernière tentative désespérée ils avaient mis le cap sur un chapelet d’iles peu avant que les Parques ne tranchent le fil ténu de leur vie.

Saavati et ses compagnes avaient été épargnées par ce mal étrange, il est vrai que leurs rations se limitaient à une auge de bouillie d’orge où baignait des lamelles d’oignons et des quartiers de pommes. Pour se désaltérer elles avaient un tonneau au milieu d’une ancienne cage aux fauves aux larges barreaux de fer, elles y étaient entassées à 13. 3m sur 4m, telle était les dimensions de leur prison au plafond bas qui les forçait à baisser la tête.

Elles s’étaient bien rendu compte qu’elles étaient maintenant seules sur un navire désemparé. Elles priaient et se lamentaient, tantôt elles essayaient de se libérer en tirant de toutes leurs forces sur leurs chaînes ou d’écarter les épais barreaux de leur cage, tantôt elles étaient abattues désespérées.

Saavati aussi priait pour son âme et celles de ses compagnes prisonnières.

Et ce bien qu’elle n’eut aucune illusion sur son avenir prochain ni sur l’immortalité de son âme, elle avait tant été pervertie et souillée.

Elles étaient toutes là amorphes enchaînées par le cou à un unique et gros anneau central planté dans le plancher en plein milieu de leur cellule.

Elles étaient affamées, bientôt trois jours qu’elles jeûnaient.

Le niveau de leur provision d’eau diminuait et commençaient à croupir.

L’odeur pestilentielle des corps en décomposition des matelots flottait comme un brouillard dans la ténébreuse cale. Des effluves presque visibles, presque palpables leurs arrivaient par bouffées, mais depuis longtemps déjà leur odorat ne se vexait plus de ce genre de détail.

Elles même étaient repoussantes, corps luisants, inondés de sueur et d’une crasse poisseuse, elles étaient environnées de nuées d’insectes qui ne les faisaient même plus réagir tant leur apathie et leur langueur étaient grandes. Saavati avait réussi à retirer sa cagoule et bien qu’étant dans l’obscuré elle y voyait très bien, cela la surprenait et cela la mettait mal à l’aise, sa lucidité revenait aussi peu à peu ainsi qu’une envie irrépressible de faire l’amour, mais avec sa lucidité nouvelle renaissait la honte et le souvenir jouissif de son avilissement. Elle se savait à tout jamais flétrie, elle savait que jamais plus, même si elle s’en sortait, elle n’aurait sa place au sein de son ordre, alors qu’importe, elle pouvait mourir juste ne pas trop souffrir c’est tout ce qu’elle demandait à Jésus Christ Roi.
Pourtant à quelques miles à l’est une grande chaloupe souquait ferme en direction de l’oneraria, à son bord Minus commandait sept hommes plus pillards que marins.

  • -Que ne m’avez-vous pas écouté bande d’incapable cela fait cinq jours que je vous demande de naviguer dans cette direction. Il a fallu que mon ami Brutus jette votre capitaine aux requins pour que vous m’écoutiez.

Brutus qui était un géant un peu simplet acquiesça d’un grognement. À deux mains il tenait sa lourde massue et jetait un regard lourd de menaces en direction des six rameurs, Minus assis à ses côtés souriait de toutes ses dents.

Il espérait ne pas arriver trop tard, la cargaison il s’en moquait une seule chose lui importait retrouver Saavati sa future coureuse. Il n’avait monté cette périlleuse opération que pour en prendre possession.
Enfin ils purent monter à bord comme il s’y attendait l’équipage était mort et empestait le bateau à la dérive.

Heureusement les prisonnières bien qu’affaiblies étaient vivantes et il avait même fallu quatre hommes pour maitriser Saavati.

Bien vite on balança les cadavres par-dessus bord et on fit route vers un archipel d’iles désertes où l’on pourrait faire aiguade et se faire oublier.

Minus fit sortir les jeunes femmes de la cage, on avait remis la cagoule et on avait lié solidement les mains et les coudes dans le dos à Saavati.

Attachée au mat et durant tout la bourlingue elle serait la seule à contenter sexuellement tout l’équipage. Les autres esclaves furent astreintes aux corvées de nettoyage et de cuisine, elles ne regagnaient leur cage qu’à la nuit tombante, alors que Saavati prêtait tous ses orifices aux ardeurs des matelots.

Six jours et six nuits passèrent ainsi avant qu’ils ne trouvent l’île qu’ils cherchaient, une île rocheuse qui les abrita quelques temps. Le temps de faire des provisions et de réparer le navire.

Ils devaient aussi attendre que les vents tournent avant de se diriger vers Libratyre.

Il était temps car leurs provisions et l’eau étaient presque épuisées. Lentement à la tombée du soir le navire porté par une légère brise entra dans une crique bien protégée où l’on mouilla l’ancre.

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