CHAPITRE 20 : Ser, Garm et Metamoto arrivent à la troisième légion.

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Chapitre écrit car j’avais un trou dans la présentation et je ne sais pas comment le boucher alors ce petit chapitre sans sexe et sans violence… Que d’ennui.

L'aube rosissait l'orient lorsqu'ils arrivèrent en vue d'une citadelle bâtie voici des siècles sur les bords d'un des nombreux lacs des Marches du Nord. À cheval Ser et Garm devisaient côte à côte, alors que Metamoto portait son masque d’indifférence qui dissimulait sa figure. Ils passèrent l'arche principale de la Porta Principalis Dextra de la citadelle de la troisième légion sous les saluts de légionnaires qu'ils avaient mainte fois commandés aux quatre coins de l'Empire.
Il faudrait bien donner un vrai nom à ce fort qui accueillait en permanence une grande partie des réserves des légions du nord.
Ils prirent la via Quintana, parallèle à la via Principalis.
Ils traversèrent le forum qui jouxtait le Praetorium. Cette grande bâtisse, sous ses faux airs de palais était construite en pierres de taille. C'était un ensemble de six donjons carrés reliés entre eux par de solides courtines aux chemins de rondes couverts d'une charpente.
Haut de six étages, le Praetorium était flanqué à chaque coin d'une grosse tour ronde au toit en terrasse, mais plus basse que l'ensemble.
Juste derrière il y avait la place d'armes qui était cernée par les quartiers des quatre cohortes des troupes d'élites.
C'était jour de la distribution de la paille de couchage ; dans un coin, un immense brasier brûlait celle qui était usagée, alors qu'à l'autre bout, une longue queue de légionnaires remplaçait leurs paillasses par du foin sec est propre.
Ils durent se pencher sur leurs selles pour passer sous la herse du porche du praetorium, à demi-baissée, dans la cour pavée, ils démontèrent.
Là, Nestorius Labrulbergen les attendait avec quelques hommes du nord de son clan habillés en légionnaires.

  • Salut Nestorius ! Quel effet cela te fait-il d'être le nouveau préfet de légions. Tu as réfléchi à ma proposition ?
  • Votre confiance m'honore, Res Ser. Mais comme je vous l’ai dit alors que nous chevauchions ensemble, naguère nous étions énemis. Je suis le premier surpris de cet honneur surtout de me voir confier un poste aussi important.
  • Tu as été un ennemi honorable, brave aussi et malheureusement pour nous compétent, il faut savoir tirer un trait sur le passé. J'espère seulement que tu seras aussi loyal avec nous que tu l'as été avec la reine Igfride.
  • Merci Res Ser. Mais je vous attendais plus tôt. J'ai des informations en ce qui concerne le vol de la solde. Allons au poste de commandement.
  • Oui, mais quand nous nous sommes quittés à Castrum Heltary, nous pensions que notre inspection des travaux du nouveau canal nous prendrait moins de temps. Nous te suivons.
    C'est dans une grande salle du premier étage aux embrasures étroites, hautes et profondes qu’ils entrèrent accueillis par la chaleur du feu de la grande cheminée qui avait été réanimé.
    Les murs étaient tendus de tapisseries de laine épaisse, sur les tapis d'un sombre jaune des aigles rouges aux ailes déployées dardaient leurs langues ainsi que des flammes.
    Le plafond coloré de bleu, était semé d'étoiles d'or comme un firmament hyperboréen.
    Tout autour, le long des murs, s'adossait un banc recouvert d'une lourde draperie de velours pourpre.
    À la voûte en corbeille pendait un lustre de bronze à plusieurs dizaines de becs dont la moitié était encore allumés.
    Dans la haute cheminée flambaient d'énormes bûches aussi grosse que le torse d’un homme.
    Devant le feu, on avait poussé une large bancelle à dossier couverte de coussins.
    Au milieu de cette pièce une mensae delphicae*, (une table à trois pieds) recouverte d’un plateau de marbre était surchargée de rouleaux.
    Le préfet Nestorius était un homme mûr unique rejeton d'un prince Hyperboréen et d'une riche patricienne Dominienne.
    Il devait à son père barbare sa haute stature, sa ferme musculature. À sa mère, il devait son profil Dominien.
    Son teint était mâtiné par ses nombreuses campagnes sur les hauts plateaux.
    Ses yeux, d'un bleu un peu voilés presque délavés, se révélaient par de soudains éclairs.
    Ses cheveux rasés de près lui faisaient comme une calotte grise.
    Il semblait être né pour être le chef de clan d'une tribu barbare ou d'une armée de ravageurs ce qu’il avait été jadis dans les deux cas.
    Les origines de sa naissance avaient donné de la noblesse à ses gestes, à ses dires.
    Ser sans hésitation, quelques années plus-tôt malgré les hauts cris du sénat l'avait sorti d'un cul de basse fosse où il moisissait, il l'avait mis à l’abri dans une de ses demeures aussi secrètes que luxueuses et depuis peu le consistorium l’avait choisi pour remplacer le Préfet des Légions Téobulus et le Gouverneur Périantos, les vols de la solde des légionnaires n'avaient fait qu'accélérer cette nomination.
    Nestorius avait été choisi pour le rang de sa famille qui était élevé, pour sa science militaire dont les Dominiens avaient fait les frais, pour sa rudesse qui plaisait aux soldats, pour la franchise de sa parole, la droiture de son esprit et parce qu'il avait été un vaillant adversaire admiré et obéi par une grande partie des populations des marches du Nord.
    Nestorius avait le cœur vif et la fougue de son sang l'inquiétait parfois, la furia hyperboréenne sans doute, aussi se surveillait-il, car il se connaissait bien.
    Il leva la tête et sa voix emplit à nouveau tout l’espace.
  • Nous avons pris un complice de cette bande de renégats, j'ai dû prendre sur moi pour ne pas l'écorcher tout vif séance tenante. Il doit sa survie temporaire à ce qu’il sait, il a beaucoup de choses à vous conter. Des faits graves et concordants avec d'autres sources.
  • C'est bien, je me chargerai de le faire chanter. Il n'est peut-être pas trop tard pour prendre la bande au collet. Après, on le mettra en cage avant de l'envoyer à ton frère qui décidera de son sort. Avait dit Metamoto.
  • Tu as raison, fait comme il te semble bon. Nestorius tu m'as parlé d'un fort abandonné de l'autre côté du lac d’après ce que tu m’as dit, il pourrait servir de verrou à l'une des principale gorge qui débouche sur les steppes du nord-est.
  • C'est exact Res Ser, j'ai fait faire un relevé sur site, ainsi que des plans des ruines. De l'autre côté du lac, il y a un hameau qui ne nous est pas hostile, mais par précaution, j'ai fait construire une tour à signaux. J'y ai laissé en cantonnement deux décuries.
  • C'est très bien, oui, tu as bien fait, je pense que je vais y aller dans la semaine histoire de me rendre compte par moi-même. Tu me donneras un guide.
  • Tu ne veux pas une escorte ? Il y a des fauves et encore pas mal de pillards.
    Garm et Ser se regardèrent et se mirent à rire d'un rire fort et franc.
  • Cher Nestorius, tu ne nous connais pas encore assez bien, mais tu apprendras. Sache que Garm a aussi pour nom la Mort qui Marche et que dans certaines parties du monde, on me nomme la Griffe.
  • Ainsi donc, j'ai devant moi deux des plus féroces Hors-Lois de l'empire. Comment est-ce possible ?
  • Et toi, tu te retrouves Préfet de légions et gouverneur des marches du Nord. Cela, ne te semble-t-il pas plus étrange ?
  • C’est pas faux, nous vivons des temps bien étranges, ma reine vit avec ton frère, qui l'aurait cru ? J'ai bien réfléchi à ta proposition, je l'accepte en partie, la moitié de ma tribu quittera l'Hyperborée voisine et viendra ici, près du fort. À ce sujet, je voudrais que le fort porte le nom de ma mère et les alentours celui de mon père.
  • je n'y vois aucune objection, ainsi donc nous sommes au fort de Belledame dans la province de Gunterland. Que cela soit gravé dans le marbre.
  • C'est bien joli tout ça, mais j'ai à tirer les vers du nez de ton prisonnier fais-moi conduire à sa cellule. Demanda Metamoto dont le masque avait viré au rouge.
  • Ma foi mon cher Metamoto si cela ne te gêne pas, j’aimerais moi aussi m’entretenir avec ce drôle.
  • Aucunement, j’en serai fort aise je me demande qui de nous deux, il craint le plus ?
  • Toi, sans nul doute, ton masque ferait peur à Deimos* et ferait fuir son frère Phobos*.
    Sur un geste, un légionnaire s'avança et précéda le maître d’arme et Garm pour les guider.
    Quand ils quittèrent la pièce Nestorius demanda.
  • Ainsi, c'est lui Garm le Hors-Lois... est-ce vrai tout ce que l'on dit de lui ?
  • En vérité la légende est au-dessous, bien au-dessous de la réalité.
  • Mais on dit qu'il a plus de cinq cents ans...
  • Je sais, pour ma part, je pense qu'il est encore plus vieux, qu'il n'est pas même de notre monde. Parfois, il me parle de choses étranges d'hommes volants, de machines aux cerveaux plus puissants que celui de l'homme. Tiens par exemple connais tu la circonférence de notre terre ? Connais-tu la distance entre nous et notre soleil ?
  • Ma foi non, je n'y ai même jamais songé. On dit aussi qu'il est immensément riche, qu'il pourrait acheter l'Empire s'il le voulait...
  • C'est exact, une fois quand j'étais beaucoup plus jeune il m'a conduit à l'une de ses caches, c'était plutôt un palais souterrain. Et bien, j'y ai vu des montagnes d'or et de joyaux, des machines étranges. Te dire pourquoi il nous a pris sous sa protection mon frère et moi... je ne puis te le dire. Tout ce que je sais, c'est qu'il s'ennuyait et qu'il a des projets et qu'il ne vaut mieux pas le contrarier, seul notre maître d'armes peu soutenir un de ses assauts. Il semble comme exilé sur notre terre, je sais aussi qu'il n'est pas le seul de son espèce.
  • C'est bien étrange, cinq cents ans tout de même... Il a dû en voir des choses... Chez nous on l'appelle Garmr le Hurleur et comme tu le dis, il vit dans une caverne où il garde les morts.
  • Je sais tout cela et c'est vrai dans cette immense caverne, j'y ai vu des milliers de cocons dans lesquels il semblait y avoir des humains, ils semblaient comme endormis.
  • Et, tu lui as posé des questions à ce sujet ?
  • Bien évidemment, mais il m'a simplement dit que je n'étais pas encore prêt à savoir. Et on ne tient pas tête à un presque Dieu. Même si les prédictions parlent de fin du monde.
  • Oui de lui et de les siens, je sais ce que disent les prédictions... Ils prennent la vie des mourants et se nourrissent de la chair des cadavres. À la fin des temps, ils avaleront les lunes et le soleil et aspergeront le ciel et le trône des dieux de sang... ils dévoreront les astres, se gorgeront de la chair des hommes promis à la mort et disperseront leur sang dans tout l'univers. Alors dans les étés qui suivront, le soleil sera voilé de noir et les vents se déchaîneront en affreuses tempêtes. Et bien, et bien et Metamoto ?
  • Metamoto est le sauveur de mon frère et de moi-même. Il y a bien longtemps alors que nous étions enfants, après la mort de notre père nous avons dû fuir et alors que nous étions encerclés par des tueurs Metamoto est apparu et a fait le ménage depuis il ne nous quitte plus.
  • Et son masque ?
  • Oui, je sais le masque du Démon… Jamais je ne l’ai vu sans. Il semble faire corps avec lui, il change de couleur en fonction de son humeur. En tout cas jamais je n’ai vu un homme capable de désarmer Metamoto.
  • Ce n'est pas tout ça, je vais te faire conduire à tes appartements. Votre route a dû être longue.
  • Merci Préfet, nous nous retrouvons pour le souper ?

__ Oui, je vais organiser un banquet avec tous les officiers. Un banquet qui vous fera honneur à toi et à tes amis.

mensae delphicae*: une table à trois pieds.

Deimos* : Dieu de la peur.

Phobos* : Dieu de la panique.

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