Chapitre 3 : Les sept.

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Monsieur Xavier commença à appeler les élèves sur scène par classe. Les premiers à défiler étaient les sixièmes. Ensuite, ce fut le tour des cinquièmes et des quatrièmes. Les étudiants, lorsqu’ils étaient appelés, se levaient et se frayaient un chemin jusqu'aux côtés de notre directeur.

Ce système était plutôt long et stressant. Il était intéressant de pouvoir mettre un nom sur chacune des têtes présente dans cette école, mais je trouvais ça cruel pour ceux qui faisaient un pas de travers. En effet, on en avait vu plusieurs trébucher dans les escaliers et devenir rouge de honte. En fait, je priais pour que ça ne m’arrive pas.

Il appela enfin « les troisièmes A ». Nous étions beaucoup dans cette année, il y avait huit classes et au moins vingt-cinq élèves dans chacune d’entre elles. J’avais une boule dans le ventre à l’idée de passer seul devant tout ce monde. Et je n’avais aucun soutien, puisque mes parents n’avaient pas pu rester pour la cérémonie.

Les A, les B, C, D, E…. Puis, vint la classe des F. Le directeur appela directement mon nom :

  • Dossan Dan’s…

Je pris une grande inspiration en me levant. Je passais ensuite devant ces milliers de personnes, et dans ma tête, je m’efforçais de me répéter « ce n’est rien ». Content d’avoir survécu aux escaliers, je me dirigeais vers Mr. Xavier. Il me fit un grand sourire, et pour une raison qui m'échappait me tendit sa main. Peut-être savait-il que j'étais un nouvel étudiant, quoi qu'il en soi, sa poigne était ferme.

Je regardais ensuite les autres élèves de ma classe, analysant avec lesquels je pourrais peut-être m’entendre. Il y avait autant de filles que de garçons, contrairement à la classe précédente qui était presque exclusivement masculine.


Notre titulaire avait une bonne tête, un gars avec des lunettes et un sourire constant sur le visage. Avant de rejoindre notre place, il nous distribua un sac dans lequel se trouvaient nos livres pour l’année.

Aucun des Richess n’avait encore été appelé. Cependant, il restait encore deux classes.


Les « G » passèrent et toujours aucun d’entre eux en vue. Je me demandai si nous aurions droit aux sept dans la même classe. Mais ce ne fut pas le cas, pas de Richess chez les « H » non plus. Là, je me posais vraiment des questions. Je regardais autour de moi, espérant comprendre, mais personne ne disait rien. Plus un mot en fait…

Une tension s'installa dans la salle, le directeur se racla la gorge avant de reprendre la parole.


  • Hum, bien ! Je ressens beaucoup d’impatience dans la salle, alors je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Entrant également en troisième cette année, nous allons maintenant recevoir sur scène nos très chers Richess… Et voici, tout de suite… Katerina Hodaibi !!

Une jeune fille aux longs cheveux noirs très raides se leva doucement d’un siège à l’avant de la salle. Même d’où j’étais, je pouvais dire qu’elle était presque aussi grande que moi. Elle monta sur scène tout en regardant les gens autour d’elle. Elle avait un regard profond et sombre. Il y avait quelque chose de mystérieux sur son visage. Elle avait un air mélancolique mais assuré. De plus, on ne pouvait pas clairement dire si elle souriait ou non. Lorsqu’elle se présenta face à nous, elle passa une main dans sa frange, puis elle la glissa auprès de l’autre dans son dos. Elle portait des vêtements sobres, qui marquaient sa taille parfaite. Elle avait beaucoup de classe, et une aura charismatique. Elle aurait pu être mannequin sans peine.


  • Nous savons tous ici que les parents de Mlle Hodaïbi tiennent une société d’automobile et d’après ce que j’ai pu voir ce matin dans le parking, je crois que je ne suis pas le seul à apprécier leurs modèles ! s’exclama-t-il, entre les rires de ceux qui se reconnaissaient. Assez de plaisanterie, veuillez accueillir comme il se doit Michael Challen.

J’avais énormément entendu parler de lui, il était considéré comme l’un des garçons les plus intelligents de l’école. Mes parents m’avaient fait plus d’un discours sur ses performances. J’étais curieux de voir à quoi ressemblait ce Richess que je considérais, bizarrement, comme un rival alors qu’on ne jouait pas dans la même cour.

À ma grande surprise, Michael était plus banal que je ne l’avais imaginé. Il avait certes un beau visage, plutôt gai, mais il était simple. Ses cheveux étaient bruns et légèrement en bataille, ça lui donnait un peu de style. Je l’avais imaginé imposant alors qu’il devait être plus petit que moi. De ce que j’entendais dans le public, ça n’empêchait pas les filles de craquer pour lui. Peut-être que ce qui les faisait tomber, c’étaient ses yeux clairs. Quand il se plaça aux côtés de Katerina, je constatai qu’il n’était pas beaucoup plus petit qu’elle. Malgré sa simplicité, il était clair qu’il venait d’un milieu riche.


  • J’aimerais dire à Michael que je suis toujours aussi fier de lui ! Il est l’un de nos meilleurs élèves, et j’invite tout le monde à suivre son exemple. J’invite également maintenant sur scène, Elliot Fast !

Je sursautais à cause du cri des filles. C’était comme si, dès qu’elles avaient entendu son nom, elles étaient devenues folles. C’était un grand roux, on ne pouvait pas le louper ! Tout comme ses parents, ses cheveux étaient flamboyants et personne n’aurait osé s’en moquer. D’un, parce que c’était un Richess et de deux, parce qu’il avait la réputation d’être un mec vraiment sympa. Ça aussi, c’était héréditaire. Les Fast étaient connus pour leur joie de vivre et Elliot avait précisément hérité de ce grand sourire qui plaisait tant aux filles. Il savait comment les rendre dingues. Lorsqu’il passait à côté d’elles, il leur faisait des signes et des petits clins d’œil à tout-va. Et ses yeux, parlons-en, parce qu’en plus d’être grand, beau et sympa, il avait fallu que Dieu lui donne une paire d’émeraudes. Le contraste entre le vert et le roux était juste incroyable, tout comme la différence de taille entre lui et Michael.

Avant que le directeur ne puisse reprendre la parole, Elliot lui envoya un baiser volant, ce qui fit rire toute la galerie.


  • Ahahah, merci Elliot ! Ta bonne humeur est toujours aussi communicative et je vois que tu n’as pas lésiné pendant les vacances. Tu vises le poste de capitaine de notre équipe de basket, n’est-ce pas ? Bonne chance !

Mr. Xavier sourit tout seul un instant. Il se reprit et annonça la suivante :

  • Marry Stein…

Avant même qu’il ne puisse finir sa phrase, une demoiselle aux boucles d’or se leva précipitamment et marcha de façon pimpante jusque-là scène, le tout, sous les cris des garçons. Si on la comparait à Katerina, c’était le jour et la nuit. C’était une fille rayonnante de par ses longs cheveux blonds bouclés, son sourire charmeur et ses grands yeux aussi verts que ceux d’Elliot. Elle attirait l’attention dans sa démarche, sa façon de se tenir, et ses tenues style « écolière sage mais pas trop » rendaient les mecs complétement fous. D’autant plus qu’elle avait une poitrine généreuse et la silhouette d’une femme, alors qu’elle n’avait que quinze ans.

Elle avait l’habitude d’être le centre de l’attention et elle y prenait un malin plaisir. Elle avait un côté sournois, c’est ce qui faisait son charme d’ailleurs, et à côté d’Elliot, elle n’avait rien à envier.

  • Marry, Marry, Marry… Tu es vraiment la plus jolie, chantonna le directeur en souriant bêtement. Laissons donc place à une autre jolie fille, Eglantine Akitorishi !

Les garçons n’eurent pas la même réaction qu’avec Marry. À la place d'une star, on avait l’impression que c’est une princesse qu’ils accueillaient. Ça n’avait pas l’air de beaucoup plaire à notre belle blonde quoi qu’elle puisse feindre.

J’étais moi-même sous le charme d’Eglantine. Elle avait un sourire tendre, des joues roses et des yeux bleus très clairs. Quand elle marchait, ses longs cheveux ondulés et argentés semblaient protéger son petit gabarit. Ils étaient même plus long que ceux de Katerina et qu’elle couleur ! Je n’avais jamais vu ça. Quant à sa silhouette, elle était proche de celle de sa voisine, mais Eglantine semblait plus mince et plus fragile, comme une fleur. Elle avait l’air d’être une fille très calme et elle était connue pour sa dextérité. Cependant, à côté de Marry, elle semblait timide et réservée.


  • Eglantine est également l’une de nos meilleures élèves mais c’est aussi une personne très généreuse, elle aide beaucoup à la vie de l’école. Je ne la remercierai jamais assez pour tout ce qu’elle fait.
  • Ça, c’est parce qu’elle n’a pas d’amis… marmonna Marry assez bas pour que personne ne l’entende à part peut-être la personne concernée.
  • J’aimerais maintenant accueillir, il vaudrait mieux que je me bouche les oreilles, Chuck Ibiss !!

L’hystérie était à son comble, les filles ne criaient plus, elles hurlaient ! Le garçon qu’on applaudissait, c’était LE Richess. Considéré comme le plus beau garçon de l’école, il avait de la prestance. Il avait une démarche à la fois lente, assuré et séductrice. Même de dos, les filles tombaient amoureuses de lui, alors de face…

Il avait un visage charismatique, plutôt pâle, des yeux topaze et surtout, ce sourire en coin qui les faisait toutes craquer. Quant à ses cheveux, on ne pouvait pas trouver plus original. Des cheveux aubergine tirant vers le bleu. À part dans la famille Ibiss, personne n’avait jamais vu ça même dans sept vies.

Les autres garçons étaient jaloux de lui, mais ne pouvaient que le respecter. Il avait parfois un côté prétentieux mais son savoir vivre excusait souvent son comportement audacieux.

Lorsqu’il s’installa à côté d’Eglantine, il lui adressa un signe respectueux en hochant de la tête.


  • Ta place est à envier Chuck… Sauf le jour de la Saint-Valentin ! rit fort Monsieur Xavier.

Décidément, il aimait plutôt rire notre directeur. Cependant, tout d’un coup, il devint plus sérieux que jamais.


  • J’aimerais que vous applaudissiez bien fort notre prochaine et dernière invitée sur scène. Nous savons tous que sa famille contribue beaucoup au financement de notre pays et qu’un grand avenir lui est réservé. C’est la figure sur qui vous devriez toujours prendre exemple. Veuillez accueillir, Blear Makes !!

Tout le monde se leva pour l’applaudir, il n’y avait plus de cris, plus que de longs et forts applaudissements inspirant le respect et la reconnaissance. Comme il l’avait dit, sa famille avait une place très importante au sein de notre pays. De tous les Richess, ils étaient les plus fortunés. Personne n’osait contredire un membre de la famille Makes et encore moins la « reine de glace ». C’est comme ça que les gens l’appelaient entre eux, parce qu’elle avait une peau claire comme la neige et qu’elle ne souriait jamais. C’était bien dommage, car elle avait le plus beau des visages. Elle avait un regard intense, des yeux bruns très clairs, couleur amande, avec quelques touches de bleu. Ses pommettes étaient légèrement rosées et elle avait des cheveux châtain mi-longs. Ils étaient naturellement soyeux avec des belles boucles comme en permanence de chez le coiffeur.

Elle marchait vers la scène, d’une posture très droite et elle était chic, dans une tenue d’écolière plus formelle que celle de Marry.

Je me rappelais du jour où je l’avais vue à la télé étant petit. Blear était la première image que j’avais eu des Richess et je n’y avais jamais joint un bon souvenir. Cependant aujourd’hui, j’y associais quelque chose de fort, car son regard brûlant en disait long sur son parcours.


Il y avait devant moi les sept Richess, l’élite de notre pays et j’avais pour mission de me rapprocher de chacun d’entre eux.

Comment allais-je pouvoir jongler entre mystère, intelligence, courage, attractivité, tendresse, séduction et pouvoir ?

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