Réunion de famille !

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« Justin »

Je la regarde s’éloigner et encore une fois, c’est elle qui a eu le dernier mot. Cette nana est une énigme pour moi. Elle souffle le chaud et le froid à chaque à secondes qui passent.

Elle m’intrigue, m’excite et me plait !

Jamais je n’aurai cru la revoir aussi vite et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de la titiller, de l’agacer, de la faire sortir de ses gonds.

Autant qu’elle m’énerve, me désarme et me fout en boule !

Je ne peux pas nier que j’adore son sens de la répartie et les échanges que nous venons d’avoir. J’avoue que j’ai poussé le bouchon un peu loin en parlant des femmes aux fourneaux, mais je voulais la tester, voir jusqu’où elle irait. Et elle ne m’a vraiment pas déçu. On peut dire que la demoiselle à ses principes, ses convictions et qu’elle les défends. C’est pour moi un trait de caractère que j’apprécie énormément.

Normalement, je ne suis pas en charge de ce dossier, mais il a atterri ce matin sur mon bureau. Celui qui s’occupe des affaires de coups et blessures, n’était pas disponible aujourd’hui. Par principe, je refuse catégoriquement ce genre de clients, voilà pourquoi je n’ai pas insisté durant l’audience préliminaire. Une femme, on la séduit, on la cajole, on la caresse et on la câline, mais on ne la frappe certainement pas.

J’étudie minutieusement toutes les affaires qui nous sont proposées et je choisie celles que je défends. Je cherche l’innocent accusé à tort, celui que l’on attaque à cause de son statut ou de sa notoriété. Parce que les riches ne sont pas tous des connards qui se prennent pour les rois du monde. Certains ont fait fortune honnêtement et je trouve inadmissible que l’on cherche à leur nuire, uniquement parce qu’ils ont su réussir !

En clair, je suis le seul du cabinet à n’être spécialisé en rien, je choisie mes affaires au feeling et en fonction des éléments du dossier, c’était ma condition à mon entrée dans ce groupe. En ce qui concerne celui d’aujourd’hui, le mari est coupable, cela crève les yeux, mais tout le monde a droit à une défense digne de ce nom. Mais je ne serai certainement pas son avocat !

Je file en direction de la sortie, dossier sous le bras, avec la ferme intention de le remettre à son propriétaire !

Quand je me gare sur mon emplacement de parking, je n’ai toujours pas réussi à me la sortir de la tête, mais pour y parvenir, j’ai ma petite idée. J’envoie un texto à Cindy pour savoir si elle est disponible ce soir et cette nuit. Cela fait déjà un peu plus de six mois que je la fréquente et je serai bien passé à autre chose, mais en l’état actuel des choses, je n’ai pas envie de me prendre la tête. Elle est toujours partante et sait parfaitement que je n’ai rien d’autre à lui offrir que quelques sorties et parties de jambe en l’air. J’ai toujours été totalement transparent avec mes conquêtes, je ne veux pas me caser, je veux juste profiter de la vie le plus possible. Et tant qu’elles ne me demandent rien d’autre, je me consacre entièrement à leur plaisir. Pour moi, il n’y a rien de plus beau et de plus excitant qu’une femme qui jouit !

J’entre dans les locaux et me dirige vers le bureau de Scorses qui est chargé du dossier. Chacun d’entre nous à son propre espace personnel, avec mini bar. Un client ça se soigne et ici tout est mis en œuvre pour que chacun d’entre eux se sente exceptionnel. Je pénètre à l’intérieur sans prendre la peine de frapper pour m’annoncer. Ce mec est un vrai trou du cul, je ne peux vraiment pas l’encadrer. Je lui jette le dossier sur son bureau avant de faire demi-tour.

— Wilson, alors comment cela s’est-il passé ?

Il me pose réellement la question ? Comme s’il ne me connaissait pas, comme s’il existait la moindre chance pour que j’ai tenté d’obtenir gain de cause à son client. Je me retourne et me poste juste devant son bureau.

— Ton client est interdit d’approcher sa femme à moins de cent mètres et si cela ne te convient pas, la prochaine fois, je te suggère de faire attention à ton agenda !

— Tu aurais au moins pu faire un effort, Moreau est un gros client.

Je pose mes deux mains sur son bureau tout en restant debout histoire de garder la supériorité de ma position.

— Ecoute-moi bien Scorses, que tu défende des hommes de pouvoir sans couilles qui choisissent de frapper leur femme c’est ton problème, mais tu ne me mêle pas à ça, c’est bien compris ?

— J’ai saisi.

Je hoche la tête sans rien ajouter et je repars en direction de mon bureau. Je pénètre à l’intérieur et me dirige immédiatement vers la baie vitrée. L’endroit y est lumineux et calme, tout ce que j’apprécie, mais je me demande de plus en plus si j’ai fait le bon choix.

Voilà trois ans que j’ai accepté de travailler pour eux, juste pour faire chier mon paternel qui voulait me voir intégrer l’équipe de « Miller et Brant ». Je n’ai jamais eu de relation particulière avec mes parents et je ne voyais pas pourquoi je lui aurais fait plaisir. Le cabinet pour lequel je travaille à une réputation de requin, prêt à tout pour ce faire du pognon et croyez-moi quand je vous dit, que toutes les rumeurs sont fondées !

Ils vont totalement à l’encontre de tous les principes que j’avais, quand j’ai décidé de faire du droit, faisant passer le milieu social avant la justice. Mais pour le moment, ils me laissent gérer les dossiers que je veux, alors j’arrive à vivre avec. Le jour où je perdrais le sommeil, il sera temps d’envisager d’aller voir ailleurs.

La vibration de mon téléphone dans ma poche arrière m’indique un message. Je l’attrape et le déverrouille pour y trouver un texto de Cindy.

« Bien sûr que je suis partante, toujours avec toi ! Quelle heure et quel endroit ? »

Je réfléchis quelques instants, j’hésite. J’ai vraiment envie de la baiser et vite si je veux pouvoir oublier sans culotte, mais je ne suis décidément pas de ce genre-là. J’opte donc pour un dîner chez moi, comme ça, il y a possibilité de s’envoyer en l’air avant, pendant et après. Autant joindre l’utile à l’agréable.

« Vingt heures pour un dîner chez moi ! »

« Je mettrais ma plus belle tenue »

Je sourie devant sa réponse, mais ne réponds pas. Je suis un fan inconditionnel de sous-vêtement féminin et elle le sait. Ne dit-on pas que l’on mange d’abord avec les yeux ? Je ne trouve rien de plus excitant, que de beaux dessous qui n’attendent que d’être retirés pour révéler ce qui se cache, tel le papier cadeau qui renferme un présent magnifique.

Mais je dois quand même bien avouer, que depuis peu, je trouve que l’absence de culotte, peut se révéler tout aussi excitant !

Je secoue la tête, le but c’est de vraiment arrêter d’y penser et ce n’est surement pas comme ça que je vais y arriver.

Je consulte ma montre, il est déjà midi et aujourd’hui, je déjeune avec mon frère. Mais je ne suis pas certain d’être d’humeur pour l’entendre dire à quel point il est dingue de sa copine et j’ai encore moins envie, de voir son regard énamouré quand il parle d’elle. Mais je suis tout de même ravie pour lui et puis, je l’aime bien « sa blonde » !

Mais, parler de Cassie revient à penser à sa copine Jess.

Je ne suis vraiment pas aider putain !

Je décide de faire le trajet qui me sépare du restaurant à pied, il ne se trouve qu’à quelques rues d’ici et prendre l’air, me fera le plus grand bien. Quand j’arrive à l’angle, j’aperçois mon frère descendre de voiture. J’arrive à sa hauteur au moment où Serge, son chauffeur, claque la portière.

— Salut tête de nœud !

Il se retourne vers moi en souriant.

— Salut du con !

Oui, je sais, c’est totalement puéril, mais c’est notre façon de fonctionner depuis de nombreuses années. Je lui met une tape sur l’épaule qu’il me renvoie de bon cœur.

Nous avons toujours été très complices, malgré son caractère plutôt solitaire. Mais je suis heureux de constater que depuis que la blonde est entrée dans sa vie, le sourire ne le quitte plus. Même si parfois, son air complètement ahurie quand il l’a regarde est un peu agaçant.

Nous pénétrons à l’intérieur du restaurant et nous nous dirigeons directement vers notre endroit habituel. Je crois que nous venons chez « Gino » depuis au moins cinq ans, un coup de fil le matin et il nous garde toujours notre table. Nous sommes bien loin des quatre étoiles, mais je crois que c’est justement ce que nous apprécions tous les deux, quand nous venons ici. La cuisine y est bonne, maison et familiale.

Nous prenons place, l’un en face de l’autre.

— Alors ta fin de soirée d’hier c’est bien passé ?

Il relève les yeux du menu qu’il était en train de consulter et me regarde en relevant un sourcil.

— Si tu me demandes si elle a apprécié son cadeau, la réponse est oui. Par contre, si tu veux des détails sur la fin de la soirée et bien… Tu peux aller te faire cuire la queue Justin !

J’éclate de rire, je connais mon frère par cœur et c’est tout à fait le genre de réponse que j’attendais. Alors non, je n’ai pas vraiment envie d’avoir des détails sur sa vie sexuelle, je cherche juste à me sortir une certaine brune de la tête.

— Epargne moi les détails, en effet, tu risquerai de me faire mourir de rire.

— Ou de te faire baver d’envie !

Cet enfoiré, ne doute jamais de lui-même ! Si en temps normal il n’est jamais avare de me raconter ses exploits avec la gente féminine, en ce qui concerne Cassie, je n’ai jamais réussi à lui soutirer le moindre détail. Il faut dire aussi, que nous ne rencontrons jamais les plans cul de l’autre, c’est un principe.

— Bonjour, puis-je prendre votre commande ?

Une serveuse vient de se matérialiser à côté de nous. Sans doute une nouvelle, parce que son visage ne me dit absolument rien.

— Non, nous attendons encore une personne.

— Très bien, je repasserai plus tard.

Je regarde Mickaël en me demandant qui peut bien déjeuner avec nous. Je m’apprête à poser la question, quand une voix se fait entendre derrière moi.

— Salut vous deux, désolé du retard, maman ne voulait pas me lâcher la grappe ce matin !

Sasha, notre petite sœur ! Elle nous embrasse chacun à tour de rôle avant de s’asseoir entre nous. La petite dernière, celle qui n’a toujours pas quitté le nid familial, enfin ce n’est pas tout à fait exact, puisqu’elle revient juste des Etats-Unis où elle a fait ses études de droit. Après avoir guéri de son cancer, elle a décidé de partir étudier là-bas. Sans doute pour oublier ses années d’adolescence perdues, je n’en sais trop rien en fait, puisque nous ne parlons jamais de cette période.

— Alors les garçons, c’est rare que l’on se retrouve tous les trois, en général, il manque toujours l’un de vous. Que me vaut cet honneur ?

Mickaël s’enfonce dans sa chaise et nous regarde chacun à notre tour. Lui il mijote un truc ! Je croise le regard de Sasha qui hausse les sourcils, un trait familial apparemment !

Silence de plomb…

Silence pesant…

Je m’apprête à ouvrir la bouche, quand il me devance.

— J’aurai un conseil à vous demander.

Lui, il veut un conseil ? Dites-moi que je rêve, mais où est passé mon frère qui n’a jamais besoin de personnes ? Qui prend ses décisions sans jamais se préoccuper de l’avis des autres. Bon sang, heureusement que je suis assis. Mais vu la tête qu’il fait, je garde mes réflexions pour moi. Je finis néanmoins par ouvrir la bouche en ravalant tous les sarcasmes qui me traverse l’esprit.

— Nous sommes tous ouïe !

La serveuse revient reprendre nos commandes, coupant Mickaël dans son élan. Elle finis par repartir au bout d’un temps qui me parait interminable. Mon frère prends une grande inspiration avant de déclarer :

— J’envisage de demander Cassandra en mariage.

J’éclate de rire, c’est plus fort que moi. S’il croit que c’est une nouvelle, ça fait des plombes que je m’en doute. Il y a écrit depuis des mois, je t’aime en lettres néon sur son front !

— Je peux savoir ce qui te fait rire du con !

Je pose mes coudes sur la table et me penche vers lui.

— Et bien, mis à part que ton scoop n’en ai pas un, il me tarde de savoir comment tu vas t’y prendre.

— Comment ça, pas un scoop ?

— Il a raison, intervient Sasha. Tu n’as jamais été comme ça avec qui que ce soit, c’était juste une question de temps. Même si j’avoue, que tu vas plus vite que ce que j’aurai crue.

— Vous me faites chier tous les deux !

Il se renfrogne en croisant les bras sur sa poitrine, alors que nos plats nous sont servis. Chacun commence à manger dans un silence religieux, tout en se regardant du coin de l’œil. Et soudain une idée me vient, il faut bien détendre l’atmosphère !

— Par contre, je veux bien être présent le jour où tu l’annonceras à la reine mère. J’imagine déjà sa tête !

Sasha passe à deux doigts de s’étouffer avec ses pâtes, alors que mon frère éclate de rire avec moi. Notre petite sœur, c’est la fleur bleue de la famille, une éternelle romantique qui ne voit généralement que le bon côté des gens. Notre exact opposé. Je crois que c’est elle le pilier de notre clan, cherchant sans arrêt à temporiser. Sans elle, il y a certainement longtemps que nous aurions tous les deux coupé les ponts avec nos parents. Il faut dire que nous n’avons que le terme de famille, nous n’en avons jamais été réellement une. Nous avons étaient élevés par Maria la gouvernante et Serge le chauffeur, notre mère préférant suivre son mari dans tous ses déplacements. Je me suis toujours demandé pourquoi ils avaient fait des enfants.

Bref, en ce qui me concerne, je ne suis pas prêt d’en avoir !

— Bon, en parlant de maman, elle m’a fait remarquer qu’il y avait déjà un certain temps qu’elle ne vous avez pas vue tous les deux.

Bon, tout compte fait, je crois que j’aurais mieux fait de ne pas aborder le sujet, parce que je sais exactement comment cela va se finir.

— Dis-moi Justin, tu as disparu un certain temps hier soir avec Jess, vous étiez passé où ?

Mickaël vient de faire un virage à cent quatre-vingt degrés évitant ainsi, la discussion délicate du repas de famille. Mais abordant par la même occasion, le sujet dont je ne veux surtout pas parler ! Sasha me regarde avec un petit sourire en coin. Il vient d’éveiller son intérêt !

Deux contre un, j’suis vraiment dans la merde !

Je me demande bien comment je vais me sortir de ce guêpier. Et moi qui pensais vraiment avoir été discret, c’est raté. Bon, après tout, j’ai juste couché avec elle, y’a pas de quoi en faire un plat. Ce qui m’emmerde par contre, c’est qu’elle ne semble pas vouloir recommencer, alors que moi, j’en crève littéralement d’envie !

— A ton avis, tu veux peut-être que je te fasse un dessin ?

— Donc Cassie avait vu juste !

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

— Rien, elle vous a juste vue sortir des toilettes l’un derrière l’autre. Franchement, frangin, les chiottes, t’as pas trouvé mieux ?

S’il savait, j’aurai bien voulue, mais on va dire qu’elle ne m’a pas trop laissé le choix. Elle m’a tellement chauffé, que j’aurai pu la culbuter sur la table de la réception.

— Mais t’es vraiment un porc Justin.

Sasha me regarde avec de grands yeux horrifiés, alors que mon frère se retient de rire.

Je savais que j’aurais dû annuler ce déjeuner.

— Oh, ça va, elle était consentante !

— Encore heureux. Parfois, je me demande vraiment d’où vous sortez tous les deux ! C’est si difficile d’avoir un peu de respect envers les femmes ?

Je me penche un peu sur le côté en direction de ma petite sœur.

— Mais je les respecte, je les respecte même beaucoup !

Elle lève les yeux aux ciel et se recule contre le dossier de sa chaise avant de me dire :

— C’est bon, épargne-moi les détails !

Mickaël s’avance à son tour vers moi.

— Par contre, moi, j’en veux bien des détails. Alors ? Est-elle à la hauteur de sa réputation ?

— Tu veux que je te raconte ? Et bien soit, si toutefois tu me donnes quelques éléments sur ta blonde !

— Alors là, tu peux te passer la queue à la pierre ponce !

Problème réglé, discussion clause !

— C’est bien ce qu’il me semblait !

Il me fixe en plissant les yeux.

— Mais cela n’a rien à voir… A moins que…

— A moins que quoi ?

Il repose son dos contre le dossier de sa chaise et semble réfléchir.

— Rien laisse tomber, me dit-il.

Je me demande à quoi il a bien pu penser. Mais ce qui est vraiment étonnant, c’est qu’il n’insiste pas, cela ne lui ressemble vraiment pas.

— C’est bon les garçons ! Si vous m’avez fait venir pour vous entendre parler de vos histoires de fesses, vous auriez pu vous abstenir ! Qu’est-ce que vous pouvez être puéril parfois !

— Elle a raison, dis-je. Il me semble que le but du déjeuner d’aujourd’hui, c’est une certaine demande en mariage. Alors raconte.

Nous reprenons donc notre conversation avec pour seul centre d’intérêt, le futur mariage de mon frère et j’en suis soulagé. Je n’ai aucune envie de parler de sans culotte et encore moins de l’effet qu’elle me fait !

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