Joute verbale sur fond de tribunal !

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« Jess »

Je suis allongée dans mon lit. Il est tard, mais je n’arrive toujours pas à trouver le sommeil ! Putain, jamais un mec ne m’avais filer autant d’orgasme en une seule fois !

Trois fois, putain de merde, trois fois de suite !

Le coup de ma vie !

L’enfoiré, il sait se servir de ses doigts et de sa queue ! Après ça, comment voulez-vous que Rosy soit à la hauteur. Je ne couche que rarement deux fois avec la même personne, question de principe.

Et depuis quand j’ai des principes ?

Je n’ai plus qu’à sombrer dans la dépression. Pour une fois, que je tombe sur un mec qui sait utiliser ses attributs, il faut bien sûr que ce soit le frère du mec de ma meilleure amie. J’ai une chance de dingue moi ! j’ai croisé le regard de Cassie en sortant des toilettes et je sais très bien qu’elle n’est pas dupe, elle a compris ! Quand je vais la voir, je sais pertinemment qu’elle ne va pas me louper.

Oh et puis merde, après tout, je n’ai rien fait de mal, aux dernières nouvelles, il est célibataire, alors elle ne va pas me faire un caca nerveux.

J’ai définitivement tiré un trait sur les hommes mariés depuis déjà quelques années, après quelque expériences quelques peu embêtantes. Si mes souvenirs sont bons, la première fois c’était dans le bureau d’un confrère. Des semaines qu’il me tournait autour et bien évidemment, j’ai fini par craquer. J’étais bien installé dans le fauteuil de son bureau en train de déguster sa queue, qui soit dit en passant, avait une taille plus que respectable. Malheureusement pour moi, je n’ai pas pu en tester toutes ses promesses, car sa femme a fait éruption dans son bureau. Ce con n’avait même pas eu l’idée de fermer la porte à clefs. Je ne vous raconte même pas le scandale à l’étage !

La deuxième fois, c’était un client, mignon tout plein, le genre de mec un brin timide. Un défi et moi, j’adore les défis. A chaque entretien, je prenais soin de choisir une tenue un peu plus sexy et à notre dernière entrevue, il était mûr. Bilan, beaucoup trop honnête, il a tout avouer à sa femme, a perdu son divorce et moi, je me suis fait sérieusement taper sur les doigts.

Et des comme ça, j’en ai encore quelques-unes en réserve, mais ce n’est certainement pas comme cela, que je vais trouver le sommeil.

Je consulte mon réveil, quatre heure trente du matin et je dois me lever à six heures, ce n’est même pas la peine d’insister. Je m’assois sur le rebord de mon lit, je vais consulter mon planning de la journée. Au moins, pour une fois, je ne serai pas prise au dépourvue. Je me lève, sans allumer la lumière et me dirige vers la porte, dans l’idée de récupérer mon portable, qui doit être rester au fond de mon sac. Au détour du couloir, je m’entrave dans ce qui doit être ma paire d’escarpins de la veille. Je me rattrape in extrémis au mur en perdant un orteil au passage.

Bordel de merde ça fait mal, journée de merde, vie de merde et d’ailleurs pourquoi est-ce que je n’allume pas la lumière ? Dans chaque recoin de l’appartement des veilleuses sont accrochés un peu partout sur les prises projetant assez de lumière pour ne pas être dans le noir complet, mais apparemment aujourd’hui, ce n’est pas suffisant. Je tâtonne le long du mur et finis par trouver l’interrupteur que j’actionne. Une fois fait, j’allume toutes les autres lampes de l’appartement.

Voilà qui est mieux !

Un café, il me faut un café, les nuits blanches, ce n’est vraiment pas pour moi. J’ai besoin de mes six à huit heures de sommeil réglementaire par nuit. Sinon, je suis de mauvais poil et en plus, je me retrouve avec des valises sous les yeux. Y’a pas moyen, ce soir il faut que je me couche tôt !

J’enclenche la bouilloire et ouvre un sachet de café instantané que je verse dans une tasse, cela fera l’affaire, jusqu’à ce que j’arrive au boulot. Je prends mon thermos que je fourre immédiatement dans mon sac, ça m’évitera de l’oublier comme la plupart du temps. Je me poste à la fenêtre de mon petit studio, la seule et unique de la pièce principale et je regarde à l’extérieur. Cela fait déjà plus de dix ans que j’ai claqué la porte sur mon passé et que je vis dans cette ville. J’ai eu quelques années de galère, mais je suis arrivée au point que je m’étais fixée ! Enfin presque, si je pouvais changer de boulot en intégrant un grand cabinet, là ce serait la consécration. J’en ai marre de me taper des affaires à la con, divorce, ivresse au volant, petit délit mineur. Je veux défendre de grandes affaires, me sentir importante et choisir mes clients !

Aujourd’hui, c’est moi qui décide et moi qui contrôle, c’est un juste retour des choses.

Je regarde quelques passants se presser dans le soleil levant, cette ville ne s’arrête jamais, en mouvement perpétuel, elle est totalement à mon image. Et c’est l’une des raisons pour laquelle je m’y sens si bien.

Je m’installe sur mon divan, pose ma tasse et consulte mon planning de la journée. Une affaire en plaidoyer à dix heures et quelques rendez-vous cet après-midi. J’ai largement le temps de revoir le dossier. Je m’apprête à fermer l’application, quand un petit point rouge s’affiche à la fin de la journée, je clique dessus, une fenêtre s’ouvre : « maison des adolescents».

Merde, on est le premier jeudi du mois !

Cela fait environ cinq ans que je donne un peu de mon temps à cette association, qui vient en aide à des adolescents en détresse. Et aujourd’hui, c’est mon soir de garde, putain, je peux dire adieu à ma nuit de sommeil ! Une soirée et une nuit compète avec eux, c’est encore pire qu’un marathon sexuel. Mais à côté de ça, c’est une bouffée d’oxygène dans mon quotidien.

Eh bien, tout compte fait, heureusement que je me suis levée de bonne heure ! Je prépare mon sac pour ma nuit, comme toujours, je n’aurais pas le temps de repasser ici et file dans la salle de bain.

A huit heures tapante, je franchis les lourdes portes du palais de justice et me dirige d’un pas rapide vers le trou à rat qui me sert de bureau. Aucune lumière naturelle, du mobilier qui doit dater des années soixante et en plus nous sommes cinq à nous partager l’espace. Autant vous dire que c’est chaque jour un plaisir de venir bosser. Cinq bureaux disposés n’importe comment dans à peine vingt mètres carrés. Je peux aisément distinguer les auréoles de transpiration sous les bras de mon collègue de droite, je peux sentir l’haleine fétide de clope de celui d’en face et j’ai presque la possibilité de lire les SMS que reçoit celle de gauche.

Bref, je passe mes journées dans un bocal à poisson !

Je dépose mon sac à main sur mon bureau et le reste au sol. Je suis la première arrivée ce matin, ce qui est à marquer d’une pierre blanche. J’attrape mon thermos et je me dirige vers la salle de pause. N’ayant même pas une cafetière digne de ce nom dans mon appartement, c’est ici que je fais ma réserve quotidienne de caféine.

Quand j’entre dans la pièce, je tombe nez à nez avec Thérèse des archives, la journée commence fort !

— Tiens mademoiselle Paterson, vous êtes tombé du lit ce matin ? Ou peut-être n’êtes-vous pas encore couché !

Ah ça c’est sûr qu’une nuit blanche, cela ne risque pas de lui arriver. Y’a pas plus coincé du cul que cette nana. Toujours tirée à quatre épingles, du tailleur jupe gris chiné moche, qui lui descend sous les genoux, au chignon strict au-dessus de la tête. A elle toute seule, c’est le parfait cliché de la fille mal baisée, ou jamais baisée d’ailleurs. J’avoue que je me pose réellement la question.

Thérèse, deux qui la tiennent, trois qui la baise, cette phrase n’a pas du tout était inventée en la regardant croyez-moi !

— Ma chère Thérèse, je ne suis pas certaine que cela soit une excellente idée de vous raconter mes nuits. J’aurai bien trop peur que votre petite culotte ne survive pas !

Je me dirige vers la machine à café, lui tournant délibérément le dos. Je n’ai pas besoin de la regarder pour savoir qu’elle vient de virer au rouge écarlate jusqu’aux oreilles ! Et le petit cri étouffé qu’elle vient de pousser me confirme que je l’ai choquée !

— Vous n’êtes qu’une… Une…

Je me retourne vers elle, en la fixant droit dans les yeux.

— Une quoi Thérèse ? Dites-moi une bonne fois pour toute ce que vous pensez.

Elle me fixe, ses yeux à deux doigts de lui sortir des orbites. Mais elle reste muette, les lèvres pincées. Alors je reprends :

— Une salope ? Une pute ? Une marie couche toi là ? Rassurez-vous, j’ai déjà entendu tout cela, ça ne me choque pas et me touche encore moins !

Elle fait volte-face et franchit le seuil de la porte en marmonnant quelque chose que je ne comprends pas. Je ne supporte pas tous ces gens qui se croient supérieurs avec tous leurs principes moraux. Ceux qui se permettent de juger la vie des autres, sans en connaître les tenants et les aboutissants. Toutes ces personnes bien-pensantes, qui ne peuvent pas admettre qu’il y a d’autres façons de vivre que la leur. Ce sont des gens que je repère à des kilomètres à la ronde, j’y ai été confrontée toute mon enfance.

Je soupire et remplis mon thermos. Au moins, Thérèse avait fait le café et en plus c’est bien le sien le meilleur, comme quoi, elle n’a pas que des défauts !

Je repars en direction de mon bureau avec la ferme intention de me plonger dans le dossier Moreau pour ma plaidoirie de dix heures. Presque huit heures trente et toujours personne ? Le rêve, je devrais peut-être envisager de venir bosser plus tôt le matin ! Je m’installe, me sers une tasse de café et ouvre le dossier.

Je suis l’avocate de madame Moreau, qui a fui le domicile conjugal avec ses deux enfants, après avoir reçu des coups de son mari. D’après les premières constatations de la gendarmerie, madame présentait des bleus en nombre important sur des parties non visibles du corps. L’enquête à démontrer que durant les cinq dernières années, ses visites à l’hôpital étaient fréquentes pour des accidents de la vie quotidienne. Multiples fractures de l’humérus, radius et plusieurs côtes cassées ou fêlées. L’audience est juste une demande d’éloignement en urgence, son mari ayant tenté de la revoir à plusieurs reprises.

Et d’après ce que je vois, monsieur à le bras long ou un compte en banque bien garni ! Il est représenté par le cabinet « Martin et associés » typiquement le genre d’endroit où je refuse catégoriquement de bosser ! Cette boite n’a aucun scrupule à faire acquitter un assassin, si cela lui rapporte un max de pognon et tant pis pour les dommages collatéraux. Je ne suis pas un modèle de vertu, mais dans la justice, j’ai mes principes et mes convictions !

Je me demande bien auquel des trous du cul, je vais avoir droit aujourd’hui, tous les avocats de cette boite sont tous de gros connards finis. Sûr d’eux, imbus de leur personnes et qui ne respectent absolument rien, à part eux même bien entendu !

Ais-je déjà dit que les mecs sont tous des connards ?

Oui ? Ben ceux-là c’est le dessus du panier, le summum de la débilité, le graal absolu du mec à qui tu dis : « baise et tais toi ». Parce que oui, en tout cas pour ceux que j’ai tester, ils savent se servirent de leurs queues, là où ça se corse, c’est quand ils ouvrent la bouche. Macho, goujat, mufle, rustre, imbécile… Je pourrais bien continuer la liste éternellement. Le genre de mec qui après avoir pris son pied te regarde et te dit : « alors heureuse ? »

Bref, à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence, je dirais même d’urgence vital, du genre, combustion spontanée, brûlage de petite culotte ou surchauffe de libido !

Quand je relève la tête de mon dossier, je me rends compte que mes quatre collègues sont tous rendus, je ne les ai même pas entendus arrivés. Je consulte mon téléphone, neuf heures quarante-sept !

Putain, je suis grave en retard !

Je me lève, dossier en main et pars en courant. Je ne suis déjà pas dans les petits papiers du juge Frémont, ce n’est peut-être pas la peine d’en rajouter. Pourquoi faut-il que ce soit lui en charge de ce dossier, j’espère qu’il saura faire preuve d’impartialité.

Son fils a voulu coucher avec moi, j’ai refusé et comme il a lourdement insisté et j’ai fini par aller me plaindre à papa. Le rejeton c’est fait remonter les bretelles, jusqu’à ce qu’il précise à son père, que j’avais couché avec environ la moitié du tribunal et qu’il ne comprenait pas pourquoi je ne voulais pas de lui.

Aimer le sexe et avoir de multiples partenaires ne fais pas de moi une pute et puis même si j’en étais une, non, ça veut bien dire ce que ça veut dire. Je choisie pour qui, pourquoi et quand j’écarte les cuisses et lui dès le début, sa tronche ne m’est pas revenue. Appelez cela intuition féminine ou comme vous le souhaitez. Bref, depuis, je ne suis pas en très bons termes avec son paternel !

Et comme je suis une très grande chanceuse l’audience a lieu, à l’autre bout du bâtiment. J’arrive devant la porte à bout de souffle, mais avant d’entrer, je prends néanmoins le temps de vérifier dans le dossier que je suis devant la bonne salle. Il ne manquerait plus que j’interrompe un procès important, ce serait le bouquet final.

Mes bras étant chargés, le pousse la porte avec les fesses. Le juge est déjà installé et apparemment l’avocat de la partie adverse aussi, mais je me félicite de ne pas être en retard, il est moins trois. Bon ok, je ne suis pas en avance non plus, mais tout est une question de point de vue.

— Maitre Paterson, merci de nous faire l’honneur de votre présence.

Sarcastique, mais je serre les dents et ne relève pas.

— Monsieur le juge, bonjour et veuillez m’excuser.

Polie et avec le sourire, je ne peux pas faire mieux.

— Si vous pouviez vous installer rapidement, nous vous en serions gré.

— Bien sûr monsieur le juge.

Je jette le dossier de manière peu élégante de mon côté, avant de me tourner vers la partie adverse. Sourire de façade bien en place, je m’approche en lui tendant la main. Il me tourne à moitié le dos, mais je vois qu’il a mis sa robe, alors que ce n’est qu’une audience préliminaire, même le juge est en civil.

C’est bien ce que je disais, un connard imbu de sa personne et fier comme un pan !

Quand j’arrive à sa hauteur, il se tourne vers moi et la première chose que je vois, ce sont ses yeux. Un bleu couleur océan, comme je n’en ai vu que deux fois dans ma vie et étant donné que la première paire, appartient au mec de ma meilleure amie, la deuxième ne peut être qu’à… Justin !

Il se lève un petit sourire en coin en prenant la main que je lui tends.

— Maître Paterson, je suis maître Wilson, ravie de vous rencontrer.

Jouer un rôle, ça c’est dans mes cordes !

— Moi de même ! Jolie robe.

Il se penche vers mon oreille.

— Vous de même, mais j’espère qu’aujourd’hui, vous n’avez pas oublié votre culotte.

L’enfoiré ! Je bats en retraite pour le moment, mais je n’ai sûrement pas dit mon dernier mot. Je retourne à ma place des questions plein la tête. Pourquoi Cassie ne m’a pas dit que son futur beau-frère était avocat ? Et comment cela se fait-il que je ne l’ai jamais vu dans le coin. Je suis certaine de connaître à peu près tout le monde ici.

Putain, je n’arrive pas à croire qu’il fasse partie du cabinet « Martin et associés » et moi qui l’avait trouvé plutôt sympathique, comme quoi, il m’arrive de me tromper sur quelqu’un !

Je reprends ma place, faisant totalement abstraction de mon collègue, fixant le juge qui relate les faits. Mais je ne l’entends pas, mon esprit est reparti à la soirée d’hier. Ses yeux, ses doigts, sa queue.

Et depuis quand je repense à la queue d’un mec moi ?

Depuis aujourd’hui apparemment !

Oublie ça putain ! Il faut juste que je le lui trouve un remplaçant. Ce n’est pas si compliqué que ça de trouver un mec, qui sache se servir de ses attributs et qui en plus, semble prendre du plaisir à en donner ! Rien de plus facile, y’a qu’à se pencher pour ramasser.

Ben tiens !

— Maître Paterson, vous êtes avec nous ?

Je reprends doucement mes esprits. Ce n’est certainement pas le moment de penser à ça. Ce dossier est important, je n’ai pas le droit de me louper. L’avenir d’une femme en dépend.

— Veuillez m’excuser, monsieur le juge. Je demande une interdiction d’approcher pour ma cliente, à l’encontre de son mari, avec effet immédiat. Monsieur Moreau est une menace avérée pour son épouse et ses enfants.

— Cher maître, soyez un peu sérieuse, ce n’était qu’un accident.

Je me tourne vers Justin et le foudroie du regard, un accident ? Dites-moi qu’il n’est pas sérieux ?

— Cher confrère, mélanger les couleurs dans une machine, c’est un accident. Mettre une casserole au micro-onde c’est une accident, mais frapper sa femme n’en ai pas un. Je vous suggère de chercher la définition de ce mot dans un dictionnaire.

Espèce d’abrutis de connard de merde !

— Chère consœur, je trouve que vous maitrisez parfaitement les tenants et les aboutissants en matière de tâches ménagères. Je vous suggère donc de vous concentrer sur ce que vous semblez connaître.

Dites-moi que je rêve ! Je vais l’étrangler !

— Maître Wilson, dois-je vous rappeler que le sexisme est puni par la loi.

— Et bien portez plainte, me dit-il !

Nous nous faisons face, chacun campant sur ses positions. S’il croit que je vais baisser le regard, il se fourre le doigt dans l’œil et bien profond. Tous bien réfléchis, je crois que c’est le plus grand des connards qu’il m’ait été donné de voir et croyais moi, j’en ai fréquentée un bon paquet !

— Si vous avez des comptes à régler, merci de le faire ailleurs que dans ce tribunal !

Nous, nous tournons simultanément vers le juge. Je dois me contenir et rester calme, alors que je rêve de lui sauter à la gorge. Je ferme les yeux et respire un bon coup en regagnant ma place. Sans m’en rendre vraiment compte, je me suis retrouvée au milieu de l’allée, à une minute prêt, je lui coller une claque. Mais ce n’est certainement pas le moment de me prendre un outrage à la cour !

— Maintenant que vous semblez disposés, nous allons peut-être pouvoir mettre un terme à cette audience.

Je hoche la tête, sans jeter un seul regard sur ma droite.

— Très bien ! La cour accepte la requête de la plaignante. Maître Wilson, veuillez notifier à votre client qu’il a interdiction de s’approcher de madame Moreau à moins de cent mètres et ce à partir de maintenant.

Yes, j’ai gagné espèce d’enfoiré. Je lui jette un coup d’œil et je peux apercevoir un sourire. Je me demande bien ce qui peut lui faire plaisir, mais après tout, je n’en ai strictement rien à foutre. Par contre, je retire tout ce que j’ai dit, sur mes doutes concernant l’impartialité du juge. Je ramasse mon dossier et prends la porte de sortie sans demander mon reste, je n’ai aucune envie de faire un tête à tête avec l’autre tête de nœud.

Je traverse le couloir à la hâte, je m’apprête à tourner à droite sur l’aile qui conduit à mon bureau, quand une main se pose sur ma taille. Je peux sentir son souffle contre mon oreille et ça m’excite.

Ça m’excite ? Et depuis quand les connards égocentriques, imbus d’eux même, m’excitent ? Depuis aujourd’hui apparemment ! Décidément, c’est la journée des nouveautés !

Parce que oui, je sais très bien de qui il s’agit. L’odeur de son parfum me chatouille les narines, exactement le même qu’il portait hier soir. Je peux sentir sa queue contre ma hanche et ses doigts sur ma taille me provoque un frisson.

Putain de connard donneur d’orgasmes !

— Alors sans culotte, tu cherches à me fuir ?

Il marque un point, je n’en porte pas souvent, c’est juste une question de pratique.

Paraît à toute éventualité, doit être mon deuxième prénom.

Ses lèvres frôlent le lobe de mon oreille avant que la pointe de sa langue ne passe dessus. Heureusement qu’aujourd’hui j’ai mis un sous-vêtement, sinon, je crois que mon excitation ruissèlerait le long de mes cuisses. Il faut que je garde en tête pour qui il travaille et que de ce fait :

c’est juste un connard.

— Pas du tout, j’ai juste autre chose à foutre que de disserter sur la place des femmes dans la société avec un macho.

— Je t’ai vexé peut-être ?

Je me tourne pour lui faire face et passe mon index sur ses lèvres.

— Il en faut un peu plus pour me vexer mon choux. Mais, je n’ai pas pour habitude de faire la conversation avec des sous-fifres du cabinet pour lequel tu travailles.

Sa langue passe sur mon doigt et je lui fourre dans la bouche. Il ne se laisse absolument pas démonter et commence à le sucer. Ce petit jeu est bien sympathique, mais je n’ai aucunement l’intention d’aller jusqu’au bout. Je retire mon index et m’apprête à faire demi-tour quand le son de sa voix me parvient.

— Non, tu préfères les baiser et les laisser en plan ensuite !

Je le fixe avec un petit sourire.

— Exactement mon choux, tu n’es peut-être pas si con que ça tout compte fait. Mais désolé, tout ce qui est déjà goûté, n’est plus bon à consommer !

Je fais demi-tour en me dirigeant vers mon bureau.

Je crois qu’en fait, c’est moi qui l’ai vexé !

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