Chapitre 2-2

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Ce matin-là, le vent s’était levé et il avait plu durant toute la matinée, le midi la sorcière décida de monter à un arbre. Elle était un peu nerveuse et avait écouté le vent, humé l’air. Elle grimpa en quelques bonds puissants, silencieux en haut d’une cime. Elle disparue cinq minutes dans la canopée.

Le jeune homme se doutait que le mauvais temps arrivait. Il eut un bruit dans les branches.

Il le va la tête. Une forme esquiva les branches dans une descente rapide.

Un bruit sourd résonna dans la terre et projeta de la terre, de la mousse et des feuilles. La poussière retomba.

« Vous êtes tombé de cinquante mètres. Au moins. » Balbutia l’homme.

« J’ai juste sauté, je ne suis pas tombé. » Fis la sorcière en levant un sourcil sans comprendre ce qui engendrait pareil étonnement.

Devant la face pleine de surprise de son interlocuteur il lui sembla qu’elle devait continuer la discussion.

« C’est un saut. C’est juste plus rapide. Je ne vois ce qui me vaut cette remarque ? » Finit-elle par déclarer au bout de quelques secondes de silence.

« Mais moi, je me serais pété un truc. Tout le monde se serait cassé un truc depuis cette hauteur.» rétorqua l’ébahit.

La sorcière croisa les bras et plissa les yeux, inspira et souffla du nez en guise d’exaspération. Cette remarque humaine semblait si évidente et la réponse l’était tout autant. Elle ne voulait pas prendre le temps d’expliquer. C’était évident.

Devant le manque d’envie pour échanger sur le sujet, l’homme crut bon de monologuer un peu sur le sujet, de poser des questions. Mais il dû trouver seul la conclusion évidente. Une banalité pour elle, une surprise encore pour lui. Quand il eut compris l’évidence, il aborda un second sujet.

« Alors. Pourquoi vous êtes montée puis tombée de là-haut ? Un orage arrive ? La pluie et le vent vont forcir ? » Questionna le guide qui de toute évidence ne guidait rien.

« Une tempête. Elle va nous arrêter. Les sommets vont subir les vents et les vallons risquent d’être inondés. Notre route sera coupée. Nous pouvons marcher encore un peu, le temps n’est pas dangereux pour le moment. » Précisa la sorcière.

Ils reprirent la marche mais dans l’après-midi, le ciel gris et pluvieux s’éclaircit. Le vent continua. Le soleil apparut entre les nuages qui se dissipaient. Des bourrasques de vents s’engouffrèrent un peu plus violement dans le sous-bois. La sorcière s’arrêta et se retourna vers son compagnon de voyage.

« Je crains que nous devions chercher un abri. Le vent devient mauvais. La tempête va nous rattraper. Nous devons rester à mi- pente. La pluie inonde déjà la forêt en amont. L’eau va rapidement monter. Ne t’éloigne pas. » Annonça-t-elle.

Malgré l’impression que le temps s’adoucissait, il ne remit pas en cause la prévision. Il accompagna la sorcière à la recherche d’un lieu sûr.

Sur une pente douce, trois blocs de roches de la taille d’une petite maison couvraient une sorte de clairière en herbes. L’espace en herbes devait faire dix mètres par quinze tout au plus. Ils s’y arrêtèrent. Ils observèrent le temps.

Un bout de ciel bleu était apparu, traverser par de petits nuages fins et clairs. Abriter par les rochers, ils ne sentaient pas le vent. Les arbres semblaient pourtant s’agiter. Préparant son couchage, l’homme vit la sorcière utiliser son habit de pluie pour couvrir son sac puis elle le coinça dans le creux d’un rocher et couvrir l’ouverture de pierres. L’homme entrepris alors la même construction, plia ses affaires, les couvrit de son manteau de pluie.

« Surélève ton sac, il touche la terre. Mets une ou deux grosses pierres en dessous, il ne sera pas dans une flaque de cette façon. » Proposa la femme brune.

« Vous recouvrez de pierres pour faire une protection contre la pluie ? » Interrogea le jeune homme.

« Cela aide. Mais si une inondation se produit en pleine nuit nos affaires resteront dans ces creux. Mouillés mais coincés par les pierres. Sauf si un courant emporte tout. » Expliquas-t-elle.

« Il ne vaut mieux pas garder les sacs avec nous ? » Suggéra celui qui découvrait la situation.

« L’eau peut s’avérer dangereuse, il vous sera plus difficile de nager avec un sac. Ce qui entrainerait soit votre noyade, soit la perte du sac. Le sac sera une charge supplémentaire quoiqu’il se passe. Il vaut mieux faire léger et savoir où sont nos affaires. » Détailla l’habituée.

« Vous sautez de cinquante mètres de haut mais le mauvais temps vous pousse à des solutions extrêmes. » Fit-il avec un œil moqueur.

« Guide, je comprends que tu ne comprennes pas. Le chaos d’une tempête dans ces forêts engendre des imprévisibilités. On ne résout pas tout avec la force et la magie, il faut conserver un maximum ses ressources. La nature sait être la plus forte. » Prévins la sorcière.

Cette dernière afficha un faciès mélangeant dédain et intimidation, elle tourna légèrement la tête avec une petite expiration, puis lança un regard vers le ciel qui s’éclaircissait. Elle entreprit une rapide montée en haut d’un des rochers pour inspecter la météo.

Elle agrippa de la main droite une fissure dans le rocher à hauteur de tête, elle poussa sur son pied gauche et tira sur son bras droit. Elle se propulsa à mi-hauteur du rocher tout en effectuant un salto avant sur elle-même. Un vif mouvement de la jambe droite frappa le rocher et relança la jeune femme à la verticale. Elle amortit avec la paume de sa main gauche sa réception. Ce mouvement accomplit élégamment en une seconde, la déposa au point culminant du rocher, équivalent à une maison de deux ou trois étages.

Le guide qui allait poser une question n’eut que le temps de voir s’élever et disparaître son interlocutrice. Il souffla « C’est pas possible. Elle se barre avant que j’ai le moyen d’en placer une. Même pas un ‘’je monte voir le temps’’, charmante… . »

Il s’assit les jambes croisées en attendant le retour de la prévision météo. Il ronchonna quelques peu mais décida vite que cela n’en valait pas la peine. Il sortit une galette verdâtre de son sac, puis le mura avec des pierres des alentours. Une fois sa construction achevée, il avala sa galette. Il ne restait qu’à entreprendre une petite sieste. De toute façon, ils allaient attendre l’orage. Il faisait soleil, donc rien ne pressait.

Il ferma les yeux pour se reposer, il replia ses jambes et s’adossa au rocher où était montée la sorcière. La marche du jour et un petit encas entrainèrent une somnolence rapide. Il percevait toujours les bruits du vent dans les feuilles des arbres proches et le craquement des branches tordues par les bourrasques.

Il percevait aussi la luminosité même avec les yeux fermés, ces paupières teintaient sa vision d’un rouge orangé. Une senteur de terre sèche et herbes dorant au soleil. Un moment de calme. Il inspira et expira doucement. Le rocher lui renvoyait un peu de fraicheur bienvenu. La somnolence devint plus lourde.

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