Un monde nouveau 

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Le soleil se leva, baignant la pièce de sa lumière chaleureuse par la porte ouverte. Respirant avec difficulté, Argos sentit la douleur de ses blessures s’éveiller puis ouvrit les yeux. Allongé dans un lit, il tourna la tête vers un plateau d’argent contenant des fruits, une carafe et une coupe posés sur une table de chevet. Il se redressa, prit le plateau et le mit sur ses genoux. Il ne s’alimenta que très peu, s'aperçut qu’il était vêtu d’une tunique bleue et d’un fendard propre. Le jeune graçon déposa le plateau sur la table , s’assit au bord du lit. Il aperçut que des sandales étaient au pied de l’alcôve, les mit sans ménagement. Il se leva avec incommodité, s'avança devant un miroir rectangulaire au cadre de bronze accroché au mur.

Il scruta son reflet, remarqua alors de plusieurs détails et à la suite de son observation, il dut reconnaître que son visage ressemblait à celui de son geôlier. Seulement, contrairement à Hadès, il avait des yeux d’une couleur bleu électrique. Il ne se souvint guère d’avoir vu un villageois d’un iris semblable. Argos soupira puis tourna la tête vers l’extérieur. Il sortit de la chambre afin d'admirer le paysage, la pièce étant proche d’un couloir de bois pourvue d’immenses embrasures. La vue offrait un magnifique horizon, des montagnes couvertes d’une neige éternelle entourait un lac illuminé par l’astre. Le jeune garçon se sentit tout à coup observé, se retourna vers le corridor.

Un homme se tenait debout face à lui, les mains derrière le dos. Il était vêtu d’une manière identique à Argos, une tunique, un fendard et des sandales. Cette personne avait de longs cheveux noirs, des yeux d’un vert clair, un teint pâle, un menton et des oreilles pointus. Il en venait à la conclusion que ce n’était un homme mais un autre être dont il ne saurait mettre un nom. Cette créature lui adressa la parole.

- Pardonnez-moi mon intrusion. Je suis un àlfar de la maison de Miryan. Mes condisciples vous ont ramené en ce lieu, vous ayant trouvé au beau milieu d’un champ de bataille. Pour ma part, j’ai nettoyé toutes vos blessures. Vous pouvez désormais enlever vos bandages, je vous attends ici puis je vous aménerais à la réunion du Conseil.

L’àlfar se mit alors devant la porte. Argos ne savait ce qu’ était un àlfar et encore moins qui était cette Miryan. Il fut confus par la tournure des événemens mais fit ce que l’àlfar lui avait recommandé. Il entra dans la chambrée, retira ses bandages, les laissa sur le lit. Sa peau était couverte de cicatrices mais elles étaient encore douloureuses. Il sortit de la pièce et suivit l’àlfar, la salle était proche de sa pension. Ils descendirent les escaliers, les menèrent au palier face à une porte à double battant qui était ouverte. La créature lui montra la salle, le laissant devant le seuil. Il entra à l'intérieur, laissant place à un certain émerveillement.

La salle du Conseil était spacieuse avec un sol vernis décoré d’un grand bleuet. Il y avait des lanternes en fer forgé accrochées au mur, de grandes fenêtres encadrées de draperie blanche, des commodes en bois de chêne étaient disposés contre le mur. Un lustre en cristal pendait au plafond et des lierres de fleurs blanches décoraient les murs. Il voyait au centre des àlfars prenaient place autour d'une table ronde qui semblaient l'attendre. L'une d'entre eux l' invita à se joindre parmi le Conseil. Argos s’approcha, découvrant peu à peu les autres membres de la réunion. Il s’assit devant un àlfar au regard froid comme l’acier puis à cet instant, il n’aurait voulu croiser ses yeux. L’àlfar au visage féminin se présenta.

- Je me nomme Miryan, celle qui maintient au bon fonctionnement de la maison depuis deux siècles et demi, dit-elle. Présumerais-je qu’un des àlfar t’a expliqué la raison de ta présence ?

- En effet, dit Argos troublé par les iris d’un bleu transparent de son hôte.

-Je t’informe donc qu’une aide te sera apportée dans l’art du combat par un de mes conseillers, poursuivit Miryan. Bien que nous n’instruisons plus de jeune àlfars, nous te proposons notre appui si Naranwe y consent.

Avec un sourire, elle lui montra l’àlfar à sa droite. Naranwe était un àlfar à l'allure hautaine, avait des iris d’une couleur grise, de longs cheveux blancs jusqu’à la taille. Il était vêtu d’une tunique brune un peu plus claire que son fendard.

- Je pense que je ne devrais lui enseigner cet art, dit Naranwe en s’adressant aux membres du Conseil. Les àlfars l’on trouvé proche du domaine d’Hadès. Ce jeune garçon l’ignore sans doute, mais je pense et le conçois bien, que tous ceux qui ont été capturés dans l’antre de cet être démoniaque ne s’en sorte indemne. J’ignore s’il deviendra l’un d’entre eux.

Les paroles de Naranwe eurent l’air d’avoir effet sur les àlfars. Quand à Argos, il pensa qu’une partie de son passé lui avait été révélée. Ainsi donc, il n’était l’unique enfant à avoir été enlevé. Il sentit qu'avoir côtoyé Hadès, changeait la décision du conseil. Seulement il n’avait d’endroit où s’abriter. Il dut se faire entendre pour prouver que rester dans cette maison était son droit. Qu’importe les convictions de l’àlfar qui le considérait comme un ennemi.

- Je comprends votre désapprobation..., dit Argos d’une voix forte.

Les conversations des conseillers cessant, Naranwe se tourna lentement vers le jeune garçon.

- Mais vous ne pouvez en aucun cas me dire que je suis du mauvais côté de la situation, continua Argos sans se soucier des àlfars qui l’observaient. Je n’ai choisi ce chemin. Je ne sais guère qui je suis.

Miryan le considéra un instant puis conclut.

- Je pense que tu peux séjourner dans la maison, dit-elle en concluant d'une voix apaisante. Nous pouvons t’apprendre à connaître ce dont tu as besoin.

- Je vous en remercie, dit Argos rassuré.

- Le conseil est achevé, vous pouvez à présent vous en aller, annonça Miryan. Je vous remercie pour votre collaboration.

Lorsque les àlfars se levèrent, Argos s’apeçut soudainement que ces êtres avaient une taille immense. Naranwe sortit du Conseil en premier, put observer Miryan accoutrée d’une robe violette, sa chevelure noire disparaître dans la mêlée. L’àlfar qui l' avait amené, le raccompagna dans sa chambrée. Argos ferma cette fois-ci la porte derrière lui, les fruits ont été remplacés par des mets plus consistants. Une crème aux marrons, du pain beurré, un feuilleté aux fruits des bois étaient posés sur le plateau. Quand à la carafe, elle était remplie d’hydromel. Il en but plusieurs gorgées avec sa coupe, s’allongea sur la couverture en se demandant si ce qu’il venait de vivre était réel. Depuis ce jour, il n’avait rencontré de telles créatures, hormis celles d’Hadès. Il ne se souvint du jour où il se sentait en paix depuis que le village à été réduit en cendres. Mais il ne put s’empêcher de penser qu’il avait manié l’épée avec facilité durant les entraînements dans la forêt que ce soit de jour comme de nuit. Ressemblant à un passe-temps ordinaire. De quelle contrée pouvait-il provenir ?

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