L'escapade

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Argos se réveilla en sursaut par un cri l’ayant tiré de son sommeil. Il s’habilla en vitesse, se précipita vers la porte de sa chambre en collant son oreille. Il n’y avait plus aucun bruit mais il savait qui rouspétait aussi matinalement. C’était bien sûr Hadès, son père adoptif. Il se souvenait bien sûr de sa présence en ce lieu. C’était un joli moi de mai, le ciel était d’un bleu myosotis. Argos âgé de dix ans aidait son père, son véritable père à traire les vaches. Ils étaient paysans, gagnaient leur vie à vendre le bétail. Argos vivait avec son paternel et était fils unique. Il n’avait de mère, ne sut comment elle avait perdu la vie. Quand à son père , il était muet à ce sujet Ce soir-là, l’enfant ramassa les miettes de son repas lorsque des météorites tombèrent du ciel, détruisant les maisons de bois. Tout à coup, d’abominables monstres jaillirent du néant, attaquèrent le village. Alarmés, les villageois prirent un bâton en guise d’arme sans de leurs assaillants. Ils furent alors désarçonnés en les voyants et surent que seule la mort les attendait. Surgit alors de la fumée noirâtre et l'air s'impregna de cendre. Un homme apparut au centre de ce massacre incendiaire puis à grands pas, le nouvel arrivant se dirigea vers Argos, lui prenant le bras. Le jeune garçon tourna la tête vers le sol, vit son paternel qui gisait dans une mare de sang. Il leva les yeux vers celui qui dissimulait son visage à travers le capuchon, vers celui qui voulait le capturer : Hadès.

Cette fois-ci, il était bel et bien décidé à s’enfuir. Il avait essayé à plusieurs reprises, mais les monstres d’Hadès l'avaient rattrapré à chaque tentative. Il en était certain, il réussirait sur ce coup. Cinq années s'étaient écoulées depuis sa captivité mais il n’était résigné pour autant. Il sortit de sa chambre avec précaution afin de ne faire aucun bruit, longea le mur puis s’enfonça dans la demeure d’Hadès. La demeure était souterraine, si bien que les plafonds furent des voûtes et les murs des parois. Argos arriva dans la forge, pris un sac remplis de vivres pour les longs voyages. Il s’équipa d’une épée, d’un carquois contenant une quantité de flèches et arc. Il alla vers la sortie quand une voix l’interpella. Il s’arrêta et se retourna. C’était Hadès. Le maître de la demeure ressemblait à un homme de trois décennies, quand à sa jeunesse, elle semblait figée dans le temps. Il avait les cheveux courts et bouclés comme Argos, des yeux aussi sombres que les ténèbres et ses traits étaient fins. Hadès portait un khiton d’une couleur terreuse et des sandales.

- Puis-je savoir quel est le motif de cette nouvelle sortie ? demande Hadès.

- Je vais chasser pendant quelques jours et m'abriter au crepuscule. dit Argos. La forêt n’est vraiment un endroit idéal avec ces créatures qui rôdent la nuit tombée.

Il montra son épée. Hadès porta son attention vers l’arme tranchante avant de lever les yeux vers Argos.

- Je t’accorde une nuit, dit Hadès. Si tu ne respecte ce délai accordé, tu en subiras les conséquences.

N’ayant aucune crainte face à cet ordre, il acquiesça puis tourna les talons en poursuivant son chemin dans un corridor. La forge étant proche de la sortie, Argos monta les marches de pierre en colimaçon et se trouva dans un tunnel éclairé, le sol couvert de boue. Le jeune garçon prit une grande inspiration puis le traversa.

Il grimpa l’échelle de bois, l’épée dans son fourreau, en pensant qu’il mettrait véritablement le pied dehors sans se retourner vers Hadès. Lorsqu’il fut au grand air, il respira un moment en observant les alentours. Le crépuscule apparaissait à la lisière de la forêt. Il s’éloigna de la demeure en vitesse, voulant mettre de la distance entre les monstres et lui. Argos entendait à intermittence des branches craquer. La nuit tomba, le laissant dans une semi-obscurité. Les créatures surgirent devant lui, l’encerclant de toute part. C’était une embuscade et leurs grognements l' effrayaient quelque peu. Ils montraient leurs dents tâchées de sang provenant d’un malheureux humain qui aurait croisé leur chemin ou un animal de la forêt. Argos se mit en garde puis un des assaillants avança vers lui, leva son arme en hauteur pour abattre le jeune garçon qui riposta. S'ensuivit alors une bataille acharnée entre ces monstres et lui. Ils l’attaquaient de toute part, chaque corps de leurs acolytes tombaient à terre. Il retenait tout mouvement qu’il s’était efforcé d’apprendre lorsqu’il sortait de la demeure d’Hadès. Les muscles raides, il décapita le tronc de la dernière créature ainsi que sa tête dans la volée.

Il baissa son arme, le souffle court, voyant le crâne toucher le sol. Malgré sa victoire, il sentit des tiraillements le transpercer de toutes parts. Les griffes de ses ennemis étaient imprégnées de venin et sans un signe avant-coureur, il sombra dans les ténèbres, exténué par le premier combat qu’il venait de mener. Des silhouettes descendirent des arbres, atterrissant avec légèreté sur le sol. Elles s’approchèrent d’Argos, inerte sur les feuilles rougeâtres de sang, proche du domaine d’Hadès. Sans se préoccuper des créatures, l’une d’ elle souleva le jeune garçon, le prit dans ses bras. Elle l’emmena vers une belle monture de couleur blanche , le posa sur le cheval. Sans un regard vers le blessé, le cavalier poursuivit son chemin au galop, les ombres observèrent de loin l’équidé s’éloigner à travers les branchages.

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