Chapitre 23

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Ambre 5

4 juillet

Comment pouvais-je me sentir aussi légère alors que mon poids n'était pas différent ? C'était ça la joie ? L'extase ? Le bonheur ? Si c'était le cas, c'était vachement bien comme sensation. Faisait-il jour dehors ? Ou peut-être pas. Après tout je m'en fichais.

  • Réveille-toi !

J'étais plus que réveillé, je savourais seulement la caresse des doigts de Damon sur ma colonne vertébrale. C'était un contact doux, presque voluptueux qui me rendait somnolente.

  • Il faut que tu rentres chez toi. Me chuchota le cadet Atkins .

Dans un gémissement de désapprobation, je cachais mon visage sous la couette. Ne me parlez pas de malheur dans un moment pareil. Finalement, j'ouvrais une paupière. Le visage pausé sur un oreiller, Damon m'observait, d'une façon sereine et étrangement réconfortante. Un léger sourire béat illuminait son visage. Comme il était beau, l'instant était tellement parfait que je n'osais pas bouger, je préférais le regarder. Pourtant, ce fut lui qui bougea quand une de mes mèches de cheveux glissa sur ma joue, il attrapa celle-ci et s'amusa à l'enrouler autour de son doigt.

  • Salut, soufflais-je

  • Salut.

Encore une fois un silence plaisant s'installa jusqu'à ce que son sourire s'étire un peu plus.

  • Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je.

  • Si tu savais depuis combien de temps, je m'imaginais ce moment. Je t'ai eu maintenant.

Je souris... alors comme ça, il cogitait depuis quelque temps.

  • Est-ce que ... c'était ta première fois ?

  • Peut-être, ou pas. Rit-il.

  • Je boude si tu ne me réponds pas...

  • Non, tu n'étais pas ma première fois.

Je trouvais cela étrangement blessant.

  • Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es jalouse ?

  • Non....un petit peu déçue

Il rit de nouveau.

  • Allez debout !

  • Et on fait comment pour ton frère ?

  • De quoi ?

  • Il va bien falloir qu'on lui dise.

  • C'est fait ! Clama-t-il.

Je me levais soudainement prenant soin de cacher ma poitrine.

  • Quoi ?!

  • Ce n'est pas de ma faute, il s'est ramené dans la chambre pendant que tu dormais.

  • Oh merde qu'est-ce qu'il a dit ?

  • Un truc du genre... ce n'est pas trop tôt, j'y croyais plus une connerie comme ça.

Je restais bouche bée devant la réaction de mon ex petit ami. L'attirance mutuelle que Damon et moi avions se voyait visiblement, comme une vache au milieu d'un couloir. Finalement, je posais mes pieds sur le sol et remettais mes sous-vêtements avant de sortir du lit. Je descendais déjà de mon petit nuage en pensant à ce qui m'attendait.

Comment allait réagir mon frère ? J'avais trois solutions. Sois, il allait m'ignorer totalement, sois, j'allais subir sa colère, sois, il allait jouer les gentils grands frères et s'acharner sur moi une autre fois.

Bizarrement aucune de ces trois possibilités ne me plaisait. Ses réactions étaient tellement imprévisibles, que mon anxiété ne cessait d'augmenter. Quand Damon et moi, nous montâmes dans la voiture, j'étais devenue muette. Regardant le décor défiler par la fenêtre. Je stressais plus que nécessaire. Quand mon frère avait appris que je sortais avec Dean , il ne c'était même pas énervé ; à vrai dire, il s'en fichait complètement. Alors pourquoi cela serait différent avec Damon ? Soudain, je sentis que Damon m'attirait a lui me plaquant contre son torse.

Quelle idée stupide qu'il me raccompagne chez moi. Je pouvais marcher ou prendre le bus comme je le faisais à chaque fois.

  • Tu as l'air pensive.

  • Je suis pensive.

  • À propos de quoi ?

  • De nous.

Bien que je sois dos à lui, son soupir retentit dans tout le taxi et de pus comprendre son agacement.

  • Ambre , pour une fois... laisse faire les choses.

  • Arrête-toi au bout de cette rue.

  • Pourquoi ?

  • Chauffeur stop ! Dis-je.

La voiture s'arrêta sur le bord de la route.

  • Je préfère qu'on ne voie pas la voiture, ma famille et les voisins pourraient poser beaucoup de questions, je n'ai pas envie de ça. Me justifiais-je.

Comme toute réponse, il m'attrapa le visage et m'embrassa. Bien, cela ne le dérangeait donc pas. À peine avais-je fermé la portière que la voiture démarrait en trombe. C'était fini, je ne me sentais plus heureuse, plus sur un petit nuage ces deux sentiments, c'étaient soudainement envolé quand j'avais posé les yeux sur ma maison. C'est alors qu'une question me vint à l'esprit.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Le regret venait de m'arriver en pleine figure.Les conséquences allaient sûrement être mauvaises. J'étais pourtant habituée à cette situation, mais je savais, dans le fond qu'aimer Damon était une belle connerie. Mes pieds ne voulaient pas avancer, quoique je pense mon cerveau refusaient de donner cet ordre à mes jambes. Une minute, deux minutes et dix et quinze. Au final au bout de la rue, je vis la silhouette fine et imposante du monstre sortir de ma maison.

Comme je le présumais, il savait que j'étais là, surveillant ma venue derrière la fenêtre de sa chambre. Seulement, je ne voulais pas venir à lui, alors c'est lui qui viendrait à moi. Bizarrement c'est à ce moment là que mes jambes décidèrent de faire leur travail. Plus je m'approchais et plus les traits de son visage m'apparaissaient clairement. Étrangement, il ne me parut pas si énervé.

  • Rentre dans la maison, m'ordonna-t-il quand j'arrivais à sa hauteur.

J'obéissais, soumise. Le chemin fut le même que celui des autres fois. La porte d'entrée à ma chambre. Je savais qu'il me suivait. Il prit bien soin de fermer la porte derrière lui quand il entra. Je m'assis sur mon lit, silencieux.

  • Où étais-tu ? Il attendit. Ambre....

  • Chez...Dean.

Je sursautai quand je vis son poing frappé violemment le mur laissant une magnifique fissure.

  • Alors tu ressors avec ce connard ?

  • Non, je te jure que non ajoutais-je paniqué.

  • Il y a plutôt intérêt !

Je fus presque déçue de le voir partir maintenant, m'attendant à plus d'insultes et de reproches. J'étais presque soulagé. Pourtant je connaissais assez bien mon frère pour savoir que c'était un lâche. Il ne me touchait pas quand j'étais avec Dean il avait bien trop peur de lui. Mais s'il apprenait pour Damon , j'allais cette fois passer un très mauvais moment.

20 juillet

Ce qui m'arrivait était à la fois effrayant et envoûtant. J'étais, malgré moi, amoureuse de Damon .

Effrayant, car ce sentiment était si fort qu'il pouvait en devenir douloureux, enivrant, car toutes ces sensations nouvelles me faisaient toucher le bonheur du bout des doigts. Nous faisions en sorte de nous cacher dans certains moments ; notamment chez lui, où les parents de Damon ne savaient rien de notre relation. Il ne valait mieux pas d'ailleurs. Ce qui m'étonnait en revanche était la réaction de Dean qui prenait la nouvelle très bien. J'étais presque vexée qu'il se fiche à ce point de ma relation avec son petit frère.

Aujourd'hui avec Damon nous avions décidé de retourner à la plage ; je devais le rejoindre là-bas pour plus de précautions vis-à-vis de mon frère. J'avais chaussé mon short et mes baskets et j'étais partie en courant dès que le soleil avait pointé le bout de son nez. Depuis un petit moment mon frangin ne m'adressait pas la parole. Il m'ignorait et j'adorais ça. Il devait avoir meilleure occupation. Peu m'importe.

  • Attention !!

Trop tard, je venais de heurter quelque chose où quelqu'un, j'eus la chance de ne pas tomber, mais ce ne fut pas le cas de la pauvre fille que je venais de heurter.

  • Putain de merde !! Jura-t-elle en me regardant.

  • Je suis désolé ! Vraiment !

  • Si tu courais moins vite aussi !!

Je rêve où cette gamine me parlait sur un ton qui n'allait pas me plaire longtemps.

  • Je suis pressée ! Désolée !

  • Et moi, je suis perdue ! Renchérit-elle. On a tous des problèmes

Elle se releva et s'étira avant visiblement, de reprendre son calme. Je fus déstabilisé voyant qu'elle n'était pas si petite que ça. Elle devait avoir l'âge de Damon environ et pourtant, elle faisait déjà ma taille.

  • Qu'est-ce que tu regardes ! M'agressa-t-elle.

Je secouais la tête pour éviter de fixer ses cheveux d'une couleur étrangement rose pâle. Je fus déstabilisé voyant qu'elle n'était pas si petite que ça.

  • Rien, rien. Je peux peut-être t'aider !

  • Mouai....je cherche le lycée public d'Erié . Je suis partie en repérage et voilà ou j'en suis.

  • Tiens, j'y suis justement. Tu n'es pas tellement perdue, tu es seulement à deux rues.

  • Génial. Soupira-t-elle de joie.

  • Tu as juste à prendre sur ta droite puis sur ta gauche et tu le verras.

  • Super, merci pour ton aide et regarde où tu marches la prochaine fois !

Je reprenais mon chemin sans répondre à cette gamine au caractère bien tremper. Si elle allait au lycée à la rentrée prochaine, elle avait effectivement le même âge que Damon . Je ne pus m'empêcher de me faire la réflexion, que si Damon se retrouvait dans sa classe, il allait sûrement vouloir la tuer à coup sûr.

Finalement, la plage et la silhouette de mon petit ami apparurent dans mon chant de vision.

La journée à la plage avait été moins drôle que je ne le pensais. Pour commencer, il y avait trop de monde à mon goût et me mettre en maillot de bain avait été toute une mascarade. Ensuite Damon était encore énervé à cause de son père donc il n'avait pas été très bavard. Finalement, il s'était mis à pleuvoir et nous avions dû écourter notre sortie. L'orage n'allait pas tarder quand nous arrivâmes à quelques rues de chez-moi.

  • Je suppose que je ne t'accompagne pas plus Loin.... Dit Damon en ronchonnant.

  • Tu sais très bien pourquoi Damon .....

  • Je sais, je sais tes parents sont des cons et ton frère un con fini. Rappel moi pourquoi je ne lui casse pas la gueule ?

  • Sinon je ne pourrais plus te voir.

  • Hm....je veux bien patienter encore un peu.

Sa frustration était palpable, dans un sens, je pouvais le comprendre. Savoir que sa petite amie se faisait insulter par son frère dès qu'il la voyait devait être agaçant. Mais si je faisais ça, c'était surtout pour le protéger . Il ne pouvait pas le comprendre, bien sûr. Je voulais le préserver de ma vie catastrophique ne pas le mêler dans une histoire qui aurait des conséquences bien plus dramatiques qu'il le pensait. J'avais besoin de lui dans ma vie, Damon était mon havre de paix, avec lui, je pouvais me ressourcé reprendre des forces contre le Monstre. Il était le seul qui me permettait de tenir face à tout le reste. J'avais peur qu'il lui arrive malheur, mais étrangement, j'avais également peur qu'il me quitte s'il apprenait la vérité. Damon n'était pas un lâche, mais il ne savait pas gérer les situations délicates, dans ces moments-là, tout ce qu'il faisait, c'était se refermer sur lui-même et attendre que sa passe.

  • Écoute Damon , dis-je en lui prenant la main. Je sais que c'est un peu difficile et... Bizarre comme situation mais je te demande juste de la patience

Il réfléchit un instant puis soupira. Il abdiquait.

  • D'accord, d'accord.

Je sentis ses bras m'entourer avec douceur et force.

  • Ambre , un jour, il faudra que tu affrontes tes démons.

  • Je sais... laisse-moi du temps.

Il stoppa notre étreinte pour attraper mes lèvres. Comme j'adorais ces moments où plus rien n'existait, où un seul de ses baisers me faisait perdre pied.

  • À plus. Me dit-il avec un sourire charmeur.

Je terminai le chemin avec l'esprit encore embrumé par le goût magique des lèvres de Damon .Comme à mon habitude dès que je passais le pas de la porte je filais tout droit dans ma chambre, mais cette fois-ci je me stoppais net dans l'escalier. Quelque chose était différent. Il n'y avait pas le son de la télévision qui me permettait de savoir que mon père buvait ses bières dans son fauteuil.

  • Tu rentre enfin chez toi ! Cracha mon frère en haut des escaliers.

  • Je... Dis-je déstabilisé de le voir. Où sont les parents ?

  • À l'hôpital. Tu le saurais si tu répondais au téléphone.

À l'hôpital ? Miracle ses bières avaient enfin eu raison de mon géniteur. Je ne suis pas sûr qu'il soit normal de se réjouir d'une telle nouvelle, mais j'espérais qu'il allait y passer.

  • Pas la peine de sourire, il n'a rien. Des calculs rénaux.

  • Je ne souriais pas...

Il descendit les deux marches qui nous séparaient lui et moi. Mon corps se mit en état d'alerte. Je sentis mes muscles se crisper à cause de la proximité dangereuse que j'avais avec mon frère, mais je ne lui montrais pas.

  • T'étais où ?

  • Sortie.

J'en profitais pour m'esquiver, mais c'était sans compter sur son trait de caractère buté et jaloux. Alors il me suivit.

  • Réponds-moi.

  • J'étais à la plage...

Pour lui donner confirmation, je sortis mon maillot de bain de mon sac et le jetais sur mon lit. Chacun de mes membres me hurlait de m'éloigner, de prendre mes jambes à mon cou. Je le trouvais plus menaçant que jamais. Le Monstre m'avait oublié pendant un certain temps, mais c'était désormais fini. Son regard presque meurtrier, les veine de sa main droite qui ressortait sous la pression de son poing fermé. Je connaissais tous ces petits détails chez lui qui m'alertaient sur son état émotionnel du moment. Mon corps entier savait que le danger était présent. Pourtant, mon cerveau refusait de le voir. Je n'adoptais pas le comportement soumis et obéissant qu'il fallait. Je n'y arrivais pas, je ne savais pas pourquoi.

  • Avec qui ? Demanda-t-il acerbe.

  • Une copine ! Répondis-je tout aussi sèche.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait bordel ? Ambre ! Ferme, ta gueule pensais-je. Et pourtant, je le défiais du regard, habituellement quand je croisais son regard, je voyais la colère, la haine, le mépris et le dégoût d'être mon frère. Mais cette fois quand je plongeai mes yeux dans les siens, je ne vis que la seule chose qui m'importait. La seule chose qui me rendait forte.

Je ne voyais en mon frère qu'un obstacle à mon bonheur.

Son poing vint frapper le mur derrière lui marquant une nouvelle fissure à côté de toutes les autres.

  • Sale petite menteuse !! Cette copine, c'était le fils Atkins !

Je sentis mon courage s'envoler peu à peu comprenant qu'il m'avait suivi aujourd'hui et qu'il m'avait percé à jour depuis des heures.

  • Tu baises le premier fils, tu baises le second fils et tu oses te plaindre quand il s'agit de moi. Chuchota-t-il meurtrier.

C'est alors que toute rébellion partit quand je compris ce qu'il allait encore me faire ! Je ne pouvais pas l'accepter. Pas pour Damon . Je n'eus pas plus le temps de réfléchir qu'il se jeta sur moi. Les cris s'échappaient déjà de ma bouche. Ma tête frappa contre quelque chose de dure, je ne saurais dire ce que c'est mais la douleur était fulgurante. Je sentis ses mains passer sous mon débardeur tandis que je tentais d'attraper ses cheveux. Je tirai si fort qu'il dut s'écarter de moi. J'en profitai pour libérer mon pied gauche et le projeter dans sa cage thoracique. Aussitôt, il perdit son équilibre, le souffle coupé par la puissance du coup.

  • Salope revient ici !

Je pris le couteau qui était dans mon sac et partait en courant. Heureusement pour moi, il n'avait pas pensé à fermer la porte de ma chambre à clef. Malheureusement pour moi, la porte d'entrée ne s'ouvrait pas. Je maudis le ciel de tous les noms. À quel moment avait-il pu fermer cette fichue porte sans que je m'en rende compte !!

La porte de derrière pensais-je ! Je me dirigeai vers la cuisine quand il m'attrapa par l'épaule me faisant tomber en arrière ! Il me rendit gentiment le coup de pied que je venais de lui donner avant de reprendre où il s'était arrêté. Cette fois-ci, ce fut le couteau qui me sauva la mise. Il avait coupé quelque chose, J'avais atteint le Monstre, je l'avais sentie. Je ne saurais dire où. Alors que j'allais reprendre mon équilibre, une pression sur ma cheville m'attira jusqu'à lui. J'étais à bout de souffle, à bout de forces, je sentais que le combat était perdu d'avance... ce fut le cas quand son poing vint s'écraser sur ma joue. La douleur ne fut pas aussi présente que je le pensais, en revanche quand l'arrière de ma tête frappa le sol, il me parut soudain que je n'avais plus mal nulle part. Mon corps me paraissait lourd, très lourd, mais je n'avais plus mal. Je compris que j'allais m'évanouir et qu'encore une fois, il avait gagné.

21 juillet

J'avais fini. Ma langue passa sur le papier que je refermais soigneusement. L'enveloppe posée sur mon lit trônait de façon évidente. Ma joue ne me faisait plus souffrir, mon ventre non plus. En vérité plus rien ne me faisait souffrir. J'ouvris la porte de ma chambre. Je croisai le Monstre dans le couloir, je ne lui adressai pas une parole, pas un regard. Il était désormais invisible pour moi.

Dehors, il faisait beau, cela changeait de la pluie. Mon téléphone ne cessait de sonner depuis des heures maintenant, mais je m'étais habitué au bruit de la sonnerie et je trouvais même cela marrant.

Je marchai lentement, puis-je quittai le quartier. Il y avait cet immeuble au bout de ma rue, une résidence pour les vieux ou une connerie du genre. Je m'y rendis.

Le personnel ne me posa aucune question quand je passai devant eux. Ils devaient être habitués aux visiteurs qui rendaient visite à leurs grands-parents. Je pris une porte qui indiquait les escaliers de secours.

Je montais, montais les étages, quand enfin, je vis la porte métallique temps attendue. Je l'ouvris ; aussitôt, l'air frais me caressa le visage. J'adorais l'été. Comme c'était paisible ici, il y avait de l'espace, du soleil et personne pour me faire chier.

De nouveau, mon téléphone sonna cette fois, je décrochais !

  • Allô.

  • Ambre! Bordel de Merde, c'est quoi cette histoire ! Pourquoi tu me quittes ! J'ai droit à une explication ! Débita Damon à une vitesse affolante.

  • Rejoins-moi sur le toit. Je sais que tu me trouveras.

Je raccrochais sur ces mots. Je savais qu'il allait me retrouver, il allait tracer mon téléphone une fois de plus et il serait bientôt là. Je m'approchai du bord, pour voir à quelle hauteur je me trouvais, mais je m'éloignais vite voyant le vertige arrivé.

Damon m'avait demandé de combattre mes démons, d'affronter mes peurs, je l'avais fait. Et j'avais compris que j'étais trop faible pour ça. Trop faible pour combattre. Trop brisée pour pouvoir aimer.

  • Ambre! Cria Damon qui venait d'arriver en courant.

Je ne me retournai pas, j'étais bien trop subjugué par l'horizon azuré. Je me sentais libérée d'avoir pris cette décision. Je trouvais alors que ressentir tout sentiment était devenu futile.

  • J'ai oublié de te dire hier, j'ai rencontré une fille sur le chemin de la plage.

  • Pourquoi on est là ? Et pourquoi tu me quittes ?

  • Elle avait ton âge, elle va rentrer au lycée elle aussi. Je ris. Je me suis fait la réflexion que tu ne pourrais pas la supporter.

  • De quoi tu parles putain ! Éloigne-toi du bord !

Cette fois, je tournais légèrement pour lui faire face.

  • Non, tu t'approches, je saute.

Aussitôt, son visage prit une teinte très pâle, mais au moins il se taisait et comprenait la situation.

  • Ambre , tu me fais peur.

  • Damon ... Écoute-moi pour une fois.

  • Okey je t'écoute.

  • Tu veux savoir ce qu'il y avait de plus bizarre chez cette fille ?

  • Non quoi ? Chuchota-t-il pétrifié.

  • Elle avait les cheveux roses...Roses... Je suis sûr que si un jour tu la rencontres, ça va faire des étincelles entre vous..

  • Ambre , je t'en supplie éloigne-toi.

  • Je t'ai laissé une lettre dans ta chambre. Lit là, tu comprendras tout. Dit à ton frère d'arrêter les conneries un peu.

  • Ambre ....

  • J'ai essayé de me battre, pour toi. Je n'ai pas réussi désolé. Je veux que tu tombes amoureux, que tu deviennes prof, que tu aides chaque personne que tu rencontreras dans ton existence. Montre à ton père que tu es un homme un peu.....

Je le regardai encore une fois, il pleurait. Cela me fit sourire, alors une personne allait enfin pleurer pour moi dans ce bas monde. Je le vis tendre son bras sans comprendre.

  • Je t'en supplie Ambre , ne fais pas ça. Prends ma main.

  • Je t'aime. Dis-je en souriant.

Puis, j'entendis un cri, mon nom. C'était fini

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