Chapitre 15

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Humiliation

Enivrante était cette nuit. J'étais complètement raide, et le joint que je venais de fumer n'arrangeais rien. Mais le froid glacial des nuits hivernales me permettait tout de même de garder les idées claires. Où étais-je d'ailleurs ? Depuis combien de temps, j'étais dehors ? Mince, je n'en avais littéralement pas la moindre idée et mon téléphone n'était pas avec moi. Je ressentais encore quelques papillons dans mon estomac. Cela avait été bestial et charnel et mon corps pouvait encore sentir la sensation orgasmique de son corps en moi. Petit à petit, la réalité me revenait à la figure, mais depuis le temps, je commençais à en avoir l'habitude, chaque choc était un peu moins brutal.

En me concentrant sur le décor de la ville, je me rendis compte que j'étais définitivement perdue. Je ne connaissais pas cet endroit de la ville. Mince. Je devais faire le chemin inverse ? Je ne m'en souvenais plus. Continuer tout droit n'allait en tout cas pas me ramener à mon poing de départ. Et si je ne voulais pas ? Qu'est-ce qui m'attendait chez moi ? Le vide, le silence une grosse dépression.... Tout au plus j'allais fumer, picoler et me morfondre. Tout ça, je pouvais le faire ici. J'en profitais d'ailleurs pour sortir une flasque de whisky de ma poche que j'avais déjà bien entamée et prenais une gorgée salvatrice.


Décidé, je continuai mon chemin. Les rues pavées n'étaient pas complètement silencieuses, des aboiements, des sirènes de police et de pompier, des rires lointains..... Tous ces bruits parvenaient excessivement fort à mes oreilles. Je me rendis compte que tout ce qui se passait autour de moi me rendait nerveuse, sur les nerfs. J'étais de moins en moins calme au fur et à mesure des mois. Les joints ainsi que l'ecstasy avaient de moins en moins d'effets sur moi. Le Dieu d'Elijah devait franchement rigoler s'il me voyait. Au loin, une enseigne lumineuse attira mon attention. La lumière paraissait chaleureuse et l'odeur était délicieuse. En m'approchant je pus voir qu'il s'agissait d'un petit vendeur de soupe itinérant. Il n'y avait qu'une simple tonnelle un long établi et quelques sièges. Il y avait du monde, des jeunes pour la plupart. De plus, le joint m'avait creusé l'appétit.



Je pris un siège assez éloigné des groupes de personnes et attendais en regardant l'homme d'âge mûr servir les autres. Il devait avoir la quarantaine minimum, tout sourire, la toque blanche sur sa tête laissait voir quelques cheveux grisonnants. Quand je le vis arriver vers moi, instinctivement, je me redressais sur mon siège. Je ne savais pas vraiment à quoi je ressemblais, mais ça ne devait pas être très glorieux. Je me remerciai intérieurement de m'être coiffé avant de sortir de chez moi.

  • Qu'est-ce que ce sera jeune fille ?

Effectivement, je m'étais assise, mais je ne savais même pas quoi manger.

  • Ce que vous servez le plus souvent. Dis-je.

Il me regarda, puis me sourit enfin.

  • Dans ce cas, ce sera double ration de poulet pour toi. Tu n'as que la peau sur les os ma parole.

Il avait parlé assez fort pour que plusieurs personnes se tournent vers moi. Les chuchotements et les gloussements commencèrent à s'élever. Mauvaise idée d'être venue ici. Un petit groupe à l'opposer de moi en particulier m'avait maintenant repéré et je compris pourquoi. En les observant, je pus reconnaître certaines personnes de mon école. Heureusement le bol de soupe arriva sous mon nez sinon je serais partie. Lorsque la nourriture bouillante passa dans mon estomac, je compris que je mourrais de faim. Je prenais à peine le temps de finir la première bouchée que je prenais déjà la deuxième. Bien que mon ventre se remplisse petit à petit, je n'arrivais pas à savourer mon repas. Les gloussements répétés et continuent ne cessaient de faire monter ma colère. Tout cela était dirigé vers moi, je le savais.

  • Tu es bien Erin Summers ?

Je tournais la tête sur ma gauche pour voir un jeune brun. Qui était quelques instants plus tôt avec ses amis.

  • Oui. Répondis-je.

Cela suffit pour que tout son groupe d'amis se mette à rire de bon cœur. Je m'empressais de payer ce que je devais...

  • Tu oses encore sortir dehors toi ? Se moqua-t-il.

Une fille le rejoint.

  • Il faut la comprendre se prostituer prend du temps.

Je descendis de mon siège, mais au moment de partir, le garçon me bloqua le passage.

  • Tu nous quittes déjà ? Viens avec nous, tu auras de quoi t'occuper.

Je gardais mon calme pensant que j'allais rentrer chez moi et que ce serait le silence. Je n'aurais pas de problème si je les ignorais. Je les bousculais forçant le passage, mais maintenant ce n'était plus une personne, mais tout le groupe d'amis qui me suivait.

  • Ou tu vas ?

  • Tu as des clients à voir ?

  • Je peux le devenir si tu veux.

  • Elle est triste parce que Damon n'a pas voulu d'elle !

À chaque remarque de leur part, ils riaient aux éclats en quoi cela était drôle. La moquerie était en plus de très mauvais goût. Je gardais mon calme, je faisais vraiment l'effort pour garder mon calme. Mais chaque mot m'atteignait, chaque mot me rendait un peu plus hors de moi. Je me souvins alors de cet homme que j'avais passé à tabac il y a plusieurs mois. Le sang sur mes mains, j'avais cru qu'il était mort, J'avais cru l'avoir tué. Je me souvins de l'état second dans lequel je m'étais retrouvée, cette rage si grande, si fulgurante. Je n'avais pas pu me contrôler, je ne devais pas reproduire le même schéma. Ce petit manège d'insulte en tout genre dura ainsi quelques secondes. Puis de nouveau, une personne me stoppa dans mon élan. Un des garçons prit ma main et mit quelque chose dedans.

  • Tu seras peut-être moins silencieuse avec ça ! Me dit-il.

Je baissai la tête et regardai le billet qu'il venait de mettre dans ma main. Que croyaient-ils ? Ses amis derrière ne pouvaient plus s'arrêter de rire, un fou rire général. Ils me prenaient vraiment pour une prostituée ? Je ressemblais donc à ça. Une prostituée. J'avais eu droit à tous les mots pouvant ressembler à ça. Mais ce billet dans ma main, alors ils pensaient vraiment que je pouvais faire ça ? Ils pensaient vraiment que j'étais juste ça. Un bout de viande à baiser. Je ressemblais donc à ça. Après tout, il avait peut-être raison, je n'étais peut-être que ça. Elijah ne devait pas en penser plus, et Damon ne faisait pas mieux. Au moins, ce mec me disait les choses clairement, une douleur dans ma poitrine commença à me prendre.

  • Oh ! regardez le bébé va pleurer. Il se mit à rire à son tour.

À quoi bon protester, à quoi bon dire que tout était faux, que personne ne me payait pour coucher. Dans un sens que je me fasse payer ou pas, cela ne changeait pas ce que je faisais, ce que j'étais...... alors après tout pourquoi ne pas prendre cet argent et ne pas faire ce qu'il attendait de moi.



Soudain, je sentis qu'on m'attrapait le bras. Je fus tirée en arrière de façon brutale, manquant de tomber. Sur le coup, je crus qu'une des personnes de la bande d'amis m'attrapait, mais au lieu de ça mon cœur loupa un battement quand je reconnus la tignasse blonde du meilleur ami de Damon . Il était arrivé de nulle part, son corps faisant barrière entre ces idiots et moi. Sa simple présence suffie pour arrêter tout éclat de rire existant. Ils étaient là, le regardant ébahi et se demandant tout comme moi ce qu'il faisait ici.

  • Okey mec calme-toi on rigolait.

C'est fou comme la popularité dans un lycée pouvait faire changer le comportement des gens. Je me dis aussi, que j'avais bien fait de tomber sur Logan , si cela avait été Sheldon où un des autres membres de l'Hydra les choses ne se seraient pas passées de la même façon.

  • Foutez le camp ! Et reprenez votre fric.

Logan , prit le billet de ma main et jeta alors le papier à terre. Ils me regardèrent une dernière fois, regrettant de devoir oublier leur petit jeu puis ils partirent dans la direction opposée à la mienne. Tu... Il me considéra quelques secondes puis un sourire sincère et dévoilant toutes ses dents apparues. Pourquoi souriait-il comme ça ? Quel garçon étrange.

  • On dirait que je suis définitivement ton sauveur ! Rigola-t-il

  • Je... Tu...

Cette bonne humeur apparente me décontenançait.

  • C'est rare de te voir ici. Enchaîna-t-il

  • Oui, euh... Merci.

  • Pas de quoi. J'ai attendu un peu, mais tu n'avais pas l'air de réagir alors je suis intervenu.

  • Qu'est-ce que tu fais ici ? Dis-je voulant changer de sujet.

  • Je suis venu manger de la soupe avec mon oncle, on devait se rejoindre ici mais il est en retard visiblement.

  • Passionnant.

  • Et toi alors pourquoi tu es venu ici ? Ça fait une sacrée distance depuis chez toi.

  • Je sais d'ailleurs, tu pourrais m'indiquer comment rentrer chez moi, je suis perdue.

Ses yeux bleus me regardèrent d'un air idiot comme si se perdre à Erié était inhabituel.

  • Oui, mais tu n'as plus de bus à cette heure de la nuit. Tu rentres comment ?

  • À pied.

Il prit son téléphone et composa un numéro.

  • John j'ai un truc à faire on mangera des soupes une autre fois, je ne rentre pas tard. Salut.

Il avait débité cette phrase sans prendre la moindre inspiration et avait raccroché aussitôt.

  • Il va me poser des questions après.

  • Tout comme moi. Je peux savoir ce que tu fais ?

  • Je te raccompagne. Dit-il comme si c'était une évidence.

  • Non , non, c'est hors de question.

Qu'est-ce qu'il croyait celui-là ? Dois-je rappeler qu'il était l'ami de Damon ? Je ne le connaissais pas, mais s'il était comme lui, je préférais ne pas en entendre parler.


  • Je ne vais pas te laisser rentrer toute seule à cette heure-là. Je ne vais pas te manger.

  • C'est marrant, il y en a un autre qui tient les mêmes discours que toi.

  • Tu parles de Damon . Pitié, ne nous compare pas, on est le jour et la nuit.

Je fus interloquée par sa réponse. Déjà, car il avait tout de suite compris de qui je parlais et surtout pourquoi j'en parlais. Il n'était pas son meilleur ami pour rien. Finalement, il avait l'air buté. Je me résignais donc à le suivre. Pendant la moitié du chemin il me parla de beaucoup de choses différentes, il ne cessait de bavarder. Je ne pouvais pas l'arrêter. Pourtant, cela était plaisant. Je me fichais complètement de ce qu'il racontait, mais ça faisait tellement longtemps que je n'avais tenu une conversation anodine. Je m'en rendais compte maintenant que j'y pensais. À l'Hydra , tous les sujets étaient toujours stratégies, drogue faire des rapports. Quand je voyais Elijah .... Nous ne parlions pas vraiment, quand il s'agissait de Sheldon , il fallait toujours parler de ma santé, mes projets d'avenir. Et avec Damon ce n'était pas mieux, il essayait sans cesse mesurer mes paroles, essayant d'en comprendre le sens cacher, cherchant la faille dans le système.


Logan avait l'air d'être complètement son opposé. Il était d'une telle innocence, accordant visiblement une grande importance à un tas de choses futile de la vie. Parfois même son raisonnement pouvait être marrant.

  • Par exemple. Avait-il enchaîné. Les poissons, personne ne se demandent s'ils ont besoin de boire pour vivre.

J'avais fondu en larmes tellement sa réflexion était drôle. Dix minutes, vingt minutes, trente. Au fur et à mesure, je me sentais de plus en plus décontracter à son contact, sentant comme une chaleur amicale émaner de lui. Était-il au courant pour Damon ? Connaissait-il ma réputation ? Et surtout, m'en voulait-il d'avoir frappé sa copine. Il ne m'en donna pas l'impression. Il ne cessait de sauter partout, de gesticuler, appuyant ces hypothèses avec de grands gestes et une grande gueule.

  • Regarde !

Il me montra au loin le parc pour enfants de la ville.

  • Viens ! On va faire un tour !

Ce garçon était vraiment sérieux ? Il voulait vraiment faire de la balançoire ? Maintenant ? Ici ? Avec moi ?

  • Tu n'es pas sérieux. Je ne vais pas là-dedans moi.

  • Allez Erin ! Pour faire plaisir à un grand enfant !

Il agrémenta son caprice d'une petite danse ridicule. Je levai les yeux au ciel et le suivis. La rivière passait par là. Je ne me souvenais pas de ce détail. Pourtant j'avais passé énormément de temps ici. Logan s'assit sur une des balançoires et commence à basculer d'avant en arrière. Je sortis de nouveau ma flasque, et bue.

  • Tu as quelque chose à fêter ? Me demanda-t-il en voyant que je m'alcoolisais.

  • Non, rien du tout.

  • Dans ce cas, tu ne devrais pas boire.

Je ris.

  • Il y a un tas de choses que je ne devrais pas faire.

Il rit lui aussi, comme s'il savait de quoi je parlais. C'était l'ami de Damon. Il devait savoir de quoi je parlais.

  • Bon qu'est-ce qu'on fait ici au juste ?

  • Rien, on se détend.

  • Je préfèrerais mieux rentrer chez moi.

  • Pourquoi ? On s'amuse non ?

Je m'assis sur la balançoire à côté de la sienne. Sa vision des choses avait l'air simple, il ne se prenait pas la tête lui.

  • Logan , je peux te poser une question ?

  • Évidemment.

  • Pourquoi tu es intervenu ?

Il stoppa immédiatement la balançoire et me regarda avec deux billes.

  • Je n'aurais pas dû ? Je veux dire ces mecs t'on filé des sous pour te prostituer !

  • Et si j'avais accepté ?

  • Je ne t'aurais quand même pas laissé faire. Personne ne mérite d'être rabaissé comme - - ces personnes l'ont fait.

  • Tu sais, j'ai l'habitude.

  • Je sais, je ne trouve d'ailleurs pas ça normal mais bon.

Sa façon de résonner me paraissait tellement à des milliers de kilomètres de la mienne.

  • Au final, tu n'as toujours pas répondu. Pourquoi tu es intervenu ?

  • J'ai besoin d'une raison ?

  • J'ai blessé assez de personnes que tu aimes. J'ai frappé Candice ....

  • Je sais. Je sais aussi que tu t'es excusée...

  • Et j'ai visiblement fait du mal à ton meilleur ami. Et tu ne me détestes pas ?

  • Si tu savais le nombre fois où Damon et moi, nous nous sommes battus.

  • Qu'est-ce qu'il t'a raconté ?

  • Tout, je suis au courant de tout ce qu'il y a à savoir.

  • Et tu ne me détestes pas ?

  • Non. Il soupira. Tu sais, on a tous un squelette dans un placard. Je ne t'en veux pas, car je suis sûrement le plus à même de te comprendre dans cette ville.

  • Comment ça ?

  • Ma mère est morte en me mettant au monde. Et mon père l'a suivit seulement trois ans plus tard,d'un cancer .

Je restai muette. Il parlait de çà de façon si légère, si tranquille... comment pouvait-il ?

  • Je suis désolé.

  • Ce n'est rien. Et puis petit à petit, je me suis fait détester par énormément de personne. Apparemment, j'étais un démon qui avait tué ses parents.

Sa vie avait l'air tellement similaire à la mienne... Alors comment pouvions-nous être si différents l'un de l'autre. Je cherchais ou étais la faille, je cherchais une once de chagrin et de rancœur dans ses yeux, mais rien. Tout au plus une mélancolie. Il était souriant, rieur... En bref, il respirait la joie de vivre. Il avait réussi, réussi à suturer cette plaie intérieure qui me rongeait sans que je sache comment la stopper.

  • Je ne suis jamais venu dans ce parc, dès que j'approchais des enfants, ils partaient en criant. J'ai donc fini par rester chez moi avec mon oncle.

  • Comment tu as fait pour.... t'en sortir ?

  • Un jour tu te rends compte.....que tu vis tout simplement.

  • C'est idiot ce que tu dis.

  • Pour le moment, tu as l'impression, que rien n'est utile, que ta douleur ne se calmera jamais, tu es complètement déphasé, sans point de repère. Mais tu verras tout s'arrangera.

  • Comment ? Quand ?

  • Un jour, un matin, tu te réveilles, et tu te rends compte.

  • Rendre compte de quoi ?

  • Que tu peux respirer. Que tout ce poids dans ta poitrine, c'est alléger. Et tu te rends compte que ta vie est une misère, mais que tu en es le seul responsable.

Seule responsable, ça, je le savais, j'étais la seule responsable. Et heureusement.

  • Tu as juste à laisser les autres te tendre la main.

  • Je le sais, mais je n'en ai pas envie.

  • C'est pour ça que tu as repoussé Damon ?

  • Non.

Je me levais de la balançoire, les choses prenant une tournure trop sérieuse. De plus, je ne voulais pas entendre parler de Damon maintenant.

  • Je rentre. Merci encore.

  • Quoi ? Attends. Pourquoi tu t'en vas ?

  • J'en ai assez de discuter.

  • Alors c'est juste ça, tu fuis. Pourquoi tu t'acharnes autant à rester seule ?

  • Simplement, Logan , parce que dès que quelqu'un s'approche de moi, il est blessé où pire. Et ne dis pas le contraire. Candice ne se serait jamais fait agresser si je n'avais pas été là.

Il se tut. Il n'avait pas d'argument et c'était normal. J'avais raison. Lui qui avait soi-disant une vie identique à la mienne pouvait comprendre une telle chose. Alors il me laissa partir... Je finis le chemin seule. Je ne cessai de repenser à ce que Logan m'avait dit. Que... Pourquoi aller vers les autres ? Après tout ils étaient blessés en ma présence mais ce soir j'avais compris que les autres ne voulaient pas plus de moi, que moi je voulais d'eux. En rentrant, j'eus la présence d'esprit de prendre le courrier de ma boîte à lettres.

  • Facture facture, pub, facture....... Que...

Une enveloppe aussi blanche que les autres retint mon attention, bien qu'il fasse noir, j'aperçus nettement le logo dessus. Je m'empressai de rentrer et fermai la porte. Doucement, je m'assis pour ouvrir ladite enveloppe. Mes mains tremblaient. J'étais étrangement à bout de souffle. Je dépliai le papier avec précaution.



" Mademoiselle Erin Summers .


Vous êtes convoqué à la cour d'assises d'Erié suite aux poursuites entamées contre Monsieur Nicholas Sanders . Le dit accusé sera jugé le lundi 10 décembre 2018 à 8 heures du matin pour l'infraction de crime involontaire. Je vous serais donc gréé Mademoiselle Erin Summers de prendre rendez-vous dans mon cabinet du........"


Je lâchais le papier n'étant pas capable d'en lire plus. Mon avocat m'envoyait un courrier après des mois sans nouvelles et il fallait sûrement que je plaide ma défense blablabla..... Il allait être jugé, il allait être jugé... Je me passais cette phrase en boucle dans ma tête. Les larmes se mirent à couler. Je redoutais ce jour avec impatience et pourtant dans trois semaines maintenant j'allais voir le visage de celui qui avait brisé ma vie....... Mais comment j'allais faire ? Je ne pourrais jamais surmonter ça. ... Je le savais, je ne pourrais pas supporter de les entendre se remémorer ce jour-là décortiquant chaque moment, pesant le pour et le contre... Je ne pouvais pas aller là-bas seule. Il n'y avait qu'une seule personne sur qui je pourrais compter, mais je savais qu'elle n'allait pas accepter.......

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