Chapitre 26

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Décadence 2

Non seulement, je n'avais pas réussi à la sauver. La sauver de ses démons, mais en plus de cela elle m'avait moi-même fait replonger dans mes souffrances. Je ne comprenais plus. Je ne savais plus. J'étais entre ses mains, elle pouvait faire ce qu'elle voulait de moi, et aujourd'hui la seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était de me faire souffrir. C'était trop dur. Pitié que cette fille m'achève et qu'on en finisse. La vie était devenue insupportable sans elle. Mais la vie était tout aussi insurmontable auprès d'elle. Je voulais retrouver l'Erin d'avant.


À ce moment précis, j'aurais donné ma vie pour voir ses sourires espiègles, ses yeux verts innocents, ses joues roses. J'aurais tout fait. Pourquoi j'avais été si idiot ? J'aurais dû la garder auprès de moi. J'aurais dû écouter autre chose que mon ego surdimensionné. Au lieu de ça, je l'avais jeté bêtement dans un café du coin. Je l'avais fait pleurer inutilement sans le moindre regret. Est-ce que je me souviens de notre conversation pendant notre rupture ? Bien sûr que non, je n'avais pas écouté un traître mot de ce qu'elle m'avait dit bien trop absorber par ce qu'il se passait dehors.

  • Fiston ! Je sursautais.

Mon père, sans doute là depuis quelques secondes, m'observait à la fois sévère et inquiet.

  • Tu comptes prendre cette tasse ? Me demanda-t-il.

Effectivement, j'étais toujours devant le placard main posée sur une tasse à café que je n'avais toujours pas prise.

  • Assieds-toi, je vais nous servir du café.

Comportement étrange pour un paternel qui ne montre jamais d'attention envers vous, sauf quand il s'agit de vos études. De la cuisine, je n'avais pas de vue sur le salon. Je ne pouvais pas voir mes amis et j'entendais très peu leur conversation. Autrement dit, je ne pouvais pas supplier mon meilleur ami du regard pour qu'il me sauve de cette situation.


Tranquillement, mon père s'assit à côté de moi. Je sentais que sa présence se voulait rassurante et paternelle. Au contraire, je me sentais encore plus angoissé et anxieux.

  • Regarde-moi ! Me demanda-t-il.

Je m'exécutais. Ses yeux étaient profonds, noirs et abyssaux. Comme les miens. Il y avait un air de famille indéniable entre nous. Je ne pouvais pas avoir de doute sur la paternité. Oui le même nez, les mêmes yeux, la même bouche... C'était presque effrayant de se rendre compte de sa propre ressemblance avec son père. J'avais à l'heure actuelle l'impression de me voir plus vieux.

  • Je ne veux pas de réprimande, pas de conseil et encore moins ton avis.

  • Je n'en avais pas l'intention. Me dit-il simplement.

  • Alors quoi ?

  • Damon ! Entendis-je du salon.

Je me levais aussitôt, pour rejoindre mon ami. Le ton sérieux qu'il venait d'entreprendre me fit comprendre immédiatement que la situation allait changer. Logan était là, debout au milieu de l'assemblée. Tous le fixaient, tandis que le regard du blond me toisait comme pour me faire comprendre sa conversation, mais sans les mots.

  • Tu es sûr ? Demanda mon frère blond. Bien, je te remercie !!

Aussitôt, qu'il eut raccroché, il me lança mon téléphone dans les mains. Nous étions tous pendus à ses lèvres.

  • Il a localisé le téléphone d'Erin !

  • Où ça ? dit Hailey .

  • Près de la sortie Nord de la ville.

  • Bien sûr, la moitié du chemin est faite que de petite ruelles, on ne risquait pas de chercher là. Dis-je avec joie .

  • Damon du calme. La trace ne bouge pas.

  • Quoi ?

  • Preston l'a retrouvé depuis dix minutes. Seulement le point sur l'ordinateur ne bouge pas. Il a préféré attendre pour qu'on puisse la choper en bagnole.

  • Et alors quoi ?

  • Aucun mouvement.

  • J'ai envoyé un message à ton frère, ils sont en route. Intervint Kenneth .

Attends là, on met pause et on revient en arrière. Ce sont mes amis et mon frère lui-même qui m'ont dit que j'étais en charge de résonner Erin . Tout ne reposait que sur mes épaules et soudainement alors qu'on la retrouve, je suis mis de côté par Logan et Kenneth.

  • Vous vous foutez de ma gueule les gars ! Dis-je soudainement menaçant.

  • Quoi ? Dit Logan lui aussi soudainement tendu.

  • Vous envoyez mon frère avec Tyron, je suppose. C'est à moi d'y aller.

  • Tu l'as entendu comme nous, le signal reste statique.

  • C'est de la merde votre signal, c'est tout !

  • Damon ! Dit Logan

  • Quoi ?

  • Elle a très bien pu jeter, faire tomber où casser son téléphone.

  • Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas toujours le cas ! Dis-je en commençant à élever la voix .
  • et si ce n'est pas le cas ? Hurla-t-il.

  • Nous avons retrouvé Ambre le crâne fracassé !

  • Elle n'est pas Ambre !!

Il y eut un blanc monumental dans ma tête ! Les mots que venaient de dire mon meilleur ami m'avaient mis une claque douloureuse. Qu'est-ce que je faisais ? Depuis quand je me retournais contre mes amis. Tous regardaient la scène. Moi, j'étais horrifié par la tournure des choses. Je m'étais promis de la protéger, au lieu de sa encore une fois, je faisais tout foirer d'une manière ou d'une autre. Je fuyais la tête la première. Merde, je ne suis quand même pas un mec con. Je suis brillant en mathématiques, en stratégie militaire et en psychologie. Je ne pouvais pas perdre pied à ce point ! Le silence de la pièce fut brisé par des sanglots étouffés. Nous tournâmes toute la tête vers Hailey.

  • Je... Je suis désolé tout est de ma faute.

Elle était assise, le visage dans les mains, ses épaules étaient secouées par les sanglots. Je devais rester raisonnable. Après tout, je n'étais pas le seul à souffrir et m'inquiéter de la situation. Les larmes d'Hailey le prouvaient bien. J'inspirais un maximum d'air dans mes poumons. Puis j'expirais lentement. J'eus l'impression que cela calma quelque peu les battements de mon cœur. Je sentis une main douce et chaude glisser le long de mon dos. Je savais déjà qu'il s'agissait de ma mère sans même la regarder. Elle qui était si pacifiste et passive. La pauvre devait être aussi désemparée que moi. La situation était inconfortable pour tout le monde, il fallait que je cesse d'être égoïste et illogique.

  • Cesse de pleurer Hailey, ce n'est pas ta faute. Logan à raison, il faut qu'on garde notre calme et qu'on attende les nouvelles.

Cependant, je ne pouvais pas rester dans cette pièce. Il y avait trop de personnes chez moi. Je devais être au calme. Je décidais d'aller prendre une douche en espérant que m'isoler dans la salle de bain me calmerais.


J'en avais assez de toujours devoir être le mec fort. Que ce soit pour ma famille, mes amis, ou pour elle. C'est vrai, je n'avais pas demandé à être la soupape de sécurité d'Erin, d'être son protecteur, son gardien. Je ne l'avais pas demandé. Ce choix, c'était simplement imposer à moi par je ne sais quel cheminement. Hailey devait être en train de pleurer en bas. Ma mère était inquiète, j'étais confus, frustrer.... Tant d'autres choses. Elle n'apportait rien de bon dans ma vie. Rien de joyeux, rien de paisible. Elle était une ombre sur mon existence qui était à la fois inutile et encombrante. Elle était un Boulet ! Les boulets ne sont justes qu'un bordel qu'on traîne quand on veut avancer..... Erin était déjà médiocre autrefois, elle était maintenant un déchet irrécupérable...... Cette fille était la bête noire de ma vie.


Et putain de merde, je n'arrivais pas à la détester. Pourquoi ? J'avais tous les éléments pour la déchiffrer pour la comprendre. Son regard me dévoilait toutes les émotions abyssales de son âme, mais j'étais incapable de les comprendre. Une chose m'échappait chez elle. De plus, Erin n'était pas vraiment du genre à cracher le morceau.


Soudain, je sursautais en entendant des coups frapper sur la porte de la salle de bain.

  • Mon chéri. Tu dois descendre. Appela ma mère

  • J'arrive.

Même dans un tel moment, il n'y avait que ma mère pour avoir un ton aussi doux et mélodieux. J'avais l'impression d'être le seul à paniquer dans cette histoire. C'était peut-être tout simplement le cas. En général, mon intuition ne me faisait jamais défaut. Je prenais à peine le temps de me sécher, j'enfilais mon jogging, je mettais ma serviette sur ma nuque et je sortais. Sur les quelques mètres qui séparaient ma chambre de la salle de bain, ma mère patientait sagement dans le couloir. Je ne pouvais comprendre comment ce petit bout de femme pouvait être d'une telle importance dans l'organisation de ma vie. Pourquoi aimait-elle mon père ? Où trouvait-elle la patience de nous éduquer mon frère et moi ? Comment elle pouvait gérer autant de choses à la fois.


Ma mère était pour moi une énigme complète et pourtant, je la connaissais par cœur. Son regard noir me fixait de façon inquiète. Puis une idée me traversa l'esprit. Et si demain elle venait à disparaître ? Si demain toute ma famille venait à disparaître. Que je devienne orphelin. Rien que l'idée me faisait mal cœur. La simple pensée me donna un nœud dans la gorge. Je détournais mon regard de celui de ma mère et je me dirigeais dans la chambre. Je m'assis sur mon lit les yeux rivés sur mes pieds comprenant progressivement la douleur d'Erin. Enfin, pour la première fois, je me mis à sa place deux secondes et je pus entrevoir un fragment de sa douleur profonde. Si je venais à perdre ceux qui étaient mon seul lien indéfectible, je deviendrais fou de rage. La pensée de me retrouver orphelin m'attristait, mais celle que ma famille soit tuée d'une quelconque manière me faisait frémir de haine. Tout à coup, je sentais une caresse maternelle prendre ma serviette de bain et la rabattre au-dessus de mon crâne.

  • Tu es encore tout mouillé. Râla-t-elle doucement.

Dans un geste presque anodin, elle s'appliqua à sécher mes cheveux.

  • Maman.... Dis-je dans un souffle

  • Oui mon cœur ?

  • Pourquoi il arrive autant de chose horrible...

Son geste cessa automatiquement.....Ma question la déroutait tristement. Quelques gouttes d'eau tombèrent sur le sol de ma chambre....

  • Damon ....Souffla-t-elle avec tristesse.

Je relevais légèrement la tête. Ses yeux me regardaient avec tant d'amour...J'avais compris très jeune que je pourrais toujours lire de l'amour dans les yeux de ma mère, dans son regard et uniquement dans le sien. Sans doute parce que j'étais sa progéniture, elle me regardait d'une manière qu'aucun autre être humain ne pourrait imiter. Elle était une des seules personnes au monde à qui je faisais face quand je savais que ma carapace se fissurait et que mes émotions devenaient transparentes.

  • Je n'ai malheureusement pas la réponse.

Sa main, qui était dans mes cheveux jusqu'à présent, glissa sur ma joue. Elle était tiède, douce et rassurante. Je me laissais aller à sa caresse. Je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser en cet instant. Tandis que dans mon malheur, je pouvais être rassuré et aimé. Erin était là, dehors dans le froid et la nuit, quelque part, seule. La seule chose qu'elle demandait aujourd'hui, c'était la seule chose que j'avais et que je ne pouvais lui donner. De nouveau, des gouttes d'eau vinrent s'écraser par terre, mais ce n'était pas de mes cheveux cette fois-ci.

  • Mon chéri, tu es encore si jeune, si innocent. Tu ne peux pas comprendre maintenant ce que moi, j'ai mis des années à comprendre.

  • Qu'est-ce que je ne comprends pas ?

  • La vie. Il arrive des choses horribles a des personnes bien parfois, la vie est faite ainsi Damon. Imparfaite, inégale et condamnable. Mais elle est surtout vulnérable. Et c'est quand tu comprendras ça que tu commenceras réellement à te rendre compte que la vie est plus belle.

  • Belle ? Ce monde est pourri maman, je n'ai plus quatre ans.... Dis-je déçus d'une telle réponse.

  • C'est justement là où tu te trompes. Ce sont simplement des défauts. Et quand tu seras assez mature. Tu apprendras à apprécier chaque défaut de la vie. Les défauts des personnes qui t'entourent.

Apprécié les défauts, il n'y avait rien de plus idiot je trouvais. Cependant, les paroles de ma mère venaient de faire mouche. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle.... Apprécier les défauts... Aimé une personne de façon aussi entière et pure était-ce réellement possible ? Je comprenais dans un sens Erin. À quoi bon aimer ? C'est vrai à chaque fois cela ne menait à rien. Que ce soit pour elle comme pour moi toutes les personnes que nous aimions finissaient par mourir, s'éloigner ou nous faire souffrir. C'était une chose stupide. Mais ce qui était encore plus stupide, c'est qu'aimer ne se contrôlait pas, ne se choisissait pas. C'était ce qu'il y avait de plus cruel.


Aimer les défauts. J'aimais Erin, mais était-ce au point de pouvoir accepter ses faiblesses ? Son fardeau et sa défaillance ?


Je ne pouvais plus me passer d'Erin, c'était un fait indéniable contre lequel j'avais essayé de lutter sans succès. Mais au fond de moi, je la détestais autant que je pouvais l'aimer. Elle me rendait faible, colérique, amoureux et sa présence était à la fois un enchantement par son sourire et sa beauté, mais un supplice quand je me retrouvais face à ses larmes et son regard en détresse. Je lui en voulais de me refaire vivre ce que j'avais déjà vécu et je m'en voulais de ne pas pouvoir partir.


Ambre était secrète, maline et menteuse parfois. Elle savait me berner, elle en avait eu les moyens. Mais cette nana aux cheveux roses était différente et sa différence était mon seul moyen de lutter contre son envie de se détruire. Je ne savais pas pourquoi, ni comment, mais j'arrivais à percer à jour ses pensées et ses sentiments d'un simple regard. Ses yeux étaient pour moi un miroir dans lequel je pouvais sonder les abîmes de son âme. Elle ressemblait tellement à Ambre dans sa force, mais je m'étais bien rendu à l'évidence, je me reconnaissais dans ses faiblesses. Le cœur brisé, la douleur du deuil. Seuls ceux qui avaient eu les mêmes douleurs pouvaient se comprendre.


Trois coups furent tapés contre ma porte de chambre ouverte.

  • Dean vient de téléphoner, il sera là dans quelques minutes. Me dit mon ami blond.

Il nous regardait à tour de rôle ma mère et moi. Il savait qu'il arrivait dans un moment délicat, mais cependant, il resta stoïque face à nous. Ce ne fut que quand je me levais de mon lit qu'il partit rejoindre mes amis. Néanmoins, je n'étais pas excité ou bien inquiet. Ma mère me regarda et elle comprit aussi bien que moi que les nouvelles n'étaient pas bonnes. C'était une évidence sinon Logan serait arrivé comme une furie en hurlant partout. Pauvre Logan, je le sentais complètement déphaser et démunie face à la situation. Il était calme et sérieux, comme dans les moments graves que nous avions déjà vécus auparavant. C'était un crétin, sans la moindre jugeote, fonçant tête baissée, mais quand les choses prenaient une mauvaise tournure, son self-contrôle et ses talents de médiateur étaient bien utiles.


Ma mère et moi avons donc emboîté le pas à Logan. Il semblait que le calme était revenu dans le salon. Hailey restait assise, silencieuse. Mon ami s'installa dans le fauteuil et il se mit à observer la pluie battante. Pensait-il lui aussi à Erin ? J'en aurais mis ma main à couper. Je pus voir que Candice aussi avait versé quelques larmes. La seule fille qui gardait ses émotions pour elle était Alexis. Pourtant, je voyais bien que la pauvre fille était impatiente. Son pied faisant un mouvement continu nerveux. La porte s'ouvrit à Dean trempé jusqu'aux os et à ma plus grande surprise, Tyron. Il osait mettre un pied dans cette maison ? Alors qu'il était un des plus gros fautifs de cette merde !!

  • Qu'est-ce qu'il fait la lui ? Dis-je avec une animosité voulue.

  • Damon ne commence pas..... S'il te plaît. Supplia mon frère.

  • Alors ? Demanda Hailey se foutant de nos différends.

  • C'est bien ce que nous pensions. Nous n'avons trouvé que son téléphone.

Étonnamment, je ne fus pas plus déçu que ça. Après tout, il s'agissait d'Erin. Même si ma rage intérieure était à son point culminant, je connaissais plus que bien, Erin, et je savais que si ce téléphone elle ne l'avait plus c'était volontaire. Ces idées me mirent encore plus hors de moi, qu'elle puisse vouloir jouer à cache-cache avec moi de cette façon. Cependant, je semblais plutôt calme et détendu.

  • Tu penses qu'elle l'a fait tomber ? Demanda Candice.

  • Non. Répondit Tyron. Je connais assez Erin pour savoir qu'elle a dû le jeter intentionnellement. Elle devait en avoir marre de recevoir des appels et sms.

Je ne pourrais dire pourquoi. Mais je perçus sa phrase comme une pique lancé à mon égard.

  • Ses amis s'inquiètent simplement pour elle.

  • Ses amis..... Répéta-t-il.

  • Un problème ? Souligna Alexis qui devait sûrement se sentir viser par cette remarque.

  • Tyron ! Avertit Dean.

  • Quoi ? Où étaient ses amis quand elle en avait besoin ? Gentiment en train de fricoter au lycée.

  • Mais pour qui est-ce que tu te prends ? Dit Alexis choqué. Tu as fait en sorte qu'Erin s'éloigne de nous, il me semble, tu es responsable de beaucoup de ses problèmes ainsi que certains des nôtres. Dit-elle en regardant Candice . Un conseil mon gars, fait attention à ce que tu racontes.

Le poing dans ma poche était plus que serré, mais je devais garder le contrôle, il y avait tout de même mes parents, mes amis et une situation déjà assez compliquée. J'aurais de nouveau l'occasion de le frapper, je ne devais pas perdre mon calme. Tout le monde semblait sur les nerfs. Excepter une personne. Logan. Il ne faisait plus un mouvement, plus un bruit, toute la pièce l'avait oublié. Son comportement me parut étrange, je n'avais jamais vu mon ami aussi calme et détaché du monde extérieur. Il ne semblait pas vouloir se préoccuper de la situation qui dégénérait, s'il restait à l'écart de la dispute. Je faisais mieux de prendre exemple sur lui et de me taire. Surtout qu'Hailey et Alexis avaient l'air assez remontés pour défendre nos honneurs à elles deux.

  • J'ai fait bien plus pour Erin, que vous en avez fait jusqu'à maintenant. Je suis tout aussi inquiet que vous, cependant comprenez bien une chose. Je ne suis pas votre ennemi, mais pour moi, vous ne connaissez pas Erin comme moi, j'ai déjà pu la voir. Vous ne savez pas de quoi elle est capable.

  • Si tu savais à quel point, j'aimerais qu'on se foute sur la gueule toi et moi. Dis-je dans un rictus de nervosité pour garder mon calme.

  • Je le sais bien. Dit-il en souriant.

  • Tu as fait bien plus que nous ? Dit Hailey dans un chuchotement menaçant. Les larmes commençant à revenir. C'est moi qui étais avec Erin quand ses parents ont eu un accident. C'est moi qui étais sur les lieux de l'accident et qui ai vu sa vie se briser. C'est moi qui lui ait tenu la main à la morgue. C'est moi qui me suis occupé de l'enterrement. C'est moi, qui ai passé mon enfance dans sa maison.... Moi et seulement moi.

J'allais commencer moi aussi à m'énerver quand mon père intervient.

  • Stop ! Dit-il avec son autorité naturelle. Je ne tolérerais pas plus de cris de mensonges et d'insultes dans ma maison. Que quelqu'un accompagne Hailey dans la cuisine s'il vous plaît.

Kenneth presque intimidé, opina et s'exécuta derechef.

  • Dean raccompagne ton ami à son véhicule. Quant à vous tous, je pense qu'il est temps maintenant de faire la seule chose raisonnable. Tyron partit. Notre seule option est d'appeler la police.

  • Papa ! Attends encore un peu. Dis-je soudainement paniquer.

  • Les enfants, je vous ai laissé faire jusqu'à maintenant, mais la situation est grave et il faut que nous nous en remettions aux autorités compétentes.

Je regardais tous mes amis qui semblaient à mon plus grand étonnement résignés. Comment pouvaient-ils abandonner aussi vite.

  • Papa, si la police s'en mêle elle aura des gros problèmes.

  • Damon ! Intervint ma mère. Écoute ton père. Je sais que tu es inquiet, mais tu ne peux pas porter ce fardeau tout seul. Pas encore une fois. C'est notre seule option.

Le monde entier semblait se détourner de moi. Mais au fond de moi, je savais que je n'avais plus de choix. Tout était hors de contrôle, je ne savais plus quoi faire. J'étais si insignifiant face à la douleur qu'elle ressentait.... Alors voilà.... Je faisais la seule chose censée, honorable et juste que je devais faire. Abandonner.

  • C'est d'accord.

Nous nous sentions tous minables, chacun d'entre nous avait cru pouvoir être utile, mais nous n'étions même capables de savoir où elle était alors comment prétendre pouvoir l'aider ?

  • Ne t'inquiète pas fiston, tout ira bien. Dit mon père en laissant tomber sa main sur mon épaule.

Je préférais ne pas lui dire que ses paroles étaient inutiles pour moi.

  • J'ai trouvé. Lâcha la voix calme de Logan, brisant le silence.

Nous nous sommes tous retournés vers lui, sans comprendre. Lui qui semblait éteint et ailleurs s'anima subitement. Il se leva d'un bond de son siège et prit sa veste. Je ne comprenais pas, son silence était aussi brutal que son excitation et je n'avais aucune idée de ce qui pouvait lui passer par la tête....

  • Logan ? Questionna Candice .

Il prit mon manteau et me le lança à la figure.

  • Je sais où est Erin !

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