Chapitre 17

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La lumière filtrait depuis des heures au travers des rideaux blancs de ma chambre. Je l'observais, depuis tellement de temps, mon réveil venait de sonner pour me rappeler que l'heure n'était plus au sommeil. Mais depuis des jours je ne pouvais dormir, les cernes violets s'étaient désormais ancrés dans mon visage. J'avais besoin de dormir. Cruellement. Mais je ne pouvais fermer les yeux. Mon cerveau ne pouvait plus se mettre en veille. J'allais bientôt devoir aller au lycée et pendant des jours et des nuits, je me suis demandé comment je devrais aborder Hailey . Hailey Hall. Je ne trouvais pas la solution. Je n'étais plus la même. Elle n'était plus mon amie. Nous n'avions plus rien en commun. Alors, je savais que jamais elle n'accepterait de m'accompagner au procès. Jamais elle ne voudrait voir le visage de cette personne qui avait brisé ma vie. Moi-même, je ne le pouvais pas.

  • Erin ,réveille-toi.

  • Hm.

Mon Dieu, je l'avais oublié celui-là. Tyron ne me lâchait plus. Souvent quand je me levais, je le retrouvais en train de faire sa petite vie chez moi. Je ne pouvais pas lui en vouloir. J'avais littéralement pété une durite. Comment c'était arrivé ? Je ne pouvais même pas le dire. Mais il avait eu peur. Je lui avais fait peur. Maintenant quand il me regardait, ses prunelles noisette reflétaient une inquiétude cachée quoi que je fasse. J'avais tout fait pour qu'il s'éloigne, pour lui faire comprendre que jamais je ne referais la même erreur. Mais il était entièrement fermé à la discussion et quoi que je fasse, je devais lui faire un rapport complet. Sa présence était parfois suffocante, mais encore une fois, je le comprenais. Il se demandait à chaque instant quand j'allais rechuter, à quel moment mes nerfs me lâcheraient de nouveau, si j'allais vraiment faire une connerie ou non. Je n'avais malheureusement pas la réponse, car je me posais exactement les mêmes questions.

Je partis dans la cuisine pour me servir un verre d'eau avant ma journée. Tyron était tranquillement assis, tapotant sur son téléphone.

  • Bon j'y vais !

  • Ok fait attention.

Je ne pu m'empêcher de rouler des yeux. C'était bien une phrase de bonne femme ça.

Je passais devant lui, sans un regard. Il n'allait pas rester bien longtemps chez moi, mais le peu de temps où il était avec moi, je faisais tout pour l'éviter. Chaque fois que je voyais Tyron , il m'était simplement impossible de le regarder dans les yeux. Il devait penser que je lui en voulais, que je le détestais... C'était tellement faux. Cependant, comment lui expliquer que j'étais rongée par la culpabilité et la honte sans qu'il ne me fasse de nouveau un discours que je ne voulais et ne pouvais pas entendre. J'étais humiliée d'avoir baissé les bras devant mon supérieur hiérarchique. J'étais embarrassé d'avoir montré à Damon à quel point j'étais une pauvre chose. Je n'avais cessé de montrer depuis le début que j'étais forte dans ma souffrance. Que je pouvais supporter ce poids sur mes épaules et vivre avec. J'avais tout fait pour rester honorable et digne devant ceux que je côtoyais. Au lieu de ça, Tyron , m'avait percé à jour. Il avait prononcé ces mots que j'avais tant voulu éviter durant les mois précédents.

« Ce n'est pas ta faute »

Comment pouvait-on dire une chose pareille après ce que j'avais fait ? Personne ne savait à quel point c'était ma faute, personne ne savait à quel point j'étais responsable. Je devais être honnête avec moi-même. J'étais incapable de me tuer, tout simplement parce que je trouvais ce châtiment bien trop clément à mon égard. Dans d'autres circonstances, le décès de mes parents aurait été une épreuve, mais j'aurais pu le surmonter. Ce n'était pas le deuil qui me faisait souffrir. Non, c'était ma culpabilité et mes remords qui ne cessaient de faire suinter la plaie de mon cœur. Je secouais la tête pour éviter de penser à tout ça.

J'étais enfin arrivée devant mon école, et au loin, la première chose que je vis fut la chevelure blonde de mon ancienne amie. Mon cœur commença à tambouriner un peu plus fort dans ma poitrine. J'étais encore loin, personne ne m'avais vu dans la foule de mon école. Je me préparais psychologiquement. La semaine dernière, je n'étais pas retourné à l'école. Après que les effets des drogues soient passés les nausées et les maux de tête avaient persisté jusqu'à la fin du week-end. Qu'allaient encore dire ces idiots d'adolescents à mon sujet ? Damon avait-il divulgué ce qu'il avait vu ? Je ne savais même pas vraiment ce qu'il avait vu au final. Tyron m'avait vaguement raconté, mais n'était pas entré dans les détails, je ne le voulais pas de toute façon. Le seul constat que j'avais pu faire après le fiasco que j'avais créé, était que j'avais profané ce sanctuaire qui était la chambre de mes parents. Encore un regret qui s'ajoutait à ma liste déjà bien remplie.

Je sortis un miroir de poche de mon sac à dos. Cela devait faire longtemps qu'il était là. Je me regardais dedans. Je n'avais pas ma mine des meilleurs jours, cela ne m'aiderait pas à aborder Hailey . Les cheveux ternes et sales grossièrement attachés, le vert de mes yeux avait l'air fade grâce aux marques violacées sous mes yeux. J'avais affreusement maigri depuis quelques semaines et cela commençait à se voir sur mon visage. Je souris à mon reflet. C'était affligeant. À quoi bon essayer de me comporter de façon normale ? Tout quand on me regardait indiquait que je n'avais pas l'air normal.

Heureusement, j'avais tout de même maquillé mes yeux de façon à ne pas ressembler à un cadavre ambulant. J'inspirais profondément, et enfin, j'avançais en direction du groupe d'adolescents rieurs qui était en face de moi. Tant que j'étais à distance raisonnable du groupe ils ne me virent pas. Mais un premier visage se tourna vers moi alors que j'avançais toujours. Celui de Candice . Peu de temps après tous les autres suivirent.

Si j'avais envie de vomir, je ne le montrais pas. L'ambiance était bizarre. Vraiment, très, très bizarre. Ils me regardaient sans dire un mot... J'avais ouvert la bouche, mais aucun son ne sortit. Je me fis violence pour pouvoir aligner deux syllabes.

- Salut ! Dis-je finalement.

Je ne pouvais pas faire plus. Bon Dieu que quelqu'un réagisse.

  • Salut Erin ! Pourquoi n'es-tu pas venu en cours l'autre jour ?

Heureusement que Logan était là. Il m'avait parlé de façon si naturelle, j'en étais quelque peu perturbé, mais néanmoins, je me sentais plus détendu.

  • J'étais malade !

J'évitais soigneusement de regarder Damon qui avait un regard bien plus pesant que celui des autres. Cependant, tout le monde se détendit, même si j'avais menti, ils avaient l'air de le croire. Avec ma tête, ce n'était pas difficile à croire.

  • Euh. Je voudrais parler à Hailey .....

La concerné hoqueta de surprise. Ses yeux se transformèrent en deux billes bleues azur.

  • Pourquoi ? Me lança Alexis acerbe.

  • Je dois lui parler. Dis-je tout aussi agressive, bien que ce ne soit pas mon intention.

  • Pourquoi ? Répéta-t-elle.

  • Hailey , s'il-te plaît je ne serais pas longue.

  • D'accord souffla-t-elle.

Une minie Erin au fond de moi se mit à danser la samba. Elle avait accepté de me parler. Après toutes ces histoires, elle avait accepté. Même si elle refusait, c'était déjà une victoire en soi. Alors nous nous sommes éloignées. Instinctivement, nous nous sommes dirigés vers les toilettes des filles. Cela me rappela tellement de souvenirs. Ces toilettes étaient un peu notre endroit quand nous avions besoin de discuter toutes les deux, de nous raconter nos petits secrets ou encore de parler des garçons. Combien de fois avions-nous fantasmé sur Damon dans ces toilettes. Tant de souvenirs qui me déchiraient la poitrine.

J'entrais la première, talonnée par Hailey .

  • Bon. Dépêche.

Je vérifiai que chaque cabine est bien vide. Heureusement nous étions seules. La chance était de mon côté. Je me tournai enfin vers mon ancienne meilleure amie. Elle était contrariée, frustré même. Elle devait regretter d'être avec moi dans cette pièce. La sonnerie retentissait déjà.

  • Je vais être en retard ! Dit-elle agacée d'attendre.

Sans plus d'attente, je sortais la lettre de ma poche et la lui donnais. Je me laissai glisser le long du mur carrelé des toilettes. Je décidai de fixer un point imaginaire sur mes chaussures et de ne plus le quitter. Je me disais qu'entendre son refus serait plus facile si je ne la regardais pas. Enfin, je l'entendis replier le papier et s'asseoir à même le sol à côté de moi.

  • Alors ça y est.

  • Ouai.

Un long silence s'installa. Gênant et affreusement glaciale.

  • Je voulais que tu viennes avec moi....

  • Pardon ?

  • Je comprends si tu ne veux pas. Je t'ai fait de sacrer coups de pute. Et puis on est plus ami. Bredouillais-je. C'est juste que je me disais... que peut-être..... enfin tu vois....histoire de me soutenir.... mais je..... Je soupirais d'exaspération. Quelle mauvaise idée.

  • Tu ne peux pas changer ce que tu es. Tu as beau tout essayé, quoi que tu fasses tu reste toi...... Moi, j'ai tout essayé pour te détester. Je n'arrive pas. Tu restes mon amie.

Je ne relevai pas la tête pour la regarder, mais je souris.

  • Et puis j'aurais été vexé que tu demandes à une autre personne. Oui, je viendrais.

  • Merci... Soufflais-je dans un soupir de soulagement.

Enfin, je la regardais. Depuis quand Hailey était-elle devenue si sage, si mature ? J'avais loupé tellement de choses. Je me sentais comme une mère privée de son enfant qui ne pourrait jamais le voir grandir. Ses yeux azur étaient tellement envoûtants, je l'avais presque oublié. Elle me tapa soudainement sur la cuisse.

  • Allez, on va être en retard.

  • Ouais, j'arrive... Dis-je

Elle me sourit une dernière fois, et s'en alla. Instinctivement, je fis basculer ma tête en arrière et un soupir de joie et de soulagement s'échappa de ma gorge. J'avais horriblement chaud, j'étais tellement anxieuse et stressée que je m'étais donné des bouffées de chaleur. J'avais le sentiment de retourner un an en arrière, comme si tout était normal. Le fardeau sur mes épaules s'allégea légèrement. Je sentis que ma poitrine décompressait, comme si mes poumons pouvaient se soulever un peu plus à chaque inspiration. Hailey , comme tous les autres, ne devait pas être près de moi. C'était un fait, je ne pourrais jamais plus avoir le lien que nous avions ensemble. Mais je me sentais apaisée de savoir que malgré tout, elle se considérait encore comme mon amie.

Je me relevais et buvais une gorgée d'eau salvatrice avant de sortir des toilettes. Le hall de l'école était déjà vide. J'allais encore être en retard, cependant Pittman était toujours en retard à ses propres cours alors je n'avais aucun souci à me faire.

  • Erin ...

Je me retournais. Mon cœur loupa un battement. Il était adossé contre un casier, je ne l'avais même pas vu. Pourtant, Damon Atkins ne passait pas inaperçu.

  • Damon ....... Quoi... Soupirais-je

Non, je ne voulais pas qu'il entame ma bonne humeur, je ne voulais pas entendre ses mots, ses paroles. Il ne fallait pas qu'il m'approche. Pas lui. De plus, j'avais trop honte qu'il m'ait vue dans mon état de détresse. Ses yeux onyx me regardaient de cette façon tellement indéchiffrable. J'avais tellement de mal à l'ignorer. Si en plus, il se mettait à me suivre et me parler.....

Damon Atkins était le seul à réussir à ébranler mes limites, à avoir la faculté de briser la barrière entre nous deux. Il s'avança. Sa démarche était tellement féline. Son attitude tellement désinvolte... Je détestais Damon , je le détestais, car il était le seul qui m'empêchait d'étouffer des sentiments que je m'attelais à enfouir chaque seconde un peu plus.

  • Tu n'es plus malade... Ironisa-t-il.

  • Je t'avais dit de ne plus m'approcher. Dis-je acerbe

Depuis quand était-il aussi grand ?

  • Je n'ai jamais écouté ce que tu m'as dit. Je ne vais pas commencer maintenant.

  • Si tu es là pour me faire le moral, c'est inutile, je me souviens de rien avant mon réveil. Enfin vaguement.

  • Non, je ne suis pas là pour ça...

  • Pourquoi alors ?

Pour toute réponse, il tendit son bras dans ma direction, il laissa glisser ses doigts fins sur ma joue. Je me fis violence pour rester moi-même.

  • Tu as maigri.

  • Ne fais pas ça...

Il me regarda un instant, jugeant ma requête acceptable, il rangea de nouveau sa main dans sa poche.

  • Est-ce que ton ami vient te chercher ce soir ?

  • Non, je ne le vois plus.

  • Dans ce cas, je peux te raccompagner.

  • Damon ...

  • Dit simplement oui.

  • Non...

  • Pourquoi ? Questionna-t-il.

  • On se fait du mal... C'est inutile.

  • Parce que tu te sens bien avec moi.... Tu te fais du mal.

  • Damon .....Arrête ton petit jeu..

Il leva les mains en l'air en signe d'innocence... Il s'approcha un peu plus de moi. Cette fois-ci, il eut juste à tendre sa main pour agripper la manche de ma veste scolaire. Il tira légèrement dessus me faisant m'approcher par conséquent.

  • Je n'ai pas envie d'arrêter de jouer. Pas avec toi. Me susurra-t-il

  • Tu n'as pas l'intention de me lâcher.

  • Absolument pas. À moins que....Dit-il rieur..

  • À moins que quoi ?

Je le sentais mal. Sa main lâcha ma manche pour monter le long de mon bras jusqu'à mon épaule. Même au-dessus du tissu, je pouvais sentir l'électricité parcourir ma peau. Depuis quand je ne l'avais pas vu d'aussi près. Dans mon souvenir, ses yeux étaient moins profonds, son sourire moins radieux. Ses mèches de cheveux moins sombres. Ses doigts continuèrent leur chemin jusqu'à ma nuque.

  • Dis-moi que tu m'aimes. Chuchota-t-il

Alors il s'en était rendu compte. Il le savait...... comme j'avais envie de me cacher. Mais avouer une telle chose serait bien trop flatteuse pour son ego. Ce serait aussi prouver que je déclarais ma défaite. Et plus jamais je ne pourrais prononcer cette phrase à voix haute.

  • Tu es vraiment tombé sur la tête.

  • Dis-le moi et le jeu s'arrête.

J'approchai mon visage à quelques centimètres du sien.

  • Jamais ces mots ne franchiront mes lèvres.

Soudain, je sentis qu'il poussait mon corps contre le mur derrière moi. Il emprisonna mes poignets, mais contrairement à ce qu'il pensait, je n'opposai aucune résistance.

  • Dans ce cas je te raccompagne chez toi ce soir. C'est un ordre

  • tss.

  • Une dernière chose....

Ses lèvres se collèrent à mon oreille.

  • Ne dis plus jamais que ton destin était de mourir...

Cette phrase dite dans un chuchotement à peine audible sonna comme une vibration fulgurante de tout mon être. Il partit en direction de la salle de cours. Je ne me souvenais pas exactement de ce qui s'était passé, mais je savais pourquoi il m'avait dit ça...

******

En rentrant chez moi, je ne vis personne. Tyron était finalement parti. Comme j'étais heureuse qu'il n'y ait aucune présence dans ma maison aujourd'hui. Je me mordis la lèvre inférieure. J'espère que Damon ne m'en voulait pas trop de lui avoir fait un coup dans le dos. J'avais séché ma dernière heure de cours de façon à ne pas être raccompagné chez moi. Je n'en avais pas la moindre envie. Depuis quelque temps trop de monde passait dans cette maison. Elijah , Tyron , Damon .... Moi qui était habitué à la solitude, je ne pouvais pas supporter autant de visages d'un seul coup. Et pourtant.... Cela ne m'avait mené à rien d'être seule. Je ne savais pas si je préférais me combler dans la douleur où alors entendre sans cesse des hommes, qui ne valaient pas mieux que moi, me faire la morale.

Damon ...... Est-ce qu'il en avait parlé à Logan ? Que lui avait dit Tyron ? Depuis combien de temps s'était-il rendu compte de mes sentiments à son égard ? Je soupirais, m'affalant sur le canapé. Il devait sûrement le savoir depuis un moment, depuis plus longtemps que moi déjà.

J'en avais plus qu'assez de cette confusion perpétuelle dans ma tête. Je l'aimais. Malgré-moi, je l'aimais et pourtant, je ne le voulais pas, je faisais tout pour ne plus ressentir d'amour. Pour tout et tout le monde. Mais à cause de lui, je retombais à zéro. Je détestais ce que je devenais. Je détestais ce qu'il était. Mais j'étais amoureuse de lui. Quoi que je fasse pour qu'il s'éloigne, quoi que je fasse pour être détesté, Damon me le pardonnait. Damon restait. Il était égoïste de me faire cela. Il était égoïste de me faire ressentir de l'amour. Il n'avait pas le droit, il ne pouvait pas. Je ne voulais plus.

Plus il s'approcherait de moi et plus le moment où arriverait ma chute serait douloureux. Comme j'étais paradoxale. Je faisais en sorte de m'isoler du monde, d'être détesté. Mais dès que je le pouvais, je couchais avec Elijah quand la solitude était bien trop pesante. Je n'avais vraiment aucune volonté, aucun scrupule à utiliser les gens comme je le faisais. Maintenant, je goûtais au revers de la médaille. Dans ma peur de la solitude j'avais laissé Damon s'approcher de moi. Et aujourd'hui, j'en étais amoureuse malgré moi. Je n'avais que ce que je méritais. Comme je me haïssais.

Qu'auraient-ils fait s'ils avaient été présents...J'avais tellement besoin d'entendre leur voix.....

Mais oui leur voix ! Je me relevais du canapé comme s'il m'avait brûlé. Je sortis quelques boîtes du meuble de télévision. Toutes étaient transparentes. J'en ouvris une. Dedans trônait un disque brillant en métal. Dessus, une inscription m'agrippa le cœur.

« 15 ans Erin »

Je plaçais le DVD dans son lecteur et aussitôt après, la machine l'engloutit. Le ronflement de l'engin m'indiqua qu'il se mettait en marche. Je retournais à ma place sur le canapé. Ma respiration était étonnamment rapide, je sentais de plus en plus mon cœur battre dans ma poitrine, comme si c'était le seul son que je pouvais percevoir. L'écran devint noir. Puis, une image apparut. En gros plan. Le visage fin et merveilleux de ma mère...

  • Chut!!! Ne fais pas de bruit. Rigolait-elle.

Ses yeux émeraude pétillaient de malice. Elle ne pouvait s'empêcher de rigoler. La personne derrière la caméra ne cessait de faire bouger celle-ci, sûrement à cause de son rire silencieux. Je savais que c'était mon père.

  • Viens....Allez à trois.....Un...Deux...Trois !

Celle-ci ouvrit en trombe une porte et tous deux se mirent à chanter !

  • Joyeux anniversaire... Joyeux anniversaire...

J'étais éblouie par ce moment que je voyais comme s'il ne s'agissait pas de ma vie. Pourtant, une fille se tenait bien dans ce lit cachant ses cheveux roses sous son oreiller.

Je fus sorti soudainement de ma torpeur ! Par des coups frappés contre ma porte d'entrer. Je sursautais et éteignais la télévision dans ma surprise, comme si j'étais prise en flagrant délit de vol.

  • J'arrive !criais-je.

J'essuyais les quelques larmes toujours accrochées à mes yeux et je me raclais la gorge.

  • Petite joueuse. Me dit Damon alors que j'ouvrais la porte.

  • Qu'est-ce que tu fais là ?

  • Je suppose que tu n'as pas séché les cours pour m'éviter...Chantonna-t-il

  • Non. Je dois répéter ma question ?

  • Je voulais juste voir si tu n'étais pas avec ton cher copain Elijah ...

  • Non...... Je peux savoir en quoi ça te regarde ?

  • En rien, mais j'aurais adoré voir ta tête si je t'avais prise sur le fait !

Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette remarque. Il était joueur, ça, je ne pouvais pas lui enlever. Tout était prétexte à parier, défié ou emmerdé le monde par ses petits jeux.

  • Tu as toujours ton uniforme ? Va te changer !

  • Quoi ? Mais tu débloques complètement mon pauvre !!

  • Il y a les feux d'artifice ce soir, tu ne vas quand même pas rester chez toi....

Je soupirais. En réalité, je mourrais d'envie de m'enfermer dans cette maison, mais je voyais bien qu'il était déterminé.

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