Chapitre 16

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Culpabilité

Je crois que j'avais cette fois-ci vraiment abusé. L'eau de mon bain ne cessait de changer de couleur, passant du bleu au rouge, les nausées ne cessaient depuis des heures. J'avais eu la très mauvaise idée de mélanger du LSD et des champignons hallucinogènes que j'avais réussi à avoir par un petit dealer que l'Hydra ne connaissait pas. Le décor tournait tellement autour de moi, j'étais exténuée. Mon estomac n'avait plus rien à rejeter depuis deux bonnes heures et pourtant, je ne m'étais jamais sentie aussi nauséeuse. Mais étonnamment, j'adorais cette situation, autour de moi tout était différent comme si mes yeux s'étaient ouverts au monde. Je sentais l'eau qui me caressait la peau à chacun de ses sillons, la peinture sur les murs m'obsédait. Les murs oranges étaient presque fluorescents, j'avais l'impression d'être tombée dans une autre dimension, cela faisait des mois que je n'avais pas pris de trip (LSD), je pensais que les effets n'allaient pas être excessifs mais le mélange aux champiots rendait les choses encore plus extraordinaires.

Autour de moi, une lumière diffuse et violette baignait dans la pièce. Était-ce les rayons du soleil ? Ou peut-être la nuit, mais il fait chaud. Agréablement. C'était comme si en dehors de cette baignoire une chaleur immense allait me tuer, mais dans cette eau rien ne pouvait m'arriver. Je commençai à observer ma main, dont je n'arrivais plus à discerner les traits, ceux-ci me mélangeaient au liquide dans un merveilleux balai. Mon bras me paraissait lourd, et cela me fit rire, rire... Je ne pouvais plus m'arrêter. Je bougeai ma main jusqu'à mon visage... Comme c'était étrange, à chaque mouvement laissait derrière eux un trait lumineux. Un faisceau doré illuminant la pièce... Quelle réalité... Irréelle, étais-je vraiment dans mon bain ? Étais-je vraiment Erin ? Au fond à quoi cela se résumait ? Quel jour étions-nous au juste ? Dimanche ? Ou peut-être jeudi, quelle année, quel mois......

Erin .....E...RI...N.... Pourquoi ce prénom ? C'est vrai, il y en avait des milliers d'autres... Et si j'avais eu un autre prénom ? Est-ce que j'aurais eu une autre vie, ou même aurais-je vécu dans un autre monde... Un univers cosmique...

• Damon •

En arrivant au lycée aujourd'hui, je me sentais fatigué, épuisé même. Ma nuit avait été plus qu'horrible. Les cauchemars ne cessaient de me suivre depuis quelque temps. Chez moi, l'ambiance était plus que désagréable, Dean n'était quasiment jamais présent. Mon père avait décidé qu'il était temps de remettre les choses à leur place. Ses déplacements avaient été mis entre parenthèses à mon plus grand malheur. Chaque soir, je l'entendais se disputer avec ma mère au sujet de mon frère.

  • Hey ! Damon !

Comme d'habitude, Logan hurlait dès le matin, je n'étais pourtant pas d'humeur, il le savait, mais je n'allais définitivement pas pouvoir le changer. Logan était une cause perdue, une imbécile finie, mais malheureusement, j'avais besoin de lui. Nous rejoignîmes notre groupe d'amis au plus vite en évitant tout contact avec tout ce qui pouvait ressembler à une fille.

  • Tiens, un cadavre ambulant. Dit Preston en me voyant.

  • Fiche-moi la paix, tu ressembles à un zombie toute l'année.

  • Ahahah... C'est plutôt le genre de remarque d'Alexis . Ironisa-t-il

  • Eh ce n'est pas vrai ! enchaîna immédiatement la blonde.

  • Il faut déjà aller en cours ! souffla Candice.

  • Oh mais mon cœur ! on se retrouve ce midi .

Logan serra sa copine dans ses bras comme un petit animal blessé. Je trouvais à la fois cette relation amusante et dérangeante.

  • À mon avis, Erin ne viendra pas en cours aujourd'hui

  • en même temps vu ce qui s'est passé hier, je pense qu'elle devrait s'abstenir. Ajouta Kenneth

Pourquoi parler de cette fille, quoi qu'il se passe dans la journée, j'étais obligé d'entendre ce prénom, voir ce visage. Maintenant, cette fille m'insupportait. Effectivement, notre petite altercation avait été musclée, mais ce n'était pas à cause de moi qu'elle n'était pas ici pour le moment, cette nana m'avait toujours défié quoi que je fasse, alors n'allait pas s'écraser face à moi maintenant. Peut-être étions-nous aller trop loin dans nos paroles, mais nous ne pouvions plus nous supporter désormais.

* * * * *

Nous avions cours de sport aujourd'hui, j'allais enfin pouvoir me défouler comme je le voulais. J'en avais affreusement besoin. Dans les vestiaires j'entendais déjà Logan hurler de tous les côtés.

  • Je vais te battre Damon !

  • Tu ne sais même pas quel sport on va faire.

  • Je m'en fous ! Je te battrais !

  • C'est marrant, c'est ce que tu dis à chaque fois.

En sortant des vestiaires, je croisai Erin qui sortait en même temps que moi. Elle ne me regarda même pas. Me bouscula pour que je bouge un peu. Son ignorance me piqua. Que c'était bizarre, habituellement, je pouvais au moins lui adresser un regard assassin. Mais là, pas un regard, pas un geste, comme si je n'existais pas... Son petit jeu ne me plaisait pas et elle allait le savoir.

Je rejoignis le terrain de basket où la plupart des personnes de la classe attendaient déjà. Erin et Logan me suivaient de près. Celui-ci hurlait toujours des idioties que je n'écoutais déjà plus. Le professeur arriva peu de temps après.

  • Bonjour tout le monde !

La classe lui répondit en choeur.

  • Bien, aujourd'hui c'est basket !

  • Ouais trop top. S'excita mon ami.

  • Que diriez-vous d'une petite balle au prisonnier pour s'échauffer !

Plusieurs gémissements de négation s'élevèrent de l'assemblée, mais nous n'avions pas le choix de toute façon.

  • Je veux être capitaine Monsieur ! dit Logan qui se levait déjà devant la classe

  • Damon , Logan faites les équipes.

Et allez, c'est reparti. Logan et moi, nous nous séparions.

  • Damon , tu commences, et on choisit les filles d'abord.

  • Candice .

Elle eut l'air un peu déçue. Mais si je pouvais énerver mon ami, cela m'arrangeait. Il était déjà en train de bouillir ne pouvant pas choisir sa copine.

  • Désolé, Candice mais sa tête elle tellement drôle. Dis-je alors qu'elle venait à côté de moi.

  • Ce n'est pas grave, mais je ne sais pas jouer.

  • T'inquiète.

Avec le temps, je commençais à me prendre d'affection pour cette fille. Elle était plutôt sympa et moins timide qu'on le pensait quand on la connaissait.

  • Je te préviens elle se prend une seule balle dans la face....... Commença-t-il à menacer.

  • Bon Logan , dépêche-toi ! interviens le professeur.

Il râla un peu.

  • Je prends Erin !

Elle releva la tête complètement surprise. Je l'étais aussi, habituellement, elle était la dernière choisie. Je le remerciais intérieurement, car il avait fait en sorte qu'elle ne se retrouve pas dans mon équipe. Je lui adressai un regard en coin et vis qu'elle souriait. Il semblait qu'elle comme moi n'avait pas envie de nous retrouver ensemble. Les équipes furent faites au fur et à mesure. Nous nous plaçâmes au milieu du terrain.

  • Bon on commence doucement les gars.

Commencer doucement avec Logan ? Il n'avait pas bien compris qui il était. À peine eut-il la balle dans les mains, que de toutes ses forces il la jeta, je l'évitais de justesse mais ce ne fut pas le cas d'Alexis .

Le jeu continua ainsi un moment, au final, il y avait égalité de tous les côtés quand je frappai enfin Kenneth .

  • Bon Damon , Erin c'est la finale.

Comme par hasard, je me trouvais face à elle. J'en souris. Alors comme ça, j'étais invisible. Elle ne m'adressait toujours pas un seul regard. Elle fixait la balle avec hargne, ça commençait sérieusement à m'énerver. Elle avait plutôt intérêt à éviter la balle. Je la lançais de toute ma force. Heureusement pour elle, elle se baissa au bon moment. Enfin Erin me regarda, elle comprit.

  • Très bien

  • Exactement à moins que tu sois trop maigrichonne.

  • Ferme ta gueule Atkins .

Elle prit la balle qu'Alexis lui tendait, à peine l'avait-elle dans les mains qu'elle la lança de toute sa force.

  • Tu as eu de la chance. Dit Erin en voyant que je l'avais arrêté.

  • Doucement vous deux. Lança le professeur.

  • Tu ne feras pas la maline longtemps.

  • Tu n'as que de la gueule !

  • Tu peux dire.

  • Ne cherche pas la merde sinon...

Je ne lui laissai pas finir sa phrase que j'envoyais le ballon. Bingo en plein visage. La force de la frappe la fit basculer en arrière.

  • Putain, c'est quoi ton problème !?

Furieuse, elle commença à s'approcher de moi.

  • C'est juste toi le problème. Je souriais.

Arrivé à ma hauteur, elle me poussa en arrière.

  • Tu cherches vraiment la merde.

  • Arrêter tous les deux !

Je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'avais tenté un rapprochement avec elle, j'avais essayé de la comprendre. Elle ne voulait pas d'aide très bien, qu'elle fasse ce qu'elle veut.

« Elle devait être sacrément bonne pour que tu te souviennes de son prénom dit moi »

Rien que de repenser à cette phrase, qu'elle ait osé prononcer le nom d'Ambre . Elle ne valait pas plus que les autres nanas de ce patelin. Rien que voir son visage, cette bouche qui avait craché ce venin me donnait une rage viscérale. Non, je m'amusais. Souffrir, souffrir... Elle aimait souffrir alors elle allait me divertir. Pour le moment, elle se débrouillait bien.

  • Damon calme toi . Erin va te passer de l'eau sur le visage !

Elle me jeta un regard de mort et partit dans les vestiaires. Toute la classe resta muette. La plupart ne comprenaient pas la situation.

Peu importe, les deux heures de cours qui suivirent se déroulèrent dans une tension permanente et palpitante. Elle ne m'adressa encore une fois plus un regard ni un geste, mais au moins cette fois, je savais pourquoi !

  • T'as carrément abusé sur ce coup Damon . Me dit Logan .

Je ne l'écoutais pas et préférais me changer silencieux.

  • Au moins ça lui aura remis les idées en place. Ça ne lui fait pas de mal. Dit à son tour Kenneth .

Nous étions les derniers dans les vestiaires, aussi Logan ne se gênait pas pour me faire la morale. Encore.

  • De toute façon, je me fiche d'elle. Si je veux m'amuser, je m'amuse.

  • Damon , je t'en prie, arrête de réagir comme ça.

  • Et pourquoi ?

  • Parce qu'on n'embrasse pas une fille pour lui mettre des pains dans la tronche après.

  • Quoi ? S'étouffa Kenneth . J'ai loupé un épisode ?

  • Exactement, elle ne veut pas qu'on l'aide, personne ne peut l'approcher. Très bien, mais tu ne m'empêcheras pas de m'amuser que ce soit avec elle ou quelqu'un d'autre.

Je rangeais mes affaires de sport dans mon sac, puis sortais pour ne plus entendre autant de débilité. Dehors, je vis une masse rose . De nouveau, j'étais de bonne humeur. À peine avais-je mis un pied dehors qu'elle me sauta dessus.

  • Toi là, je peux savoir ce que tu cherches à faire ?

  • Je ne comprends pas....

  • Tu comprends très bien au contraire. Alors tu redeviens un connard, c'est ça.

  • Bah, techniquement non, puisque d'après toi, j'ai toujours été un connard. Je veux simplement rire un peu.

  • Rire un peu ? Mais tu es vraiment un sale con.

  • Et toi une traînée si on commence sur ce terrain-là, je vais gagner.

  • Tu sais quoi, tu avais raison...

  • De quoi ?

  • Tu m'avais prévenue, tu m'avais dit que j'allais payer. Félicitation, tu commences bien évidemment.

  • Te voir énervé m'amuse tellement.

  • Mais putain, tu ne comprends rien ? Je ne veux plus avoir affaire à toi, je ne veux plus que tu m'approches. Dès que tu es près de moi, tout part en couille et je ne contrôle plus rien. Si tu veux te venger pour ce que je t'ai dit, pour le doigt d'honneur que je t'ai fait en début d'année où toute autre excuse bidon, très bien fais le et après laisse-moi tranquille. Je ne deviendrais pas ton petit jouet pour déverser ta frustration Damon , j'ai d'autres choses à faire et beaucoup plus importantes que toi.

J'aurais pu répondre, j'aurais dû répondre, mais je ne savais pas quoi dire. Quoi répondre à ça. Je voyais sur son visage que cette fois, elle ne rigolait pas, elle avait l'air presque épuisée de moi. Je n'avais pas remarqué les cernes sur son visage. De longs sillons violets sous ses yeux. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi ? Peut-être était-elle vraiment à bout, peut-être que j'étais allé trop loin. Mais je ne savais plus comment réagir avec elle.

  • Très bien. Dis-je simplement

  • quoi ? Elle était surprise.

  • Entendu, tu n'existes plus pour moi désormais.

Elle poussa un soupir de soulagement. Et commença à partir.

  • Attends !

  • Quoi ? ! Encore ?

  • Je veux juste savoir pourquoi ? Quand je t'ai embrassé, tu ne m'as pas repoussé, au contraire.

  • Et alors ?

  • Et alors, tu as fait en sorte de tout faire capoter la seconde d'après. Pourquoi ?

Elle hésita un instant, pesant le pour et le contre.

  • Vraiment, il vaut mieux pour toi que tu restes loin de moi.

Cette fois-ci, elle s'en alla pour de bon. Je restais là bouche bée devant une telle réponse. Je pensais qu'elle allait me sortir une simple excuse... Mais j'avais l'impression qu'elle m'avait dit la vérité. Et je ne comprenais pas pourquoi.

Je l'avais côtoyé des semaines durant, ses gestes, sa façon d'être, sa façon de parler. J'avais vite compris qu'elle gardait ses distances. Elle n'avait cessé de me cacher ce qu'elle était, ses blessures, ses fantômes du passé, mais au bout d'un moment, j'avais fini par comprendre. Quand je l'ai embrassé, elle ne m'avait pas rejeté, elle avait lutté contre elle-même pour me résister. Je l'avais vu dans ses yeux, sa supplication pour que je ne cède pas à la tension. Au fond d'elle, Erin l'avait voulue, elle avait voulu que je l'embrasse... mais sa réaction odieuse et incompréhensible m'avait poussé à partir, m'avait poussé à rester loin.

J'ai longtemps réfléchi à ce qu'il s'était passé ce jour-là. Et j'ai compris. Elle ne voulait pas être aimée. Elle faisait tout pour rester loin de moi, car au fond, elle savait, elle savait qu'elle pouvait encore aimer malgré les nombreuses fois où elle m'avait soutenu, que l'amour était pour elle devenu une chose inconnue. Et cela lui faisait peur. Je n'en connaissais pas la raison. Mais tout avait pris son sens. Erin s'acharnait à s'auto-détruire car elle ne méritait ni amour, ni affection, ni amitié. Chaque chose qu'elle faisait dans son existence n'avait que le but d'être malheureuse. Comment pouvait-on à ce point s'infliger de la douleur ?. Presque tous les jours maintenant, je la voyais, partir chez elle avec Hidan après le lycée. Il ne l'aimait pas, ne la voyait que comme un simple objet, une fille dans laquelle se vider. Erin, le savait, savait qu'elle n'était rien de plus que de la chair fraîche à ses yeux et pourtant tous les jours, il était là et tous les jours, elle repartait avec lui. S'auto-détruire pour mieux vivre.

Aucun doute qu'elle et Ambre se ressemblait plus que je ne l'imaginais. Mais je crois que je m'étais trompé sur un point.

" Il vaut mieux pour toi, que tu restes loin de moi ".

Ce n'était pas une menace, je ne le percevais pas ainsi. Alors pourquoi me dire cela. Je compris que c'était une mise en garde. Sa phrase prit un sens nouveau. Elle chutait, inexorablement, incontestablement. Chaque minute, Erin s'enfonçait un peu plus dans les ténèbres. Sa souffrance grandissant jusqu'à l'engloutir carrément. Elle chutait et elle ne voulait pas m'entraîner avec elle.

  • Damon ? Tu viens. Dit mon meilleur ami alors qu'il sortait du bâtiment.

  • J'arrive.

Je les suivis ainsi, dans le silence, le goût de la honte dans la bouche car l'histoire se répétait sous mes yeux et j'étais impuissant.

* * * * * *

Non, l'altercation d'hier ne pouvait pas avoir une quelconque raison à son absence du jour, pourtant au fond de moi, je m'imaginais les pires scénarios. Où alors elle était simplement en retard me dis-je pour me rassurer, jusqu'à l'heure du repas de midi où je n'avais pas croisé une seule chevelure rose .

  • Erin est absente. Dis-je devant ma nourriture comme si elle allait me répondre.

  • Je suis un peu inquiet. Me répondit le blond.

Je relevais la tête, pourquoi Logan s'inquiétait-il soudainement pour elle ? Jamais cela ne l'avait perturbé avant. Savait-il quelque chose que j'ignorais ?

  • Cette gonzesse est absente un jour sur deux détendez-vous les gars. Rassura Kenneth .

  • Je sais, mais bon...

  • Mais bon quoi Logan ? Explique m'énervais-je.

  • Lundi soir, je l'ai vue. Elle était dans mon quartier, elle sortait de chez le vieux marchand de soupe .

  • Dans ton quartier ? Qu'est-ce qu'elle faisait aussi loin de chez elle.

  • Je n'en sais rien, mais elle était en train de s'attirer des ennuis.

  • Encore ? S'offusqua Kenneth .

  • Ouais, mais cette fois ce n'était pas vraiment de sa faute.

  • Bon, les gars, moi je vais manger avec ma cousine, vos histoires ça me soûle. Dis-le Mccormick .

On le regarda partir de la table sérieusement énervée. Logan parut gênée d'en avoir parlé mais je voulais savoir la suite. Il me cachait quelque chose.

  • Laisse-le Logan .

  • J'aurais dû me taire.

  • Non, explique-moi.

Il soupira.

  • Des gens du lycée, des dernières années en faite, son venu la faire chier pendant qu'elle mangeait. Au début, j'ai préféré ne pas intervenir, je l'ai déjà vu se battre. Il rit. Je pensais qu'elle allait se défendre... Logan Fit une pause. Mais j'ai préféré m'en mêler. Je l'ai raccompagné jusqu'à la moitié du chemin puis ensuite elle a préféré rentrer seule. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.

  • Non, je ne pense pas. Elle est du genre hargneuse, elle sait se défendre.

  • Je sais, mais elle était tout de même bien alcoolisée...

Alcoolisé ? Une scène horrifiante me revint en tête comme une claque. Ces deux hommes essayant tant bien que mal de la mettre dans leur voiture, et Erin qui ne se défendait pas.

  • ... Et puis elle avait l'air... bizarre.

  • Bizarre ?

  • Elle n'a pas répondu une seule fois aux insultes que ces connards lui balançaient à la figure , elle les a simplement ignorées. Mais quand elle est partie, un des types lui a fait comprendre ce qu'il attendait d'elle et lui a mis un billet dans la main. Et......... elle n'a rien dit. Elle était juste restée là à regarder le billet comme si ça paraissait normal....... Je suis intervenu parce qu'à ce moment-là, je crois qu'elle allait dire oui Damon .

  • Tu sais, je ne pense pas qu'elle se rabaisserait à ça...

  • Elle me l'a dit Damon , elle me l'a fait comprendre. Elle allait accepter...

Un frisson me parcourut l'échine. Non, il ne pouvait pas dire la vérité, il mentait. Elle faisait énormément de chose insensée, stupide et dangereuse. Mais elle n'allait pas faire ça. Elle ne pouvait pas tomber si basse. Et pourtant très clairement le son de sa voix résonna dans ma tête.

" Je sais que les hommes avec qui je couche ne me promettrons pas la lune eux. Leurs envies sont claires et précises et je sais à quoi m'en tenir. Ça m'évite de souffrir "

Non, elle en était capable, elle le ferait si elle en avait l'occasion. Peut-être que ce mec lui en avait donné l'idée et qu'elle avait fait en sorte de......Non, impossible.... Et si vraiment elle c'était le cas. Si vraiment lundi elle s'était prostituée après avoir quitté Logan, car cela ne m'étonnerait pas qu'elle l'ait fait, alors aujourd'hui elle devait être dans un état.......

  • Il faut que je la vois.

  • Quoi ? Mais attend Damon ! Et ton père ? Si tu sèches les cours.

  • Je l'emmerde !

Je préférais ne plus réfléchir, imaginée Erin se faire payer pour coucher m'étais insupportable ! Il fallait que j'en aie le cœur net. Même si ce n'était pas le cas, je devais savoir pourquoi elle n'était pas là. Et si c'était à cause de moi. Et si c'était autre chose de plus important... Je devais la voir. Maintenant. Je partais en trombe du lycée. À peine le portail du bâtiment dépassé, mes jambes ne m'obéissaient plus, je courus, toujours plus vite, toujours plus loin. Je ne pouvais m'arrêter. Les images défilaient dans ma tête comme une alarme qui ne pouvait plus s'arrêter.

" Tu n'es qu'un gamin Damon . Tu es persuadé que tu es le seul à souffrir. Vas-y déverse ta colère sur moi. Mais Erin n'est pas responsable de tes blessures et si tu pensais un peu moins à toi, tu comprendrais qu'au lieu de la descendre, tu essayerais de l'aider "

" En fait, Tyron, m'a sauvé la vie. S'il n'avait pas été là, je ne serais pas en face de toi à l'heure qu'il est. "

" Je me fichais complètement qu'ils me baisent ou pas. Je ne voulais pas monter dans leur voiture, c'est tout. Je ne veux plus jamais monter dans une voiture. "

" Tu es une barge ! Tu le sais ça ?

Et tu n'imagines même pas à quel point. "

" Mais bordel, tu ne comprends pas ! Je suis toute seule. Complètement seule. Sheldon m'a dit hier soir qu'on ne se verrait plus. Je n'arriverais pas à supporter d'être aussi isolé "

" C'est juste que... tu es la seule personne qui ne s'arrête pas aux rumeurs sur moi. Et vu l'altercation de l'autre jour... je me disais que ça n'arrangerait pas ton opinion de moi. Tu es la seule personne qui me parle... Je préfère que ça continue comme ça "

" J'en sais rien. Je me dis que si j'avais couché avec toi, j'aurais juste eu une étiquette de nouvelle conquête de Damon et les gens en seraient restés là. Au lieu de ça, je suis la traînée de service. "

" Tu es une personne pitoyable. J'espère que tu crèveras seule"

Tout prenait un tel sens maintenant. J'espère qu'elle n'avait pas fait de connerie. J'étais à bout de souffle mes poumons me brûlaient d'une telle force. Non, il fallait que je continue. Je n'étais qu'une être égoïste. Comment pouvais-je ne pas me rendre compte ? Comment j'avais pu rester aveugle ? Erin , je m'étais seulement donné bonne conscience. En essayant de l'aider, j'avais essayé de m'aider moi-même. Je pensais qu'en me rattrapant avec Erin , je pourrais expier mes fautes, trouver une rédemption dans mes douleurs. Mais je n'avais rien fait, j'avais seulement fait bonne figure et à la première embuche, je partais. Je fuyais pour ne pas revivre cet enfer, mais Erin ; elle en était prisonnière. Je le Savais, je l'avais vu qu'elles avaient atteint leurs points de non-retour, qu'elles avaient atteint leurs limites et j'avais simplement fermé les yeux. J'étais détestable. Enfin, je vis la porte. Je l'ouvris en trombe.

Personne.

  • Erin ?

La maison était silencieuse. Seul le bruit de ma respiration saccadé entamait le silence.

  • Erin , tu es là ?

Je montais à l'étage et vérifiais chacune des pièces. Sa chambre était vide, la baignoire de sa salle de bains était remplie, mais personne dedans. Je paniquais sincèrement. Je faisais mine de garder mon calme, mais il fallait que je la trouve. Je redescendis dans le salon, et une chose attira mon attention. Derrière une porte filtrait de la lumière, plusieurs fois je m'étais demandé ce qu'il y avait derrière. J'avais plusieurs fois essayé de l'ouvrir, mais elle était toujours fermée à clef. Et là, il y avait de la lumière. Je m'approchais et l'entrouvris. Elle était là, assise sur un lit, je ne savais pas bien ce qu'elle faisait, mais elle semblait agitée. Je l'ouvris en grand.

  • Erin ?

Automatiquement, je reconnus cet endroit bien que je ne l'aie jamais vu. J'entrais.

  • Qu'est-ce que tu fous dans la chambre de tes parents ?

Sur le lit, il y avait des centaines de morceaux de papier découpé. Elle continuait de jouer avec les ciseaux, comme si elle ne m'avait pas vu. Puis une vision d'effroi me sauta aux yeux. Lorsque je relevai la tête, je vis le mur derrière le lit, rempli d'image et d'article de journal. Des images de mortes plus ignobles les unes que les autres. Certains venants de son livre d'Histoire, d'autres, encore énumérant les meurtres familiaux, des images de bombes nucléaires, d'enfants morts, de cadavres de soldat. Erin venait de péter un plomb. Je m'accroupis devant le lit. Elle était là en pyjama, les cheveux humides. Elle avait l'air affolé, effrayé, cherchant, je ne sais quoi parmi les centaines de papiers qui jonchaient le lit.

  • Erin ?

Cette fois-ci, elle releva la tête. Quand elle me vit-elle se mit à rire faiblement . Elle n'était plus là, plus avec moi. Elle regardait autour d'elle constant le carnage qu'elle venait de faire et riait.

  • Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle prit un tas de papier et les jeta en l'air.

  • Tu as trouvé ma cachette .

Ce sourire était affreusement malsain.

  • Erin . Dis-je décontenancer par la situation.

  • Ça rend les choses plus faciles....

Elle ne me parlait pas, ne me regardait pas. Ses mots n'avaient aucun sens, mais elle ne souriait plus, de nouveau, elle était comme dans un état second d'angoisse. Elle se remit à chercher dans les papiers.

  • Ok tu as pris quoi comme saloperie je comprends que d'al à ce que tu racontes.

  • ... Plus facile à accepter

  • à accepter ?

Ses mots n'avaient aucun putain de sens. Elle s'était défoncée, je ne sais pas avec quoi, mais elle l'avait fait.

  • La fin.

  • La fin ? Répétais-je ironiquement.

À ce moment-là, j'aurais voulu partir, j'étais choqué qu'elle se soit mise dans un tel état.

  • De quelle fin tu parles putain ?!

Aussitôt, elle se stoppa net. Ses yeux se levèrent vers les miens. Son expression avait changé du tout au tout, elle me regardait haineuse.

  • La mienne Damon.

Je ne dis rien. Je la regardai simplement faire ce qu'elle faisait bouche bée. Comprenant l'ampleur de la situation. Je sortis et pris mon téléphone.

  • Tiens mon petit frère chéri ! que me vaut ce plaisir ?

  • Dean , tu es à l'Hydra? Dis-je fébrile.

  • Oui ? Ça ne va pas Damon ?

  • Passe-moi Tyron !

  • Damon ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

  • Passe-moi Tyron putain ! Hurlais-je dans le téléphone.

  • Je te le passe.

Une seconde plus tard, une voix répondit.

  • Quoi ?

  • Tyron , il faut que tu viennes, elle... Elle a pété un plomb.

  • Comment ça ?

  • Elle... Elle parle de sa fin... Elle

  • Damon calme-toi, respire et dis-moi ce qu'elle a pris.

  • Je n'en sais rien. Mais elle colle des photos sur les murs et...

  • C'est bon, j'arrive.

Il raccrocha aussitôt. Ma respiration était saccadée, je n'étais pas paniqué au contraire. Elle était vivante. Vivante et c'est tout ce qui comptait....... vraiment, j'étais détestable. J'attendis dans l'escalier. Une minute, deux, six, dix, douze. Enfin le bruit de la moto se fit retentir. Je n'eus pas le temps d'ouvrir qu'il était là.

  • Elle est où ?

  • Dans la chambre de ses parents.

Il n'avait pas l'air de savoir où c'était. J'en fus étonné, je pensais qu'au moins Tyron connaissait l'existence de cette pièce. Je passai devant lui. Quand il mit le pied dans la chambre. Je vis son teint devenir blafard à la vue des horreurs. Puis il regarda Erin . Dès qu'elle avait vu Tyron , elle s'était automatiquement arrêtée avec ses papiers et le fixait avec tout autant de haine qu'elle m'avait fixée des minutes plus tôt.

  • Erin dit celui-ci.

  • Il faut le cacher, il faut le cacher avant que ça n'arrive.

  • Erin .

  • Pain, pain, pain ,pain......

Elle se mit de nouveau à rire.

  • Elle fait un bad Trip plutôt hard. Me dit-il. J'entrais à mon tour. Ferme la porte, et met toi dans un coin de la pièce.

Je m'exécutais.

  • Sortez de là. C'est interdit, c'est cacher.

  • Qu'est-ce qu'il y a de cacher ?

  • La fin ! Toujours la fin. Elle est cachée, elle m'attend.

  • Tu parles de ta fin ?

  • Pain, pain, pain, pain, pain...

Il me fallut un moment avant de comprendre qu'elle répétait le mot douleur en anglais.

  • Erin ! Tu as pris quoi ?

  • Des trucs...

  • Lesquels ?

  • Champote, ecsta et je ne sais plus ...

Il me regarda, comme si lui et moi étions dans la merde.

  • Eumh...Erin si tu laissais la fin ici et qu'on remontait dans ta chambre ?

  • Elle me suit, c'est ta faute, ta faute. Pain, pain, pain, pain.

  • Ma faute ?

  • J'aurais dû tomber, j'aurais dû mourir.

  • Mais tu es là.

  • Non-non non... Il faut accepter. J'aurais dû mourir.

  • Erin .

  • J'aurais dû mourir ! Hurla-t-elle à Tyron . J'avais juste un petit pas à faire et je tombais de ce pont. J'aurais dû mourir. Je voulais la fin. Tu as tout gâché

Soudainement, elle regarda sa paire de ciseaux avec insistance.

  • Je suis désolé Damon tu ne vas pas aimer ce que tu vas voir.

Je le regardais, m'attendant à tout. Il sortit un mouchoir en tissu blanc de sa poche et s'avança vers Erin . Il lui colla le dit mouchoir la retenant pour pas qu'elle se débatte. Petit à petit, ses yeux se fermèrent, et enfin, elle s'évanouit.

  • Chloroforme.

  • Et maintenant ?

  • Maintenant, on attend...

De nouveau, il regarda le mur. Il avait l'air complètement déboussolé. Livide, il observait l'ampleur des dégâts. Il s'en voulait autant que moi, nous n'avions pas besoin de parler.

  • Il vaut mieux que tu rentres chez toi Damon!

  • Quoi ? Non, je reste avec elle.

  • Crois-moi, tu n'as pas envie de la voir dans cet état. Je reste, promis.

J'hésitais un moment. Mais il avait raison, je ne pouvais pas la voir dans un tel état, il fallait que je sorte de cette maison. Alors je partis.

• Erin •

Avec faiblesse, je bougeai un doigt puis deux. Comme c'était horrible, j'avais l'impression d'être coincée dans des sables mouvants et de ne pouvoir m'en sortir. Trois doigts. Chaque mouvement que j'essayais de faire me demandait un effort surhumain et pourtant, je réussis à ouvrir légèrement les yeux. Tout me paraissait sombre et froid. Non, je comprenais que mes yeux retrouvaient de nouveau une vue normale. La drogue faisait moins d'effet.

  • Tyron ?

Oui, dans la pénombre de ma chambre, je reconnus ses traits avec facilité. Depuis combien de temps ne l'avais-je pas vu ? Il me paraissait un peu plus vieux, moins vif. Il releva son visage vers le mien. Son regard était transperçant, que lui arrivait-il ? Il était bizarre, je ne l'avais jamais vu avec un air aussi grave et une mine aussi déconfite. Il était blême, son visage paraissait presque cadavérique. Puis tout me revint en mémoire. Aussi avec difficulté, je me mettais en position assise. La lumière me brûla les yeux. Oui, Tyron était exsangue. J'avais peur. Peur de sa réaction, peur de son jugement... Il était là, assis par terre, il fixait le flacon qu'il avait dans la main.

  • Tyron ... Dis-je espérant une réponse.

Il lâcha le flacon par terre.

  • LSD, jolie. Je suppose que c'est un cadeau de Sheldon ...

Il sortit également d'autre chose de ses poches qu'il jeta chacune leur tour par terre.

  • Ecstasy, champote, Joint sans parler de l'héroïne que j'ai trouvée dans ta cuisine, même si tu n'y as pas touché. Pas encore.

  • Tyron ...

  • Tu as raison. J'aurais peut-être pu te laisser sauter. Peut-être qu'aujourd'hui tout serait différent.

  • Je suis désolé.

  • Pourquoi tu as fait ça ?

  • J'ai perdu le contrôle...

  • Pourquoi ?

  • J'en sais rien...

  • Si tu le sais Erin ......

Je ne le savais que trop bien.

  • Tu es en train d'atteindre le point de non-retour Erin . À force de tester tes limites, tu vas les atteindre. Je ne serais pas toujours là, Damon non plus d'ailleurs.....

Il sortit un autre objet de sa poche, je reconnus la lettre que j'avais ouverte le jour précédent.

  • Ils sont morts pour rien dans ce cas. Ne va même pas au procès. Tu n'auras qu'à rester là à faire ce que tu sais faire le mieux. Te détruire.

  • J'ai......Je suis désolé Tyron ...... Je n'en peux plus.

Il se releva et s'assit au bord de mon lit. Il prit ma main et mit un objet dedans. Je reconnus son canif porte-bonheur.

  • Ce n'est pas une vie Erin . Tu vis en attendant la mort, alors fais-le. Tranche-toi les veines, je ne t'en empêcherai pas. Si c'est trop dur pour toi fais-le, si tu ne peux plus supporter, si ta douleur est trop grande alors suicide-toi. Mais si une toute petite part de toi peut encore se battre, si tu sais que tu pourras surmonter, si tu peux encore supporter cette peine qui te ronge, bats-toi. Mais cesse de te détruire. Cesse de te tourmenter...

Je regardai l'objet, ça y est. Est-ce que le décompte que j'avais au-dessus de ma tête était arrivé à zéro ? Est-ce que j'avais atteint mes limites ? Pouvais-je encore vivre une seconde dans ce monde, pour eux ? Pour vivre sans eux ? Je ne pouvais pas en être capable, je ne pourrais jamais surmonter, c'était trop affreux, trop douloureux. Chacune de mes respirations, chaque geste de ma misérable vie était une épreuve. Qui me pleurerait, qui se souviendrait de moi ?

  • Fais-le. Chuchota-t-il.

Les larmes se mirent à couler le long de mes joues.

  • Fais-le.....

Pourquoi ne pas le faire.....

  • Fais-le ! Hurla-t-il.

  • Je ne peux pas.....

J'étais trop faible alors, trop misérable. Si misérable que je n'étais même pas capable d'accueillir la mort comme il se doit.

  • Regarde-moi Erin ...

Je levais mon regard vers celui que je ne pouvais m'empêcher de considérer comme un frère.

  • Ce n'est pas ta faute.

Non, pas cette phrase, pitié tout mais pas ça. Je ne voulais pas l'entendre, je ne pouvais pas l'entendre.

  • Je suis fatiguée, fatiguée de souffrir et de faire souffrir. Je ne veux plus aimer, j'en ai assez, c'est trop dur.

  • Ce n'est pas ta faute.

  • Tu mens.

Je me levais du lit. Je sentais que la rage petit à petit me submergeait. Je ne pouvais pas entendre ça. C'était ma faute. MA FAUTE. Je m'éloignais de lui comme si ses paroles n'allaient pas m'atteindre.

  • Ce n'est pas ta faute Erin. Tu n'es pas responsable.

  • Tu mens !! Hurlais-je. Je les déteste ! Pourquoi ils m'ont abandonné ? Pourquoi eux ? S'ils ne m'avaient pas aimé autant, j'aurais pu accepter, j'aurais pu m'en sortir.

Tyron s'approcha de moi avec patience. Les larmes enrouaient ma gorge, ma respiration était difficile.

  • Ne m'approche pas.

Il ne m'écouta pas. Il prit mon visage entre ses mains et me regarda intensément.

  • Ce n'est pas ta faute ! Tu ne tenais pas le volant ce jour-là. Tu n'aurais rien pu faire. Ce n'est pas ta faute.

Je m'effondrais. Le trou dans ma poitrine était béant. Je ne pourrais pas réussir. Et si je n'arrivais pas à surmonter ?

  • Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ? Pourquoi tu n'as pas continué ton chemin ? Tu avais juste à ne pas t'arrêter. C'est tout. J'allais le faire, à ce moment-là, j'en étais capable. C'est ma faute. MA FAUTE.

J'étais submergé de rage, de colère d'incompréhension, de tant de chose. C'était si douloureux. Cette torture permanente.

  • Je suis responsable ! Hurlais-je à Tyron .

Je brisai le cadre photo de moi et de mes parents, je ne pouvais plus le regarder, je jetais mon miroir sur le sol. Je ne supportais plus mon reflet... J'étais dans une telle rage contre moi et seulement moi. Je sentis les bras de Pain m'entourer.

  • Calme-toi ! Dit-il en essayant de me maîtriser.

J'étais à bout. J'étais allé trop loin, tout ce que j'entreprenais me filait entre les doigts. Il recula en arrière pour s'adosser contre le mur.

  • Calme-toi.

Nous nous laissâmes glisser contre le mur, ses bras étaient puissants, je ne pouvais plus bouger. Je n'en avais, de toute manière, plus la force... Je ne pouvais que pleurer, pleurer en sentent le déchirement horrible de mon âme.

  • J'ai vu ta détermination. C'est pour ça que je me suis arrêté. Quand tu m'as regardé, j'ai vu ta détresse Erin. Je me suis souvenu qu'un jour j'avais été dans la même situation que toi. Alors je ne pouvais pas te laisser. C'était plus fort que moi.

  • Je n'y arriverais pas. Dis-je entre deux larmes.

  • ça va aller, je te le promets

Damon

Je passais le pas de la porte. Ma mère n'était pas là pour m'accueillir. Tant mieux. Je posais mon sac et allais m'asseoir sur une chaise de la cuisine, car mes jambes ne tenaient plus. Mon moral non plus d'ailleurs. Malheureusement, je n'avais pas prévu que mon père serait ici.

  • Damon ! te voilà petit morveux. Ton lycée m'a encore appelé.

Il s'assit sur une chaise en face de la mienne, il avait l'air furibond. Son regard était assassin et pourtant, je ne ressentais rien. Le regard d'Erin me restait en mémoire.

  • Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ?

  • Je suis désolé. Dis-jedans un chuchotement.

J'étais désolé. Désolé d'être aussi lâche, désolé de ne rien pouvoir faire, désolé d'avoir été aussi égoïste. J'étais désolé.

  • Fiston ? Tout va bien ?

Non-rien n'allait. Rien. S'en était trop. Tan pis si je passais pour le plus idiot des hommes de la planète, mais je craquais. Je n'avais pas prévu que mon père soit là, mais tant pis. Je ne pouvais plus il fallait que j'extériorise. Alors je pleurais.

  • Je n'ai pas su aider Ambre Papa,et là je n'arriverais pas à aider Erin non plus.

Étonnement, mon père eut une réaction... humaine. Je pensais qu'il allait me poser des questions puis ensuite juger mes fréquentations... Mais il serra simplement sa main autour de la mienne.

  • Ça va s'arranger, fiston... Ça va s'arranger.

Il ne dit plus rien par la suite, nous restâmes ainsi pendant longtemps silencieux. Il n'y avait pas besoin de parler, car je vis dans les yeux de mon père qu'il me comprenait.

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