Chapitre 5

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Rumeur

Doucement, j'ouvrais les paupières. Quelques lueurs du soleil levant traversaient ma chambre et me réchauffaient la joue. La pénombre commençait à quitter la pièce. Il devait être tôt.

Je n'avais plus sommeil. Je profitais néanmoins du silence apaisant qui se trouvait dans ma chambre. Pour une fois j'avais dormi seule et dans mon lit. Le week-end passé avait été difficile. Bien plus que je ne l'aurais prévu du moins. La descente avait été dure. Je détestais les effets secondaires de cette drogue. Pendant plusieurs heures je pouvais m'évader certes, mais le retour à la réalité n'en était que plus difficile. Au quotidien la souffrance était supportable, mais grâce - ou à cause – de cette pilule tous mes sentiments étaient décuplés. Aussi, ce que je ressentais comme un simple vide normalement devenait soudain une douleur extrême qui me poursuivait quoi que je fasse. Une brûlure dans ma poitrine si intense et difficile à supporter que je ne savais parfois plus comment je réussissais à me réveiller le lendemain. Mon corps passait sur des milliers de lames de rasoirs à chaque descente que je faisais. Une douleur tellement vive qu'elle m'épuisait. Et aujourd'hui c'était le cas. Bien sûr j'étais rentrée chez moi à pied sans prévenir, pour pouvoir me détester sans déranger personne. Il était encore plus difficile de contenir ses angoisses quand il y avait quelqu'un pour nous épauler. Mais au moins hier matin, grâce à Damon je ne me réveillais pas dans des draps souillés.

Damon . Je ne savais plus quoi penser. Notre conversation de samedi soir m'apparaissait très clairement. Je ne savais pas quels étais son plan, ni à quoi il jouait. Mais j'étais persuadée qu'il jouait. Est-ce que j'étais rentrée dans son jeu, je n'en avais aucune idée. Mais j'avais l'impression qu'hier il avait été sincère. Autant que moi malheureusement. J'entendais encore dans ma tête certaines paroles que j'avais prononcées.

« Je sais que les hommes avec qui je couche ne me promettent pas la lune, eux. ça m'évite de souffrir »

Je m'étais ouverte. Pour une fois j'avais dit quelque chose sur moi à quelqu'un. Mais il avait fallu que je le dise à Damon Atkins . Sur le moment j'avais eu l'impression qu'il me comprenait. Cependant, maintenant que j'avais les idées claires, je le regrettais. Il allait tout dévoiler de mes petits secrets. J'avais confirmé que j'étais la pire des salopes, il m'avait vue dans un état mémorable et je lui avais avoué avoir eu des sentiments pour lui. Comme il devait se délecter de ma déclaration. Je le voyais bien en train de jubiler, un verre de vin à la main devant une cheminée à un prix exorbitant, ce rappelant encore et encore de notre conversation.

Je fermais les yeux de nouveau. Dans quelques instants, mes parents allaient rentrer furibonds dans ma chambre. J'allais entendre ma mère hurler quelle fille ingrate j'étais d'avoir tâché son chemisier préféré, elle qui m'avait mise au monde, donné un toit et blablabla mon père seraient monté à son tour, mais les histoires de torchon et de serviette ne l'intéressaient pas. Il m'aurait puni de dessert ou un truc du genre, puis finalement il aurait levé la punition au bout de quelques minutes seulement.

Oui, la vie parfaite. Quel dommage que la vie parfaite n'existe pas. Trop épuisée je me rendormis.

Je me réveillais cette fois-ci avec la brutalité de mon réveil. Le soleil était désormais bel et bien dans le ciel. Mon Dieu, comme le lundi est difficile. Pendant une fraction de seconde, j'envisageai de ne pas sortir de mon lit pour aujourd'hui. Mais mon envie d'uriner écarta très vite cette idée. Je pris donc le temps de me réveiller, me faisant couler un bain. J'avais le temps après tout, certes je ferais l'effort d'aller au lycée mais je n'étais pas obligé d'arriver à l'heure précise. En descendant les escaliers,quand j'y repensais cela faisait bien plusieurs jours que je n'avais pas mangés. Depuis quelque temps j'oubliais de plus en plus d'effectuer cette tâche pourtant indispensable à ma survie. Mais je ne la ressentais pas. De plus vu ce que je m'étais mis dans le nez samedi, mon estomac me criait de me calmer. Mais j'étais néanmoins tiraillée par la faim. Aussi en voyant le paquet de céréales, mon estomac dansa la samba à l'idée d'être remplie. J'allumais les infos et déjeunais tranquillement. Comme cette télé était déprimante. Meurtre, chômage, kidnapping, chômage, inondation je ne sais où....Pour une fois ils ne pouvaient pas passer quelque chose de plus joyeux. Je changeais de chaîne espérant les nouvelles meilleures.

  • Bravo Babouche ! Tu as rattrapé la pomme. Dis Apple pour qu'elle nous indique le chemin à prendre

  • Apple. Répondis-je à Dora l'exploratrice.

  • Aller encore une fois »

  • Apple allez! M'énervais-je.

  • Apple ! Cria la gamine.

  • Putain même les pommes elles ne me respectent pas.

Me rendant compte que j'étais en train de parler à un personnage de télé, je posais mon bol et montais me rafraîchir les idées.

L'eau m'était douce, délicieuse. J'essayais comme je pouvais me délecter de mon bain, une cigarette à la main. Cependant, j'avais l'esprit vif en particulier quand je n'étais plus sous l'effet de la drogue. J'avais très envie de reprendre une amphétamine avant d'aller en cours, mais je me retenais. Il me restait encore un minimum de principes. Cette journée allait être dure, je le sentais. Non seulement je devrais porter mon uniforme ridicule, supporter les regards curieux et moqueurs, voire hostiles de la part de mes anciens amis, mais en plus de cela je devais assumer mes actes de la soirée.

Damon ....ce prénom, ces paroles et ce visage ne voulaient décidément pas quitter mon esprit. Comment allais-je réagir face à lui ? Le pire dans toute cette histoire était le couteau que je venais moi-même de me planter dans le dos. Il ne fallait pas faire confiance aux Atkins, même Dean de temps en temps me paraissait suspect, alors avoir parlé à Damon Atkins était un sacrilège.

Je savais que je devrais subir encore cette fois, d'autres rumeurs, d'autres regards. Pendant combien de temps cela allait durer ? Et surtout pendant combien de temps je pourrais le supporter ?

Peut-être devrais-je en parler à Tyron ... Non Erin ! Arrête de toujours te reposer sur les autres. Tes problèmes sont tes problèmes. Pourtant, un coup de fil, et il serait chez moi la minute suivante. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs il était aussi protecteur et altruiste quand il s'agissait de ma personne. Contrairement aux autres je savais que cela n'était pas de la pitié, non peut-être s'était-il rendu compte lui aussi que j'étais une bombe à retardement. Enfin il devait le savoir mieux que personne, que je puisse exploser à tout instant. Cela était déjà arrivé une fois. Il avait réussi à me contrôler à temps. Le souvenir s'imposa à moi. Et si je ne l'avais pas rencontré ce jour-là ? J'aurais finalement sauté de ce pont, les poches bourrées de caillou que j'avais moi-même mis...

Je fermais les yeux, chassant cette pensée de mon esprit, mais une autre s'imposa à moi. Il m'avait sauvé la vie, peut-être provisoirement vu mon état actuel, mais il l'avait néanmoins fait. Pourquoi ? Par soucis de conscience sans doute. Il me considérait comme un membre de l'Hydra à part entière, mais pour moi il semblait que l'homme aux piercings soit plus qu'un chef.

  • Et merde... soufflais-je

À mes yeux Tyron était un ami. Je m'étais encore fait avoir. J'avais tout fait pour rester loin de ce genre de relation, l'amitié, l'amour et toutes les niaiseries de la vie. Mais, semblait-il la vie en question en est décidée ainsi. J'avais fait attention à tous mes gestes, toutes mes paroles et pourtant j'avais été rattrapée par mes sentiments. L'amour est une souffrance qui se répète encore et encore. J'avais appris la leçon je la connaissais par cœur, mais pourtant je m'étais de nouveau attachée à des personnes. Énervé de me rendre compte de ma bêtise, je sortais avec précipitation de l'eau pour aller à l'école.

En quelques minutes j'avais enfilé le torchon appelé plus communément un uniforme scolaire, maquillée et je m'étais attaché mes cheveux encore mouillés. Si j'étais malade cela me ferait toujours une bonne excuse pour ne pas sortir de mon lit. J'avais couru à l'arrêt de bus quand j'ai vu celui-ci passait devant moi.

Damon

Comme un rituel, arrivé devant l'établissement qui me servait de lycée, tous les regards se tournaient sur mon passage. La plupart des filles présentes gloussaient de façon ridicule, se croyant discrètes. Une ou deux rougissaient, de honte ou de jalousie quand j'avais le malheur de regarder dans leur direction. L'une d'elles s'approcha de moi. J'aurais bien continué ma route, mais elle s'était postée devant moi. Vraiment, je devais parfois faire des efforts énormes pour rester courtois. Celle-ci était plutôt fine, brune et elle avait l'air complètement niaise. Elle me tendait depuis maintenant plusieurs secondes une lettre. Je savais très bien ce qu'elle contenait pour en avoir découvert tous les jours dans mon casier depuis mon entrée au lycée. Une lettre d'amour était sûrement la chose la plus idiote et puérile qui puisse exister. Mais cette fille, qui devait être en seconde, avait eu le courage de me la donner en mains propres. Aussi, je le prenais en lui faisant un léger sourire de politesse. La pauvre ne se rendait pas compte à quel danger elle s'exposait en osant m'approcher devant toutes ces gamines avec les ovaires au bord de l'explosion. Finalement, je continu mon chemin en direction de mon ami blond qui me faisait des signes de main depuis cinq bonnes minutes.

  • Damon !

  • Arrête de hurler Logan.. soufflais-je dépité.

  • On dirait que tu as encore fait des ravages ! Rigola Alexis en prenant mon courrier des mains.

  • Tu peux la garder si tu veux.

  • Oh ! mon petit Damon , une telle preuve d'amour, je ne peux pas la garder. Sourie-t-elle en me la rendant.

  • Moi ça me ferait plaisir ! Dit Preston .

  • Tu parles ! Il te faudrait déjà la motivation nécessaire pour l'ouvrir. Dit la blonde

  • Je n'ai jamais dit que je l'ouvrirais.

  • Bref de toute façon tu n'en as pas, et n'en auras sûrement jamais.

  • Tu es chiante comme fille ma parole !

  • Tu as un problème Preston ?

  • Bon, arrêtez tous les deux ! Intervint Kenneth.

Comment pouvaient-ils être aussi énergiques le matin? Autant Logan était une vraie pile électrique du matin au soir, donc cela était en quelque sorte normal. Mais je commençais vraiment à me poser des questions. Tous se mettaient à crier et gesticuler dans tous les sens dès qu'on se rencontrait. Peut-être était-ce tout simplement moi qui étais une larve au réveil.

  • Mais oui, une orgie je te dis.

Bizarrement je m'intéressais à la conversation de deux personnes qui avaient lieu derrière moi.

  • Et en plus il paraît que tous les garçons de la soirée sont passés sur la fille aux cheveux roses .

  • T'es sérieux ?

  • Ouais, c'est vraiment une chaudasse cette pimbêche.

  • Tu m'étonnes, mais bon, ça ne me dérangerait pas qu'elle vienne me border le soir dans ma chambre.

Je me retournais. Les deux gars rigolaient de leurs idées lubriques. Cela ne me plaisait pas.

  • Hey vous deux !

Les deux concernés me regardèrent surpris.

  • Vous parlez de qui ? Dis-je impassible.

  • Euh...d'Erin Summers

Leurs conversations ne me plaisaient pas. Mais j'étais poussé par la curiosité.

  • Et pourquoi vous parliez d'elle ?

  • Oh ! ce week-end il y avait une grosse soirée dans les quartiers bourges de la ville et elle y était.

  • Et alors ?

  • Et alors ? On parle d'Erin Summers . Cette gonzesse est sûrement la plus chaude que j'ai jamais vue. Samedi soir elle a participé à une putain d'orgie apparemment.

J'étais assez choqué et perturbé par la façon dont les deux garçons parlaient d'Erin . Je décidais de quitter la bande

  • Damon où tu vas ? Me demanda Logan

  • Devant ma salle de classe....

Je partais sans plus d'explication.

  • Qu'est-ce qu'il lui prend ?

  • Je n'en sais rien, Hailey . Des fois il vaut mieux ne pas chercher à comprendre.

Je ne comprenais pas le comportement de tous ses idiots. Comment pouvait-on parler d'une fille de cette manière sans le moindre complexe ni le moindre remords. Peut-être ne valais-je pas mieux qu'eux, mais mes aventures ne regardent que moi, jamais je n'aurais affiché une fille suite à une nuit passée avec elle. Ce qui me révoltait le plus, était le mensonge ignoble qui allait commencer à courir dans les couloirs, d'ici peu de temps. Pour être allé à la soirée en question je savais que toute cette histoire était fausse. Beaucoup d'histoires de ce genre circulaient sur Erin , mais maintenant je me demandais lesquelles étaient vraies et lesquelles étaient fausses.

• Erin •

Génial, si seulement j'avais su je ne me serais vraiment pas levée ce matin. Madame Rogers m'attendait de pied ferme et elle ne m'avait pas loupé quand j'étais arrivée au lycée avec une heure de retard. J'avais eu droit à sa colère car, non seulement mon retard était totalement injustifié, mais en plus de cela, je n'avais pas répondu présente à ma retenue de samedi. Aussi, j'avais échappé à l'exclusion temporaire en effectuant mon heure de colle la semaine suivante. Ne me faisant pas assez confiance, elle m'avait accompagné jusqu'à ma salle de cours. J'étais venue au lycée ce n'était sûrement pas pour repartir maintenant. Heureusement pour moi j'avais cours de langues avec Pittman pendant deux heures ce matin. Ce qui me laissait encore une heure pour m'ennuyer.

  • Est-ce que tu m'as vraiment aimé ?

  • Je crois, oui. »

Se souvenir me frappa comme un coup de massue sur la tête. J'avais oublié le petit détail Damon . Soudain je paniquais. Comment allait-il réagir ? Est-ce qu'il allait faire comme s'il ne s'était rien passé ? Oui bien avait-il déjà tout raconté au reste de ses amis ? Mieux encore, était-il venu en cours ? Mon Dieu, qu'il ne soit pas venu.

Puis, comme si j'étais dans un mauvais film, les secondes qui suivirent passèrent au ralenti. Plusieurs coups frappés à la porte, un mot du prof derrière la porte. Et celle-ci s'ouvrit. Le son de mes oreilles cessa de fonctionner, pour me concentrer sur les vingt-deux personnes qui me regardaient. Cela aurait pu être tout ce qu'il y a de plus normal. Mais un truc clochait. La plupart des personnes me jaugeaient d'une façon étrange. Du dégoût pour les filles et j'aurais dit de l'envie pour les hommes. Je compris de suite que Damon m'avait balancée, sans scrupule, sans appréhension. Un garçon du nom de Tyler me fit un clin d'œil et un signe de main très explicite sur ses intentions envers moi. Instantanément mes yeux bifurquèrent sur la place qui était celle de Damon . Une masse noire me prouva que malgré mes prières, il était assis sur sa chaise attitrée aujourd'hui. Le petit frère de Dean croisa mon regard, il arborait une expression étrange, indéchiffrable. Il savait que je comprenais ce qu'il avait fait. Il avait raconté ce qu'il avait vu samedi, ou pire. Avait-il brodé une histoire faite d'ineptie pour se venger ? Il m'avait prévenu après tout, je savais à quoi m'en tenir venant de sa part. Pourtant j'avais espéré qu'il ne dirait rien. J'avais voulu croire qu'il ferait comme si de rien était.

  • Bien Erin , va à ta place. Prends ton livre page douze. Dit le professeur.

Je traversais le couloir sentant la plupart des regards encore sur moi et m'assis à ma place. En ouvrant le livre je ne m'étonnais même pas de voir écrit en lettre majuscule « la pute » sur la page que nous devions étudier aujourd'hui. Plusieurs personnes rigolèrent, amusées de la blague qu'on m'avait faite.

  • Alors Erin ? Me chuchota Tyler qui était la table juste devant la mienne. Tu as passé un bon week-end ?

Pourquoi ce garçon me parlait-il ? J'étais pourtant invisible à ses yeux depuis la rentrée.

  • Et toi ? Fis-je désintéresser

  • Dit moi, vu que j'ai appris que tu pouvais satisfaire plusieurs hommes en même temps, ça te dirait de venir boire un coup avec des potes à moi ce soir ?

  • Comment ça plusieurs hommes ? Répétais-je sans comprendre.

  • Tu sais bien, ta petite partouze de samedi. Dit-il sourire aux lèvres

Je ne voulais pas en savoir plus sur le nouveau mensonge qui circulait à mon sujet. Je fermais simplement mon livre et posais la tête sur mon sac à dos. À quoi bon essayer d'expliquer à Tyler que je n'étais pas un bout de viande ? À quoi bon espérer un minimum d'humanités de la part de ces personnes....

Ils peuvent dire ce qu'ils veulent je m'en fiche.

Je répétais en boucle cette phrase dans ma tête, et pourtant je m'empêchais tout de même de pleurer. Non les phrases des autres je m'en fichais, réellement. Je pleurais d'agacement, d'énervement. Et contre qui étais-je énervée ? Moi-même. Il avait réussi à me faire parler, et à le retourner contre-moi. Damon aurait dû laisser ces gars m'embarquer dans leur voiture, au moins il aurait eu une raison de raconter des saloperies sur ma pomme.

Oui définitivement, j'aurais dû rester couché ce matin. L'heure de cours, fut lente. Très lente. Je ruminais sans pouvoir m'arrêter. Puis la sonnerie coupa court à mon calvaire. Je sautais de ma chaise et partie le plus vite possible de la pièce exiguë et répugnante.

  • Erin attend !

Je me retournais pour voir Damon se débattre dans la foule d'élèves arrivant de toute part le bras tendue dans ma direction.

  • Ne t'approche plus jamais de moi ! Hurlais-je

Je m'enfuis jusqu'aux toilettes des filles bondées de greluches se repoudrant le nez. Je m'enfermais dans le premier toilette ouvert et tirais le verrou. Je n'y retournais pas. J'avais d'autres choses à faire que de supporter des idioties pareilles. Pour au moins le temps de la pause, j'étais tranquille. Ainsi je basculais ma tête en arrière et soupirais de soulagement en laissant enfin déborder les larmes qui me tiraillaient depuis plus d'une demi-heure. La sonnerie retentit de nouveau. Non, je ne sortirais pas tout de suite. Je bloquais de nouveau mes larmes. Je pleurerais plus tard.

  • Erin !

Je reconnais la voix de Marlow qui était complètement paniquée !

  • Quoi ? Fis-je

  • Sors de là ! Il faut que tu m'aides.

L'intonation de détresse me fit sortir immédiatement de la cabine . Tan pis pour les larmes encore vivantes sur mes joues. Seulement à peine avais-je mis un pied en dehors des toilettes qu'une pression me fit y retourner aussitôt. Marlow , Kristen et Hilarie se mirent devant le passage ! Me trouvant assise de nouveau sur les toilettes, je regardais les trois filles sans comprendre. Une paire de ciseaux à la main Marlow souriait, fière de son jeu d'actrice.

  • Maintenant, je vais te donner ta leçon Summers !

  • Marlow dégage où je vais te faire bouffer tes...

  • Tenez-la !

Sans que je puisse finir ma phrase Kristen et Hilarie se jetèrent sur moi et sans difficulté m'immobilisèrent. Marlow m'attrapa les cheveux et s'accroupit face à moi.

  • Arrête Marlow ! Désespérais-je.

  • Figure-toi Erin , qu'une jolie rumeur sur tes nouveaux exploits sexuels cours en ce moment même dans tout le lycée !

  • C'est toi qui es allé raconter des conneries ?

  • Oh, Erin .. Tu n'as pas besoin de moi pour te faire une réputation de salope.

  • Qu'est-ce que tu fais bordel ? Impossible de me débattre.

  • En revanche, une nouvelle très surprenante est arrivée à mes oreilles. Tu vas voir, tu vas rire. Une des filles de mon lycée est sortie avec le garçon qui m'intéresse l'année dernière. Je lui ai très bien fait comprendre qu'il ne fallait plus qu'elle l'approche après qu'elle se soit fait plaquer par celui-ci. Mais voilà que j'apprends par un de mes amis qu'elle a fricoté avec ce même garçon samedi soir.

  • Je n'ai pas fricoté avec Damon ! Je ne suis pas aussi débile !

  • Donc mon ami ment quand il raconte qu'il t'a vu assis avec Damon sur un banc samedi après-midi, et que le soir même vous vous fumiez tous les deux une clope à votre petite soirée de drogué !

J'aurais dû répondre oui de suite, mais j'eu un instant de silence face à la vérité.

  • C'est bien ce que je pensais. Je vais te le faire comprendre autrement.

Celle-ci se releva.

  • Tenez-lui bien la tête

Je secouais la tête dans tous les sens, comprenant qu'elle allait me couper les cheveux. Mais l'une de ses collègues m'agrippa la nuque avec férocité. Puis le regard sur le sol, je vis la première mèche rose, d'une longue série, tomber sur le sol carrelé.

  • Kristen ramasse les cheveux. Il ne faut pas de preuve.

Je ne pouvais plus empêcher quoi que ce soit maintenant. Que ce soit mes larmes ou les ciseaux dans mes cheveux, j'attendais alors, pleurant en silence que mon calvaire se finisse.

Finalement, mon supplice prit fin quand je sentis ma nuque se libérer. Les filles me lâchèrent et partirent en courant dans la direction opposer à la mienne. Des cheveux roses dans la main. Mes doigts et mes jambes tremblaient frénétiquement. Mon cerveau avait du mal à assimiler ce qui venait de se passer. Ma main droite effleura ma nuque. Encore plusieurs mèches encadraient mon visage. Quelques cheveux détonnaient sur mon uniforme blanc. Que je fixais toujours sans comprendre ce qu'il se passait.

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