Une seule nuit - partie 2

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– Vous avez entendu notre conversation avec Clem toute à l’heure, n’est-ce pas ?

Il hésite une fraction de seconde puis soupire.

– Oui.

– Il faut que je vous supplie de… enfin… de coucher avec moi ?

Je suis pivoine, mais heureusement il ne peut pas le voir.

– C’est une mauvaise idée. Cela ne risque pas de résoudre notre problème, bien au contraire…

« Notre problème », comme ces mots sonnent délicieusement à mes oreilles. Mais il est hors de question que j’abandonne. Même si la peur me tord aussi le ventre, je sais que c’est la bonne solution.

– Vous préférez que je fasse cela avec le premier venu ?

Ma provocation lui arrache un grognement peu rassurant, mais je ne peux m’empêcher de sourire contre son torse. Il saisit mes bras pour m’obliger à reculer. Son regard se plante dans le mien.

– Vous ne feriez pas ça.

– Pourquoi pas ? De toute façon, si je vous comprends bien, c’est ce qui m’attend, non ?

– Nom de dieu, Val…

– Ça fait deux fois que vous jurez ce soir, monsieur le vampire.

Nos regards s’accrochent. Mon ventre fourmille de plaisir. J’ai gagné, je le sens. Mais c’est sans compter avec la fierté du vampire. Sans prévenir, sa bouche se plaque contre la mienne embrasant immédiatement la totalité de mon corps. Malgré la violence de ce baiser, je passe mes bras derrière sa nuque pour l’empêcher de reculer. Il grogne tout en explorant mes lèvres sans délicatesse. Je m’en moque : ses mains dans mon dos se glissent avec une douceur infinie sous mon long tee-shirt, déclenchant une série de frissons incontrôlables.

Il lâche ma bouche et, d’un geste expert, passe mon vêtement par dessus ma tête. Je me retrouve en petite culotte devant lui et, instinctivement, je plaque mes mains sur ma poitrine. Et merde. La femme fatale vient de foutre le camp et l’ingénue est de retour. Je n’ose plus le regarder dans les yeux, torturée par une seule question : est-ce qu’il me trouve à son goût ? Ses mains attrapent les miennes, les repoussant lentement jusqu’à les maintenir dans mon dos. Mon souffle s’accélère alors qu’il embrasse mon cou, mon décolleté, mon sein gauche, le droit. Je pousse un petit soupir en fermant les yeux, rassurée par la douceur de ses gestes. Il se redresse contre moi, cherchant de nouveau ma bouche. Je la lui offre alors dans un baiser bien plus tendre.

L’une de ses mains se glisse sous mes fesses et je me retrouve dans ses bras, les jambes croisées dans son dos. Il nous fait basculer sur mon matelas, s’appuie contre moi sans cesser de m’embrasser, et je sens nettement son érection contre mon pubis. Je tremble. De peur. D’excitation. D’incertitude. D’envie.

Ses mains remontent dans mon dos, passent sur mes seins. Je gémis alors qu’une décharge électrique traverse mon corps. Je mords l’intérieur de ma joue, en proie à des sensations nouvelles qui me déstabilisent. Il se redresse légèrement. J’ouvre les yeux. Il m’observe. Pourquoi s’est-il arrêté ? Sa main se faufile entre mes seins, effleure mon ventre en provoquant un petit gloussement. Il esquisse un sourire. Oui, je suis chatouilleuse, et alors ?

Puis ses doigts glissent sous l’élastique de ma culotte pour s’arrêter sur ma toison. J’ai un petit hoquet de surprise et j’attrape son poignet. Une autre sensation, horrible, vient de me happer : je revis en une fraction de seconde le moment où mon agresseur a lui aussi plongé dans mon intimité. Évidemment, cela n’a pas échappé au vampire qui retire sa main sous mon regard perdu.

Une larme dégringole vivement le long de ma joue pour s’écraser sur l’oreiller. Non, non ! Ce n’est pas possible ! Pourquoi ? Cerveau de merde !

Sous mon regard désespéré, le vampire se redresse et quitte mon lit. Le vide qu’il laisse est si grand qu’il me coupe le souffle. Je lui hurle de ne pas me quitter ainsi, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me redresse pour contenir la panique qui m’envahit.

– Respirez, Val…

Je me force à lui obéir en le regardant ôter sa chemise. Alors, il ne part pas ? Ma respiration devient plus aisée, puis la douleur s’estompe. Il se déshabille et je ne peux quitter des yeux les courbes de ses muscles sous sa peau claire. Il a un tatouage, qui part du flanc et va dans le dos, mais je n’arrive pas à en deviner le motif. Il se retrouve en caleçon devant moi et je me sens rougir en découvrant son érection. Heureusement, il ne me laisse pas dans l’embarras plus longtemps et se glisse sous la couette.

– Venez, Val.

Je plonge à mon tour sous les draps et me blottis au creux de son épaule. Bêtement, je ne sais pas trop quoi faire de ma main. Il la prend pour la poser sur son torse. Je lève les yeux vers lui, un peu décontenancée.

– Voilà ce que je voulais dire tout à l’heure, dit-il simplement. Il y a des étapes dans la vie qu’il ne faut pas brûler. En ce qui nous concerne, rien ne presse. Si vous voulez toujours de moi, j’attendrai le temps qu’il faut.

Une vague de reconnaissance me submerge alors que je me love contre lui. Il m’incite à passer ma cuisse par-dessus la sienne pour mieux m’enlacer. Pour la première fois depuis des mois, je me sens détendue. Et surtout, je n’appréhende pas la nuit qui vient. Une délicieuse torpeur me gagne alors que ses doigts caressent mon bras.

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