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Je quitte les lieux comme une flèche, enjambant la grille. Je réprime un cri lorsque je sens des mains se poser sur moi. Saisissant mon adversaire je le fais passer par dessus moi, lui bloque le bras et le maintient le nez dans la poussière.

– Séléné arrête enfin !

Je dessers mon étreinte et aide Doc à se relever. Déjà une heure et demie a passée ?

– Filons d’ici avant que quelqu’un ne nous voit.

Nous reprenons notre courses folle jusqu’en dehors de la ville. Nous arrivons, essoufflés, au camp que nous avons établi un peu plus tôt dans la soirée.

J’explique tout ce qui s’est passé à Doc.

Je sens à quel point il est désespéré, mais la seule pensée qui occupe mon esprit est Ayden. Je ne sais pas de quoi il est capable. Je pensais le connaître, j’étais fiancée à cet homme !

– Que compte tu faire maintenant Séléné ?

Je suis perdue dans mes pensées et me contente de hausser les épaules. Mais au fond de moi, mon instinct me hurle de retrouver Hélios, de les avertir, tous.

– On doit rentrer. Quelque chose va arriver. Je ne sais pas quand mais je suis certaine que quelque chose de grave va se produire.

Je n’arrive pas à dormir, impossible pour mon cerveau de s’arrêter. Pourtant je suis épuisée. Je somnole dans une semis conscience. J’imagine des scénario plus horrible les uns que les autres. Finalement quand le jour se lève je n’ai que quelques heures de sommeil au compteur.

Je me sens terriblement mal ce matin. Un poids écrase mon estomac rendant la marche pénible. Lorsque Doc me parle je ne réponds que par un grognement. Je ne fais aucun effort pour discuter, je suis tellement fatiguée.

A l’approche de la ville du silence je me raidie. Il y a de l’électricité dans l’air. Au dessus de nous de gros nuages noirs et épais nous menacent.

Comme à l’aller je me contente de regarder le sol comme le font tous les autres habitants de cet étrange village. Au moment où je lève les yeux, mon regard croise celui d’une petite fille d’à peine six ans. Sa bouche forme un O de surprise et, au même instant, une sirène hurle. Je la regarde bouche bée comme si elle était la cause de tout ce bruit. Pétrifiée, là au milieu de la rue, elle ne bouge pas, continuant de me dévisager. Je connais cette sirène. C’est la descente, la traque des Exclus. Quel probabilité y avait t’il que nous soyons juste là a ce moment précis ?! Un coup du sors ? Je ne pense pas.

– Doc ! Filons d’ici avant que les soldats ne nous trouvent !

Alors que je me précipite de là ou nous venons pour m’échapper, les soldats arrivent face à nous. Ils ont pris la ville en tenaille…nous sommes piégés. J’entends les hurlements de peur lorsqu’ils mettent les maisons à sac. Les gens sortent de chez eux avant de se faire expulser de force par les autorités. Ceux qui résistent son roué de coups. Alors que l’un d’entre eux s’acharne avec haine sur un père de famille, nos regards se croisent. Je me rend compte que le vent a rabattue mon foulard sur mes épaules et que mes cheveux volent au vent. Je comprends le regard de la petite fille maintenant. Elle m’a vue tel que j’étais, une albinos.

Le bras du soldat, suspendue dans l’air, s’arrête dans son élan dévastateur. Les yeux porcins se plissent et un sourire carnassier se dessine sur une bouche mince et cruelle. Il assène un dernier coup de pied à sa victime. Commence alors une course poursuite dans le dédale de rues. Rapidement je perds Doc, je cours sans savoir ou je vais ni dans quel sens je m’oriente. Je sais que ça ne sert à rien de fuir, ils ont encerclé la ville. Pourtant je ne peux me résoudre à me rendre. Ne serais-ce pas abandonner ? Je ne suis pas de celles là. Je me battrais encore et encore même si il n’y a aucun espoir. Je me retourne trop tard. L’homme est déjà sur moi, ses mains tendues, prêtes à m’attraper. Je pousse un cri de fureur avant d’être propulsée en avant, paralysée par la décharge du taser. Je m’effondre su le sol, sans pouvoir mettre les mains pour me protéger. Tout ce que j’arrive encore à faire c’est grogner.

– Sierra appel Alpha. J’en tiens une qui cherchait à filer en douce.

Ils utilisent l’alphabet radio, ce sont bel est bien des militaires. J’essaie tant bien que mal de garder mon calme. Pourquoi faut t’il que rien ne se passe comme prévue ! C’était pourtant pas grand chose une ville fantôme à passer ? Une seule et misérable petite ville !

J’entends des éclats de voix et des bruits de pas précipités.

– Je crois que c’est celles qu’il cherche.

Qui ? Quoi ? Qui me cherche ?

– Je ne vois pas ce qu’elle a de spéciale…

– Peut importe les ordres sont les ordres, on doit l’amener à la Sphère.

La Sphère, autrement dis là capitale avec un grand C. Là ou tout se joue, là ou sont rassemblés tout les puissants.

Je sens que mes membres commencent à se détendre, encore un peu de temps et je pourrais de nouveau passer à l‘action. Semblant lire dans mes pensées, le dit Sierra, décharge à nouveau son taser sur moi. Je voudrais pouvoir hurler mais je n’ai plus de pouvoir sur mon propre corps. Je sens une aiguille transpercer ma peau. En quelques secondes je sens une brume épaisse se répandre dans mon cerveau. J’ai beau lutter de toutes mes forces mes yeux réclament de se fermer.

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