La discorde

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Assis dans le sable, devant les grottes, cuisant notre peau par un soleil brûlant, Ayden et moi nous délectons de la chaleur et de la lumière. J'ai une pensée pour Côme qui ne connaîtra jamais ce sentiment. Pour lui, soleil rime avec souffrance. Son épiderme fond comme du beurre quand il est exposé au soleil. Doc ne m'a pas sauvé la vie, c'est Ayden qui l'a fait. C'est lui qui n'a pas cessé de veiller sur moi et de me chercher sans relâche dans le désert. Il m'a dit la vérité, il n'a pas cherché à me la cacher. Quelques minutes avant, je n'étais pas certaine de moi, je doutais. Mais lorsque je l'ai dit tout ça m'a semblé tellement naturel. Tellement plus facile que ce que j'avais imaginé. Je me sentais bien, comme si on venait de me retirer un poids des épaules.

– Tu en es certaine ?

– Hum ? De quoi tu parles ?

– Es-tu certaine que tu m'aimes ?

– Tout bien réfléchi je n'en sais trop rien, je me tâte...

Il me lance un coup de coude dans les côtes et je pars d'un grand éclat de rire. – Qu'allons-nous faire maintenant ?

C'est une question des plus pertinentes. C'est vrai que je ne sais même pas quels sont les projets de Namid. Je dois penser à lui poser la question.

– Je n'en sais absolument rien. Conquérir le monde, je présume. Je dépose ma tête sur son épaule et ferme les yeux.

– Ça ne me plaît pas beaucoup. Te savoir au centre de l'attention ne me rassure pas.

Je me redresse pour le regarder.

– Pourquoi ? Tu es jaloux ?

– Je ne plaisante pas Séléné, s'il devait t'arriver quelque chose, je ne m'en remettrais jamais !

Je tends mes lèvres vers lui pour le tenter, bien que je sache qu'il ne bougera pas, trop sérieux pour se laisser distraire.

– Que veux-tu qu'il m'arrive ici ? Je n'ai jamais été plus en sécurité.

– Cela ne durera pas. Tu risques de partir à la conquête d'autres instituts, et qui sera mis en ligne de mire ? Toi ! Et pourquoi ? Parce que tu commences à devenir connue dans le monde de la révolution. Et quand cette dernière éclatera, les partisans de l'esclavage des Exclus t'auront dans leur viseur !

Je regarde au loin. Sur l'horizon ondulent des silhouettes fines. Prenant leur tour de garde, un groupe de résistants s'extrait des grottes. Chacun leur tour ils vont cuire dans la fournaise ardente.

– Je préfère ne pas y penser, l'avenir me fait peur.

Un petit sourire narquois naît au coin de ses lèvres.

– Ah oui ?

Je le pousse du coude.

Se saisissant de mes mains, il enfouit sa tête dans mes cheveux.

– Pourquoi ne pas déserter, Séléné ? Pars avec moi, construisons notre vie dans un coin tranquille.

Son offre est alléchante, mais je suis choquée qu'il accorde si peu de valeur à la liberté des autres Exclus.

– Et que fais-tu des autres ? Ils ont droit de mener une vie juste, eux aussi.

– Eh bien qu'ils mènent leur révolution, tu n'as pas besoin de cela pour être heureuse.

Je retire mes mains des siennes.

– Détrompe-toi, Ayden ! J'ai besoin de justice moi aussi. Tu ne pourras jamais comprendre ce que c'est que d'être un exclu.

– Me le reproches-tu ?

Les sourcils froncés, la mâchoire crispée, je sais qu'il guette ma réponse.

– Non, je ne te le reproche pas, j'aimerais seulement que tu fasses plus d'efforts pour comprendre la situation dans laquelle je suis.

– Je te promets que je vais faire des efforts ; mais à toi aussi d'en faire pour ne pas te mettre en danger inutilement.

J'esquisse un petit sourire. Cela me touche qu'il s'inquiète pour moi. Même si j'ai peur que son attention devienne un peu oppressante...

– J'aimerais que tu cesses de voir Doc.

Je suis peinée de sa demande. J'apprécie Doc pour ce qu'il est. Et je ne suis même pas allée le voir depuis hier.

– Pourquoi ?

– Parce que, je trouve cela malsain que tu fréquentes ton ancien bourreau.

– Est-ce la seule raison ?

– Non, c'est aussi parce qu'il risque d'être condamné, et si tu t'accroches à lui tu vas en souffrir, et je ne veux pas que tu souffres encore...

– J'espère que cela n'a rien à voir avec tes doutes quant au fait que j'éprouve des sentiments pour lui.

– Si, je dois le reconnaître... Il exerce une forte attraction sur toi et cela ne me plaît pas du tout.

Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Ce qu'il peut être agaçant parfois !

– Ayden, je ne peux pas accéder à ta demande. Je suis désolée.

Je le vois froncer les sourcils.

– J'ai fait une promesse et je ne suis pas du genre à la rompre.

– Je vois !

Il est en colère, je le sens. Mais pas seulement, il est aussi déçu parce qu'il n'est pas certain de ma sincérité.

– Je t'en prie ne m'en veux pas !

Il se lève, époussette son pantalon et retourne dans les grottes.

– Essaie de me comprendre !

Mais je crois qu'il n'en a pas envie, il ne se retourne même pas. Il me semble que la discussion est close. Je reste seule, les fesses dans le sable et emplie de frustration. Pourquoi faut-il que tout soit aussi compliqué ? Oui, je l'aime, mais je me rends compte à quel point le monde nous sépare. J'ai déjà cruellement souffert de mon manque de liberté, je ne veux pas que cela recommence. Je ne veux pas être à nouveau enchaînée à quelqu'un.

– Séléné ? On te demande en salle de réunion.

Je ne connais pas cette jeune fille. Mais je dois reconnaître qu'Ayden avait raison sur ce point. Beaucoup de personnes me connaissent alors qu'elles me sont parfaitement inconnues.

Après la discorde que je viens d'avoir avec l'homme que j'aime, je n'ai pas envie d'y aller. Je n'ai pas envie de devoir supporter la tête d'Abby, ni même de voir aucun des membres du conseil.

– Je... je crois que c'est pour Doc.

Elle parle à voix basse, comme si c'était un secret. Cette dernière confidence me pousse à y aller, à me lever et à jouer les avocates du diable.

Alors que j'approche de la salle de réunion, je sens un nœud se former au fond de moi. Je sais que ma tâche ne va pas être évidente. Après tout peut-être s'est-elle trompée ? Mais au fond de moi je sais que cela va finir par arriver, ça n'a d'ailleurs que trop tardé.

– Non ! Je refuse que vous lui fassiez du mal !

– Pourquoi faut-il toujours que tu te mettes en travers de notre chemin ?! Namid, dis quelque chose ! Le conseil entier est d'accord sauf Séléné. Allons-nous vraiment le laisser exempt de jugement sous prétexte qu'il bénéficie d'un ange gardien au sein même du conseil !

– Abby, je ne sais pas quoi dire. Je suis dans une situation embarrassante.

– Je propose un vote à main levée. Ceux qui veulent que Doc soit interrogé lèvent la main.

Je vois se dresser presque toutes les mains autour de la table. Je suis touchée de voir que Namid et un couple relativement âgé sont de mon côté. Malgré tout je sais que cela ne sera pas suffisant pour sauver Doc. Je dois me rendre à l'évidence, Doc va souffrir...

Namid soupire, il n'a pas d'autre choix que de se plier au vote commun. Ouvrant la porte de la salle, il commande à l'un des gardes postés devant l'entrée :

– Faites amener Doc ici.

Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Je n'ai jamais été aussi en colère et révoltée. Je hais Abby au plus profond de mon être. Je hais sa grande langue fourchue et son esprit tordu.

Des coups sont frappés à la porte et je sais que le moment arrive. Quand Doc entre dans la pièce, je suis frappée par sa pâleur. Il est aussi blanc que fut sa blouse un temps. On le fait s'asseoir sur une chaise, les mains attachées dans le dos.

– C'est très simple, dis-nous ce que nous voulons savoir et tout se passera bien d'accord ?

– Je ferai de mon mieux.

Sa voix est aussi blanche que maladive. Son corps est devenu chétif, et la lumière au fond de ses yeux s'est éteinte.

C'est Abby qui mène la danse, je n'en attendais pas moins d'elle. Si elle a la moindre occasion de blesser ami ou ennemi elle se jettera dessus comme une louve affamée.

– Eh bien, commence donc par nous dire où se trouvent les autres instituts ?

– Je n'en sais rien, les instituts sont des lieux tenus secrets. Il existe une grande tension entre les différents directeurs d'instituts, aussi nous nous invitons rarement les uns les autres...

– Tu en es sûr ?!

– Oui.

C'est un oui pitoyable. Un oui plein d'appréhension et de crainte.

Abby lève le bras et je le vois s'abattre sur la joue de Doc en une gifle puissante. Je me mords la lèvre, ce qui ne passe pas inaperçu aux yeux de Namid. Pourtant, il ne dit rien, il doit savoir que les choses doivent se dérouler ainsi.

– Je répète ma question. Où se trouvent les autres instituts ?

– Je vous l'ai dit, je n'en sais rien.

Il ne se laisse pas démonter. Il redresse la tête et ses yeux sont éclairés d'une lueur farouche.

De la gifle, on passe directement au coup de poing. J'entends quelque chose craquer dans la mâchoire de Doc. Je me maîtrise pour ne pas intervenir. Je sais qu'il ne sait rien, il me l'a dit et je le crois. Je me suis cachée du regard de Doc, hors de son champ de vison, dans son dos. De là où je me situe, il ne peut pas voir mon visage et vice-versa. Je ne supporterais pas de voir le sang couler sur son visage. Par contre, j'ai une vue imprenable sur Abby qui se délecte visiblement de la situation.

– Écoute-moi bien. Je te pose une dernière fois la question. Où sont les autres instituts ?

Elle prend soin de détacher chaque syllabe comme pour lui donner plus de temps.

– Je ne sais pas.

Il a soufflé ces derniers mots, comme s'il s'attendait à l'avalanche qui va déferler sur lui.

Par un crochet du gauche, elle le fait tomber de sa chaise. Roulé en position fœtale, il essaie de protéger sa tête en la rentrant contre son ventre. Tout se déroule comme au ralenti. Abby lui décroche un coup de pied dans les côtes. Je vois Doc se tordre de douleur sous les coups. Puis cela vire à l'acharnement. Les coups se succèdent, les uns après les autres. Du sang éclabousse le sol, tachetant de rouge le roc gris. Il est incapable de se défendre, et le frapper d'avantage ne servirait à rien. Alors pourquoi devrais-je la laisser faire ? Je me dirige droit vers Abby et la repousse violemment à deux mains.

– Maintenant ça suffit.

– Pousse-toi !

Sa voix est menaçante, emplie de colère et de haine. Pas envers moi, mais envers la silhouette couchée sur le sol.

– Il a eu son compte.

– Je t'ai dit de te pousser!

– Regarde ce que tu fais, tu ne vaux pas mieux que lui. Tu parles d'une justice !

– Très bien, c'est donc toi qui vas payer en premier.

Personne n'ose s'interposer entre nous deux. On nous regarde avec anxiété.

Namid se ronge les ongles jusqu'au sang.

Abby attaque d'un crochet du droit, il vient s'écraser dans le vide au-dessus de ma tête. Je me suis baissée à temps. Elle en profite pour lancer sa jambe en travers des miennes et je m'écroule lourdement sur le sol. La tête me tourne un peu. En tombant, ma tête a cogné violemment sur le sol. Je sens quelque chose autour de ma gorge qui l'enserre. Les mains d'Abby, habiles, m'étranglent. Je bourre de coups ses côtes, mais elle tient bon. L'oxygène commence à me manquer. J'essaie d'atteindre son visage, mais elle le relève, hors d'atteinte. Lançant mon genou dans son ventre, sa prise se desserre enfin. C'est à ce moment-là qu'elle baisse sa garde. Saisissant tout ce qui me passe sous la main, je tombe sur son oreille. J'arrache la boucle dorée qui pend à son lobe. Elle me lâche la gorge en hurlant. Je peux enfin respirer. Ma main est tachée de sang, mais je n'en ai que faire. Abby revient immédiatement à l'attaque. Elle fonce sur moi tête baissée plus enragée que jamais. Le manteau que je porte gêne mes mouvements, entrave chacun de mes gestes.

– Séléné arrête ! Ne prends aucun ne risque, je t'en supplie !

Doc a repris ses esprits, mais Abby est déjà sur moi. Un coup m'atteint à la tempe. Propulsée en avant Abby me tombe dessus. Elle vient de recevoir un coup de pied dans le dos de la part de mon bourreau. Je la repousse immédiatement en arrière. Dans ma tête, je supplie les membres du conseil d'intervenir. Comme rien ne vient, je demande l'arrêt de l'interrogatoire.

– Namid, je pense que l'interrogatoire a assez duré !

Quelques personnes viennent aider Abby à se relever. Elle comme moi sommes dans un sale état.

– Vous viendrez vous expliquer devant moi dès que Doc aura regagné sa cellule.

– Comme tu veux Namid, mais je tiens à dire que je n'ai fait que défendre la justice.

Nous nous sommes donc retrouvées toutes les deux, comme deux enfants se faisant gronder parce qu'elles ont fait une bêtise.

– Vous ne valez pas mieux que lui !

– Je te demande pardon ? Il a assassiné des Exclus, les a torturés et nous, partisans de la justice, tu dis que nous ne valons pas mieux ?

– S'acharner sur une personne à terre n'a rien de plus bas ni de plus lâche.

– J'étais sur le point de lui faire cracher le morceau et il a fallu que tu interviennes !

– Il n'aurait rien craché du tout puisqu'il ne sait rien ! Je ne pouvais pas te laisser tabasser un homme à terre.

– Ce n'est pas un homme, c'est un monstre, tu devrais pourtant le savoir...

C'est à ce moment-là que Namid décide d'intervenir :

– Les filles, vous me faites honte toutes les deux. Vous battre en public, devant le prisonnier qui plus est !

Je baisse la tête, signe de soumission.

– Namid, je suis désolée, tu sais à quel point la souffrance est quelque chose d'intolérable pour moi.

– Oui, je le sais ma petite Séléné. Et je suis désolé qu'il y ait eu autant de violence.

– Eh bien, moi je ne regrette rien. Cet homme mérite bien pire pour ce qu'il a fait ! Et tous ceux de son espèce méritent le même sort.

Namid ne répond rien, sans doute trop faible pour marquer son désaccord. Il commence à se faire vieux, et sa ténacité s'est estompée avec le temps. Je trouve qu'il s'est beaucoup affaibli depuis que je suis arrivée.

– C'est bon, on peut repartir ?

– Oui. Abby, tu peux y aller.

Alors que je m'apprête à emboîter le pas à cette dernière ainsi qu'au reste du groupe, le chef de clan me retient par le bras. Une emprise molle mais déterminée à me faire rester. Quand la porte se referme, Namid me prend dans ses bras, je reste pantoise.

– Séléné, je suis tellement heureux que tu sois venue jusqu'ici avec la caravane ! Cet homme est comme un grand-père pour moi. Il me rappelle beaucoup le

patriarche. En y repensant j'ai le cœur qui se serre de douleur. Je n'aime pas laisser les gens que j'aime dans mon sillage...

La main du vieil homme vient s'attarder sur ma joue quelques instants.

– Ho, Séléné, je peux maintenant partir en paix.

– Partir ? Mais où cela ?

– Je me fais vieux Séléné. Il est temps pour moi de laisser la place à du sang neuf. Si Abby est si en colère, c'est parce qu'après ton arrivée, j'ai fait part de mon désir de te voir me succéder.

– Namid, je ne suis pas certaine d'être à la hauteur.

Un sourire triste illumine son visage, et je me rends compte à quel point cet homme est fatigué. Ravagé par les années, le labeur et les responsabilités.

– Je suis certain que tu rempliras ce rôle à merveille. Tu viens de me prouver ton sens de l'équité, ton humilité et ton courage. Ce n'est pas tout le monde qui se serait opposé à Abby, en particulier quand elle est en colère.

– Je n'avais pas le choix. Mais quand il s'agira de prendre des décisions, qu'est-ce que je ferai ?

– Le conseil sera dissous à ma mort, tu seras libre de t'entourer de personnes de confiance. Ils seront là pour cela, te guider et t'épauler dans tes décisions.

– J'ai peur, Namid.

– Moi aussi j'ai eu peur quand mon tour est venu. Mon père ne m'avait pas du tout préparé à cela. Je te formerai Séléné.

– En tout cas, je suis touchée par la confiance que tu me témoignes.

Je prends le chef de clan dans mes bras. Même si je ne le vois pas, je sens sur mon épaule le sourire radieux d'un homme rassuré et heureux.

– Vas-y, vas prendre soin de ton bourreau de malheur.

– Je croyais que vous me l'aviez interdit...

– Il est temps que je te laisse prendre tes responsabilités.

Il me tend la petite clef qui ouvre la porte des cellules.

Je m'en retourne et le laisse seul avec lui-même. Quant à moi, je m'en vais vers la cellule de Doc, pour soigner ses blessures. Il est roulé en boule dans un coin sombre, à l'abri des regards. Son corps se soulève de manière irrégulière, comme quelqu'un qui souffre ou qui a peur.

– Doc ? C'est moi, je viens vous soigner.

– Non, non n'approche pas.

Je plisse les yeux pour tenter de l'apercevoir dans l'ombre, mais rien n'y fait, l'obscurité est trop épaisse. J'ouvre quand même la grille et m'approche doucement, ma trousse de premier secours à la main. Je vois bien qu'il essaie de se cacher. Mais je saisis son menton pour l'attirer vers la lumière. Doc était un bel homme, charismatique et imposant. Il n'a plus rien à voir avec tout cela aujourd'hui. Son œil droit est auréolé d'une tache violette, boursouflée. Un magnifique coquard qui s'étale jusqu'au-dessus de sa pommette. Sa lèvre est fendue en deux, et malgré ses coups de langue, la plaie suinte toujours. Ses vêtements sont tachés de sang. Je n'ai jamais eu autant pitié de lui. Sale, couvert d'immondices, les cheveux gras et souffrant, je décide d'intervenir. Je commence par soigner sa lèvre en y appliquant ce que j'ai sous la main.

– Ne bougez pas, je reviens tout de suite.

Il ne répond rien. En temps normal, il aurait ajouté quelque chose du genre où veux-tu que j'aille ? mais il a tellement été roué de coups qu'il n'a plus la force de parler, et sa plaie doit le faire souffrir.

– Squirrel ?

– La petite frimousse rousse sort d'entre les étagères. Je sais à quel point ses mains ont des doigts de fée. C'est elle qui a cousu mon vêtement.

– Est-ce que je pourrais avoir un vêtement neuf, s'il te plaît ? Quelque chose de basique, de rapide à faire, que je pourrais venir chercher d'ici une dizaine de minutes ? C'est assez urgent.

– Bien sûr, ma belle. Je ferai ce que je peux pour que ce soit le plus joli possible.

– Ho... ce n'est pas nécessaire, je t'assure. C'est... c'est pour un prisonnier.

Je sais qu'elle devine de qui je parle, puisqu'il n'en reste plus qu'un, excepté parfois un poivrot ou deux qui se retrouvent à cuver leur vin en cellule.

– Je vois. Ce sera notre petit secret.

Elle me fait un petit clin d'œil avant d'aller farfouiller dans les étagères.

– Merci.

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