Prisonnière

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Nous avons été conduit dans les prisons des grottes. Espace exigu fait de pierre et de barreaux de bois, la cellule donne vue sur un long couloir. En passant devant certaines personnes nous sifflent. Je suis à nouveau prisonnière.

– Je suis désolé, c'est de ma faute si tu es là aujourd'hui. Je sais que ça ne change rien, mais je voulais que tu le saches.

J'entends Doc, de l'autre coté du mur, se laisser glisser contre la paroi rocheuse. En effet ses paroles ne changeront pas la situation, mais ça change quelque chose en moi. Je ne saurais pas clairement définir ce que c'est mais ça me fait bien quelque chose.

– Non ce n'est pas votre faute, j'ai fais mes propres choix. Ce qui résulte ici c'est la conséquence de mes décisions.

–Est-ce que tu regrettes ?

– Non.

J'ai répondu sans la moindre hésitation. Peut être, en effet, que ma situation serait préférable aujourd'hui si j'avais refusé la collaboration avec Doc. Mais je sais ce que nous avons accomplis de bien ensemble, les avancées que nous avons faites les souffrances et les conflits que j'ai apaisé en étant le lien qui reliait le scientifique et les cobayes. Je sais que mon choix était le bon, alors non, je ne regrette rien.

Je ne sais pas quelle heure il est, la lumière artificielle n'indique pas heure, pas plus que les langues de feu au sommet des torches. Alors que je me retourne pour plus de confort, des pas raisonnent dans le couloir. Je ne les vois pas mais je sais que tout les autres ont des yeux tournés vers le corridor. Ca me rappelle ce que nous vivions à l'institut, quand on venait nous chercher pour un examen. Et aujourd'hui je suis heureuse qu'il puisse ressentir cette terreur de l'incertitude. Qu'ils vivent ce que j'ai vécu toutes ces années, et que leur cœur manque un battement lorsque le bourreau s'arrête devant leur geôle. Seulement, c'est devant ma cellule qu'ils s'arrêtent. Je mentirais en disant que je ne ressens rien. Seulement je ne ressens ni peur, ni angoisses.

– Toi tu viens avec nous !

Je me hisse sur mes pieds en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Une femme d'une trentaine d'années attache mes mains dans mon dos avec des cordes. Je me laisse faire. Ce n'est pas le moment de compliquer les choses. Alors que nous avançons dans la pénombre je me rends compte que les couloirs grouillent de vie. Je n'ai pas le temps de m'attarder que je suis poussé dans une salle où trône une immense table en bois. Autour de cette table, Exclus et partisan de la rébellion sont mélangés, ne formant qu'un seul corps.

– Je me présente, je suis Namid, patriarche et chef de ce Clan.

Je m'incline légèrement en guise de respect face à son rang.

– Sais tu que tu as été accusée de collaborer avec Doc, directeur de l'institut ?

Je fais oui de la tête, hô combien je le sais.

– Est-ce vrai ? Certaines personnes venues ici avec toi jurent que non.

– Il y a une part de vérité dans ce qui est dit. Mais je n'est pas collaborée au sens ou vous l'entendez.

Devant un sourcil broussailleux interrogateur je poursuis.

– Je ne me suis rendue coupable d'aucun crime. Je n'ai fais que servir de relais entre exclu et médecin.

Sur ce dernier mot, le chef du Clan manque de s'étouffer avalant sa salive de travers. J'entends murmures et sarcasmes.

– Elle ment.

Tournant les yeux vers la voix qui viens de parler je tombe sur une peau marbrée bi colore. En partie blanche et en partie chocolat, la jeune femme me fixe du regard, guettant ma réaction. Ne lui faisant pas le plaisir de me défendre elle ajoute :

– Est-ce que le matricule de TH-54 te dit quelque chose ? Vous l'avez froidement assassiné ! Les autres Exclus en sont témoins.

Cette fois je ne garde pas le silence. Je sais de quoi l'on m'accuse maintenant. Je suis blessée que des Exclus aient témoigné contre moi. Ne suis je pas une de leur semblable ?

– Vous n'avez pas les cartes en mains ! Vous ne pensez tout de même pas que j'aurais participé au meurtre de cet innocent ? Nous lui avons épargné la mort lente et douloureuse !

Un silence pèse dans la salle de réunion. Chacun regarde son voisin sans pour autant ouvrir la bouche. Enfin tous sauf une :

– Ha oui ? Mais est-ce que cela ne constitue tout de même pas un meurtre ? Sortant une petite bible de sa poche elle se mets a lire :

– Tu ne tueras point.

Puis elle me regarde avec insistance.

– Mais il était en train de mourir !

– Ce n'est pas la question ! Tu ne tueras point.

Détachant chaque syllabe de cette courte phrase elle insiste de son indexe sur ta table.

Je me suis rendue coupable de complicité de meurtre. Je n'en avais pas l'impression pourtant lorsque je tenais la main de ce vieillard. Et pourtant c'est bel est bien ce que j'ai fais. J'ai pris une vie. Qui suis je pour faire cela ? J'ai soudainement envie de vomir. J'essaie de me persuader que je n'ai pas fais ça, je l'ai fais quand même. J'ai osé ôter la vie.

Sans même essayer de conserver un peu de dignité, je tombe a genoux et me mets à pleurer amèrement. Ma vie, celle la même que je haïssais pour sa rudesse, n'avais jamais connu pareil effondrement. Je n'entends plus les voix autour de moi. Je sens à peine les mains qui me soulèvent ni même que je suis revenue dans ma geôle.

Je me balance frénétiquement d'avant en arrière pour me bercer. Je tente de me calmer mais je n'y parviens pas. Je murmure sans cesse que je suis désolée, désolée pour ce que j'ai fais. Mais qui peux m'entendre de là ou je suis ? Certainement pas le pauvre TH-54.

Je reste enfermée dans une sorte de torpeur durant des jours entiers. Je ne parle pas, je ne mange pas. Je reste là à méditer sur ce que j'ai osé faire.

– Séléné ?

Je ne réponds pas à Doc. Si seulement il connaissait le pourquoi de mes larmes il en verserait des plus nombreuses encore jusqu'à ce que, se transformant en torrent, les eaux nous emportent.

Pour la seconde fois je me rends en salle de réunion transformée en tribunal.

– Nous avons écouté les nombreux témoignages des Exclus de l'institut, parfois plusieurs fois. Nous avons comparés les versions. Beaucoup on dit que tu avais souffert. Certains on même utilisé le verbe brisé. Que tu as vécu au moins autant de choses que les autres mais que tu as aussi perdu quelqu'un là bas.

A ces mots je sens un relent de haine envers Doc. Quelque chose venant du tréfonds de mon cœur. Il me l'a arraché. Il a piétiné sa misérable vie comme un enfant capricieux écrasant les fourmis. Doc s'est-il rendu coupable d'un tel crime ? Celui-là entre autre. Mais Doc m'a sauvé la vie. Doc m'a montré d'autres horizons. Doc est allé au delà de ce que nous, Exclus, nous pouvions voir depuis nos cages. Il m'a montré pourquoi il faisait ces choses. Il m'a expliqué ce qu'il lui semblait être le bien fondé de son projet et de l'univers même de l'institut. Et lorsque nous avons essayé de rendre la vue à MT-14 j'y ai éprouvé du plaisir. L'envie de la réussite qui excite l'orgueil, je suis tout aussi coupable de lui ou il est aussi innocent que je le suis.

– J'ai perdu une partie de moi là bas. Quelque chose s'est brisé, qui ne pourra jamais être remplacé. Mais je peux vous jurer qu'il pensait à chaque fois faire pour le mieux. Nous sommes à la fois innocent dans nos intensions et coupable de nos erreurs. Mais n'en avez-vous jamais fais ?

– Serais tu en train de demander l'amnistie pour Doc ?

– Non, tout comme je ne demande pas à ce que ma conduite soit exempte de sanction. Ce que je veux c'est que nous soyons jugés de façon juste et équitable.

– Et qu'est-ce qui te semblerait équitable ?

Je sais que rien ne pourra remplacer la vie que j'ai prise, ni la racheter.

– Je ne me suis pas faites juge. A vous de rendre votre verdict.

Quelques semaines plus tard j'étais libérée et condamnée à creuser la roche pour l'intérêt général. C'est une prénommée Cassie qui me montre ma chambre. Brulée depuis la tempe jusqu'au menton, cette cicatrice lui vaut le statu d'Exclue. Bien que je sois à peine sortie de prison elle se montre absolument charmante avec moi.

Dans les couloirs, les gens se retournent sur mon chemin, soit parce qu'ils m'ont reconnue, soit à cause de ma crinière blanche flamboyante.

La chambre est petite, sobrement meublée. Creusée dans le roc, la pierre des murs me rappelle celle des cellules où j'ai passé tant d'années. Un lit en bois, une chaise en bois dans un angle, une commode en bois, les étagères en bois. Tout est sombre et sec.

– Je sais, ce n'est pas grand-chose, mais nous n'avons rien de mieux à t'offrir.

– C'est parfait.

Je m'assois sur le matelas rembourré de paille.

– Je viendrai t'apporter à manger ce soir, tu dois être épuisée. Repose-toi.

Sa remarque me fait sourire. Comment peut on être épuisée quand on vient de passer plusieurs semaines à ne rien faire ? Pourtant le sommeil vient me cueillir si rapidement que je ne m'en suis même pas rendue compte et quand mes yeux s'ouvrent à nouveau c'est comme si une seconde seulement s'était écoulée. Tandis que Cassie me fait découvrir les lieux, je m'émerveille devant tout ce que je vois. Comment n'ai-je pas pu voir tout cela hier ?

Je lui pose quelques questions sur la tâche que j'aurais à accomplir dès demain. En fait les grottes sont en constante expansion. Creuser la pierre n'est pas choses facile, aussi ceux qui sont affectés à ce service effectue un roulement pour ne pas les épuiser. Enfin tous sauf moi puisque c'est ma punition.

Les grottes correspondent les unes aux autres, les étages les uns avec les autres grâce à des ascenseurs de bois manuels. Le devant des grottes profite de la lumière du soleil, rond et brûlant. Quant aux autres, c'est la flamme des bougies qui les illuminent. Cassie, qui me paraissait laide au début, me semble devenir de plus en plus jolie au fur et à mesure que j'apprends à la connaître. Ce que les gens de l'extérieur n'ont pas encore compris c'est que l'apparence physique d'une personne n'a aucune importance. Ce qui la rend belle c'est sa personnalité et rien d'autre.

Partout les gens sont occupés. De la cuisine s'échappe de délicats fumets, sans doute exhalés par les marmites bouillonnantes.

– Combien d'Exclus étiez vous avant que nous arrivions ?

– Nous ne sommes que quatre.

– Je pensais que vous seriez plus nombreux.

– Nous sommes l'un des seuls clans à avoir aussi peu d'Exclus. Sinon en temps normal un clan est composé majoritairement de gens comme nous.

– Et... pourquoi sont-ils exclus ?

– Ce sont des triplées, elles sont atteintes du vitiligo.

– Cela ne me dit absolument rien.

– Il s'agit en fait d'une dépigmentation partielle de la peau. Mais elles n'en restent pas moins très jolies.

Je me rends compte, non sans un frisson, que l'une d'entre elle m'a ouvertement condamné lors de mon procès en salle de réunion. Alors oui, je vois très bien de qui il s'agit.

– Allons manger.

Nous nous dirigeons vers ce qui doit être une cantine. Vaste et largement illuminée, la pièce, taillée à même le roc, est austère. De grandes tables de bois, garnies de chaises nous font face. Tous les regards convergent vers nous lorsque nous entrons. Je suis quelque peu gênée, ces regards n'ont rien d'incommodant pourtant et je suis habituée à être dévisagée.

Je fais la queue, comme tout le monde, pour me faire servir à manger. Une drôle de saucisse et des féculents sont dans mon assiette. Je ne sais pas trop quel goût a la saucisse, et comme pour tout ce qui est nouveau, j'appréhende un peu d'y toucher. Nous avisons une table libre et à peine nous y asseyons nous qu'une voix se fait entendre.

– Tiens tiens tiens, mais qui est-ce que voilà ?

J'ai reconnu sa voix avant même de la voir. Seulement, trois jeunes femmes presque identiques se présentent en face de moi. Mais je reconnais la principale intéressée par son regard.

–Sache que j'ai voté pour ton exécution. Si tu as pu les tromper ce n'est pas mon cas. Tu es une traitresse et une meurtrière. Cassie, tu ne devrais pas manger avec elle si tu veux mon avis.

Cette dernière de répondre avec un sourire :

– Merci, j'ai pris ton avis en compte Abby.

Je regarde le visage marqué de taches pales de la dite Abby. L'une d'entre elles, partant de son arcade sourcilière droite pour descendre au coin opposé de sa bouche, semble lui dessiner un sourire qui n'existe pas sur ses lèvres. Puis nous tournant le dos, elles s'en vont s'asseoir un peu plus loin.

– Il ne faut pas lui en vouloir. Elle a un fort caractère mais elle n'est pas foncièrement mauvaise.

Je reste sous le choc. Abby, cette jeune femme a peine plus âgée que moi visiblement, a quémandé mon exécution. Si, lors de mon procès je savais de telles choses étaient en jeu j'aurais peut être joué mes cartes autrement. Mais ma sincérité m'a sauvé la vie.

Je passe ensuite le reste de la journée à creuser le roc. Mes mains, qui ne sont pas habituées à ce genre de travaux, sont couvertes de cloques. Pourtant je continue de travailler avec acharnement quand une voix attire mon attention.

– Séléné ?

Je laisse tomber pelle et pioches pour serrer Côme dans mes bras. Je le regarde dans les yeux pour m'assurer qu'il est bien réel et que ce n'est pas le fruit de mon imagination.

– Namid te demande, il m'a dit que je te trouverais ici.

Il semble hésiter à parler et je l'encourage du regard.

– Je t'ai défendue tu sais. J'ai fais tout ce que j'ai pu, même durant le voyage. Personne n'a voulue m'écouter. Séléné je te promets que c'est vrai !

C'était donc ca qui le tracassait autant ?

– Tu n'y pouvais rien Côme, absolument rien. Mais comme tu peux le voir je vais bien.

– Tes mains sont blessées, viens je vais te soigner avant d'aller voir le chef de Clan.

Je retire doucement mes mains des siennes. Je ne veux pas qu'il prenne soin de moi. Je sens qu'il le fait par culpabilité et je refuse de cautionner ça.

– Nous avons vécu bien pire n'est-ce pas Côme. Toi et moi, ensemble, on a surmonté pire que quelques ampoules aux mains.

J'essaie de lui rappeler ce que nous avons traversés ensemble. Ce que nous avons endurés côte a côte. Que rien ne pourra changer ça.

Nous marchons en silence jusqu'à la grande salle de réunion. Je n'aime pas cet endroit. Elle me rappelle ce que j'ai risqué, que ma tête a failli tomber.

M'asseyant à la chaise indiquée par Namid je ne parle pas, attendant qu'il fiisse de classer ses papiers.

– Parle-moi un peu de ce Doc.

– Que dire ? Ce n'est pas un homme foncièrement mauvais.

– Je te demande pardon ? Toi qui l'as côtoyé, comment peux-tu dire qu'il n'est pas un monstre !? En plus, c'est la première chose que tu trouves à me dire !

Sa remarque me fait prendre conscience qu'en effet la première chose à laquelle j'ai pensé c'est à prendre sa défense.

– Certes, il fait des choses monstrueuses, mais il est convaincu de défendre une cause plus noble...

– Et quelle est-elle ?

– Il veut guérir les Exclus, rendre la vue aux aveugles, guérir leurs maladies...

– Mais cet homme vous torture, vous tous.

– Je sais. Mais j'ai aussi appris à le connaître, et c'est un homme sincère.

Namid lève les yeux au ciel, excédé. Je suis surprise d'être de son côté à présent, mais je dois le reconnaître, ce que je dis, je le pense vraiment.

– Si tout s'est bien passé, il a pu rendre la vue à une aveugle à l'heure qu'il est.

– Peu importe les avancées qu'il a pu faire, c'est un être cruel qu'il faut éradiquer. Lui et tous ceux de son espèce !

Je me rends compte qu'il y a beaucoup de violence dans ses paroles. Et je crains soudainement de m'être trompée de choix en rejoignant la résistance active. J'ai juré de le faire payer mais est-ce vraiment ce que je veux au fond de moi ?

– Toi, tu sais où se trouve l'institut, maintenant que tu t'en est échappée. D'ici quelques temps nous allons y faire une descente et mettre la main sur ce Doc. Et tous les Exclus de son cheptel seront libres de rejoindre le mouvement.

– Que comptez-vous lui faire ?

– Le mettre hors d'état de nuire.

En un battement de cils, je chasse de ma mémoire tout ce que j'ai pu faire avec Doc pour ne laisser dans mon esprit que les visages de GP-2 et de Côme. Revoir leur souffrance, leur douleur et le corps de mon amie. Mais ce n'est pas aussi simple. Mon cœur s'accélère et je suis incapable de maîtriser ses battements effrénés.

Chaque jour je travaille au fond des grottes, je ne vois pas la lumière du jour, jamais. Autant je l'ai maudit lors du voyage autant le soleil me manque aujourd'hui. Sentir les rayons dorés caresser ma peau et gouter sa chaleur grisante me revigorerait tellement.

On m'a interdit d'aller voir Doc et les autres détenus. Mais instinctivement lorsque je passe devant ce couloir je ralentis et cherche la silhouette de Doc du regard. J'aimerais savoir si il va bien, mais c'est impossible.

Les semaines passent et je fais mes preuves. Aujourd'hui tout le monde me salut dans les couloir et me respecte. Je me sens enfin à ma place. Je suis régulièrement convoquée chez le chef de Clan et ma punition finis par être levée. Je retrouve Côme en toute liberté et croise quelques regards qui ne me sont pas inconnus. Je peux enfin gouter à la chaleur torride du soleil de ce mois de juillet.

J'ai finis par connaître davantage Namid et nous sommes presque des amis maintenant. C'est un homme bon au cœur tendre quoi que faible parfois. J'aime regarder ses yeux rieurs soulignés de rides profonde dues à son âge. Cet homme a vécu plus de chose que je ne pourrais le penser.

– Je t'en prie Séléné installe toi.

J'obéis de bon gré à son invitation. Namid, d'ordinaire si prompt à la taquinerie est devenue très sérieux.

– Que ce passe-il ?

Il pousse un profond soupir, croise les doigts devant lui et se penche en avant.

– J'ai besoin de ton aide Séléné. Enfin le conseil a besoin de ton aide.

– Cela voudrait-il dire qu'Abby aussi ? Ça doit être vraiment quelque chose de grave.

Nous avons pour habitude de plaisanter sur Abby et sa rudesse. Mais le vieil homme n'est pas réceptif aujourd'hui. Quelque chose le travaille et je sens que ça ne va pas. Cela ne m'annonce rien qui vaille.

– Nous avons besoin que tu questionnes Doc pour savoir ou sont les autres instituts. Nous craignons qu'il ne nous dise rien, alors qu'a toi...

Il laisse sa phrase en suspends me laissant deviner la suite. Ils pensent tous que Doc acceptera de me parler. Ce n'est que pure folie. Jamais Doc ne trahirait un des siens. Doc, convaincu du bien fondé des instituts ne parlera a personne pas même à moi. Même en le suppliant il ne dira rien.

– Si il sait quelque chose il ne parlera jamais. Je le connais il n'ira pas à l'encontre de ses valeurs de médecin d'institut.

– Acceptes-tu d'essayer ?

– Je suppose que ce n'est pas ton idée ? Tu n'es pas assez sournois pour cela.

Il baisse la tête, las et fatigué. Je m'en doutais, c'est Abby. Si ce que j'ai appris est vrai Abby est depuis toujours la protégée de Namid et c'est lui qui l'a fait entrer au conseil. Même si nous en plaisantons souvent il ne dira jamais rien qui puisse la mettre en tord.

– C'est d'accord, je vous aiderai. Mais vous devez me promettre de me parler, avant de faire quoi que ce soit avec Doc.

– Nous verrons le moment venu si tu le veux bien.

– S'il te plaît, j'insiste !

Il marque un temps d'arrêt, songeur. Il passe une main dans ses cheveux, les sourcils froncés.

– Je fais le serment de ne rien faire à Doc sans t'en avoir parlé, là, tu es contente ?

– Merci, c'est très important pour moi.

– Passons.

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